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Auteur: Jeremiewrite
last update Dernière mise à jour: 2024-12-19 16:17:17

Je me suis retournée et j’ai vu une grande fille aux cheveux roux orangés enroulés serrés autour de son visage, ses seins luttant clairement pour respirer dans ce bustier tubulaire de type corset à imprimé léopard. Elle a associé le haut avec une jupe en cuir noir microscopique et des mary-janes assorties avec des talons hauts de six pouces.

Seule une personne portant une pancarte Baise-moi avec des néons clignotants serait plus évidente que cette fille.

Je pourrais essayer de ne pas juger (rappelé par l’email de Weston) mais ne serait-elle pas déçue si je n’obtenais pas le look qu’elle recherchait après tous ses efforts ?

  

Ou peut-être que je connais trop bien ce regard pour qu’il signifie quelque chose de complètement innocent. Je l’ai certainement vu fonctionner plusieurs fois. 

Toute cette chair exposée aux yeux et aux mains que tu ne voulais pas vraiment sur toi—j’ai frissonné intérieurement au souvenir.

« Euh, bien sûr. »J’ai fait signe à la chaise pivotante près du comptoir avant de déposer mon stock dans les placards. 

Les filles venaient tout le temps ici pour se maquiller-c’était une façon de vendre les produits de beauté. Quelques – uns venaient à visage découvert et se maquillaient entièrement ici avec des testeurs. Beaucoup d’entre eux sont venus délibérément pour se maquiller pour un événement ou une fête à laquelle ils allaient, même sans rien acheter. C’était un abus du système dont les gestionnaires étaient pleinement conscients, mais ils l’ont simplement écarté comme un coût pour faire des affaires. 

« Je veux des yeux vraiment foncés et charbonneux – des yeux de chat sexy et des cils super épais. Oh, et beaucoup de paillettes », a-t-elle poursuivi en inclinant la tête alors que je préparais mes pinceaux. « Et certainement des joues bien sculptées comme un mannequin. Et certainement un rouge à lèvres rouge foncé. Vampire, tu sais ? Comme une tentatrice. Séduisant et sensuel. »

J’ai résisté à rouler des yeux. 

La fille avait un bon visage avec une peau lisse et des traits nets, mais avec l’image qu’elle peignait dans sa tête de ce à quoi elle voulait ressembler, elle allait finir par avoir l’air bon marché et deux fois son âge réel. 

« Je suis Brittany, au fait, » dit-elle en me souriant largement, ses yeux étincelants pratiquement. « Désolé si je ne fais que babiller. Je suis tellement excité ! J’ai un rendez-vous incroyable ce soir et je veux être à mon meilleur. »

J’ai souri légèrement en retour. « Bien sûr. Je peux certainement vous y amener. Vous avez déjà une bonne structure osseuse pour commencer. »

On ne nous a pas vraiment dit de mentir, mais on nous a encouragés à mettre en évidence les atouts de nos clients. S’ils se sentent bien au début, ils se sentiront encore mieux après. S’ils se sentent mieux, ils achèteront plus de choses. S’ils achètent plus de choses, je reçois plus de commission. 

« Je comprends tout à fait le look que vous recherchez, mais laissez-moi essayer quelques ajustements », ai-je suggéré, ramassant quelques bouteilles de fond de teint liquide pour lui correspondre. « Quelque chose de plus à la mode avec les récents défilés. »

Pour être honnête, je n’avais aucune idée de ce que présentaient les récents défilés. Je n’ai pas regardé. Mais tout serait mieux que l’idée que Brittany voulait. Tant que je disais aux filles que c’était à la mode d’une manière ou d’une autre, elles s’asseyaient et me laissaient faire mon travail.

Quelques minutes après que nous ayons commencé, Brittany a recommencé à babiller.

« Je pensais que j’obtiendrais mon diplôme sans que cela ne se produise jamais, mais ce matin, je l’ai littéralement croisé dans le couloir », a-t-elle jailli et je lui ai rappelé d’arrêter de secouer la tête parce que je lui avais déjà dit une demi-douzaine de fois maintenant. « Si je pensais qu’il avait l’air chaud de loin, j’avais tort. Il est tellement rêveur de près—les cheveux en désordre, le sourire paresseux, le look de mauvais garçon avec la veste en cuir, ces yeux verts herbeux qui vous font fondre quand ils vous regardent. Oh ! Il est juste magnifique. »

Ma main s’arrêta au milieu du mélange de son ombre à paupières, interrompue par l’image que Brittany décrivait clairement.

« Moussu », je mordis, reprenant mes coups réguliers sur son couvercle fermé. « Ils sont d’un vert moussu. »

« Cela semble à peu près correct, » dit – elle après une pause réfléchie. « Tu le connais ? Julien ? Tu le fais probablement. Il est sorti avec la moitié des filles du campus. Était-il bon ? »

J’ai presque reniflé alors que Brittany ouvrait un œil et me regardait avec impatience. 

« Je ne le saurais pas vraiment puisque je n’étais pas au bout de ses prouesses sexuelles », dis-je en secouant la tête. « Je n’étais qu’un spectateur, très réticent. »

Brittany haletait. « Tu veux dire, il aime vraiment les trios ? J’ai entendu des gens mentionner qu’il était aventureux. »

« Non ! »J’ai tiré la langue comme si j’étouffais avec mon barf. « Je suis entré sur lui et mon colocataire. C’est tout ! » 

Brittany sourit et baissa la voix d’un ton conspirateur. « Eh bien, je vous expliquerai comment ça se passe ce soir la prochaine fois que je passerai. Je suis à peu près sûr qu’il ne dira pas non au deuxième tour. »

Sérieusement. Les étudiantes n’étaient-elles pour la plupart que des garçons de seize ans dans l’âme ou est-ce que j’ai juste eu de la malchance et que je n’ai jamais rencontré ceux qui n’avaient pas constamment des relations sexuelles gravées sur leur cerveau ? Je ne voulais pas stéréotyper, mais je n’avais pas encore trouvé un bon échantillon de population de l’autre côté de ce spectre. 

J’ai forcé un sourire en arrière parce que je ne voulais pas être impoli et me faire virer. Mais je n’ai pas beaucoup expliqué tout ce que Brittany a raconté d’autre. Je ne voulais pas en savoir plus sur les sexcapades de Julian. En fait, ça m’énervait. 

Mais j’étais un maître pour me retenir quand c’était nécessaire, alors Brittany était tout sourire et inspirait profondément et excitée lorsqu’elle se regardait bien dans le miroir. Je lui ai donné un œil charbonneux cuivré qui a fait couver ses yeux gris. Ses joues étaient saupoudrées d’une teinte pêche bronzée qui lui donnait un aspect rougi sain et ses lèvres semblaient pulpeuses avec un crayon à lèvres plus foncé et un rouge à lèvres nude pâle et brillant. Pour un effet dramatique et théâtral sans être ridicule, j’ai tamponné ses cils avec un baume à lèvres chatoyant sur le mascara pour les faire briller à la lumière comme une brume matinale. J’ai vécu avec deux femmes glamour pendant des années qui savaient comment travailler ce qu’elles avaient. Le maquillage m’est venu naturellement. Je n’en portais pas beaucoup moi-même, sauf lorsque je travaillais au comptoir des cosmétiques, mais je pouvais faire preuve de beaucoup de créativité avec d’autres personnes.

Elle m'a remercié avec un câlin et m'a glissé dix dollars, ce que nous n'étions pas censés accepter mais peu importe, avant de continuer son chemin, promettant un rapport complet de sa nuit avec le meilleur lay à Prescott. 

J’ai soupiré et je me suis remis au travail, sachant que j’avais encore une longue nuit devant moi alors que quelque part là-bas, un certain garçon aux yeux verts moussus comptait une autre fille sur sa liste légendaire de conquêtes.

  

J’étais une personne matinale parce que quelqu’un dans la famille devait l’être. 

  

Quelqu’un devait cuisiner, nettoyer et démarrer la journée pendant que les autres dormaient jusqu’à midi passé. 

  

J’avais de la pratique depuis des années, mais cela ne voulait pas dire que j’étais plein de soleil après avoir travaillé toute la nuit à Uni-Save et passé deux heures matinales à préparer et à servir le petit-déjeuner à trente adolescents au Phare, un refuge pour les jeunes en difficulté et en fuite où je compte au moins six heures de bénévolat par semaine. J’ai fait tellement d’œufs brouillés que je ne pouvais rien manger d’autre qu’une tarte Pop avec une grande tasse de café. 

  

Hailey était là, grincheuse avec des yeux encore cerclés de noir avec du mascara et de l’eye-liner de la nuit précédente. Elle a dix-huit ans et est restée là à faire du bénévolat tous les week-ends avec une démangeaison qu’elle ne pouvait plus gratter. Elle n’a pas encore réussi à s’en prendre à tout le monde là-bas. Elle avait retourné les saucisses si lentement qu’on pourrait penser qu’elles étaient faites de roches. Quand, malgré mon meilleur jugement, je lui ai dit d’accélérer un peu pour que les gens ne mangent pas d’omble au petit-déjeuner, elle m’a jeté un regard froid et est sortie fumer. J’ai dû intervenir et cuisiner le reste. Elle n’est pas connue pour sa maturité, un fait que j’ai été tellement tenté de lui rappeler à plusieurs reprises, mais je ne voulais pas risquer une confrontation. Ce serait mieux pour tous si je ne faisais qu’effleurer les franges de sa conscience. C’était une coïncidence commode qu’elle ait été expulsée pendant sa dernière année au lycée. Cela signifiait qu’elle ne pouvait pas s’inscrire à Prescott en même temps que moi.

  

Sentant suffisamment une cuisine grasse et plissant les yeux en permanence contre le soleil éclatant qui était encore chaud en Californie même au milieu de l’automne, j’ai sorti mes bagages de l’entrepôt d’Uni-Save.

  

Ma tête battait, mon estomac faisait des bruits grossiers et mon visage fondait sous la chaleur.

  

J’étais déterminé cependant.

  

J’ai échappé à Kendra et j’avais une belle chambre qui m’attendait.

  

Ensuite, il y avait le mystérieux colocataire avec qui j’avais envoyé des courriels ces deux derniers jours depuis que j’avais dit oui. J’ai demandé à le rencontrer une fois mais il avait l’excuse commode de devoir assister à un dîner d’anniversaire. Je n’ai pas eu l’occasion de poser à nouveau la question au cours des trois courts jours qui se sont écoulés depuis que nous sommes passés d’étrangers absolus à futurs colocataires. J’ai pensé au moins à l’appeler, mais quelque chose au fond de ma tête m’avertissait de ne pas le faire. C’était presque comme si je ne voulais pas savoir à quoi il ressemblerait. Que quelque chose à ce sujet me forcerait à changer d’avis alors que cette opportunité était trop parfaite pour moi en ce moment. Nous l’avons donc gardé dans un e-mail. Nous avons eu des conversations ennuyeuses sur ses règles de la maison (que je pouvais compter dans une main) et mes règles de la maison (qui nécessiteraient une paire de mains supplémentaire). Mais en dehors de ça, on a parlé. Rien de grave mais quelque chose comme ça…

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