Moins d’une heure plus tard, l’hélicoptère s’est posé gracieusement sur le toit de l’hôpital privé de Paix. C’était l’ultime destination qu’elle aurait souhaité fréquenter.« Tu sais pertinemment que je n’ai aucune envie d’être ici ! »« Te voilà dans cet état, ta préoccupation doit être de pouvoir bénéficier d’un traitement rapide plutôt que de t’interroger sur le choix de l’hôpital où tu dois te rendre. N’as-tu donc aucune crainte face à la mort ? »Julie a riposté avec audace : « Ils sont de connivence avec toi, tous désireux de me voir périr. Je refuse de me rendre ici."Roland, prêt à gravir les marches, s’est immobilisé soudainement. Yves était également présent. Julie n’éprouvait aucune inquiétude quant à sa présence. Cet individu était dévoué à son patron, et, dans sa vie antérieure, il avait trahi résolument la famille Dubois. Yves et Inès avaient été les bras droit et gauche de Roland, contribuant pas à pas à hisser ce dernier au sommet du pouvoir.Roland s’est tourné, plong
Le soleil était déjà au zénith lorsque Perrine a fait son entrée. Avec une habileté singulière, elle a. façonné des pâtes à la main, concoctant avec précision des lasagnes italiennes destinées à sa jeune maîtresse. Apercevant que Julie dormait toujours, elle a décidé de ne pas la déranger. Yves a transmis le relais à Perrine avant de quitter la scène d’un pas décidé. Entré dans l’ascenseur, il avait une rencontre fortuite avec les hommes des Verne. Intrigué par la présence de Chrétien, il s’est questionné sur la possibilité qu’il rende visite à Julie. Le temps lui a manqué pour approfondir cette réflexion, il est parti directement.Dans le couloir, Lucas, mallette en main, escortait Chrétien. « Mademoiselle Dubois s’est retrouvée prise au piège dans la montagnes Jurol pendant deux jours et a montré des signes d’allergies après avoir consommé de la mangue et du taro. Heureusement, aucun dommage grave n’a été constaté. »Chrétien a déclaré posément : « À l’avenir, tu dois d’abord me dir
Nul n’oserait exposer sa facette la moins flatteuse aux regards d’autrui.Julie ne s’attendait pas à sa visite soudaine.« Je n’ai guère d’appétit, je ne ressens pas la faim », a avancé-t-elle.Mais à peine ces mots prononcés, le parfum de la coriandre a chatouillé les narines de Julie, déclenchant chez elle une salivation soudaine suivie du grognement de son estomac.Perrine a esquissé un rire et a lancé : « Elle se sent gênée de vous recevoir avec son visage quelque peu enflé. »« Qu’as-tu à reprocher à ton visage ? Je semble parfaitement normal ! » Chrétien a répliqué, délibérément enclin à la taquiner.Perrine, comprenant son jeu, a réagi promptement : « Exactement ! Mademoiselle, votre visage se porte à merveille. »À ces mots, Julie a effleuré son visage et a constaté qu’elle ne paraissait pas aussi affectée qu’elle l’avait craint.C’était à ce moment précis qu’elle a dévoilé son visage de sous la couverture. Bien qu’un tantinet enflé, son visage semblait bien mieux qu’auparavant
Depuis cette journée, sa relation avec Lana s’était enlisée dans une impasse. Il serait plus judicieux de dire qu’au départ, Lana s’était approchée d’elle dans le cadre du Roland, et puisqu’elle avait atteint ses objectifs, elle n’avait plus besoin de consacrer temps et énergie à entretenir cette amitié feinte. Cependant, son approche de Lana visait également à regagner des forces pour atteindre ses propres objectifs.« Je te présente mes excuses au nom de Lana. »Julie a baissé la tête, observant la main de Chrétien se poser délicatement sur la sienne. Elle a ressenti la chaleur de sa paume. La main qui recevait l’infusion n’était plus empreinte de froideur.« Lana, elle a agi ainsi, tout cela uniquement pour moi. Elle sait que mes sentiments te sont destinés. En ce qui concerne Gabriel, je suis consciente de sa bienveillance envers toi, et je m’emploierai à lui rendre hommage. Je ne m’opposerai pas à vos rencontres. Cependant, Julie, tu dois comprendre une chose : l’histoire entre lu
Vers 19h30,Chrétien a quitté l’hôpital. Lucas a vu qu’un sourire rare illuminait le visage de son patron, laissant présager que lui et Julie avaient sans doute partagé un moment des plus agréables. L’efficacité des médicaments antidépresseurs qu’il avait pris ne pouvait rivaliser avec l’impact d’une douce parole émanant de Julie. Une évolution d’une telle positivité était susceptible d’aider Chrétien à s’affranchir pleinement du monde d’une autre femme.Chrétien a extirpé quelques analgésiques de sa poche et les a ingérés. Ces jours-ci, les rigueurs du froid lui faisaient encore occasionnellement ressentir des douleurs dans les jambes.« Tu informeras Pascal de préparer une chambre dans le manoir de la famille Verne, selon les préférences de Julie ! »Lucas était stupéfait : « Mademoiselle Dubois emménagera chez les Verne ? Comment dois-je expliquer cela à Mme Verne ? »Chrétien a répondu posément : « J’en discuterai moi-même avec elle. Retournons à l’entreprise ! »« D’accord ! »La
« La sortie de l’hôpital ? »Perrine et Jade ont fixé tous deux Pascal, une perplexité palpable se lisant sur leur visage, un peu à l’image de la sérénité affichée par Roland.Julie a ressenti une pesanteur dans l’air de la chambre pendant un moment.Elle a ignoré le regard de Roland, demeurant silencieuse, sans prononcer un mot.Jade a pris l’initiative de demander : « Julie, que se passe-t-il ? »Pascal a expliqué : « Notre jeune maître apprécie grandement la cuisine de Mlle Dubois, c’est pourquoi nous l’avons conviée à se rendre temporairement chez la famille Verne pour prendre soin de M. le jeune maître Verne pendant un certain temps. Nous en avons discuté avec M. Dubois, qui a d’ores et déjà donné son approbation. »Perrine a exprimé son inquiétude : « Elle va s’occuper de lui ? Mais elle n’est même pas encore complètement remise de sa maladie. Comment M. Dubois pourrait-il être d’accord ! »Comment François aurait-il pu ne pas être d’accord ? Il n’allait certainement pas lâcher u
Les grands-parents de Chrétien, amoureux de l’art botanique, avaient dépêché les hommes pour rénover un vaste jardin foisonnant de diverses fleurs et de verdure.Non loin du château se dressait un majestueux ginkgo, vieil de cinq à six siècles.Il y avait un siècle, la famille Verne était une lignée marchande. Plus tard, dans une ère tumultueuse, ces deux aînés avaient conquis la totalité de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Rouan. Depuis lors, l’empire commercial des Verne s’était étendu, préservant longtemps son élan. Les affaires de la famille Verne avaient prospéré depuis lors, préservant leur stabilité à travers le temps.Cette famille demeurait également attentive aux lois et aux règlements. Elle exigeait une cohabitation de tous les membres.Chrétien, le petit-fils chéri de ces deux aînés, jouissait de la liberté de transgresser les règles familiales et d’agir à sa guise. En qualité de premier petit-fils aîné de la famille Verne, sa prise de contrôle de l’entreprise famil
À cet instant précis, Lucas s’est avancé avec solennité. « Monsieur le Président, le temps nous est compté. »Après l’avoir aidée à porter ce collier, Chrétien a porté son regard sur le pendentif qui reposait délicatement sur la poitrine de Julie, esquissant un sourire empreint de satisfaction. « Je suis conscient. Je vais désormais regagner l’entreprise. Sois à l’aise et attends mon retour ! »Julie lui a répondu sobrement : « Merci. »Elle observait ensuite le départ de cet homme.En réalité, Pascal aspirait à ce que Julie demeure ici, accompagnant son maître dont l’état physique et mental n’était guère optimiste. La famille Verne avait déployé des efforts considérables pour atténuer ses symptômes, mais en vain. Beaucoup pensaient que sa vie ne s’étendrait guère au-delà de quelques mois…Les maladies pouvaient être traitées, mais les traumatismes psychologiques ne se résorbaient pas du jour au lendemain. À présent, la seule personne en mesure de tirer son maître du « gouffre » du dés