CassandraLe silence pesait dans la pièce comme une chape de plomb. Raphaël se tenait devant moi, son regard d’émeraude fouillant mon visage avec une intensité troublante. L’air entre nous vibrait d’une tension électrique, dangereuse. Mon souffle était court, ma poitrine se soulevant rapidement alors que sa main restait enroulée autour de mon poignet.— « Lâche-moi, » murmurai-je.Son sourire s’élargit légèrement, mais il ne desserra pas sa prise.— « Tu crois vraiment que c’est si simple, Cassandra ? » Sa voix était basse, traînante, comme une caresse venimeuse.— « Ce n’est pas une question de simplicité. »Je tentai de me dégager, mais son étreinte se resserra, juste assez pour me faire comprendre qu’il ne comptait pas me laisser partir si facilement. Il fit un pas de plus vers moi, son corps frôlant presque le mien.— « Tu as fait ton choix, n’est-ce pas ? Gabriel ? »Je ne répondis pas.— « Il t’a prise dans son lit. Tu crois que ça le rend différent de moi ? Qu’il te verra autre
CassandraLa nuit s’étendait sur la ville comme une ombre lourde et étouffante. Le ciel, d’un noir profond, n’était percé que par la lumière vacillante des lampadaires en contrebas. J’étais debout près de la fenêtre de ma chambre, les bras croisés, le regard perdu dans le vide. Mon cœur battait encore violemment dans ma poitrine, résonnant dans mes tempes comme un tambour de guerre.Gabriel dormait dans le lit derrière moi, son torse nu à demi découvert par les draps froissés. Son souffle était régulier, calme, comme si la scène d’adrénaline et de passion que nous avions vécue plus tôt n’avait jamais existé. Moi, je n’arrivais pas à trouver ce calme.Les mots de Raphaël résonnaient encore dans ma tête."Il te trahira. Et ce jour-là, je serai là pour te ramasser."J’aurais dû l’ignorer. J’aurais dû me dire qu’il mentait, qu’il cherchait seulement à semer le doute dans mon esprit. Mais le pire… c’est qu’une part de moi savait qu’il disait peut-être la vérité. Gabriel était un maître dan
CassandraLe soleil était à peine levé quand je me suis réveillée. La lumière dorée filtrait à travers les rideaux, caressant ma peau nue. Gabriel dormait encore à côté de moi, son visage paisible, presque vulnérable dans le calme du matin. Sa main reposait sur ma hanche, possessive même dans son sommeil. J’aurais pu rester là, savourer cette quiétude éphémère. Mais l’écho des paroles de Raphaël résonnait encore dans ma tête."Il te trahira."Je glissai doucement hors du lit, prenant soin de ne pas le réveiller. Mes pieds nus effleurèrent le tapis moelleux tandis que je ramassais la chemise de Gabriel abandonnée sur le sol pour la glisser sur mes épaules. L’odeur de son parfum, mêlée à celle du cuir et du musc, m’entoura comme une seconde peau.Je me dirigeai vers la fenêtre, observant la ville encore endormie. Les rues en contrebas étaient presque désertes, seulement parcourues par quelques voitures dont les phares découpaient l’aube naissante.Un frisson me parcourut la nuque.— « T
GabrielLe bruit des talons de Cassandra résonnait dans le couloir du manoir. J’étais appuyé contre le mur, les bras croisés sur ma poitrine, observant sa silhouette élancée s’approcher de moi avec une lenteur calculée. Elle portait une robe noire, fendue sur le côté, révélant la courbe parfaite de sa cuisse. Ses cheveux tombaient en vagues brillantes le long de son dos, encadrant son visage comme une couronne sombre.Ses yeux noirs me transpercèrent dès qu’elle croisa mon regard. Un mélange de défi et de provocation y dansait, ce qui éveilla immédiatement en moi une tension familière, celle qui ne demandait qu’à exploser.— « Tu comptes rester planté là longtemps ? »Sa voix était basse, sensuelle, un venin doux qui coulait dans mes veines.— « Peut-être. »Je décroisai lentement les bras, m’avançant vers elle. Son regard ne vacilla pas une seule seconde. Elle aimait ce jeu de pouvoir entre nous. Elle le maîtrisait presque autant que moi.— « Tu rentres tard. »— « Tu surveilles mon
CassandraJe me réveille lentement, le corps encore engourdi par les caresses de Gabriel. Le drap glisse sur ma peau nue lorsque je me tourne légèrement dans le lit, cherchant la chaleur de son corps. Mais il n’est plus là. L’endroit à côté de moi est froid, comme s’il était parti depuis un moment.Je frotte mes yeux, essayant de me débarrasser de la brume du sommeil. Les premiers rayons du soleil filtrent à travers les rideaux, projetant des ombres dorées sur le sol. Une étrange sensation me serre le ventre. L’absence de Gabriel me perturbe, mais ce n’est pas seulement ça. Une tension flotte dans l’air, un frisson presque électrique qui me parcourt la peau.Je me redresse, laissant le drap glisser le long de mes hanches, et attrape la chemise de Gabriel posée sur le fauteuil à côté du lit. Le tissu est encore imprégné de son odeur — un mélange de cèdre, de cuir et de quelque chose de plus sombre, plus dangereux. Je l’enfile rapidement, le tissu tombant sur mes cuisses.J’avance pieds
CassandraJe me réveille en sursaut, le souffle court, la peau moite de sueur. La lumière du matin filtre à travers les rideaux, projetant des lignes dorées sur le plafond de la chambre. Gabriel est allongé à côté de moi, son bras musclé enroulé autour de ma taille, son souffle régulier effleurant ma nuque.Je ferme les yeux un instant, essayant de me calmer. Le rêve était si réel — une vision trouble de Raphaël, un sourire carnassier sur les lèvres, le sang dégoulinant de ses mains. Et Gabriel, à genoux, le regard vide.— « Cassandra… »La voix rauque de Gabriel me ramène à la réalité. Il se redresse légèrement, ses lèvres effleurant ma tempe.— « Mauvais rêve ? »J'acquiesce en silence. Il glisse sa main le long de mon dos, traçant une ligne apaisante sur ma peau.— « Tu es en sécurité. »Je me retourne vers lui, plongeant mon regard dans le sien. Son visage est parfait, sculpté par la lumière du matin. Ses yeux sombres brillent d'une lueur protectrice, mais une tension subtile marq
CassandraLa nuit est tombée sur la villa. Dehors, les vagues s’écrasent contre les rochers, le bruit du vent se mêlant au cri lointain des mouettes. La lumière diffuse des lampadaires éclaire les allées de gravier, projetant des ombres dansantes sur le sol.Je suis debout face à la baie vitrée du salon, un verre de whisky à la main. Le liquide ambré capte la lumière, créant des reflets dorés sur mes doigts. Derrière moi, Gabriel est assis sur le canapé, son portable collé à l’oreille. Sa voix basse et tranchante résonne dans la pièce.— « Si Raphaël tente de franchir la frontière, éliminez-le. Pas de négociation. »Il raccroche brutalement, son regard noir se posant sur moi. Il s’appuie contre le dossier du canapé, son bras tendu le long de l’accoudoir. Sa chemise noire est déboutonnée au col, révélant un aperçu de sa clavicule et des muscles tendus sous la soie.— « Il se rapproche. »Je me retourne lentement vers lui, mes talons résonnant sur le marbre froid.— « Il sait qu’il ne g
CassandraLe silence règne dans la villa. La nuit est tombée, jetant un voile d'obscurité sur les vastes baies vitrées. Seules les lueurs pâles de la lune filtrent à travers les rideaux, projetant des ombres fantomatiques sur le sol de marbre. J’entends le tic-tac lent et régulier de l'horloge dans le grand hall, un son presque menaçant dans cette atmosphère lourde.Je suis debout dans le salon, une coupe de vin rouge à la main. La robe noire que je porte est légère, épousant mes courbes. Mes cheveux tombent en cascades sombres sur mes épaules nues. Mais malgré l’élégance apparente, mon esprit est tendu, sur le qui-vive.Gabriel est debout de l'autre côté de la pièce, le dos appuyé contre le mur. Sa chemise blanche est légèrement froissée, le col ouvert, laissant entrevoir la ligne dure de sa clavicule. Ses yeux d’acier sont rivés sur moi, perçants et inquisiteurs.— « Tu es trop calme. »Je lève mon regard vers lui, prenant une gorgée de vin.— « Il faut parfois rester silencieux ava
CassandraJe suis là, dans ses bras, mon corps encore brûlant des flammes de ce que nous venons de partager. Mon cœur bat encore la chamade, et chaque respiration que je prends semble chargée de ce qu’il m’a donné. De ce qu’il m’a arraché. J’ai toujours cru que je pouvais contrôler ma vie, que je pouvais choisir, que je pouvais fuir quand ça devenait trop intense. Mais lui, Raphaël, il m’a prouvé qu’il n’y a rien que je puisse faire pour empêcher ce qui s’éveille en moi. Ce désir brûlant, cette passion dévorante.Je me recule légèrement, me redressant dans le lit, observant son visage. Ses yeux, encore noyés de cette intensité que nous avons partagée, me regardent avec cette familiarité douce et pleine de promesses. Je veux l’éviter, fuir ce qui semble pourtant inéluctable, mais chaque parcelle de mon être me crie que je suis bien là où je devrais être. Avec lui. Pas seulement pour le moment, mais pour plus.Je caresse sa joue, mes doigts traçant les contours de son visage avec une do
RaphaëlJe la regarde, debout près de la fenêtre, les rayons du soleil effleurant sa peau. Elle semble presque irréelle, comme si le monde autour d’elle s’était suspendu, comme si tout prenait sens dès qu’elle était là, dans ma vie. Cassandra... Elle a ce don, sans même le savoir, de transformer chaque instant en quelque chose d’intense, d’important. Et pourtant, aujourd’hui, elle semble différente. Elle est calme, mais d’une manière que je n’ai jamais vue. Il y a une sorte de paix en elle, une décision qu’elle a prise sans retour possible.Je me permets de la regarder un peu plus longtemps, absorbé par la beauté de ce moment, par la simplicité de sa présence. Puis je la vois se tourner vers moi, son regard croisant le mien. Ses yeux sont pleins de promesses, mais aussi d'une fragilité que je ressens au plus profond de moi.« Bien dormi ? » J'essaie de briser le silence, de lui offrir une ouverture, quelque chose pour qu'elle se sente à l'aise. Sa réponse est une légère esquisse de so
CassandraLe vent souffle doucement à travers les rideaux ouverts, apportant avec lui un parfum de printemps qui flotte dans l’air. Il est presque tard, et le soleil se couche lentement, parant la pièce d’une lumière dorée. Mais dans mon esprit, il fait plus sombre qu’il ne l’a jamais été. J’ai repoussé ce moment trop longtemps, tenté de fuir cette vérité que je savais au fond de moi. Le temps m’a apporté une clarté nouvelle, mais aussi une décision lourde, une décision qui pèse sur mon cœur.Je regarde Raphaël. Il est là, à quelques pas de moi, attendant patiemment que je trouve les mots qui, je le sais, changeront tout. Il n’a pas cherché à me convaincre. Il m’a laissée choisir, et je l’ai observé, espérant trouver une raison de m’échapper de ce lien invisible qui m’attire pourtant vers lui. Mais chaque jour passé à ses côtés, chaque instant partagé, m’a convaincue que c’était lui. Lui qui m’avait donnée une autre chance. Lui qui, malgré tout, n’avait jamais cessé de croire en nous.
CassandraLe jour s’étire dans une lenteur que je peine à supporter. Mon esprit est encore agité par la dernière conversation avec Lucien, un écho de ses mots résonnant dans mon esprit. La souffrance de le voir partir, d’être celle qui a décidé de tout laisser derrière, me pèse comme un fardeau. Mais ce n’est pas le poids de la décision qui m’accable, c’est l’incertitude qui m’attend. Est-ce que j’ai fait le bon choix ? Est-ce que je pourrais vivre avec cette décision ?Je ferme les yeux, la chaleur du soleil effleurant ma peau, mais à l’intérieur, il y a une tempête. Une part de moi veut crier, briser tout ce que j’ai construit pour me libérer de cette douleur. Mais une autre part, plus calme, me dit de continuer, de ne pas regarder en arrière.Un bruit derrière moi me fait sursauter. Je me retourne, et je trouve Raphaël, debout dans l’encadrement de la porte, son regard posé sur moi avec une intensité que je ne peux ignorer.« Tout va bien ? » Sa voix est douce, mais il y a une inqu
CassandraJe suis frappée par la force de ses paroles. Un frisson me parcourt, mais je garde les yeux baissés, cherchant à rassembler mes pensées. C’est trop. Il me pousse dans mes retranchements, me forçant à faire un choix. Mais quel choix ?« Et si je te dis que je n’ai plus envie de choisir ? » La question m’échappe avant que je ne puisse la retenir. « Que je n’ai plus envie de jouer à ce jeu ? »Raphaël ne répond pas tout de suite. Il se tient là, silencieux, comme s’il pesait chaque mot avant de parler. Et puis, il s’avance un peu plus près, et cette fois, ses mains encadrent doucement mon visage, forçant mes yeux à se poser sur lui.« Alors fais-le pour toi. » Ses mots sont un souffle, presque une prière. « Ne choisis pas pour lui. Choisis pour toi. Parce que tu le mérites. »Les larmes montent sans que je puisse les retenir. Elles ne sont pas seulement de tristesse. Il y a de la colère, de la frustration, de l’impuissance. Et au milieu de tout cela, un désir inavoué. Un désir
CassandraJe me tourne brusquement. Raphaël. Sa silhouette se découpe dans l’encadrement de la porte, son regard perçant. Il me fixe intensément, presque à la manière d’un spectateur, comme si chaque émotion qui me traverse était une scène qu’il observait avec une curiosité non dissimulée.« Pourquoi es-tu là ? » Ma voix est plus froide que je ne le voudrais, mais je ne peux m’empêcher de le regarder, d’analyser son visage, ses traits, toujours aussi fascinants, mais aussi tellement complexes.« Parce que je sais que tu souffres. » Il s’avance lentement, chaque pas résonnant comme un défi. « Et parce que tu ne veux pas l’admettre. »« Je n’ai rien à te dire. »« C’est pour ça que tu me dis tout. » Il sourit légèrement, un sourire entendu. Il connaît bien mes mécanismes de défense, il sait que je lutte, que je me cache derrière des murs d’acier pour ne pas laisser mes émotions se déverser. Mais je n’ai pas envie de jouer à ce jeu. Pas ce soir.« Il est trop tard, Raphaël. »« Peut-être
CassandraLe vent souffle fort, comme si la ville elle-même voulait m’emporter, me tester, m’éprouver encore. Je n’ai pas l’habitude de cette solitude, pas après toutes les années passées à naviguer entre des hommes, des désirs, des ambitions. Mais aujourd’hui, ce vide est devenu un allié. Un vide que j’ai créé, un espace que j’ai ouvert pour moi seule. L’indépendance est un fardeau et une bénédiction, et pourtant, je m’y sens étonnamment bien.Je marche, presque sans but, mes pensées flottant entre ce que je suis devenue et ce que je pourrais encore être. Les décisions que j’ai prises se bousculent dans ma tête, se superposent à ce que j’ai ressenti avant. Il y a encore des échos de Gabriel dans mon esprit, des morceaux de Raphaël qui m’appellent, mais je les ignore. Je dois garder le cap, avancer, ne pas me laisser emporter par les vagues du passé.Mais, au détour d’une rue, je le vois. Lucien. Le visage marqué par les batailles, une lueur de colère froide dans ses yeux, mais aussi
CassandraJe me tais, le silence s’étire, et même à travers l'écran, je peux sentir son souffle lourd. Il sait ce que je veux dire, il le comprend, et, à ma grande surprise, je n'ai pas peur. Ni de la solitude, ni de l'avenir incertain. Parce que je sais que, même si cela me déchire, je choisis enfin de me libérer.« Je comprends, Cassandra. Je ne veux pas te forcer à choisir, mais sache que je serai là. Si jamais tu changes d'avis… »« Je n’ai pas à changer d’avis. C’est juste que je dois me retrouver d’abord. »J’entends la tristesse dans sa voix, mais aussi une forme de respect. Il sait que ce n’est pas la fin, même si c’est difficile.Je raccroche et laisse un dernier regard sur la fenêtre, l’obscurité de la nuit enveloppant ma silhouette. Une décision lourde, mais pleine de sens. J’ai choisi de ne pas me perdre dans une relation où je serais l’ombre de ce que je suis, à côté de l’autre. Ce ne sera pas Raphaël, ni Gabriel, ni un autre. Ce sera moi. Et c’est ainsi que je veux avanc
CassandraLes heures s’étirent après l’appel de Raphaël, mais une étrange sensation m'envahit. La paix n'est pas totale, mais elle est là, persistante, comme une lumière qui commence à percer les nuages sombres. Pourtant, mon esprit reste agité, les échos de ce passé, aussi douloureux soient-ils, résonnent encore en moi. Je sais que le chemin vers la guérison sera long, mais je ne peux plus attendre. Je ne veux plus.Je me lève du canapé, secouant les ténèbres de ma tête. Mes jambes se dirigent presque par instinct vers mon bureau, où des piles de papiers s’accumulent depuis trop longtemps. J'ai l’impression de fuir, de chercher à occuper mon esprit pour ne pas sombrer dans la mélancolie qui m’enveloppe. Mon regard se fixe sur le premier dossier que je prends, un projet sur lequel j'avais commencé à travailler avant que tout ne déraille. C'est une tâche simple, mais qui me demandait d’être présente, de me concentrer. Ce qui est exactement ce dont j'ai besoin.Je me plonge dans les chi