Au milieu de la nuit, je me suis brusquement réveillée.Il y avait des pleurs et des cris perçants venu dehors.À peine avais-je redressé la tête que la porte de ma chambre a été violemment défoncée de l’extérieur.Maëlle a foncé dans la pièce en pleurant, et avant même que je n’aie eu le temps de réagir, plusieurs gifles cinglantes m’ont frappée au visage.« Comment peux-tu être aussi cruelle ? »« Ce n’était pas assez de l’avoir blessée cet après-midi, maintenant tu veux la tuer ? »Maëlle s’est jetée dans les bras de papa, éclatant en sanglots.« Elle savait que Stéphane était allergique aux pêches, et pourtant elle a versé du jus de pêche sur le lit et l’oreiller ! »« Elle voulait tuer notre fille ! »Papa, la voix apaisante, tenta de calmer Maëlle : « Stéphane a pris son médicament à temps, elle va bien. »Tout en murmurant ces mots apaisants, il a tourné vers moi un regard chargé de dégoût :« Estelle, tu m’as profondément déçue. »« Demain, tu t’en vas. »« Si tu restes ici, tu
Il ne restait plus que les cadeaux d’Éric, ceux qu’il m’avait offerts pendant trois ans.Des petites choses amusantes, des gadgets et des bijoux coûteux.J’ai sélectionné ceux qui valaient le plus cher, les ai mis de côté et ai demandé à ma meilleure amie de les garder pour moi.Une fois que j’aurais quitté Paris, elle pourrait les rendre à Éric en mon nom.Ainsi, tout serait enfin réglé entre nous.Quant aux petites bricoles sans valeur, celles qui sont là simplement pour me faire plaisir, je n’ai pas hésité une seconde à tout emballer pour les jeter.Autrefois, même un simple porte-clés était pour moi d’une valeur inestimable.Mais aujourd’hui, alors que je m’apprêtais à m’en débarrasser, je n’éprouvais aucun sentiment.Après cela, j’ai pris la photo de ma mère, l’ai soigneusement enveloppée et glissée dans la valise, veillant à le placer avec précaution dans la poche intérieure d’un carton.Sans un mot, sans une pensée en arrière, je suis partie de cette maison où j’avais vécu penda
Dans le passé, peu importe à quel point j’avais souffert ou été triste, j’attendais toujours avec patience qu’il se tourne vers moi. Il en avait l’habitude. Tout le monde autour de lui disait que je ne pourrais jamais vivre sans lui, et il en était convaincu. Je traînais mes valises, prête à partir. C’est alors que la voix douce et enjôleuse de Stéphane s’est fait entendre :« Ah, Éric, tu es là ! »Elle s’est précipitée vers lui, s’agrippant à son bras, son corps presque tout contre le sien.« Ça va mieux, ton allergie ? »Éric a écarté quelques mèches de cheveux de son front, la regardant attentivement.« Ça va beaucoup mieux. »Stéphane a levé son visage vers lui, un sourire radieux illuminant ses traits :« Éric, ne sois pas fâché contre ma sœur. »Tout en parlant, elle a secoué doucement le bras d’Éric, d’un air suppliant.« En fait, c’est un peu ma faute. Si j’avais été plus forte, papa n’aurait pas demandé qu’on échange nos chambres. »« Et Estelle ne m’aurait pas détestée …
Il était déjà sept heures.Éric n’a toujours pas annoncé le début de sa fête d’anniversaire.Il était assis sur le canapé, jouant avec un briquet, l’air calme et détaché.De temps en temps, il a jeté un coup d’œil à sa montre.Par moments, il déverrouillait l’écran de son téléphone, presque machinalement.« Éric. »Stéphane a mordillé sa lèvre inférieure, tirant légèrement sur la manche de l’homme.« Il est tard, et tout le monde a faim … »Éric a tourné son regard vers elle. Un sourire s’est dessiné sur son visage, mais étrangement, ce sourire semblait ne pas atteindre ses yeux.« C’est toi qui as faim, non ? »Il a pincé doucement la joue de Stéphane, plaisantant d’un ton léger.« Oui, je suis morte de faim ! Et j’ai trop hâte de manger le gâteau. » en disant, Stéphane en a profité pour se blottir dans ses bras.Éric a senti un parfum léger, subtil, mais familier.Il s’est figé un instant et a demandé à voix basse :« C’est quel parfum ? »« Parfum ? Oh, je l’ai pris dans la coiffeus
Après être arrivée dans cette nouvelle ville, je n’ai pas immédiatement contacté Clovis.Je suis d’abord allée voir ma meilleure amie d’université, Sidonie Mailloux.Je voulais partager ce secret avec elle, mais je n’ai pas encore trouvé les mots pour lui en parler.Cependant, à ma grande surprise, à la soirée qu’elle m’a organisée pour me souhaiter la bienvenue, j’ai croisé Clovis.Il portait un costume noir parfaitement ajusté et se tenait près de l’entrée du salon privé.Un manteau élégant était suspendu à son bras.Derrière lui, la lumière du couloir mettait en valeur une fresque magnifique, projetant des ombres subtiles et raffinée. L’homme, debout à la frontière de cette lumière, paraissait dominer l’espace, comme si tout autour n’était là que pour le mettre en lumière.Après toutes ces années, il semblait encore plus charmant et posé qu’à l’université.Et désormais, Clovis occupait un rôle tout particulier dans ma vie : celui de mon fiancé.Une légère chaleur m’a envahi et mes
« Estelle, ça fait longtemps. »Clovis m’a jeté un regard profond avant de trinquer avec moi.J’ai pris une petite gorgée de ce vin puissant et épicé, puis je me suis lentement rassis.Sidonie m’a alors tirée par la manche et m’a lancé un regard complice, en ajoutant un clin d’œil espiègle :« Vous êtes bizarres, tous les deux, ma chère. »« Bizarres ? Comment ça, bizarres ? »« Depuis qu’il est entré, Clovis n’a pas détaché ses yeux de toi. »« Tu te fais des idées, Sidonie. »« Fais-moi confiance, petit chaton. Je suis une experte en détection de petites histoires. C’est un don que j’ai. Si quelque chose se passe entre un homme et une femme, je le remarque immédiatement. »Je me suis mordillé la lèvre, mon cœur battait à tout rompre, complètement en désordre.Après l’université, j’étais retournée à Paris avec Éric.Depuis, je n’avais plus croisé Clovis.À part quelques messages pendant les fêtes, nos échanges avaient été rares.Jusqu’à récemment, lorsque j’avais remarqué qu’Éric comm
À la fin de la soirée, je suis restée dans le hall du rez-de-chaussée, en attendant Clovis.C’est alors que mon téléphone a sonné – un ami de Paris m’a appelée.« Estelle, qu’est-ce que tu fais ces jours-ci ? On ne te voit plus ces derniers temps. »« J’ai des choses à régler de mon côté. »« Alors, viens nous retrouver ce soir, on se retrouve tous ensemble. »J’ai esquissé un léger sourire : « Non, allez-y sans moi. »« Attends, ne raccroche pas tout de suite, écoute-moi … »« En fait, c’est à propos d’Éric. Ce soir, il n’est vraiment pas bien, il est ivre mort. Personne ne réussit à le calmer. »« Si tu n’es pas trop occupée, viens jeter un œil. On a peur qu’il continue de boire jusqu’à se faire un mal terrible. »« Appelez Stéphane. »« Estie, il vient de la virer. »« On voit bien qu’il pense toujours à toi. Il regrette, c’est évident. »« Carl, arrête de dire ça. Éric et moi, c’est terminé. »J’ai pris mon téléphone d’une main ferme et j’ai répondu d’une voix calme :« Désormais,
« Clovis … »« Je ne rêve pas, c’est toi, Estie, c’est toi, Estelle Naud, n’est-ce pas ? »Clovis a soudainement pris mon visage entre ses mains.À une distance aussi rapprochée, nos respirations se mêlaient dans un enchevêtrement troublant.Dans ses yeux embués par l’alcool, il y avait de la confusion, de l’incrédulité, une pointe d’amertume indescriptible, et une tendresse poignante qui m’a brisé le cœur.C’était comme si une force invisible compressait mon cœur, le rendant douloureusement lourd et serré.« Clovis. »« Ce n’est pas un rêve. »« C’est bien moi. Je suis Estelle … »Je n’avais pas terminé ma phrase qu’un baiser doux et brûlant s’est posé sur mes lèvres.Un baiser si léger, si tendre, qu’il semblait irréel.Avant même que je n’aie pu reprendre mes esprits, Clovis m’avait déjà relâchée.Mon visage devait révéler ma surprise et mon trouble, car il a immédiatement remarqué mon hésitation.Il a pris ma main et m’a guidée doucement pour m’installer à ma place.La voiture avai
Ce jour-là, le mariage s’est déroulé dans une splendeur inouïe, empreint d’une grande romance.Éric et Vincent n’ont pas pu pénétrer dans le lieu de la cérémonie.Cependant, aucun des deux n’a exprimé de désir de quitter les lieux.Vincent, néanmoins, n’a pas pu tenir jusqu’à la fin de l’événement.Il a soudainement souffert d’un infarctus et a été transporté d’urgence à l’hôpital par ambulance.Les médecins ont réussi à le réanimer, mais il est resté dans le coma.Quant à Éric, il est resté jusqu’au terme de la cérémonie.Pour une raison qu’il n’a jamais comprise, la meilleure amie d’Estelle, Sidonie, ne l’a jamais bloqué.Grâce à cela, il a pu suivre en temps réel presque toute la cérémonie via ses publications sur les réseaux sociaux.Éric savait déjà, avant le mariage, que le fiancé d’Estelle était Clovis.Un ancien camarade d’université, brillant et talentueux, dont Estelle parlait souvent avec admiration.À l’époque, ils étaient encore dans une période d’ambiguïté.Et chaque fois
Mon mariage avec Clovis a eu lieu au printemps de l’année suivante.Ma meilleure amie, Sidonie, a tenu sa promesse de jeunesse et a été la seule à être ma demoiselle d’honneur.Je n’ai informé aucun parent ni ami de Paris.Mais, d’une façon ou d’une autre, la nouvelle s’est tout de même répandue.Le jour du mariage, mon père et Éric sont arrivés.Clovis est venu me demander mon avis.La maquilleuse était en train de me maquiller.J’ai levé les yeux par réflexe et, dans le miroir, j’ai vu mon reflet ainsi que celui de mon futur mari.Le maquillage de la mariée était un peu plus marqué que d’habitude, ce qui me donnait un air légèrement différent.Je ressemblais aux bégonias que Clovis avait plantés pour moi dans notre future maison : ils fleurissaient, éclatants et charmants.Quant à Clovis, vêtu d’un élégant costume noir de marié, il était magnifique.Nos regards se sont croisés et, en cette fraction de seconde, nous avons échangé un sourire complice.« Je ne veux pas les voir. »Clovi
Mais celui qu’elle appelait d’habitude avec tendresse « papa » n’a même pas jeté un regard dans sa direction.D’un simple mouvement de la main, comme pour écarter une mouche agaçante, il a ordonné qu’on expulse les deux femmes.En franchissant la porte, Stéphane s’est accrochée au montant avec désespoir et a crié d’une voix pleine de douleur :« Éric… Tu n’as pas le droit de me traiter ainsi ! Tu ne peux pas, je suis enceinte ! Cet enfant est de toi, tu dois assumer tes responsabilités ! »Dans ses cris, elle avait perdu toute dignité, semblable à une femme au bord de la folie.« Éric ? » Vincent s’est tourné vers lui avec un regard interrogateur.Éric a ressenti une haine profonde, une sensation de dégoût. Il a eu l’envie de rire, mais ce rire est resté coincé dans sa gorge. Comment avait-il pu, un jour, éprouver de l’amour pour une femme aussi détestable ?« Oncle Vincent. » Éric s’est rapproché de l’homme, ses cheveux presque entièrement devenus blancs.« Je ne l’ai jamais touchée.
Plus tard, un voisin agacé par le bruit a contacté le service de gestion de la résidence.C’est ainsi qu’Éric a appris qu’Estelle avait déjà déménagé et qu’elle avait confié à la gestion de l’immeuble la vente de cet appartement.Où était-elle partie ? Était-elle encore à Paris ? Avait-elle l’intention de revenir ? Et si oui, quand ?Éric n’en savait rien.Une seule pensée le hantait, une pensée qui le plongeait dans une angoisse profonde.Comme une bête tapie dans l’ombre, cette pensée le guettait, prête à le dévorer.Il avait perdu Estelle.Et peut-être qu’il l’avait perdue à jamais, de manière irréversible et totale.-Les manipulations et les complots des Cousteau, Stéphane et sa mère, visant à nuire à Estelle, ont finalement toutes été dévoilées.Même les domestiques de la famille Naud ont pris la parole pour défendre l’honneur de leur jeune maîtresse.Le jour où les deux femmes ont été chassées du manoir des Naud, elles étaient humiliées par tous.Éric, debout au milieu des bégon
« Je suis vraiment allergique aux pêches, même papa le sait. »« Estelle avait demandé aux domestiques de verser du jus de pêche sur mon lit, c’est papa qui l’a découvert … »Stéphane, le visage baigné de larmes, pleurait de manière désespérée, sa voix tremblant sous le poids de sa douleur.« Tu oses encore mentir ! »Éric a fait un pas en avant, saisissant fermement le col de Stéphane.Imposant et puissant, il l’a presque soulevée d’un seul mouvement.« Éric … lâche-moi, je … je ne peux plus respirer. »Éric a baissé les yeux vers elle, son visage habituellement séduisant déformé par une colère froide.« Stéphane, tu as oublié, n'est-ce pas ? Ce parfum, c’est celui qu'Estelle adorait. »« Et c’est moi qui lui ai offert ce parfum, des dizaines de fois. »« Mais j’ai fini par l’oublier … »Éric esquissa soudain un sourire amer. Il avait oublié tant de choses.Il avait oublié combien Estelle s’était donnée pour lui au fil des ans.Il avait oublié l’amour sincère et profond qu’elle lui av
À cet instant, tout ce qu’Éric voyait devant lui, c’était le dernier regard qu’Estelle lui avait lancé.Un regard calme, sans agitation, sans la moindre émotion.Comme si, à ses yeux, il n’était rien de plus qu’un inconnu, une simple silhouette dans son passé.Éric s’est levé d’un coup. Mais juste avant qu’il ne sorte, Stéphane a ouvert la porte et est entrée brusquement.« Éric. »Stéphane portait toujours cet air si fragile et réservé.Ses grands yeux en amande, remplis de larmes, semblaient à tout moment sur le point de verser des larmes.Elle dégageait cette aura de victime, comme si elle venait de subir une grande blessure.« Tu as trop bu, demain ta tête va te faire mal. »Stéphane s’est approchée pour lui prendre le bras, sa voix douce et pleine d’inquiétude.Éric allait répliquer, mais un parfum familier lui est soudainement parvenu. Il s’est figé. Alors qu’il allait repousser la main de Stéphane, il a hésité.« Pourquoi ça sent si bon ? »Le ton soudainement adouci d’Éric a
« Éric, si tu continues à boire comme ça, tu vas mourir. »« Tu te rends compte que tout le monde est inquiet pour toi ces derniers temps ? »Un ami a saisi la bouteille et a essayé de le raisonner :« On vient d’appeler Stéphane, elle arrive pour te ramener. Arrête de boire, d’accord ? »Éric a soudainement ressenti du dégoût en entendant le nom de Stéphane.Il a repoussé violemment son ami et a jeté la bouteille au sol.« Qui vous a permis de l’appeler ? Est-ce que je lui ai demandé de venir ? »« C’est ta copine, à qui d’autre on pourrait demander de l’aide ? »« Elle n’est pas ma copine. »Éric a ricané :« Vous ne savez pas qui est vraiment ma copine ? »Les amis se sont échangés des regards, perdus.« Éric, tu as oublié que toi et Estelle, c’est fini ? »« Oui, tu as même dit dans le groupe qu’on devait désormais appeler Stéphane "belle-sœur". »« Estelle a quitté le groupe avant de vous féliciter. »« Toi et Stéphane, vous n’étiez pas censés vous marier ? »« Il n’y aura pas de
« Clovis … »« Je ne rêve pas, c’est toi, Estie, c’est toi, Estelle Naud, n’est-ce pas ? »Clovis a soudainement pris mon visage entre ses mains.À une distance aussi rapprochée, nos respirations se mêlaient dans un enchevêtrement troublant.Dans ses yeux embués par l’alcool, il y avait de la confusion, de l’incrédulité, une pointe d’amertume indescriptible, et une tendresse poignante qui m’a brisé le cœur.C’était comme si une force invisible compressait mon cœur, le rendant douloureusement lourd et serré.« Clovis. »« Ce n’est pas un rêve. »« C’est bien moi. Je suis Estelle … »Je n’avais pas terminé ma phrase qu’un baiser doux et brûlant s’est posé sur mes lèvres.Un baiser si léger, si tendre, qu’il semblait irréel.Avant même que je n’aie pu reprendre mes esprits, Clovis m’avait déjà relâchée.Mon visage devait révéler ma surprise et mon trouble, car il a immédiatement remarqué mon hésitation.Il a pris ma main et m’a guidée doucement pour m’installer à ma place.La voiture avai
À la fin de la soirée, je suis restée dans le hall du rez-de-chaussée, en attendant Clovis.C’est alors que mon téléphone a sonné – un ami de Paris m’a appelée.« Estelle, qu’est-ce que tu fais ces jours-ci ? On ne te voit plus ces derniers temps. »« J’ai des choses à régler de mon côté. »« Alors, viens nous retrouver ce soir, on se retrouve tous ensemble. »J’ai esquissé un léger sourire : « Non, allez-y sans moi. »« Attends, ne raccroche pas tout de suite, écoute-moi … »« En fait, c’est à propos d’Éric. Ce soir, il n’est vraiment pas bien, il est ivre mort. Personne ne réussit à le calmer. »« Si tu n’es pas trop occupée, viens jeter un œil. On a peur qu’il continue de boire jusqu’à se faire un mal terrible. »« Appelez Stéphane. »« Estie, il vient de la virer. »« On voit bien qu’il pense toujours à toi. Il regrette, c’est évident. »« Carl, arrête de dire ça. Éric et moi, c’est terminé. »J’ai pris mon téléphone d’une main ferme et j’ai répondu d’une voix calme :« Désormais,