Roland : « C’est bon. »« La prochaine fois, évite de boire autant. Tu sais bien que tu as un estomac capricieux. »Perrine a préparé promptement une soupe et l’a apportée avec diligence.« Mlle Jade, remettez-la rapidement entre les mains de M. Bernard. »Entendant l’agitation à l’extérieur de la maison, Julie ne souhaitait pas être dérangée. Affublée d’écouteurs, elle s’est plongée dans une récitation silencieuse de mots anglais.Il n’était pas encore neuf heures et demie du soir.C’était seulement à ce moment-là que Jade a regagné sa chambre, fatiguée. En scrutant sa table de chevet éclairée par un téléphone portable à moitié chargé, elle a pris l’initiative d’appeler : « Julie, ton téléphone. »Julie n’a pas réagi.« Julie ? »Ce n’est qu’à ce moment que Jade s’est approchée, examinant le numéro de téléphone entrant. Elle a découvert qu’il s’agissait d’une série de numéros 8888. Ses yeux se sont assombris légèrement. Elle a débranché le chargeur et a placé le téléphone devant Julie
Cependant, le jeune homme a fait comme si elle n’existait pas, a ajusté ses écouteurs et a pris place près de la portière du bus. Croisant les jambes, il tenait son téléphone portable sans véritablement savoir avec qui il conversait.Julie s’est remémoré les paroles de Chloé ce jour-là, bien que jusqu’à présent, elle peinait à croire que la personne réticente à se sacrifier pour la sauver était Gabriel ! La pluie tombait drue à cet instant, les vagues se heurtaient entre elles. Elle s’est jetée à l’eau et a perdu conscience rapidement, ne distinguant qu’un visage flou. Elle avait toujours cru que cette personne était Roland…Elle pensait être encore d’une quelconque utilité pour Roland tant qu’elle restait en vie… En dehors de lui, Julie ne pouvait envisager personne d’autre. Après tout, qui sacrifierait sa vie pour une personne jugée insignifiante ? Cependant, Roland devait la sauver, car si elle venait à mourir, Roland ne pourrait justifier cela à François.De l’appartement de Rolan
Julie a demandé avec suspicion : « Pour quelle raison t’aurait-il offensée également ? »Lana a répondu d’une voix calme : « Il a porté atteinte à l’honneur de toute ma famille. Cependant, tu n’as pas besoin de connaître les détails. Il te suffit de te rappeler mes paroles. »Julie s’est exprimée de manière évasive : « Je vais y réfléchir. »Lana a changé alors de sujet : « Bon, j’allais oublier. Comment as-tu rencontré mon frère Chrétien ? Il ne me parle jamais, mais il a rompu le silence pour me dire ses premiers mots, bien que le sujet soit lié à toi… »Julie : « … »Lana, arborant une expression pleine d’anticipation, a heurté légèrement Julie du corps et a poursuivi : « Il a également mentionné que s’il était disponible, il me laisserait t’inviter à dîner. Dis-moi rapidement si tu éprouves des sentiments pour mon frère. »Julie a baissé la tête en déclarant : « Tu as mal interprété la situation. Nous sommes simplement des amis ordinaires, il n’y a pas d’amour, comme tu l’as suggér
La bibliothèque fermait ses portes à dix heures du soir, jetant une lueur tamisée sur les derniers étudiants attardés. Parmi eux, Julie a fait son entrée à sept heures, s’installant à sa place habituelle près de la fenêtre, son cahier d’exercices prêt à être exploré.Le temps s’est écoulé de manière insaisissable, et les lumières de la bibliothèque se sont éteintes progressivement. Une bibliothécaire s’est approchée avec courtoisie : « Salut, la bibliothèque ferme ses portes. »L’absence de Gabriel n’a suscité qu’une légère surprise chez Julie.Sur le chemin du retour, elle a oublié momentanément que la demeure des Dubois était en pleine rénovation, et que domestiques et chauffeurs avaient regagné leur foyer. Les bus, à cette heure avancée, étaient déjà hors service, laissant à Julie comme seule option de rentrer chez elle un taxi nocturne.Près de onze heures, elle est parvenue à son appartement. Levant les yeux, elle a noté que les lumières du onzième étage s’étaient éteintes, signe
Julie a touché à peine l’eau glacée, dans le dessein de réduire l’œdème qui embrasait son visage, « Je ne m’attarderai pas à manger, le temps me fait défaut. »« Ce n’est pas recommandé ! Je me suis levée à 4h30 pour vous préparer le petit-déjeuner. Vous devez dîner avant de partir, vous êtes en pleine croissance, négliger le petit déjeuner est impensable. »« Tu n’as plus besoin de te lever si matinalement pour t’occuper de moi. Je vais simplement me contenter de quelques morceaux de pain ou autre chose. »« Ne vous en faites pas pour moi. J’assume la charge de veiller sur vous depuis si longtemps que je suis familière avec vos goûts culinaires. »Julie s’est approchée et a enlacé Perrine par-derrière, posant son menton sur son épaule : « Je le savais, tu es celle qui me convient le mieux… »À ce moment-là, la porte de l’appartement s’est entrebâillée, c’était certainement Roland qui revenait de son jogging matinal.Julie a relâché Perrine.Cette dernière a déposé du pain et de la sal
Une force subite et puissante a saisi Julie, chancelante sur ses pieds, la menaçant de la faire choir. Roland l’a traînée presque de manière brutale dans le bureau, utilisant son pied pour fermer la porte d’un geste assuré. Tout s’est déroulé avec une fluidité incontestable.À l’instant même, le bruit d’une serrure qui se verrouillait a résonné. Perrine s’est hâtée et s’est interposée : « Que faites-vous, M. Bernard ? »Un impact a retenti contre la porte, un « bang » vif provenant du bureau. « Qu’est-ce que tu fais ! Laisse-moi sortir, Roland, espèce de scélérat, qui te donne le droit de m’enfermer ! »Roland a fermé la porte et a sorti la clé, le visage sombre : « Aucune nourriture ne doit lui être apportée sans mes ordres. »« Quand tu sais que tu as tort, sors ! Penses-tu sincèrement que je ne peux pas te maîtriser ? »Jade était tirée de son sommeil par le tumulte à l’extérieur, elle s’est hâtée derrière la porte de sa chambre, écoutant les perturbations, se demandant si son frè
Soudain, Julie a reniflé avec dédain : « Pourquoi cette colère ? Ai-je prononcé des paroles offensantes ? Tu as discrètement altéré ma réalité, causant des perturbations dans mon être, puis tu as orchestré l’offense suprême en impliquant un tiers dans une infamie… et à présent, tu prétends adopter une attitude bienveillante à mon égard, renforçant même ton emprise sur moi. Quelle est cette mascarade ? Te soucies-tu réellement de moi, ou bien commences-tu à ressentir de la compassion ? Je réitère, ôte-toi de mon chemin ! »L’homme en face d’elle s’est penché subitement, capturant l’essence même de la femme pure dans un baiser.Julie, avec une rage féroce, a mordu ses propres lèvres, provoquant un froncement de sourcils douloureux chez l’homme. Le goût du sang a imprégné leurs bouches entrelacées.Les mouvements de Roland ont fait une brève pause, avant de s’intensifier davantage. Il a enduré la douleur et a scellé ses lèvres contre celles de Julie, qui se débattait énergiquement.Roland
« Frère… » a-t-elle susurré, s’abandonnant à la concession.Cependant, elle ne pouvait se résoudre à se réconcilier avec cet homme. Elle ne pouvait oublier les torts qu’il lui avait infligés, ni feindre l’indifférence face à un passé douloureux.« Roland… quel est ton dessein exact ? » s’es-elle t dit.Julie était consciente que s’opposer à Roland était une entreprise périlleuse.L’homme, lui, ne parvenait pas à comprendre l’entêtement de la jeune femme. Pourquoi devait-elle le contrarier systématiquement, lui désobéir à chaque occasion, l’obligeant ainsi à prendre des mesures drastiques à son encontre ?« Je ne peux nier ces faits, mais je n’aime pas les réentendre ! Tu saisis ? Une répétition d’une journée comme celle-ci, je ne la souhaite pas une seconde fois ! »Julie est demeurée silencieuse.Roland a saisi délicatement son menton, l’obligeant à relever la tête : « Parle ! »Julie n’avait aucune intention de transiger, persuadée que sans une résolution complète, cette situation ne