Dans le service de Léo, l’air était chargé d’une tension palpable. Marie, le cœur lourd et les yeux emplis de larmes, s’est précipitée vers Léo avec une furie déchaînée. Alors que Léo allait ouvrir la porte, elle l’a claquée devant lui avec une force désespérée. Secouant la tête, les larmes dévalaient ses joues en cascade ardente.« Mais tu ne te soucies donc pas du tout de moi, Léo ! Combien d’années ai-je passé à tes côtés ? Sans ce mensonge, quand daignerais-tu me regarder comme je le mérite ? » Les sanglots de Marie éclataient dans l’air, résonnant de manière presque insupportablement misérable.Léo, quant à lui, demeurait de marbre, son cœur semblant s’être figé, incapable de ressentir la moindre empathie. Comment aurait-il pu être touché par les pleurs de Marie, alors qu’elle avait transformé sa vie en un chaos insupportable ? Son amour pour lui était teinté d’un égoïsme cruel, d’une irrationnelle obsession qui le laissait perplexe et fatigué.Chaque larme qu’elle versait n’étai
Alors que la pluie tambourinait avec frénésie contre les vitres, emplissant l’habitacle de la voiture d’un vacarme incessant, Léo, la voix rauque et étouffée par l’émotion, a lancé d’un ton impérieux : « Où est-elle ? Conduis-moi là, immédiatement. »Christophe, jetant un regard inquiet dans le rétroviseur, a froncé les sourcils, le ton grave : « Mlle Gasmi se trouve actuellement à l’aéroport. »« L’aéroport ? » L’étonnement a transpercé la voix de Léo.Regardant rapidement sa montre, Christophe a ajouté avec une pointe d’urgence : « Son avion décolle dans une heure. Il est peut-être déjà trop tard. M. Robert, elle part à l’étranger pour poursuivre ses études. »Christophe aurait souhaité emmener Léo directement chez Clara, mais Marie était présente, et il avait dû saisir l’opportunité pour révéler la vérité sur l’affaire, causant ainsi un léger retard.À cette révélation, le cœur de Léo s’est emballé. Conscient du peu de temps qu’il lui restait, il a ouvert brusquement la portière et
La route qui menait à l’aéroport n’était pas censée être longue, et pourtant, Léo avait l’impression étrange et persistante qu’elle s’étirait indéfiniment sous ses roues. Plus il pressait l’accélérateur, plus le trajet semblait s’allonger, comme un cauchemar sans fin. Le départ imminent de Clara se rapprochait, inexorable, et pourtant, l’horizon restait désespérément vide de tout signe de l’aéroport.L’angoisse serrant sa poitrine, Léo a étouffé un sanglot avant de saisir son téléphone portable d’une main tremblante. À l’extérieur, la pluie s’abattait avec une arrogance presque personnelle, martelant le pare-brise avec la furie de quelqu’un qui punirait un péché caché. Aucune réponse au SMS envoyé, aucun retour d’appel ; le silence de son téléphone résonnait avec une cruauté particulière.Il a tenté encore une fois, espoir vacillant, d’appeler Clara, mais la seule réponse était une voix enregistrée, glaciale et impersonnelle : « Ce numéro est effacé. » Elle était vraiment partie, all
Dans un état d’irritation extrême, Léo a cherché fébrilement ses cigarettes. Pourtant, lorsque le tiroir s’est ouvert, ce n’était pas un paquet de cigarettes qui en a émergé, mais plutôt la pièce d’identité de Clara. Stupéfait, Léo a fixé la carte tombée sur le sol, et un torrent d’émotions s’est déchaîné en lui, tel un tsunami impitoyable.Ses mains tremblaient lorsqu’il a ramassé la carte d’identité. La photographie de Clara semblait le fixer, intensifiant la douleur qui broyait son cœur. Pourquoi avait-il gardé ce document ? Le fait de ne pas vouloir divorcer, était-ce la preuve qu’il tenait vraiment à elle ? Mais alors, pourquoi la blesser en même temps ? C’était une contradiction qui le tourmentait, et Léo a secoué la tête, incapable de se pardonner.Même s’il rencontrait Clara, que pourrait-il dire ? Lui demander pardon ? Ou était-ce simplement une manière moins douloureuse d’exprimer ses regrets ? Pouvait-il vraiment annuler tout le mal qu’il avait causé par de simples excuses
Christophe a soupiré profondément, se résignant à ordonner au chauffeur d'accélérer avec une urgence croissante. À peine la main de Léo s'était-elle retirée que la vitre s’est refermée en un léger claquement. La cabine de la voiture a retrouvé une once de chaleur, mais au fond du cœur de Léo, un froid persistant s'insinuait doucement dans tout son être, rongeant chaque parcelle de son âme de remords et de regret.Depuis le début de cet évitement maladroit jusqu'au regret amer de l'instant présent, ces trois années passées, Léo avait injustement culpabilisé Clara, s'était fourvoyé tout en la décevant. À travers la vitre, son regard se perdait dans les paysages flous, les yeux rougis par l'émotion refoulée, son silence pesant révélant plus qu'il ne saurait jamais exprimer par des mots.Il frémissait à la pensée de l'erreur monumentale qu'il aurait commise en épousant Marie, celle qui l'avait trahi durant trois longues années. Clara, c'était elle la véritable sauveuse, elle qui méritait
Clara a levé les yeux, un sourcil légèrement arqué à la vue de son visiteur inattendu. « Où est Étienne ? », a-t-elle demandé, son regard curieux.« Étienne ? Oh, il a aperçu une jolie demoiselle et s’est lancé dans une conversation ! », a-t-il répondu avec une pointe d'amusement.Clara a ricané discrètement et a compris immédiatement que ce n’était qu’une plaisanterie. En réalité, Étienne n'avait pas cette réputation.Roland se tenait devant elle, auréolé de son charisme habituel. Ayant quelques affaires à régler à l'étranger, il avait proposé à Clara de l'accompagner, profitant ainsi d'une occasion pour étoffer leur expérience commune.Alors qu'elle buvait une gorgée de café, la chaleur s’est répandue dans tout son être, apportant un réconfort bienvenu. Roland a pris place à ses côtés, vêtu élégamment d'un costume noir agrémenté d'un trench-coat assorti. Son allure était impeccable.Clara n’a pas pu s’empêcher de se remémorer les tenues de Léo. Chaque automne et hiver, il optait pour
« Tu as sauvé Léo, et pourtant, après toutes ces années, tu n'en as pas soufflé mot une seule fois ». Roland a écarté les bras, une lueur de perplexité se dessinant dans ses yeux, comme s’il cherchait à découvrir une vérité cachée.La question demeurait : l'avait-elle vraiment sauvé, ou n'était-ce qu'une façade soigneusement entretenue ? Pourquoi même lorsque Léo l’avait épousée, elle était restée silencieuse sur cet acte héroïque. Comment avait-elle réussi cette prouesse de silence ?Roland s’est remémoré les moments où Marie s’accrochait désespérément à Léo, utilisant chaque occasion pour lui rappeler son acte de bravoure avec une insistance quotidienne.Il s’est souvenu particulièrement de cette année où, de retour en France pour des documents officiels, Adrian avait organisé un dîner pour eux trois. Léo avait amené Marie. À un moment, Léo s'était éclipsé pour répondre à un appel, laissant Roland et Adrian seuls avec Marie. Celle-ci avait saisi cette occasion pour évoquer encore une
C'était comme si Clara avait été prise au piège d'une toile magistralement tissée par Marie, avec Léo comme complice involontaire. L'étau se resserrait autour d'elle, chaque fibre de sa vie tissée dans un réseau complexe de mensonges. L'air semblait lui manquer, l'abîme l'appelait, sombre et insondable.Les yeux clos, Clara a inspiré profondément, un souffle qui semblait insuffisant pour apaiser la tempête intérieure. Une brûlure la consumait, une sensation d'étouffement l'enveloppait, une ombre qui obscurcissait son esprit.Sentant son désarroi, Étienne a serré fermement le poignet de Clara, cherchant à la ramener à la réalité, à lui insuffler un peu de force. Clara a relevé lentement la tête, ses yeux se posant sur Roland. « Merci, Roland », a-t-elle murmuré, sa voix débordante de reconnaissance amère.Roland, les sourcils froncés par une inquiétude visible, lui a demandé : « Alors, comptes-tu y réfléchir ? Dois-tu toujours partir… quitter ce pays pour de bon ? »Un choix vertigineux
Clara, arrivée de son Institut, a détaché sa ceinture de sécurité sans hésitation.« C’est bon, j’ai vu l’invitation hier soir. Je serai là », a-t-elle dit d'une voix calme à Cindy. « Très bien », a répondu sa mère avant de raccrocher.Cindy l’avait appelée pour lui demander si elle avait bien pris reçu l’invitation pour l’exposition de bijoux prévue.Clara s’est tournée vers Léo, le regard déterminé, et a déclaré : « L’Institut est juste là. Je vais y aller à pied. »D'un geste fluide, elle a ouvert la portière de la voiture, prête à en sortir. Mais avant qu’elle n’ait eu le temps de s'éloigner, Léo a saisi délicatement son poignet.Clara s’est arrêtée net, une étrange chaleur a envahi sa peau. Il y avait quelque chose de brûlant dans sa prise, une sensation qu’elle n’avait jamais ressentie auparavant.Elle a tourné lentement la tête pour croiser son regard. Leurs yeux se sont rencontrés, mais cette chaleur est arrivée trop tard, bien trop tard.D'un geste rapide, Clara a retiré sa m
L'atmosphère dans la voiture était lourde, presque palpable. Clara, silencieuse, fixait la route à travers la fenêtre. Le paysage défilait lentement, tout comme la voiture, qui avançait à une allure presque surréaliste. Léo, d'un calme apparent, ne pressait pas sur l'accélérateur.Clara a tourné les yeux vers lui et lui a lancé un regard chargé de sarcasme, sa voix trahissant une pointe d'agacement : « Tu vas finir par me faire rater tout, si tu continues comme ça. »Léo a levé brièvement les yeux et a appuyé légèrement sur l'accélérateur, mais à peine. Clara, ressentant l'inertie de la situation, a croisé les bras sur sa poitrine, un regard insistant jeté à Léo. « Tu as un problème avec moi ? » a-t-elle demandé, ses yeux brillant d'une défiance froide.« Oui », a répondu Léo d’une voix basse, presque inaudible.Clara a froncé les sourcils, un signe d'impatience se mêlant à l'attente. « Si tu as quelque chose à dire, dis-le », a-t-elle pensé. Elle attendait, les secondes s'étirant
Mais qu’est-ce que c’est ? L'amour ?...Cindy a saisi le bras de Clara qui était prête à sortir.Clara a jeté un regard perplexe à Cindy : « Quoi ? »« Viens, il faut qu'on parle de quelque chose », a insisté Cindy en l'attirant vers le canapé.Théo, qui venait de revenir du jardin, s'est essuyé les mains sur son pantalon avant de s'asseoir en face de Clara.« Ta grand-mère s’est toujours trouvée dans son laboratoire de recherche. Et maintenant, tu suis sa voie ? Le travail ne se fait pas en un jour ou deux. Tu dois apprendre à équilibrer travail et repos ! Fixe-toi des horaires raisonnables ! »Ils avaient entendu Clara rentrer à 4 heures du matin la veille. Il était à présent un peu plus de 9 heures et elle repartait déjà pour une nouvelle journée de travail. Comment son corps pouvait-il supporter un tel rythme ?Clara a senti la préoccupation de ses parents, et leur expression inquiète ne lui a pas échappé. Elle leur a adressé un sourire doux et a acquiescé : « Merci papa, merci ma
Léo est monté lentement par les escaliers et a poussé la porte de la chambre, observant la pièce solitaire qui s’étendait devant lui. Un mélange de sentiments contradictoires s’est emparé de lui à cet instant.Il était rare qu’il vienne ici depuis que Clara avait déménagé. Il avait toujours dormi dans la chambre située de l’autre côté du couloir. En revoyant cet espace, une sensation de froid et de vide l'a envahi, comme si la pièce elle-même avait perdu toute chaleur.Ce n’était pas du tout comme ça quand Clara était là. À l’époque, chaque coin de la pièce était empreint d’une douceur tranquille. Même un simple bouquet de fleurs sur la table basse suffisait à rendre l’atmosphère chaleureuse. Mais à présent… tout était devenu gris, terne, dépourvu de la moindre touche de couleur...Il s’est souvenu du premier jour où Clara était arrivée dans cette villa, un peu hésitante, son visage teinté d’une douce rougeur, comme si tout était encore à découvrir. À cette époque, elle n’aurait jamai
Clara s’est tournée vers Roland, surprise, avant de sourire doucement : « Merci, et toi aussi. »« Ce sera le cas, car j'ai une nouvelle détermination », a-t-il répondu avec un léger sourire.Clara, intriguée, s’est demandée : « Une nouvelle détermination ? »Roland a observé attentivement le visage de Clara, et un léger sourire en coin s’est dessiné sur ses lèvres. Roland ne s'intéressait pas à Clara parce qu'elle l’avait sauvé, son intérêt résidait dans Clara elle-même. Ce qui le captivait chez elle, c'était son courage, sa douceur et sa détermination.Elle possédait de véritables compétences en médecine. Pourtant, elle avait choisi de poursuivre le projet de recherche de sa grand-mère tout en abandonnant ses propres ambitions. N'était-ce pas digne d'admiration, cette volonté inflexible de faire perdurer un héritage scientifique ?Elle semblait si frêle, si fragile, mais derrière cette apparence, il devinait un cœur inflexible, un esprit aussi vaste que l'univers lui-même. Elle cacha
Léo s’est frotté les sourcils, un ennui sourd naissait en lui sans raison apparente. Il semblait que, malgré les mots qui l'entouraient, il était plongé dans une sorte de torpeur, comme si son esprit errait sans but.Il n'avait même pas remarqué que leur voiture suivait tranquillement la voiture noire qui filait devant eux. La route, encore déserte à cette heure matinale, n'était animée que par les deux voitures de luxe qui, presque par leur seule présence, attiraient l'attention.Clara, de son côté, avait l'intention de faire une pause, mais elle a aperçu, à travers le rétroviseur, la voiture qui les suivait. D'abord, elle a pensé qu'il s'agissait d'un simple véhicule de passage, l'obscurité de la nuit empêchant toute identification de la plaque d'immatriculation. Cependant, après avoir pris plusieurs virages, la voiture est restée là, derrière eux, sans changer de trajectoire. Elle a plissé les yeux. Lorsque le feu de signalisation est passé au rouge, les feux arrière de la voiture
Observant l'ombre de la voiture de Léo s'éloigner et le responsable ainsi que son équipe qui exécutaient l’ordre de Léo, Noxus avait l’impression d’avoir beau investir davantage pour « nourrir ces chiens », ils retournaient loyalement auprès de leurs maîtres dès que le signal était donné ! Il se sentait être le pitre de cette mascarade !...Sur le chemin du retour, Léo reposait les yeux fermés, essayant de trouver un semblant de paix dans le calme précaire de la voiture. Christophe a jeté un coup d'œil vers l'arrière et a murmuré respectueusement : « M. Robert, laissez-moi vous raccompagner chez vous pour vous reposer. » Léo a ouvert les yeux et a contemplé la ville nocturne, son regard empli d'émotions contradictoires....La nuit s'approfondissait.Clara a refermé le dossier qu'elle tenait en main et a décroché son téléphone portable ; il était deux heures du matin. Elle avait manqué un message de Cindy envoyé après neuf heures. Cindy : « Il y a une exposition de bijoux récemment
« Léo, tu es toujours comme ça. C'est parce que tu as toujours été ainsi que tu t'es retrouvé dans cette situation avec Clara, tu sais ? » a déclaré Noxus, avançant d'un pas décidé. Il connaissait intimement les émotions de Léo. Clara était la seule capable de réchauffer son cœur autrefois glacial.« Sais-tu ce que j'essaie de te dire depuis tout à l'heure ? » Noxus a fait un pas de plus, un soupçon de sarcasme dans le regard tout en fixant Léo droit dans les yeux.Léo a plissé légèrement les sourcils, affichant une indifférence glaciale. Les paroles de Noxus semblaient flotter autour de lui sans vraiment l'atteindre, son intérêt paraissant limité.Noxus, cependant, a incliné la tête, presque théâtralement : « Il était un temps où j'ai vu les ravisseurs jeter Clara à la mer pour garantir ta sécurité. »Léo a levé brusquement les yeux vers Noxus.Quoi ? Noxus était-il au courant de cet événement ?Noxus a observé la surprise se peindre sur le visage de Léo, puis il a esquissé un sourire
Ce paquet de marchandises, d'importation douteuse, n'avait pas été restitué« Hé, c’est pour qui ? » s'est soudain écriée une voix provenant de l’arrière.Léo s’est retourné et a aperçu un homme en uniforme de sécurité, visiblement de haut rang. Il semblait à la fois sûr de lui et légèrement agacé par la présence de Léo. Après l'avoir observé de haut en bas, il a demandé d'un ton sec : « Léo ? »Christophe a rétorqué d’un ton froid et tranchant : « Comment oses-tu l’appeler par son prénom ? »L’homme a laissé échapper un rire sarcastique. Puis, se reprenant, il a marmonné, visiblement mal à l’aise : « Ah, donc c’est vraiment M. Robert… »Léo, sans accorder la moindre importance à son ton, a pointé du doigt le cargo de Noxus, qui se trouvait non loin : « Ce cargo, je ne veux pas le voir ici. »Le responsable s’est figé un instant, l’air perplexe. « M. Robert, ce cargo appartient à Noxus », a-t-il dit, hésitant, comme s'il tentait de s'accrocher à la moindre échappatoire.Léo ne s’est pa