Benoît a entamé une longue déclaration, sa voix oscillant avec subtilité entre douceur et fermeté, culminant avec une menace voilée de la part de son grand-père envers Carine.Carine, feignant un léger désarroi, a fini par céder à sa demande. Après avoir raccroché, elle s’est retournée prestement pour composer le numéro d’Alain.« Mon oncle aîné m’a contactée et il pourrait venir te chercher sous peu. »« Compris. » Sa réponse, concise, a laissé peu de place à l’échange.Un silence pesant s’est installé dans l’esprit de Carine avant qu’elle ne raccroche.La première fois qu’elle a piégé la famille Durant, une certaine appréhension l’avait étreinte. Allongée sur son lit, le regard perdu dans les dédales du plafond, ses pensées tourbillonnaient.Elle s’est abandonnée finalement à ses pensées, sombrant dans un sommeil sans heurt, jusqu’à ce que le jour pointe à sept heures du matin.En descendant, elle a remarqué la présence d’un étranger assis en bas.« Alain ? » Sa voix a trahi son esp
Dès que Carine a perçu la tonalité, elle avait la présence d’esprit de déceler un souci. Sa sagacité l’a guidée immédiatement vers le numéro d’Alain, mais malheureusement, aucune réponse n’est parvenue de l’autre côté du fil.Lorsqu’elle a sollicité Pascal, la réponse qu’elle a reçue était laconique : « M. Boucher avait des affaires personnelles à régler et je ne l’ai pas suivi. »Ah non !Le tumulte d’idées bouillonnait dans l’esprit de Carine, et après une réflexion approfondie, plusieurs hypothèses ont émergé.La plus plausible étant qu’Alain l’avait trahie, ou qu’il envisageait de l’abandonner après avoir exploité sa faible valeur.Après tout, les Durant ne plaçaient pas une grande confiance en elle. Ce n’était pas parce qu’elle avait réussi à exploiter une faille cette fois-ci qu’il en serait de même la prochaine fois. Cette fois-ci, la situation était trop critique pour être résolue par ses propres moyens. Elle était devenue un pion mis de côté.Anxieuse et tourmentée, elle a cho
« Si tu ne dis pas la vérité, va t’agenouiller sur le balcon. Reviens me voir lorsque tu seras prête à la dire. »« Si tu es vraiment désemparée, pense à ton frère. »Sur le balcon, Carine était agenouillée sous la chaleur dorée du soleil, son visage échauffé contrastait avec son corps imprégné de sueur froide, mais aucun frisson n’équivalait à la froideur glaciale dans son cœur.Elle pouvait comprendre l’attitude d’Alain, cet homme qui ne l’aurait jamais aimée, et encore moins placée dans son cœur. Ce qui pour elle était insupportable, c’était le changement d’attitude de son grand-père envers elle. Elle demeurait perplexe face à l’énigme du passé : durant son enfance, son grand-père avait prodigué à son père et à eux, elle et son frère, des égards infinis. Il les enveloppait d’une tendresse précieuse. Pourquoi, dès le décès de son père, semblait-il se métamorphoser en un être étranger, les reléguant, elle et son frère, à la distance glaciale de la familiarité perdue ?Le bruit d’un mo
Alors que la nuit s'était doucement glissée, une brise légère a émané du balcon, emportant avec elle des pétales de fleurs de poirier qui dansaient dans les airs avant de se poser aux pieds de Carine. Alain s’est précipité pour l’aider à se relever, mais elle s’est effondrée presque immédiatement dans ses bras, les jambes tremblantes et le regard troublé, incapable de rester débout.Leurs cœurs battaient à l’unisson dans l’obscurité, vibrant au rythme de l’incertitude.Carine a ressenti une angoisse grandissante, accentuée par la faim qui la tenaillait. Pendant ce temps, Alain, silencieux, l’a doucement guidée vers le bas, où Francis était toujours demeuré assis, impassible.Plus tard, Carine a été conduite à la voiture. Elle a ouvert la portière pour découvrir une jeune fille assise sur le siège passager. Sans savoir qui elle était, Carine s’est apprêtée à poser une question, mais Alain avait déjà disparu vers la résidence principale.« Frère ! Aïe, frère est encore parti », a commen
Le cœur de Carine s’est emballé alors qu’elle a interpellé : « Qu’est-ce que tu veux dire ? »Alain a relevé les yeux, contemplant son visage pâle, un sourire empreint de mépris se dessinant sur ses lèvres.« Hmph, je savais que tu me comprendrais mal », a-t-il répliqué, d’un air taquin. Saisissant ses intentions, Carine a pris une gorgée de thé avant de demander : « Tu as cédé ? »Sans la regarder, Alain a allumé une cigarette, la fumée enveloppant l’atmosphère, rendant son beau visage légèrement flou dans le voile de fumée. Toussant deux fois, Carine a attiré son regard. « Assieds-toi plus loin », lui a-t-il intimé.Carine est restée sans voix, pensant que cet homme était d’une grossièreté déconcertante. Avec quelqu’un d’autre, la situation aurait dégénéré depuis longtemps. Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il pense à sa place, alors elle a obéi docilement, prenant place à l’autre extrémité de la longue table.« Dans le second semestre, le groupe Boucher ouvrira quinze grandes
Dans un échange de regards silencieux, Carine a baissé prestement la tête, enveloppant son visage d’une poche de glace qu’elle tenait fermement. Supportant l’inconfort qui lui tiraillait les genoux, elle s’est empressée de regagner le salon, refermant la porte derrière elle avec précaution.Grâce à la fraîcheur de la glace, elle a ressenti un léger soulagement de la brûlure qui embrasait son visage, bien que la douleur persiste de manière insidieuse. Cependant, elle n’osait pas maintenir la poche de glace plus longtemps, redoutant qu’un froid excessif n’engendre un malaise, voire une paralysie faciale, déformant ses traits !Après un moment de réflexion, elle a opté pour l’usage de médicaments afin de réduire l’enflure.Il se faisait tard, mais par chance, un pharmacien encore disponible a accepté de lui livrer les précieux remèdes.Attendre trente minutes lui semblait une éternité, jusqu’à ce que les médicaments lui parviennent enfin.Carine a camouflé son visage, ne laissant transpar
Après deux jours de convalescence chez elle, Carine s’était volontairement abstenue de rencontrer Alain. Ce n’est que lors de l’anniversaire de Jan qu’elle s’est risquée à une sortie, ses blessures s’étant quelque peu améliorées.Pour marquer l’occasion de l’anniversaire de son amie, elle ne pouvait se permettre d’arriver les mains vides. Ainsi, dès le petit matin, elle s’est dirigée vers le centre commercial afin de choisir un cadeau.Au cours des deux derniers jours, elle avait médité sur certaines choses et avait réalisé qu’il était peu sage de s’attarder sur la question de l’utilisation de l’argent d’Alain. Après tout, elle avait tant sacrifié pour l’aider. Quel mal y avait-il à utiliser une infime partie de ses ressources ?Elle a opté alors pour un sac exquis pour Jeanne, avant de se rendre au magasin de montres pour sélectionner une pièce adéquate pour Jan. Une fois à l’intérieur de la boutique, elle s’est appliquée à choisir une montre qui répondrait à ses attentes.« Vous avez
Un silence fugace s’est abattu dans l’enceinte de la pièce. Alain a suspendu son geste et a fixé Léon, son visage impénétrable.Léon, sans détour : « Qu’est-ce qui ne va pas ? Je dis simplement la vérité. Je n’ai pas l’intention de saboter votre relation. »Il a essuyé ses mains avec calme, ajoutant : « De toute façon, cette maigre affection entre vous deux est en lambeaux depuis longtemps ! Je ne vous ai pas jeté de sort, c’est simplement la réalité ! »Un froncement de sourcils a marqué le visage d’Alain alors qu’il posait brusquement son bol sur la table.Léon persistait sans ménagement : « Eh bien, elle n’a pas encore compris que votre certificat de divorce était faux ? Elle se comporte maintenant comme un chaton bien sage ? »À ces mots, l’esprit d’Alain s’est remémoré le regard étrange de Carine, et une humeur désagréable s’est emparée de lui.« Tais-toi et mange ! » a-t-il répliqué froidement.Léon, tout fier, a siroté son café et s’est tourné vers Roland, qui était en train de