.3.

__ Hey ! __

....

Il se sent trop ce gars en plus le regard fier qu'il affiche en disant cela, ce n'est pas la peine.

Kola : Je suis "y'a pas deux". Tu me donneras raison à la fin.

Je le regarde longtemps avant de rigoler et il arque son sourcil droit en affichant un visage qui se veut fier ou je ne sais quoi.

- A djougouyara ! (C'est grave !)

Kola : Plus que tu ne le crois.

- Ne ko tu viens de quel monde toi ? (Je dis) _en rigolant

Kola : Tu ne me croiras pas si je te le dis.

- Peut-être que si.

Kola : Hum, je te laisse imaginer. Alors la prochaine fois on se verra où ?

- Tché ! On a même pas encore fini cette sortie que tu parles de prochaine fois.

Kola : Je ne perds pas de temps chérie. J'ai même déjà tout planifié. On reste discuter encore une heure ou une heure trente minutes, le temps que j'apprenne absolument tout sur toi et ta vie, les informations utiles, puis on se dit bye et je te laisse choisir entre demain et après demain pour qu'on se revoit alors là je te donnerai l'heure.

- Tu..

Kola : Et sans ta moto, je passerai te prendre.

- I djô deih, est-ce que i ka dourou fila be tan bô ? (Attends là, est-ce que tes deux pièces de 25 FCFA valent 50 FCFA ?)

Il se met à rigoler et j'en fais pareil.

- Mais quoi ? Tu ne me connais ni d'Eve ni d'Adam et paf monsieur s'embarque dans ma vie et me donne des ordres ko il a déjà tout planifié.(disant) Vraiment Kola ! Djamou douma fôlô ? (Ton nom de famille déjà ?)

Kola : Niangadou.

- Un vrai djok (djawando/une ethnie).

Kola : Et fier !

- I Niangadou !

Kola : N'bah ! _en souriant

- Moi c'est Sow. Tu sais que vous êtes nos esclaves non ?

Il rigole en secouant la tête.

...

- Tu fais quoi là ? Tu étais venu me voir ?

Thierry : ..euh oui mais tu n'étais pas là.

- Je suis là maintenant, ouvre la porte pour que j'entre avec la moto et viens on va papoter.

Thierry : D'accord mais je ne peux plus rester, je dois y aller.

- Eh ! Tu étais ici depuis longtemps ?

Thierry : Oui, oui un peu. Ton père m'a tenu compagnie.

- Il est déjà rentré ?

Thierry : Oui.

- Mais reste un peu quand-même.

Thierry : Une autre fois ma folle.

- Hum d'accord, quand tu rentres tu me fais signe on va discuter sur W******p, j'ai des trucs à te raconter.

Thierry : Avec toi, y'a toujours quelque chose à raconter.

- A be kei tokodi ?! (Comment faire !?) _en rigolant Je viens de faire une de ces rencontres ! Ce gars, hum je te raconterai tout en détail.

Thierry : Bon entre maintenant, je dois passer voir ma copine.

- Je ne la salue même pas, façon dont elle ne m'aime pas.

Thierry : N'exagère pas.

- Toi-même tu sais.

Thierry : Vas-y oh.

Je roule ma moto dans la maison avant de la garer et reviens dire aurevoir à Thierry à la porte. Puis je m'en vais dans la maison et trouve mon paternel dans le salon.

- Bonsoir poua.

Poua : Bonsoir.

- Tu es rentré tôt aujourd'hui.

Poua : Oui et tu étais où ?

- Aller me changer d'air.

Poua : Comme si, si ce n'était pas pour rester à t'affaler sur le lit, tu restais une minute à la maison.

- Thierry est resté longtemps ici ?

Poua : Un peu, faudrait rester à la maison maintenant que tu vas te marier ou à le prévenir quand tu sors.

- J'arrive, je vais me rafraîchir.

Poua : Tu n'as rien compris à la vie toi. Vas-y, il reste 27 jours hein ? Oubien ?

- Pourquoi tu veux même te débarrasser de moi ?

Poua : Pour faire de la place.

- Hein ?

Poua : Ben oui !

- ??

Poua : Tu vas te rafraîchir non ?

Je ne dis plus rien et me dirige vers ma chambre en déposant mon sac et tout avant d'y ressortir.

"Bien rentrée ?"

Ce message de Kola venait de s'afficher sur mon écran. Je rigole et laisse le téléphone. Je ne vais pas le répondre, je préfère me jouer de lui. Il se croit trop orh. J'entre dans la chambre de ma sœur et la trouve sur son téléphone.

- Tiens ! Du shawarma.

Sissi : Voilà ce que j'aime dans tes sorties ! Tu n'oublies pas ton adorable sœur.

- Adorable ! Jette-toi des fleurs oui.

Sissi : N'est-ce pas hein ?

Je lève les yeux un moment et me jette ensuite sur son lit en la poussant, on a commencé à converser de choses qui n'avaient ni queue ni tête et c'était partie pour des tours de rires et de tout en scrollant sur TikTok pendant qu'elle mangeait.

Sissi : Tiens !

- J'ai eu peur que tu finisses le tout aujourd'hui. _en rigolant

Sissi : Tu ne te rassasies jamais toi.

- Passe que je le finisse. Tu ne sais pas apprécier la bonne nourriture oh.

Elle me donne le reste de son shawarma et je me lance à le finir. Elle a un problème pour ne jamais finir elle et mademoiselle Naïda est là pour ça. Et ouiii !

Sissi : Alors ? Tu te maries vraiment avec Thierry à la fin du mois ?

- Poua veut coûte que coûte que je me marie là. Je ne sais même pas pourquoi.

Sissi : Moi je sais !

- Comment toi tu sais !? Dis-moi.

Sissi : Parce que tu te fais vieille.

Je la tchip et elle rit.

- Si vingt ans c'est vielle alors le monde tourne à l'envers.

Sissi : Mais en vrai j'ai ma petite idée.

- Alors c'est quoi la raison selon toi ?

Sissi : Tu lui fais peur.

Je pouffe de rire.

- Moi faire peur à poua ? Tu aimes trop blaguer.

Sissi : Mais c'est vrai. Tu es déjà très grande et avec ton caractère, il doit penser que te marier et construire ta vie avec ton mari serait le mieux pour toi que de vivre nonchalamment comme ça. Ce qui peut te rendre très difficile à vivre et surtout si poua déci..

.. : Naïda ! Sissi !

C'était poua. On se met à sortir du lit et je regardais cette petite qui me sert de sœur.

- En fait d'où tu sors tout ceci ? Et tu as quel âge au juste ?

Elle rigole et me devance.

Sissi : L'âge de la raison.

- N'importe quoi.

On s'en va répondre à l'appel de poua qui voulait nous dire qu'il sera absent toute la journée de demain, car il a une mission au boulot, il doit partir très tôt demain matin pour revenir après-demain avant-midi.

- Avec tous tes déplacements, tu veux me sortir de la maison. Qui va rester avec Sissi en ton absence ?

Poua : Pour ça, ne t'inquiète pas. Ça va prochainement se régler, on en parlera plus tard.

- Décidément poua, je ne comprends rien dans tes trucs de maintenant.

Poua : N'essaie pas de comprendre.

_Le surlendemain, - 24 jours et neuf heures_

- Si tu ne lui parles pas, on aura vraiment des problèmes toi et moi.

Thierry : Calme-toi aussi.

- Non je ne me calmerai pas, je ne sais pas ce qui se passe entre vous mais qu'elle arrête de me mêler à ça. Depuis hier la meuf me dérange et m'insulte pour rien, parle lui vraiment avant que je ne réponde plus de moi. Je n'aime pas ces impolitesses. Tu t'imagines que je l'ai ignoré et maintenant elle m'envoie à nouveau un message pour me traiter de garce.

Thierry : Ne la calcule pas, continue de l'ignorer s'il te plaît.

- Mais si vous avez rompu,qu'elle ne me rejette pas la faute non plus. C'est quoi ça ?

Il paraît qu'hier soir Thierry a rompu avec sa copine et depuis la go me harcèle, toute la nuit, c'était des messages à répétition m'accusant de les avoir séparés et de m'accaparer de Thierry. Mais elle est dérangée ou quoi ? Thierry, c'est mon pote enfin ! Mon confident, mon meilleur ami, limite mon frère et elle, elle me parle de sortir avec ? Sérieux elle ne va pas bien et c'est justement pour cela que je l'ignore mais il ne faut pas pousser les bouchons trop loin tout de même. Là, j'étais bien énervée parce qu'elle venait de me réveiller de ma sieste par ses appels qui se sont coupés avant que je ne prenne bien conscience et elle s'est permise de m'envoyer un message.

Thierry : Je vais lui parler.

- En tout cas fait le sinon je vais aller personnellement me charger d'elle.

Thierry : Je le sais bien. Changeons de sujet. Tu étais où hier ?

J'arrive à me calmer et je rigole.

- Je crois que j'ai un crush là.

Thierry : Tu es sérieuse ?

- Je t'ai parlé d'un gars l'autre jour non ?

Finalement le lendemain de notre première sortie, on est à nouveau sorti, on s'est promené dans la ville et je me suis bien marrée avec lui, c'est un bon délire en vrai à part ses airs de "monsieur donne des ordres" ça va. À l'heure où on est, il sait tout de moi, il me posait des questions à chaque cinq minutes au moins, il est tellement intéressé par ma vie que je me croyais être une star qui se faisait interviewer mdr. Tout ça pour dire qu'on s'entend assez bien, il est sympathique le djo. J'aime bien !

On a passé presque la journée ensemble puis j'ai été voir mon amie Adam, j'y ai fait ma commère et ma curieuse puis lui ai parler de cet intrigant de Kola.

D'ailleurs je dois le rappeler, on ne sait pas joint de toute la journée, ni appels ni messages contrairement à avant-hier nuit et hier.

Thierry : Oui mais bon bref à plus. Je viens de me rappeler d'une chose. Tu me raconteras plus tard.

- Tu t'es rappelé de quoi ?

Thierry : Une commission de ma mère.

- Ah d'accord donc bye, tu salues la famille de ma part mon coco.

Thierry : C'est comme si c'était fait. Bye.

On termine l'appel et je sors de ma chambre pour la cuisine, j'ai une petite faim. Au passage j'entends la télé dans le salon et je change de chemin pour voir.

- Ah tu t'es déjà reposé ?

Poua : Oui je me suis réveillé ça fait déjà une heure.

- Je vois.

Je m'en allais quand il me dit d'attendre.

- Oui ?

Poua : On aura des invités dans une heure au moins, je te préviens au cas où tu ne veux pas être vu dans cette robe de grand-mère.

Je rigole.

- Quel genre d'invités même ?

Poua : Bah des invités ma fille.

- D'accord, je vais dans la cuisine.

Poua : Tu vas cuisiner ?

- Mais non, je n'ai pas envie.

Poua : Heureusement que tu vas te marier sinon j'allais renvoyer la bonne comme ça tu ne me parleras pas d'envie.

- Tu aurais dû y penser plutôt. _en rigolant

Poua : Incorrigible cette fille.

Je m'en vais en rigolant. À la cuisine je me saisis d'un bol et d'une cuillère, je me sers du lait en poudre puis y mette de l'eau, juste un peu, et je remue bien. Concentré comme j'aime, je me régale. Pour tout dire, je suis une amoureuse du lait surtout comme ça, un peu d'eau et le tour est joué ou bien même il m'arrive de le consommer tout en poudre.

- Maintenant que j'y pense, il me reste encore du cérélac.

Attends je finis ça et me sers après du cérélac et du lait, comme ceci là n'est pas beaucoup.

.. : Ni bei kô fè ni e ma boyan ne de be be boyan ah ? (Après tout ça, si tu ne grossis pas c'est moi qui vais grossir ?)

- Laisse-moi wala. Tu n'es pas censée être en cours ?

Sissi : C'est jeudi aujourd'hui. Pas de cours du soir, où as-tu la tête ?

- Ah oui c'est vrai. Mais c'est à moi que tu parles comme ça ? Tu deviens impolie hein.

Sissi : Je suis les traces de ma grande sœur.

Je me précipite pour lui donner une tape mais elle prend la fuite en rigolant.

- Attends que je t'attrape.

_17h08_

Sissi : NAÏDA ! _en rentrant dans ma chambre

- Qu'est-ce que tu as à crier mon nom ?

Sissi : Les invités de poua sont là et tu ne me croiras jamais qui c'est.

- Hein ? Ce sont qui ?

Sissi : Tes beaux-parents.

- Comment ça mes beaux-parents ?

Sissi : Bah les parents de Thierry.

Les deux familles se connaissent.

- QUOI ? _en me mettant debout

Sissi : Oui, ils sont bien là.

- Mais comment ça ? Et Thierry est avec eux ?

Sissi : Non, ils sont que tout deux.

- C'est peut-être une visite de courtoisie.

J'espère juste que poua ne va pas leur faire part de notre soi-disant mariage parce que là soit le mensonge sera démasqué soit ça prendra une tournure que je ne veux même pas envisager.

Sissi : Mais c'est pour toi aussi, j'ai entendu tantie Vicky demander après toi en disant "et ma belle-fille ?".

- Tu blagues j'espère ?

Sissi : Pas du tout.

- Ce n'est pas possible. Attends que j'appelle Thierry.

Je saisis mon portable, j'étais tellement stressée que je ne retrouvais plus son numéro et y'avait ma sœur qui rigolait.

- Tu rigoles pour quoi là ?

Sissi : Avoue qu'avec Thierry vous vouliez vous jouer de poua.

- Tu racontes n'importe quoi toi.

Sissi : J'avais des doutes mais tu viens de tout confirmer.

- Donc tu mens avec cette affaire de mes beaux-parents ?

Sissi : Ils sont bien là tes beaux-parents, assis dans le salon. _en rigolant

- Naïda, là on est mal.

J'appelle direct Thierry et il me répond à la première sonnerie.

- Tes parents sont chez nous là et ils parlent de mariage avec poua.

Thierry : Comment ça ? Mais j'avais dit à ton père d'attendre avant de les dire.

- Donc tu étais au courant qu'il voulait les contacter pour ça ?

Thierry : Oui, ..l'autre jour quand je suis passé il me l'avait dit mais j'avais dit que je le ferai moi-même.

- Et tu ne m'as pas prévenu ?

Thierry : Je te rappelle que quand je t'ai appelé hier tu m'as presque raccroché au nez parce que tu étais occupée avec je ne sais qui.

- Pourquoi tu te fâches même ?

Thierry : Bref mes parents, ils disent quoi avec poua ?

- Je ne suis même pas sortie pour le savoir. Alors on fait comment ?

Thierry : Tu veux dire la vérité ?

- Oui mais.. mais je ne sais pas, on peut attendre un ou deux jours, le temps que je réfléchisse à comment dissuader poua de tout ceci.

Thierry : Tu n'aimerais pas te marier avec moi ?

Je rigole, il est fou, ce n'est pas pour rien que nous sommes amis.

.. : Naïda !

- Mais toi là, on a un sérieux problème et tu ne penses qu'à blaguer.

Sissi : Poua t'appelle.

Thierry : Vas-y et joue bien le jeu si tu veux du temps.

- Oui oui. Je te ferai le compte-rendu et on trouvera une solution.

Tout mon plan était sur le point de m'échapper. Je me disais que cette idée de mon père allait vite lui passer mais non, je m'efforçais d'ignorer qu'il n'abandonne rien, pas facilement en tout cas.

J'ai été les rejoindre dans le salon et ce n'était pas une blague, ils organisaient vraiment notre mariage, même qu'ils planifiaient que nous irons tous les deux avec nos témoins faire le civil à la fin du mois et qu'après la cérémonie et tout le reste s'organisera. À croire qu'ils n'attendaient que ça. J'en ai eu même peur. Et ce n'était pas tout, il paraît qu'à l'heure où ils se trouvaient chez nous, mes "beaux-parents" avaient envoyé quelqu'un remettre les trois colas à mon oncle, le frère de poua, ils s'étaient déjà mis d'accord avec lui. J'ai failli m'évanouir, c'était irréel pour moi. Comment allions-nous sortir de cette situation qui semblait être un piège ?

Au compteur, il me restait encore vingt-quatre jours et quelques heures.. oui quelques heures.

Ces heures qui ont tout changé.

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