Dans un échange de regards silencieux, Carine a baissé prestement la tête, enveloppant son visage d’une poche de glace qu’elle tenait fermement. Supportant l’inconfort qui lui tiraillait les genoux, elle s’est empressée de regagner le salon, refermant la porte derrière elle avec précaution.Grâce à la fraîcheur de la glace, elle a ressenti un léger soulagement de la brûlure qui embrasait son visage, bien que la douleur persiste de manière insidieuse. Cependant, elle n’osait pas maintenir la poche de glace plus longtemps, redoutant qu’un froid excessif n’engendre un malaise, voire une paralysie faciale, déformant ses traits !Après un moment de réflexion, elle a opté pour l’usage de médicaments afin de réduire l’enflure.Il se faisait tard, mais par chance, un pharmacien encore disponible a accepté de lui livrer les précieux remèdes.Attendre trente minutes lui semblait une éternité, jusqu’à ce que les médicaments lui parviennent enfin.Carine a camouflé son visage, ne laissant transpar
Après deux jours de convalescence chez elle, Carine s’était volontairement abstenue de rencontrer Alain. Ce n’est que lors de l’anniversaire de Jan qu’elle s’est risquée à une sortie, ses blessures s’étant quelque peu améliorées.Pour marquer l’occasion de l’anniversaire de son amie, elle ne pouvait se permettre d’arriver les mains vides. Ainsi, dès le petit matin, elle s’est dirigée vers le centre commercial afin de choisir un cadeau.Au cours des deux derniers jours, elle avait médité sur certaines choses et avait réalisé qu’il était peu sage de s’attarder sur la question de l’utilisation de l’argent d’Alain. Après tout, elle avait tant sacrifié pour l’aider. Quel mal y avait-il à utiliser une infime partie de ses ressources ?Elle a opté alors pour un sac exquis pour Jeanne, avant de se rendre au magasin de montres pour sélectionner une pièce adéquate pour Jan. Une fois à l’intérieur de la boutique, elle s’est appliquée à choisir une montre qui répondrait à ses attentes.« Vous avez
Un silence fugace s’est abattu dans l’enceinte de la pièce. Alain a suspendu son geste et a fixé Léon, son visage impénétrable.Léon, sans détour : « Qu’est-ce qui ne va pas ? Je dis simplement la vérité. Je n’ai pas l’intention de saboter votre relation. »Il a essuyé ses mains avec calme, ajoutant : « De toute façon, cette maigre affection entre vous deux est en lambeaux depuis longtemps ! Je ne vous ai pas jeté de sort, c’est simplement la réalité ! »Un froncement de sourcils a marqué le visage d’Alain alors qu’il posait brusquement son bol sur la table.Léon persistait sans ménagement : « Eh bien, elle n’a pas encore compris que votre certificat de divorce était faux ? Elle se comporte maintenant comme un chaton bien sage ? »À ces mots, l’esprit d’Alain s’est remémoré le regard étrange de Carine, et une humeur désagréable s’est emparée de lui.« Tais-toi et mange ! » a-t-il répliqué froidement.Léon, tout fier, a siroté son café et s’est tourné vers Roland, qui était en train de
Au plus profond de son être, Carine était consciente de sa relative impopularité au sein de ce cercle, c’est pourquoi elle a pris la décision de se rendre plus tôt à l’événement. Ainsi, en cas de quelconque friction avec la famille de Jan, elle aurait la possibilité de se retirer avec dignité avant l’arrivée des autres invités.Arrivant en voiture à flanc de montagne, elle a reçu en chemin un message de Jan sollicitant son numéro de plaque d’immatriculation, auquel elle a répondu avec honnêteté. À l’entrée du manoir, une personne est venue à sa rencontre pour la saluer et la guider gracieusement à l’intérieur.« Le jeune maître a exprimé le désir de vous présenter à sa famille. Cependant, comme il n’en a pas discuté au préalable avec vous, il a pris l’initiative de vous attendre dans une salle privée pour vous exposer en détail la situation et solliciter votre avis », a expliqué ce vieux gentleman.Carine a laissé échapper un soupir de soulagement, impressionnée par l’attention délicat
Après avoir quitté la salle privée, Carine s’est hâtée vers la salle de bain, y lavant rapidement son visage. Les stigmates de sa récente altercation étaient encore visibles, le gonflement à peine atténué. Les larmes versées avaient laissé ses yeux rougis et enflés, témoignant de son bouleversement émotionnel.Légèrement apaisée, elle a quitté la salle de bain au moment où un serviteur l’a interpelée, lui rappelant que la salle de banquet avait déjà commencé et l’invitant à s’y rendre. Après un bref coup d’œil pour s’assurer qu’elle ne reconnaissait personne, elle l’a suivi.La salle de banquet, bien que modeste en taille, était ornée de décorations exquises et luxueuses. Un piano trônait au centre, et profitant de l’inattention générale, Carine a effleuré ses touches, charmée par la beauté de sa sonorité.Alors qu’elle s’attardait sur ce piano, une présence inattendue est entrée dans la salle. Elle a voulu l’éviter, mais un rapide coup d’œil lui a révélé Alain parmi la foule. L’homme
Un frisson a parcouru le coin des lèvres de Léon, tandis qu’une froide sueur perlait sur son front en pensant à Alain. Il ne doutait pas un instant de la sincérité de Jan, l’esprit de ce jeune homme était véritablement singulier. Une fois sa décision prise, il était prêt à tout sacrifier pour atteindre son objectif.Léon avait usé de toutes ses facultés persuasives, mais avait fini par utiliser l’épreuve tragique d’Alain pour gagner de la sympathie.« Même si Alain n’est pas ton véritable oncle, il a été bon envers toi. Il a lui aussi connu son lot de difficultés, ayant perdu sa mère dans son enfance », a-t-il tenté.Jan a riposté : « Je n’ai plus de mère non plus. »Un silence lourd s’est abattu.Enfin, Léon a réalisé toute la détermination de ce jeune homme à poursuivre Carine.« Leur relation conjugale semblait bien tendue », a ajouté Jan.« Alors, ils sont vraiment mari et femme, hein… »Mais Jan l’a interrompu : « Aide-moi à la reconquérir. Je veux m’immiscer dans leur mariage. »
« Envisagez-vous de lui proposer d’accompagner Jan jouer du piano ? » a questionné Alain.Mme Boitier a acquiescé, son regard se perdant brièvement sur Carine, à distance.Carine a ressenti une légère perplexité.L’accompagner à jouer du piano ? Était-ce réellement nécessaire ? Après tout, les grands maîtres du piano trouvaient souvent leur inspiration dans la solitude !Alain a gardé le silence pendant un moment. À ce même instant, Jan a pris la parole d’une voix faible : « Tonton, tu es d’accord ? »Léon, en retrait, était submergé par un flot d’appréhensions, tentant désespérément d’attirer l’attention d’Alain : « Ne t’engage à rien ! » a-t-il murmuré, « Ce Jan aime ta femme ! »Alain a ignoré ses avertissements silencieux et a jeté un regard en direction de Carine avant de répondre : « Elle n’est généralement pas très occupée de toute façon. »C’était presque une promesse.Carine s’apprêtait à intervenir, mais ses mots ont été stoppés par le regard insistant d’Alain.Intérieurem
Au sein de cette enceinte, les amis proches d’Alain ainsi que ses assistants intimes étaient parfaitement au fait de leur désaccord.Ainsi, le ton légèrement impatient d’Alain n’a suscité aucune suspicion parmi eux.Luc, toujours doté d’une sensibilité aiguë, a ajusté délicatement ses lunettes sur le pont de son nez. D’une voix amicale, il s’est adressé à Carine : « Hé, Carine. Prends place. Nous sommes tous des amis d’Alain, il n’y a donc aucune nécessité de te sentir mal à l’aise. »Carine a esquissé un sourire, exprimant sa gratitude avant de se diriger vers Alain.Elle venait tout juste de s’installer lorsque quelqu’un a frappé à la porte de la salle.Les occupants ont pensé qu’il s’agissait probablement d’un serveur livrant du vin, n’y prêtant guère attention. Une jeune femme, sans trop réfléchir, s’est levée pour ouvrir la porte.Cependant, l’exclamation de surprise qui s’est ensuivie de la part de la jeune femme avait une tonalité quelque peu singulière.Les regards ont convergé