CassandraLe silence règne dans la villa. La nuit est tombée, jetant un voile d'obscurité sur les vastes baies vitrées. Seules les lueurs pâles de la lune filtrent à travers les rideaux, projetant des ombres fantomatiques sur le sol de marbre. J’entends le tic-tac lent et régulier de l'horloge dans le grand hall, un son presque menaçant dans cette atmosphère lourde.Je suis debout dans le salon, une coupe de vin rouge à la main. La robe noire que je porte est légère, épousant mes courbes. Mes cheveux tombent en cascades sombres sur mes épaules nues. Mais malgré l’élégance apparente, mon esprit est tendu, sur le qui-vive.Gabriel est debout de l'autre côté de la pièce, le dos appuyé contre le mur. Sa chemise blanche est légèrement froissée, le col ouvert, laissant entrevoir la ligne dure de sa clavicule. Ses yeux d’acier sont rivés sur moi, perçants et inquisiteurs.— « Tu es trop calme. »Je lève mon regard vers lui, prenant une gorgée de vin.— « Il faut parfois rester silencieux ava
CassandraLa salle de réunion est plongée dans une lumière tamisée, créant une atmosphère oppressante. Les murs de pierre froide, ornés de tableaux anciens, semblent étouffer le moindre souffle. L’immense table en acajou trône au centre, entourée de fauteuils en cuir noir. Le silence est pesant, seulement troublé par le cliquetis discret de mes talons sur le marbre alors que je traverse la pièce.Gabriel est déjà installé à la tête de la table, son regard d'acier scrutant chacun des visages qui lui font face. À sa droite se trouve Lucien, vêtu d’un costume sombre impeccablement taillé. Son sourire est fin, calculateur, presque moqueur. Raphaël est assis de l'autre côté, les jambes croisées, son expression détendue en contraste avec la tension qui émane de son corps.Je prends place à côté de Gabriel, croisant les jambes avec une élégance maîtrisée. Le silence s'étire, chaque seconde alourdissant l'atmosphère.— « Alors ? » dit Gabriel d'une voix froide.Lucien tapote doucement le bord
CassandraLa nuit enveloppe la ville dans un manteau sombre, seulement troublé par les halos rouges et blancs des phares qui défilent en contrebas. Je suis debout face à la baie vitrée de la suite de Gabriel, une coupe de vin à la main. Les lumières de la ville clignotent comme des étoiles artificielles, mais elles n’apportent aucun réconfort.Gabriel est assis dans un fauteuil en cuir, le menton appuyé sur ses doigts croisés. Il est calme en apparence, mais je perçois la tension dans ses épaules, la façon dont son regard sombre brûle d’une intensité glaciale.— « Ils vont accepter. »Sa voix est basse, rauque, mais chargée de cette certitude absolue qui le caractérise.Je me détourne de la vitre, mes yeux se posant sur lui. Il est parfait dans ce costume sombre, chaque pli millimétré renforçant son autorité naturelle. Son regard se lève vers moi, et le poids de cette intensité me coupe le souffle.— « Tu en es si sûr ? »Un sourire fin étire le coin de ses lèvres.— « Ils n’ont pas l
CassandraLe silence dans la pièce est écrasant. Gabriel et Raphaël se font face, deux loups prêts à s’entre-dévorer. Lucien, adossé au mur, observe la scène avec ce même sourire indéchiffrable qui m’a toujours mise mal à l’aise.— « Alors c’est réglé ? » demande Lucien d’un ton léger.Gabriel ne répond pas immédiatement. Son regard sombre reste ancré à celui de Raphaël. Il y a dans cette tension une menace sous-jacente, une lame prête à s’abattre au moindre faux pas.— « C’est réglé, » finit par dire Gabriel d’une voix basse.Raphaël incline légèrement la tête, son sourire toujours en place.— « Sage décision. »Gabriel s’approche lentement, son corps tendu comme une corde sur le point de rompre.— « Ne crois pas que ça signifie que je te fais confiance. »Raphaël rit doucement, un son chaud et menaçant à la fois.— « Bien sûr que non. Ce n’est pas comme si tu avais déjà fait confiance à qui que ce soit. »Gabriel ne bronche pas. Son regard reste froid, détaché, mais je le connais tr
CassandraLe bruit des talons résonne dans le marbre froid du hall. La lumière tamisée des lustres d’or projette des reflets opalescents sur les murs de velours pourpre. L’atmosphère est chargée de tension, d’une fébrilité sourde qui gronde sous la surface. Chaque respiration semble retenue, chaque regard pesé.Je marche entre les colonnes, une robe noire fendue jusqu’à la cuisse glissant le long de ma peau comme une caresse. Le tissu épouse mes formes, dévoilant juste assez de peau pour attirer les regards, mais en laissant toujours une part de mystère. Gabriel marche à mes côtés, son costume noir taillé sur mesure accentuant la dureté de ses traits. Ses yeux sont sombres, glacés, mais brûlants sous la surface.Raphaël nous attend au bout du hall. Adossé à une colonne, il est vêtu d’un costume ivoire qui tranche avec le décor sombre. Un sourire en coin flotte sur ses lèvres, son regard ambré effleurant mon corps sans la moindre retenue.— « Vous êtes ravissants. »Gabriel s’immobilis
GabrielLa nuit est lourde, chargée d'électricité. La brume serpente entre les tours de verre du centre-ville, dissimulant les contours de la ville dans une pénombre fantomatique. Les lumières des réverbères clignotent faiblement, comme si elles pressentaient le carnage à venir.Je suis assis dans le siège arrière de la voiture noire qui file à travers la nuit. Cassandra est à mes côtés, une main posée sur ma cuisse. Elle est d'un calme inquiétant, son visage sculpté par l'ombre des phares qui défilent à l'extérieur. Sa robe noire expose la ligne délicate de ses épaules et le galbe de ses jambes croisées.— « Tu es trop calme, » dis-je en la regardant.Elle tourne la tête vers moi, son regard sombre brillant d'une lueur féline.— « Parce que je suis prête. »Je glisse ma main sous sa robe, caressant la peau de sa cuisse.— « Si Dante refuse… »— « Il refusera. »Mon sourire est sombre.— « Alors nous ferons ce que nous faisons le mieux. »— « Détruire. »Je la regarde, fasciné par l'o
GabrielLe silence règne dans la pièce à peine éclairée par la lueur tremblotante des chandeliers. L'odeur du sang flotte encore dans l'air, lourde, poisseuse. Les corps des hommes de Dante jonchent le sol, formant une scène de carnage à peine voilée par les ombres mouvantes.Cassandra est debout au centre de la pièce, un éclat glacé dans le regard. Sa robe noire est tachée de sang sur le bas, mais elle reste immobile, imperturbable. La dague qu’elle tient encore à la main brille sous la lumière pâle.Je m’avance vers elle, mon souffle court, les muscles tendus par le combat. Mes doigts glissent dans mes cheveux humides de sueur alors que je m’arrête à quelques centimètres d’elle. Elle lève les yeux vers moi, et je vois cette lueur dans son regard — ce mélange parfait de contrôle et de folie contenue.— « Nous avons gagné, » murmure-t-elle.Je tends la main, effleurant sa joue du bout des doigts.— « Pas encore. »Elle hausse un sourcil, amusée.— « Que reste-t-il à conquérir ? »Je g
GabrielMinuit tombe sur la ville comme une ombre silencieuse. Les lumières du manoir projettent des lueurs dorées sur les pavés humides, et l’odeur du sang se mêle à celle de la pluie. La tempête est passée, mais le goût métallique de la victoire flotte encore dans l’air.Je suis debout sur le balcon du manoir, une cigarette à la main, le regard perdu dans le vide. En bas, les hommes de Dante ramassent les corps et effacent les traces du massacre. Il n’y aura pas de témoin, pas d’histoire à raconter. Juste le silence et la peur gravés dans les murs de cette ville.Un souffle derrière moi. Léger, délicat. Une présence que je reconnaîtrais entre mille.— « Tu fumes, maintenant ? »Je souris sans me retourner.— « Il faut bien célébrer, non ? »Cassandra s’avance, sa robe noire glissant sur le sol comme un voile de ténèbres. Elle s’arrête juste derrière moi, ses doigts froids effleurant ma nuque.— « Tu as du sang sur le col. »Je me retourne lentement, rencontrant son regard sombre et
CassandraJe suis là, dans ses bras, mon corps encore brûlant des flammes de ce que nous venons de partager. Mon cœur bat encore la chamade, et chaque respiration que je prends semble chargée de ce qu’il m’a donné. De ce qu’il m’a arraché. J’ai toujours cru que je pouvais contrôler ma vie, que je pouvais choisir, que je pouvais fuir quand ça devenait trop intense. Mais lui, Raphaël, il m’a prouvé qu’il n’y a rien que je puisse faire pour empêcher ce qui s’éveille en moi. Ce désir brûlant, cette passion dévorante.Je me recule légèrement, me redressant dans le lit, observant son visage. Ses yeux, encore noyés de cette intensité que nous avons partagée, me regardent avec cette familiarité douce et pleine de promesses. Je veux l’éviter, fuir ce qui semble pourtant inéluctable, mais chaque parcelle de mon être me crie que je suis bien là où je devrais être. Avec lui. Pas seulement pour le moment, mais pour plus.Je caresse sa joue, mes doigts traçant les contours de son visage avec une do
RaphaëlJe la regarde, debout près de la fenêtre, les rayons du soleil effleurant sa peau. Elle semble presque irréelle, comme si le monde autour d’elle s’était suspendu, comme si tout prenait sens dès qu’elle était là, dans ma vie. Cassandra... Elle a ce don, sans même le savoir, de transformer chaque instant en quelque chose d’intense, d’important. Et pourtant, aujourd’hui, elle semble différente. Elle est calme, mais d’une manière que je n’ai jamais vue. Il y a une sorte de paix en elle, une décision qu’elle a prise sans retour possible.Je me permets de la regarder un peu plus longtemps, absorbé par la beauté de ce moment, par la simplicité de sa présence. Puis je la vois se tourner vers moi, son regard croisant le mien. Ses yeux sont pleins de promesses, mais aussi d'une fragilité que je ressens au plus profond de moi.« Bien dormi ? » J'essaie de briser le silence, de lui offrir une ouverture, quelque chose pour qu'elle se sente à l'aise. Sa réponse est une légère esquisse de so
CassandraLe vent souffle doucement à travers les rideaux ouverts, apportant avec lui un parfum de printemps qui flotte dans l’air. Il est presque tard, et le soleil se couche lentement, parant la pièce d’une lumière dorée. Mais dans mon esprit, il fait plus sombre qu’il ne l’a jamais été. J’ai repoussé ce moment trop longtemps, tenté de fuir cette vérité que je savais au fond de moi. Le temps m’a apporté une clarté nouvelle, mais aussi une décision lourde, une décision qui pèse sur mon cœur.Je regarde Raphaël. Il est là, à quelques pas de moi, attendant patiemment que je trouve les mots qui, je le sais, changeront tout. Il n’a pas cherché à me convaincre. Il m’a laissée choisir, et je l’ai observé, espérant trouver une raison de m’échapper de ce lien invisible qui m’attire pourtant vers lui. Mais chaque jour passé à ses côtés, chaque instant partagé, m’a convaincue que c’était lui. Lui qui m’avait donnée une autre chance. Lui qui, malgré tout, n’avait jamais cessé de croire en nous.
CassandraLe jour s’étire dans une lenteur que je peine à supporter. Mon esprit est encore agité par la dernière conversation avec Lucien, un écho de ses mots résonnant dans mon esprit. La souffrance de le voir partir, d’être celle qui a décidé de tout laisser derrière, me pèse comme un fardeau. Mais ce n’est pas le poids de la décision qui m’accable, c’est l’incertitude qui m’attend. Est-ce que j’ai fait le bon choix ? Est-ce que je pourrais vivre avec cette décision ?Je ferme les yeux, la chaleur du soleil effleurant ma peau, mais à l’intérieur, il y a une tempête. Une part de moi veut crier, briser tout ce que j’ai construit pour me libérer de cette douleur. Mais une autre part, plus calme, me dit de continuer, de ne pas regarder en arrière.Un bruit derrière moi me fait sursauter. Je me retourne, et je trouve Raphaël, debout dans l’encadrement de la porte, son regard posé sur moi avec une intensité que je ne peux ignorer.« Tout va bien ? » Sa voix est douce, mais il y a une inqu
CassandraJe suis frappée par la force de ses paroles. Un frisson me parcourt, mais je garde les yeux baissés, cherchant à rassembler mes pensées. C’est trop. Il me pousse dans mes retranchements, me forçant à faire un choix. Mais quel choix ?« Et si je te dis que je n’ai plus envie de choisir ? » La question m’échappe avant que je ne puisse la retenir. « Que je n’ai plus envie de jouer à ce jeu ? »Raphaël ne répond pas tout de suite. Il se tient là, silencieux, comme s’il pesait chaque mot avant de parler. Et puis, il s’avance un peu plus près, et cette fois, ses mains encadrent doucement mon visage, forçant mes yeux à se poser sur lui.« Alors fais-le pour toi. » Ses mots sont un souffle, presque une prière. « Ne choisis pas pour lui. Choisis pour toi. Parce que tu le mérites. »Les larmes montent sans que je puisse les retenir. Elles ne sont pas seulement de tristesse. Il y a de la colère, de la frustration, de l’impuissance. Et au milieu de tout cela, un désir inavoué. Un désir
CassandraJe me tourne brusquement. Raphaël. Sa silhouette se découpe dans l’encadrement de la porte, son regard perçant. Il me fixe intensément, presque à la manière d’un spectateur, comme si chaque émotion qui me traverse était une scène qu’il observait avec une curiosité non dissimulée.« Pourquoi es-tu là ? » Ma voix est plus froide que je ne le voudrais, mais je ne peux m’empêcher de le regarder, d’analyser son visage, ses traits, toujours aussi fascinants, mais aussi tellement complexes.« Parce que je sais que tu souffres. » Il s’avance lentement, chaque pas résonnant comme un défi. « Et parce que tu ne veux pas l’admettre. »« Je n’ai rien à te dire. »« C’est pour ça que tu me dis tout. » Il sourit légèrement, un sourire entendu. Il connaît bien mes mécanismes de défense, il sait que je lutte, que je me cache derrière des murs d’acier pour ne pas laisser mes émotions se déverser. Mais je n’ai pas envie de jouer à ce jeu. Pas ce soir.« Il est trop tard, Raphaël. »« Peut-être
CassandraLe vent souffle fort, comme si la ville elle-même voulait m’emporter, me tester, m’éprouver encore. Je n’ai pas l’habitude de cette solitude, pas après toutes les années passées à naviguer entre des hommes, des désirs, des ambitions. Mais aujourd’hui, ce vide est devenu un allié. Un vide que j’ai créé, un espace que j’ai ouvert pour moi seule. L’indépendance est un fardeau et une bénédiction, et pourtant, je m’y sens étonnamment bien.Je marche, presque sans but, mes pensées flottant entre ce que je suis devenue et ce que je pourrais encore être. Les décisions que j’ai prises se bousculent dans ma tête, se superposent à ce que j’ai ressenti avant. Il y a encore des échos de Gabriel dans mon esprit, des morceaux de Raphaël qui m’appellent, mais je les ignore. Je dois garder le cap, avancer, ne pas me laisser emporter par les vagues du passé.Mais, au détour d’une rue, je le vois. Lucien. Le visage marqué par les batailles, une lueur de colère froide dans ses yeux, mais aussi
CassandraJe me tais, le silence s’étire, et même à travers l'écran, je peux sentir son souffle lourd. Il sait ce que je veux dire, il le comprend, et, à ma grande surprise, je n'ai pas peur. Ni de la solitude, ni de l'avenir incertain. Parce que je sais que, même si cela me déchire, je choisis enfin de me libérer.« Je comprends, Cassandra. Je ne veux pas te forcer à choisir, mais sache que je serai là. Si jamais tu changes d'avis… »« Je n’ai pas à changer d’avis. C’est juste que je dois me retrouver d’abord. »J’entends la tristesse dans sa voix, mais aussi une forme de respect. Il sait que ce n’est pas la fin, même si c’est difficile.Je raccroche et laisse un dernier regard sur la fenêtre, l’obscurité de la nuit enveloppant ma silhouette. Une décision lourde, mais pleine de sens. J’ai choisi de ne pas me perdre dans une relation où je serais l’ombre de ce que je suis, à côté de l’autre. Ce ne sera pas Raphaël, ni Gabriel, ni un autre. Ce sera moi. Et c’est ainsi que je veux avanc
CassandraLes heures s’étirent après l’appel de Raphaël, mais une étrange sensation m'envahit. La paix n'est pas totale, mais elle est là, persistante, comme une lumière qui commence à percer les nuages sombres. Pourtant, mon esprit reste agité, les échos de ce passé, aussi douloureux soient-ils, résonnent encore en moi. Je sais que le chemin vers la guérison sera long, mais je ne peux plus attendre. Je ne veux plus.Je me lève du canapé, secouant les ténèbres de ma tête. Mes jambes se dirigent presque par instinct vers mon bureau, où des piles de papiers s’accumulent depuis trop longtemps. J'ai l’impression de fuir, de chercher à occuper mon esprit pour ne pas sombrer dans la mélancolie qui m’enveloppe. Mon regard se fixe sur le premier dossier que je prends, un projet sur lequel j'avais commencé à travailler avant que tout ne déraille. C'est une tâche simple, mais qui me demandait d’être présente, de me concentrer. Ce qui est exactement ce dont j'ai besoin.Je me plonge dans les chi