Léa est repartie le visage livide, vacillante comme une âme en peine.Elle aussi semblait sombrer peu à peu dans la folie tour à tour en larmes, puis prise d'un rire nerveux, incohérent.Pendant ce temps, Louis est revenu à l'intérieur de la maison. Il s'est mis à nettoyer méticuleusement les urnes funéraires contenant les cendres de mon fils et les miennes.J'ai oublié de le dire : il était allé les récupérer au crématorium quelques jours plus tôt.Une couche épaisse de poussière s'était déjà déposée sur les boîtes, et Louis, le geste lent, presque cérémoniel, les a essuyées soigneusement à l'aide d'un chiffon, comme s'il cherchait à polir le chagrin, à réparer l'irréparable.Depuis quelque temps, je ne parvenais plus à retenir mon fils.Son âme s'était allégée au point de pouvoir s'éloigner, s'élancer où bon lui semblait, libre enfin. Mais moi, j'étais toujours là. Prisonnière, encore liée à Louis.Je savais que le moment était venu de lui dire adieu.Cette nuit-là, j'ai pris mon e
Baca selengkapnya