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Chapitre 0004

Auteur: Lesly Luce
Roland m'a emmenée dans l'une de ses maisons, où chaque coin semblait imprégné des traces de la vie à deux : une grande et une petite paire de pantoufles à l'entrée, deux tasses assorties sur la table… Tout cela me rappelait que, pendant que j'ignorais tout, Roland avait déjà construit un foyer avec une autre femme...

Lorie, voyant mon air absent, n'en cachait pas sa satisfaction et m'a dit doucement : « Tout ici a été préparé par Roland. Il a supervisé la décoration des chambres du bébé. Comme il ne savait pas si c'était un garçon ou une fille, il a aménagé deux styles, un en rose et un en bleu. Il est vraiment attentionné, n'est-ce pas ? » Elle a prononcé ces mots avec un ton de triomphe.

Je savais bien à quel point Roland pouvait être attentif, sinon il n'aurait pas été capable de faire tout cela sous mon nez sans que je m'en aperçoive.

Lorie a continué : « Si j'étais toi, je divorcerais. Il adore l'enfants et je suis la mère de son enfant. Nous serons liés à jamais. Tu ne trouves pas ça agaçant ? »

Roland n'était pas là, Lorie ne feignait plus la pureté naïve de d'habitude et a laissé son vrai visage apparaître.

Je savais qu'elle essayait de m'énerver, alors j'ai répondu simplement en souriant : « Pourquoi devrais-je divorcer ? Tant que je ne divorce pas, tout ce qui est à lui m'appartient, y compris cette maison. Roland m'aime tellement, et maintenant il se sent coupable envers moi, si je veux, je peux te foutre dehors à tout moment. »

Lorie s'est étranglée de colère : « Toi… »

Mais une seconde plus tard, elle a repris contenance. Elle a fait un pas en avant, s'est penchée vers moi et a murmuré : « Eh bien, voyons donc qui Roland choisira. »

Avant même que je ne comprenne ce qu'elle voulait dire, elle a renversé un verre d'eau sur la table, puis s'est jetée contre le bord de la table.

« Ah… Cyrille, ne me pousse pas », a-t-elle crié soudainement.

À l'instant suivant, Roland est arrivé comme un éclair, se précipitant vers elle avec angoisse.

Lorie se tenait le ventre, simulant une douleur.

Roland l'a soulevée d'un geste rapide, la portant hors de la pièce. En passant devant moi, il m'a lancé un regard plein de déception.

« Roland », l'ai-je appelé, « tu me crois, je ne l'ai pas poussée ? »

Il s'est arrêté un instant, puis sans un mot, s'est éloigné en me laissant derrière.

Je savais que le plan de Lorie avait fonctionné. Je suis restée là, immobile, un moment, avant de me baisser lentement pour ramasser les morceaux de verre sur le sol. Quand mes doigts étaient coupés par les éclats, j'ai réalisé que cet endroit n'était pas chez moi, mais la maison de Roland et de l'autre femme. Je n'avais jamais eu de foyer qui m'appartienne entièrement...

J'ai ressenti un profond désespoir envers lui.

...

Alors que Roland attendait, anxieux, devant la porte de la salle d'opération pour la naissance de l'enfant de Lorie, je me trouvais moi-même sur la table d'opération, mettant fin à la vie de notre enfant. Quand il tenait le bébé tout juste né dans ses bras et discutait avec Lorie de qui il ressemblait, j'avais déjà laissé un contrat de divorce et une vidéo préparée à l'avance, et j'avais quitté l'endroit où nous avions vécu pendant sept ans.

À l'hôpital, Roland, en voyant ses parents souriant de bonheur en tenant leur petit-fils, a ressenti un soulagement fugace. Il a pensé qu'il avait enfin accompli sa mission de transmettre son héritage, et qu'il avait aussi satisfait ses parents. Il était heureux de la naissance de ce bébé, après tout c'était son premier enfant, et peut-être même le seul.

Il pensait qu'il allait vite annoncer à Cyrille qu'il avait un héritier, et qu'elle n'aurait plus à prendre ce médicament amer qui la faisait vomir, qu'elle n'aurait plus à se rendre à l'hôpital pour ses traitements de fertilité, qu'elle ne souffrirait plus des injections pour la fécondation in-vitro. Il avait accompli ce que ses parents attendaient, il leur avait donné un petit-fils.

Désormais, il continuerait à l'aimer, comme avant, uniquement elle.

Mais en pensant au ton désespéré dans la voix de Cyrille le jour où il avait emmené Lorie à l'hôpital, il a ressenti une pointe d'inquiétude.

Il a décidé alors de rentrer chez eux rapidement pour tout lui expliquer.

Ignorant les objections de ses parents, il est sorti précipitamment de la chambre. Il a pensé d'abord à acheter un bouquet de roses blanches, les préférées de Cyrille. Chaque fois qu'il l'avait fâchée, il savait qu'il suffirait de lui offrir des fleurs pour obtenir son pardon. Il espérait que cette fois serait pareille.

Dans le couloir de l'hôpital, il a croisé le médecin qui s'occupait de la fertilisation in-vitro de Cyrille. Le médecin l'a retenu et lui a demandé : « Cyrille, elle va bien ? Elle n'est pas venue à sa consultation de grossesse le mois dernier. »

Les pas de Roland se sont arrêtés net, sa tête bourdonnant comme si elle venait d'être frappée. Il a mis un moment avant de se ressaisir et a demandé : « Que… que dites-vous ? »
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