À la sortie des personnages principaux de la scène, les échanges animés ont empli le salon d’une vibrante effervescence.Guy a esquissé un sourire indifférent et s’est tourné vers trois ou deux de ses amis en arrière : « Quelle dévotion aveugle chez cette femme, c’est regrettable. »« Aurais-tu le cœur brisé ? » ont taquiné ses amis proches.« Naturellement, mon cœur saigne », a rétorqué Guy.Sarah a reniflé et a lancé un regard chargé de ressentiment en direction d’Alain et Carine.« Comment ose-t-elle aguicher un homme en public, quelle honte ! » a-t-elle déclaré.Alors qu’elle achevait sa phrase, elle a tourné la tête pour découvrir Guy qui l’observait d’un air entendu, un sourire hypocrite et significatif au coin des lèvres.Sans un mot, elle est restée muette.À l’écart de la foule, Luc et sa bande ont réintégré la salle.Léon marchait en tête, les mains jointes, et, d’un regard furtif, a aperçu Jan sur l’escalier. Assis dans un fauteuil roulant, son regard était profond. Personne
Alain avait depuis longtemps saisi la nature de son épouse, une séductrice experte dont les subtils gestes ne lui échappaient guère. Il a laissé échapper un soupir léger, ses paupières closes, feignant d’ignorer ses manipulations délibérées.À leur arrivée devant la demeure, Carine a tenté d’abord de s’installer à l’arrière pour l’assister à sortir de la voiture, mais il en a décidé autrement, descendant fermement du véhicule. Une fois à l’intérieur du manoir, ils étaient accueillis uniquement par Marie.Tandis que Alain montait à l’étage, Carine est restée en bas pour récupérer le médicament destiné à sa sobriété.Marie a ressenti une grande satisfaction en constatant l’harmonie exceptionnelle qui régnait entre ces deux-là ces derniers temps. Cependant, Carine a soupiré, regrettant amèrement ses compromissions nécessaires imposées par la vie.Elle a pris les escaliers avec les médicaments et a pénétré dans la chambre principale, où elle a trouvé Alain affaissé sur le lit, cherchant à
« Alain… hmm ! »Dans un éclair, leurs lèvres se sont scellées, et Carine a cherché à s’échapper. Cependant, la paume de l’homme a encadré son menton, l’obligeant à ouvrir sa bouche pour accueillir sa langue et son souffle.Ses gestes étaient brusques et fougueux, comme s’il avait l’intention de la consumer tout entière.Ce n’était pas la première fois que Carine était confrontée à de telles avances, et face à cette tentation, elle a réagi instinctivement, sentant des frissons parcourir son corps sous cette étreinte intense.Pourtant, elle était sobre, son esprit clair comme le cristal.Elle a retiré sa main et a repoussé fermement sa poitrine.Tous deux étaient divorcés ! Comment cet individu osait-il encore agir ainsi ?Elle était devenue un instrument pour assouvir ses désirs, et après ? Devait-elle encore subir son cynisme le lendemain ?Elle ne le considérait plus que comme un soutien, mais elle refusait de se plonger dans une telle indignité. Elle ne voulait même plus être son ép
Le coup de pied qu’elle venait de jeter à l’homme lui procurait une sensation d’allègement, comme si la pesanteur de toute une nuit de dépression avait été balayée d’un geste.Malgré l’inopportunité du moment, elle se retenait à grand-peine de laisser échapper un rire franc.Elle fredonnait légèrement, sans aucune intention de le provoquer davantage, alors qu’elle se préparait à s’emmitoufler dans la couette pour s’en aller paisiblement.Mais soudain, l’homme a saisi sa cheville et l’a tirée légèrement, faisant vaciller tout son corps.« Ah ! » Elle s’est raccrochée à la couverture et a chuté dans les bras de l’homme.Leurs fronts se sont rencontrés violemment, et elle a plissé les sourcils de douleur.Comme si Alain était insensible à la douleur, il a passé un bras autour de son cou et a appuyé sur l’arrière de sa tête, l’obligeant à soutenir son regard.Au moment où leurs yeux se sont croisés, Carine a ressenti une pointe de surprise. Son coup de pied ne l’avait pas sorti de sa létha
Le lendemain, la nouvelle de l’incident survenu à la Résidence Plaza la veille s’était déjà répandue dans les cercles sociaux. Tandis que Carine descendait tôt le matin, elle pouvait déjà entendre deux servantes discuter de cette affaire.Sans liens amicaux dans ce cercle, elle se trouvait réduite à écouter les ragots relayés par ses subordonnés. Malgré le poids matinal de la mélancolie, elle devait s’acquitter de ses responsabilités professionnelles.Arrivée à la galerie, elle a aperçu l’assistant du vice-président se tenant à la porte, l’invitant à patienter un instant.« Qu’est-ce qui se passe ? » a interrogé Carine.L’assistante, visiblement gênée, s’apprêtait à répondre lorsque des éclats de voix ont résonné du bureau.« Je vous ai dit que je partais pour mon voyage ! À peine de retour, quelqu’un d’autre occupe déjà ma place ! » a crié une voix féminine.Probablement devinant ce qui s’était produit à partir des indices émis par ces paroles, Carine a demandé doucement : « S’agit-il
M. Pelle, plongé dans un état d’irritabilité, n’a même pas daigné accorder un regard au bouquet de fleurs. À ses yeux, la priorité résidait désormais dans le licenciement de Carine.« Carine… »« M. Pelle ! » l’employé l’a interrompu.Pelle, légèrement contrarié, a demandé d’un ton abrupt : « Qu’est-ce qui ne va pas ? »« Ce bouquet… »« Apporte-le. » a dit Claire en tapotant doucement sur la table.L’employé, quelque peu gêné, a balayé la pièce du regard avant de finalement poser les yeux sur Carine et a déclaré : « Ce bouquet de fleurs est destiné à Mlle Durant. »Carine était prise de légère surprise.Le visage de Claire a changé subtilement et elle s’est précipitamment levée.Elle avait initialement prévu de lancer quelques remarques cinglantes pour sauver la face. Cependant, avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, l’employé a pris les devants : « Ces fleurs ont offertes par M. Boitier. »M. Pelle se dirigeait vers son bureau, mais dès qu’il a entendu le nom « Boitier », il a tou
Léon dégustait la baguette, d’un regard furtif, observait Alain.« Tu as l’air soucieux ces derniers temps. Quelque chose te tracasse ? » Les pensées d’Alain se sont tournées vers l’expérience de la nuit précédente, assombrissant encore davantage son expression déjà sombre.Léon n’était pas là pour perdre son temps, mais pour le sonder subtilement.Jan avait déjà commencé à poursuivre Carine. En tant qu’ami intime d’Alain, il jugeait crucial de rappeler à Alain de rester vigilant dans son mariage.Il a glissé les mains dans les poches de son pantalon, s’est levé, s’est dirigé vers son bureau et a frappé celui-ci du revers de la main.« C’est la secrétaire qui a commandé ce petit-déjeuner ? »Alain l’a ignoré avec nonchalance.Léon a roulé des yeux en disant : « Ta femme ne te prépare plus le petit-déjeuner désormais ? »Alain a levé les yeux, perplexe.Léon a serré le poing et l’a porté à ses lèvres, toussant légèrement : « Rien d’anormal hier soir lorsque tu es parti tôt, j’imagine ?
Francis, peut-être informé des rumeurs, après avoir discuté des aspects contractuels, a prodigué immédiatement quelques conseils à Carine.« Éloigne-toi de Guy, évite les ennuis, cela ternit la réputation de la famille Durant ! »Même s’il parlait de préserver l’honneur familial, au fond, il craignait toujours de perdre le soutien financier d’Alain.Carine a esquissé un sourire intérieur et a raccroché le téléphone. Au lieu d’attendre le retour d’Alain, elle a pris l’initiative, afin d’éviter des problèmes inutiles.Elle a demandé un congé à Pelle, qui l’accueillie chaleureusement. L’affection qu’il lui a témoigné au téléphone l’a fait frissonner.Ensuite, elle s’est rendue rapidement chez les Durant pour récupérer le contrat et est retournée au manoir des Boucher, demandant à la cuisine de préparer deux plats et des pâtes.Les préférences culinaires d’Alain étaient éclectiques, à l’image de sa personnalité fantasque. Il pouvait aimer le sucré, le piquant, l’acide, ou rien du tout.Car