Née le 13 Avril 2017 à Yamoussoukro, elle pesait un kilo et sept cent grammes. Elle doit certainement beaucoup ressembler à son père car quand je la vois je ne me reconnais pas. Sa peau est claire, elle a les yeux marrons et les cheveux longs et bouclés. C'est une véritable beauté, j'en suis presque jalouse. Aujourd'hui nous sortons de l'hôpital. Cindy, Tonton Ben et maman nous attendent dehors. À seulement deux semaines elle va faire le long voyage en voiture Yamoussoukro-Abidjan. Je quitte Yamoussoukro remplie de joie car j'ai donné la vie à une superbe fillette mais aussi parce que je me suis réconcilié avec Grâce. Cependant une interrogation demeure, qui est le père de ma fille. Qui est le père de Gabriella ?
Après avoir appris qu'aucun des trois partouzeurs n’était le père de mon enfant, le juge a décidé de les libérer puisque cela confirme leurs versions des faits, nous n’avions pas couché ensemble. Durant mo
Une sensation douce, électrique, paralysante, envoûtante et complètement anormale parcourt mon corps lorsqu'il dit son prénom. Elle est tellement rapide que je n'ai pas le temps de la savourer alors je fais semblant de ne pas avoir entendu juste pour entendre sa voix encore une fois. Je me prénomme Gabriel. Ouf ! La douce sensation parcourt à nouveau mon corps. Alors est-ce lui ? Est-ce mon Gabriel ? L'homme dont je rêve depuis le début de ma grossesse. Par quel miracle est-il apparu ici ? Me reconnaît-il ? J'ai beaucoup changé depuis la dernière fois. Il est beaucoup plus beau que je ne l'aurai imaginé. Les lèvres roses et pulpeuses, même sous ce tas de tissu on peut voir sa musculature saillante. C'est un peu cliché et caricaturale mais les femmes fantasment sur ce genre d'homme et moi mon fantasme est devenu réalité. Il est là pour moi, il est là pour notre fille. J'en suis sûre. Tu peux retourner au bureau Gabriel, lui dit mon père
Trois cent soixante-dix, c’est le nombre de jours qui se sont écoulés depuis le Bal des Bacheliers, depuis cette expérience délirante avec l’inconnu. De cette soirée, je suis ressortie avec une grosse gueule de bois, une lourde et apparemment irréversible perte de mémoire, une magnifique petite fille joufflue, et une histoire folle à propos d’un bel inconnu de Grand-Bassam qui est certainement le père de ma fille.La dernière fois que j’ai vu Gabriel, il me tournait le dos après que j’ai tenté habilement de … Euh en fait je ne sais pas ce que j’essayai de faire exactement. Depuis ce jour, nous ne nous sommes pas vues. En tout cas j’ai tout fait pour ne pas le voir, je voulais prendre mon temps pour digérer la nouvelle et savoir s’il fallait ou pas le lui dire. Et après une longue et interminable réflexion, j’ai d
Allô ! Cindy !Oui allô ! Répond Cindy d'une voix endormie. Raï qu'est-ce qui ne va pas ?Papa n'est pas venu me chercher donc...Ne bouge pas j'arrive.Non attend écoute moi d'abord.D'accord raconte pendant que je m'habille.Papa n'a pas pu, soi-disant, se libérer pour venir me chercher donc il a envoyé Gabriel venir me chercher pour m'accompagner à Yamoussoukro et attendre que je sois complètement installée avant de répartir à Abidjan.Il est où le problème ?Comment ça il est où le problème ? Je te signale que c'est le pè... Okay, je me calme. Je n'ai pas voulu te le dire mais j'avais kidnappé son phone le jour de la petite fête pour Gabriella et en gros lorsqu'il est revenu le chercher il s'est enfui après qu’on se soit embrassé.Waouh ! Ma
C'était qui le mec que tu as raccompagné ? Me demande GabrielHein! M’exclame-je.Euh c'était personne !Bizarre j'ai l'impression de l'avoir déjà vu.C'est juste une impression. Qu'est-ce que tu fais ici un samedi à six heures ?Non, je suis sûr de l'avoir déjà vu quelque part.Je ne sais pas mais répond d'abord à ma question.Je t'ai questionné le premier.Tu dis rien moi aussi je dis rien.D'accord, tu fais ce que tu veux. Juste méfie-toi car les garçons d'ici ne sont pas très sérieux.Et qu'est-ce qui prouve que tu n'es pas comme eux ?Il faut sortir avec moi pour le savoir.Maintenant dis-moi pourquoi tu es là.J'accompagne ton père à une conférence qui se tiendra à l'Hôtel Président aujou
Gabriel est à mes pieds, triste, effondré, et envahit de remords. Une chose est vraie : il m'a violée. C'est un fait, son geste n'a pas d'autres interprétations. C'était un viol, il a abusé de moi. Mais le souvenir que j'ai de cette nuit est rempli de tendresse certainement à cause de la drogue, j'ai fait une fixation sur cet homme et j'ai développé une attirance pour lui. Et j'en suis ravi, le peu que j'ai vu de lui me plaît. Maintenant je veux en savoir plus, je veux connaître tout de lui et il connaîtra tout de moi.Je lui tends la main et le relève. On s'assoit face à face sur le lit. Un tête-à-tête déterminant pour nous deux. Il retrouve ses esprits. Je vois dans ses yeux qu'il a juste envie de disparaître et moi je veux lui dire que je ressens aussi ce besoin de me dissoudre puis m'évaporer.Gabriel !Raïssa !
Le jour tant attendu est arrivé. Ça doit être la première fois depuis que je suis à l'INP que je me réveille volontairement un samedi matin avec le sourire aux lèvres. Il est six heures et Gabriel ne sera là qu'à quatorze heures et pourtant je commence déjà à m'apprêter pour notre rendez-vous galant. J’évite d'imaginer comment ça sera afin de ne pas être déçu car souvent je vais un peu trop loin de la réalité. Peu importe comment ça sera, je sais que Gabriel va bien faire les choses.Pour commencer les préparatifs en beauté, je fais d'abord le ménage dans ma chambre. Je nettoie tous les coins et recoins les plus sombres et d'habitude inaccessible. Ça me fait mal de détruire l'habitat de ces araignées qui n'ont rien demandé mais c'est pour la bonne cause. Je change le classement de
Normalement, incroyable est le mot approprié pour décrire ce que Gabriel et moi vivons. Hélas il n'y a rien de normal dans tout ça. Le mec m'a violée et moi comme une idiote je suis retombée dans ses bras ou plutôt il est revenu entre mes cuisses. Maintenant que j'ai passé une journée entière avec lui, je dois dire que le mystère autour de lui me plaît plus que lui-même en tant que personne. J'ai des sentiments pour ce que Gabriel représente et non pour ce qu'il est. Je n'aime pas ce qu'il est. Un mec incapable de m'arracher un sourire, qui ne me demande pas ce que je veux afin de me l'offrir, qui m'oblige à s'adapter à ses standards sans essayer de cerner les miens, un mec qui s'en dort après le coït sans prendre la peine de savourer avec moi la passion de nos ébats, sans savoir si j'ai été comblée, cet homme ne me plaît pas. Gab
Oh mon Dieu ! Je suis comme paralysée, incapable de faire un autre pas en avant, incapable d’articuler, incapable, juste incapable d'agir pendant une fraction de seconde. Immédiatement j'enlève Gabriella des bras de Gabriel et m'éloigne de lui. Maman sort de la maison en sursaut aussi, mais est étonnée de voir qu'il n'y a rien de grave. Pourtant je tremble comme une feuille. Gabriel et moi ne nous quittons plus du regard. J'imagine les millions de question qu'il se pose actuellement. Heureusement toutes les autres personnes présentes regardent cette scène sans vraiment comprendre. Le regard de Gabriel se fait insistant. Gabriella se débat pour descendre mais je la serre fort dans mes bras. J'ai la larme à l'œil. Pourquoi ? Pourquoi ai-je envie de pleurer ? Pourquoi Gabriella a-t-elle appelé Gabriel papa ? Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi maintenant ? Subitement maman me taloche à l'a
J’ai repris ma vie en main.Cette phrase est juste magnifique, elle contient toute la douleur et le bonheur qui ont mouvementé ma vie durant ces deux dernières années. C’est pourquoi je vais le redire encore une fois.J’ai repris ma vie en main.Cela n’a pas été facile ni de tout repos mais je l’ai fait.Nous sommes à quelques mois du second anniversaire de Gabriella et je me réjouis de pouvoir fêter avec elle dans la plus grande quiétude. Je ne sais pas exactement à quel moment j’ai pris conscience de la nécessité de me focaliser sur ma personne mais je l’ai fait et c’est l’essentiel.Ma première action en tant que nouvelle Raïssa est de véritablement me lancer dans ce qui me passionne depuis toujours, la haute-couture, le travail de designer est tellement fascinant et
C’est fou! Ma propre vie et j’ai l’impression que quelqu’un d’autre est aux commandes, le pire étant que cette personne trouve amusant de me faire vivre un tel cauchemar. Je n’arrive pas à croire que Jonathan, que je ne connais pas, puisse venir exiger de voir ma fille sous prétexte qu’il en est le géniteur. Désolé mais donner sa semence ne suffit pas pour être père, n’importe qui peut en donner. D’ailleurs j’en ai marre d’être passive et de subir les aléas de la vie, je vais reprendre ma vie en main et tous les obstacles sur mon chemin vont tomber les uns après les autres. Après tout, moi aussi j’ai droit à cette chose qu’on appelle le bonheur.Je me rends compte aujourd’hui que j’ai été obsédé pendant une année et demi par un homme qui n’existe pas et
Les choses sont devenues très claires dans ma tête. Maintenant je me souviens de tout, absolument tout. Jonathan, le jumeau de Gabriel, est le véritable père de Gabriella. Je ne l’ai pas encore dit à maman, toute façon elle n’a jamais été ma confidente alors tant que Cindy ne sera pas là je ne dirais rien à personne.Ce matin, certainement pour la première fois depuis longtemps, nous prenons le petit déjeuner en famille, papa, maman, Gabriella et moi. Seule chose étrange nous n’avons rien à nous dire. D’habitude on parlait de mes études ou encore de mes projets d’avenir enfin ceux que papa nourrissait pour moi. Mais j’ai passé beaucoup de temps sans aller à l’école, j’ai eu une fille qui fêtera bientôt son deuxième anniversaire et franchement mon père c’est inévitable
Aujourd’hui est certainement le meilleur jour de ma vie et j’espère vivre des moments encore plus magnifiques les uns que les autres. J’ai obtenu mon bac avec mention, j’ai rendu fier mes parents et toute ma famille au grand complet. Après une année de bosse intense l’heure est à la détente et avec les filles nous avons tout prévu pour fêter notre réussite en grande pompe. En gros nous avons organisé le Bal des Bacheliers, un événement magique qui va durer tout le week-end à Grand-Bassam, une fête comme y’en a jamais eu. De toute ma vie, je n’ai jamais participé à ce genre de chose. Je suis toujours à la maison, en train de jouer à la famille parfaite avec mes parents, en train de mourir d’ennuie.Ce week-end je me laisse aller, je m’autorise tout, en restant raisonnable bien-sûr. Un petit moment d&rsq
Je me lève et me dirige vers les toilettes pour me refaire une beauté. Je suis extrêmement sexy dans ma petite robe noire, un make-up sobre avec un rouge à lèvre rouge, mes cheveux tirés en chignon, un collier en or avec les boucles d'oreilles assorties, des talons aiguilles au pied pas du tout adaptés à la marche, ni la danse. Cette fille dans le miroir, devant moi, est si belle, c'est à elle que j'ai toujours voulu ressembler. Ma confiance en moi est au max et rien ne pourra l’ébranler ce soir. Je me sens belle, désirable et surtout heureuse. Je suis au top physiquement et moralement aussi. Je ne ressens presque pas les effets de l’alcool. Cependant il va falloir ralentir un tout petit peu.Je sors des toilettes en mode séduction. Je retourne au bar et tire notre bel inconnu par la main. Je ne lui demande pas son avis, toute façon il n’a pas son mot à dire. Nou
Soudain il pose sa main sur ma cuisse elle est froide, mes poils se dressent, mon pouls s'accélère. Sa tête est dans mon cou, je sens sa respiration chaude sur ma peau. Je suis extrêmement sensible du cou et même des cuisses d'ailleurs. Sa main remonte lentement le long de ma cuisse vers mon vagin. Le mélange chaud froid de sa respiration et sa caresse me fait prendre une grande inspiration. Il m'excite ! Il lèche doucement mon oreille gauche et avec sa main se rapproche dangereusement de la terre promise. Je frissonne, je suis partagé entre retirer sa main et le laisser me faire du bien. C’est excitant! Mon héros sans nom au visage angélique et au corps d’Apollon me fait découvrir des sensations qui m’étaient jusque-là inconnues. Subitement il s’arrête et retire sa main de mon corps puis s’éloigne. Quoi? Pourquoi? Qu’est-ce que j
Je suis assise au bar, extrêmement sexy dans ma petite robe noire, sirotant mon verre de whisky. Un mec s'avance vers moi, je ne distingue pas les traits de son visage. Juste sa longue chevelure bouclée. Il me parle mais je l'ignore. Il insiste, je lui fais signe de s’éloigner mais il ne veut rien entendre. Il put l’alcool, je refuse de rester plus longtemps près de lui alors je me lève et je vais m’asseoir de l’autre côté du bar.Quelques instants de silence plus tard, le mec barbant revient vers moi, cette fois-ci je lui dis clairement que je ne veux pas lui parler. Il m’attrape violement le bras, je le repousse de toutes mes forces. Un type sorti de nulle part s’interpose entre nous et repousse brutalement mon assaillant tout en lui demandant de se calmer mais il ne veut rien entendre.Le videur rapplique et le mec brutal à la chevelure bouclée est mis dehors. Mon h&eacu
L'heure n'est plus aux pleurs et aux remords, l'heure de la vengeance a sonné.Je commence cette journée sur une note guerrière. Aujourd'hui je vais affronter mon bourreau, les yeux dans les yeux entre quatre murs et je n'ai nullement l'intention de faillir. Je vais le démonter pièce par pièce, il va perdre sa dignité comme j'ai perdu la mienne. Cette vengeance ne me rendra pas les choses que j'ai perdues mais elle me permettra d'en acquérir de nouvelles. Je ne suis plus la petite fille fragile et naïve qu'il a connu au début, je suis une femme forte et pleine de vie, je suis son pire cauchemar, je suis...Je suis désolé que vous ayez à entendre ça, ce n'était pas moi.Aujourd'hui nous nous rendons au tribunal et j'ai peur. C'est la plus grosse peur de ma vie. J'ai tellement peur que, je suis partie à la toilette trois fois ce matin pour ne rien y faire.
J'ouvre les yeux, je vois flou, je me sens lourde. Au-dessus de moi le plafond est blanc, un blanc vierge, pur. Suis-je au paradis ? Je tourne ma tête vers ma droite, une lumière blanche aveuglante me fait aussitôt détourner le regard. À ma gauche, il y'a une perche à perfusion. Je suis à l'hôpital. J'essaie de me relever pour sortir du lit mais je n'y arrive pas, mon corps est endolori.Ma douleur à la tête me ramène à cet instant trouble où Gabriel est devenu un autre homme. Il a été brutal, extrêmement brutal. Je n'arrive pas à croire qu'il ait osé lever la main sur moi. Heureusement la police est intervenue, d'ailleurs comment ont-ils su que j'étais en danger ? Je n'y comprends plus rien. Alors c'est ce genre d'homme qu'il est. Mes sentiments pour lui sont passés de l'amour à la haine, du respect à la peur. Je ne veux plus ja