« Léo, es-tu de retour ? » La voix de Marie résonnait douce et tendre dans l'atmosphère feutrée.Léo s’est tourné vers la porte, son timbre de voix prenant une tonalité plus grave : « Oui. Je suis à la maison. »« Alors, demain matin, pourrais-tu me conduire au travail ? » Un sourire doux et un brin enfantin a éclairé le visage de Marie.Léo a pris une gorgée d'eau, puis a répondu : « Je viendrai te chercher après le travail. »Demain matin, il devrait se rendre à pied jusqu'à la cellule.« Hé, ne me dit pas non ! Conduis-moi au travail le matin et viens me chercher l’après-midi, ensuite, nous pourrons dîner ensemble, d'accord ? » La voix de Marie s'est adoucie davantage.Léo a perdu patience : « Marie, ne me force pas à faire ce que je n'ai pas envie de faire. »La voix à l'autre bout du fil s’est tue aussitôt, puis a demandé : « Alors, qu'as-tu envie de faire ? »Léo s’est massé le front, son agacement palpable : « Je viendrai te chercher après le travail, je raccroche. »Après avoir
Léo était perplexe, « Elle m’a supprimé ? »Dans l’instant, il a tenté de lui donner un coup de fil, mais a réalisé qu’elle l’avait bloqué. À chaque tentative, la ligne était occupée ! Son visage s'est assombri, une colère sourde montant du fond de son cœur jusqu'à ses yeux, son corps tout entier empreint d’une oppressante sensation d'indignation.« Elle ne manque pas d'audace, celle-là, à essayer de me faire tourner en bourrique ! » Il a jeté un œil désabusé au repas à peine entamé sur la table. Clara n’avait même pas fini son plat… Quelle excuse va-t-elle encore inventer ? Était-elle folle ? N’était-elle pas celle qui souhaitait passer chaque minutes à ses côtés ?Agacé, Léo s’est levé d'un bond, franchissant le seuil de la porte avec de grandes enjambées. Devant le bar, le patron l'a interpellé : « M. Robert, Mme Gasmi a déjà réglé l’addition. »À cette nouvelle, le visage de Léo s’est durci encore plus.Quoi ? Elle avait donc besoin de payer pour moi ? N’est-ce pas là une humilia
Il a levé les yeux, son regard croisant celui de Léo.Léo le scrutait, une lueur d'interrogation dans son regard, son cœur palpitant inexplicablement d'une légère appréhension.En cet instant, le nom qui résonnait dans son esprit n'était pas celui de Marie, mais celui de Clara ! Il espérait que ce soit Clara, mais redoutait que ce soit Clara !« Réfléchis bien et réponds à ma question ! » Léo le toisait froidement, ses prunelles s'assombrissant, un éclat de danger s'y insinuant.2823 a baissé la tête, ses mains pendantes le long de ses jambes tremblantes. Il était l'architecte de cet enlèvement, et depuis qu'ils avaient kidnappé Léo, il avait toujours été celui qui le surveillait. Qui était cette personne qui l’avait sauvé ? Bien sûr qu'il le savait !C'était Clara ! Toujours Clara !Cette fille de la famille Gasmi à peine vingt ans, seule et assez intrépide, s’était battue ! Elle avait même été prête à mourir pour que Léo survive !Il avait failli fléchir à ce moment-là, laisser pa
Il a menti…Mais il le faisait aussi pour sa propre famille, sa femmes, ses enfants et ses parents. Il n'avait pas d’autre choix !…« Mademoiselle, Léo est allé à la prison ce matin », a écrit Rémi à Marie.Marie était dans son bureau quand elle a aperçu ce message, son cœur s'est emballé.« Qu'a-t-il fait ? » a-t-elle répondu.Rémi : « Il a demandé qui l'avait sauvée cette année-là. »Marie a retenu son souffle un instant avant de demander calmement : « Et la réponse ? »« Ne vous inquiétez pas, cet homme a suivi nos ordres. »Le front de Marie a palpité et une vague de vide a envahi son cœur.Il semblait que Léo avait commencé à la soupçonner ! Bien que cet homme ait déclaré son amour et son intention de l'épouser au fil des ans, il restait naturellement méfiant. En coulisses, il avait même sondé pour savoir si c'était elle qui l'avait sauvé !À ce moment précis, Clara a poussé la porte du bureau.Fanny l’a saluée immédiatement et lui a demandé : « Clara, tu as dépensé beaucoup d'ar
Clara a poussé doucement la porte de la salle d’attente et a découvert l'homme assis sur le canapé.Il arborait un costume noir, feuilletant un magazine, la tête légèrement inclinée, ses longues jambes croisées avec une élégante désinvolture. Une aura de réserve et d'élégance émanait de lui, conférant à chaque geste une noblesse naturelle.Clara a frappé délicatement à la porte avant d'entrer.Léo a relevé la tête et a croisé le regard calme de Clara.« Oui ? » Son ton neutre et distant ne faisait que rappeler à Léo que leur relation était désormais révolue. Elle avait été si catégorique lorsqu'elle avait annoncé ne plus l'aimer. Cependant, ces derniers jours, ses pensées avaient tourbillonné sur la possibilité qu’elle soit son sauveur.Quelle ironie !Léo a désigné du doigt la table basse, où reposait une convention de divorce. « Clara, j'ai refait la convention de divorce. Je te donne la moitié de mes biens, comme tu l'as suggéré hier soir. »Clara est restée silencieuse un instant
Ainsi, elle s'en est allée.La porte du salon s’est refermée doucement. Clara seule avec ses pensées tourbillonnantes. Ses mains se sont crispées instantanément en poings serrés. Son dos, contre la porte, semblait retenir un poids insupportable, son cœur s'affolait, comme s'il était captif d'une émotion indomptable. Elle peinait à retrouver son souffle.Elle croyait pourtant avoir endurci son cœur à l'égard de Léo depuis longtemps. Elle pensait qu'elle ne l'aimait vraiment plus. Mais ces derniers mots sur le divorce ravivaient encore les braises de son cœur.Ce mariage qui se dénouait par un simple mot, « divorce ».Clara a essayé de reprendre son souffle, de rassembler ses pensées éparpillées. Mais elle n’a pas remarqué les larmes qui roulaient silencieusement sur ses joues.Elle s’est hâtée vers le travail. Elle devait se noyer dans les tâches pour éviter de se noyer dans la tristesse.Pendant ce temps, dans le salon, Léo serrait lentement les papiers du divorce entre ses doigts. Il
« Les cartes d'identité et les dossiers du divorce, a-t-il rappelé à Clara en tournant la tête.Clara les a déposés sur le guichet.L’employé les a observés attentivement et a lancé d’un ton sérieux : « Êtes-vous sûrs de vouloir divorcer ? Il n'y a rien que vous ne puissiez faire pour surmonter cette situation ? En fait… »« Oui. Nous en sommes sûrs ! » l'a interrompu Clara.Entre eux, il y avait une barrière infranchissable.Léo ne l'aimait pas, et cela constituait le plus grand obstacle qui ne pouvait pas être surmonté.Léo gardait le silence, fixant l’employé devant lui. Son aura était froide, semblant dépourvue de toute chaleur, et son regard était glacial, presque féroce.Cet employé, pris au dépourvu, les a rappelés à l'ordre : « Tous ces documents doivent encore faire l'objet d'un examen minutieux. Nous vous prions de bien vouloir revenir dans un mois afin de finaliser toutes les formalités nécessaires. »« D’accord ! » ont-ils répondu d'une même voix.Clara s’est surprise à pen
« J'ai entendu ta grand-mère dire qu'il y a six mois, il avait déjà des symptômes. Mais ce n'était qu'occasionnellement, alors nous ne l'avons pas pris au sérieux… » La voix de Théo tremblait légèrement, portant en elle une charge émotionnelle difficile à dissimuler.« J'arrive tout de suite, tout de suite… » Clara a senti comme un vide soudain s'emparer de son esprit. Elle pouvait sauver une vie, mais elle se sentait désemparée face à la maladie de son grand-père.« Léo, accélère », l’a-t-elle rappelé avec une pointe d'impatience.Léo lui a jeté un coup d’œil et a vu ses yeux rougis remplis des larmes et une anxiété palpable sur son visage. Sa panique était désormais manifeste.L’hôtel de ville se trouvait à trente minutes de route de l’hôpital. À chaque feu rouge, Clara ressentait un tourment intérieur grandir en elle. Elle a fermé les yeux, tentant en vain de calmer les battements frénétiques de son cœur.« Il va être sain et sauf ! Il va être sain et sauf ! Dieu, je vous en prie !