Kate faisait les cent pas, son téléphone serré entre ses doigts. Elle n'aimait pas ce silence pesant. Dave lui avait dit qu'il devait lui parler, et depuis, il tournait autour du pot. Son cœur battait trop vite, la tension dans l'air devenait insoutenable.— Dave, parle, lâcha-t-elle enfin, à bout de patience. Qu'est-ce que tu dois me dire ?Dave était assis sur le bord du canapé, les coudes sur les genoux, le regard fuyant. Il semblait chercher ses mots, hésitant, presque coupable.— Ce matin… commença-t-il avant de s’interrompre, passant une main nerveuse dans ses cheveux.— Ce matin quoi ?! s’impatienta Kate.— Monica est allée au bureau de Redland. Pour te chercher.Un frisson lui parcourut l’échine. Elle croisa les bras, tentant de masquer l’inquiétude qui grandissait en elle.— Pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle voulait ?— Rien de bon, Kate, je peux te l’assurer.Le ton grave de Dave ne lui disait rien qui vaille. Elle avait toujours su que Monica était instable, mais qu’elle aille j
Kate s'assit dans la somptueuse audi, le visage ruisselant de larmes. Elle serra ses bras autour d'elle-même, cherchant un semblant de réconfort dans l'obscurité pesante qui régnait dans l'habitacle. Elle n'arrivait pas à comprendre. Pourquoi, soudainement, Dave voulait-il mettre de la distance entre eux ?« Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? » murmura-t-elle, sa voix brisée par les sanglots. « Pourquoi maintenant ? Pourquoi toujours de cette manière ? »Elle repensa à leur histoire, une valse incessante entre passion et abandon. Depuis le premier jour, Dave avait tout fait pour l'approcher. Il était entré dans sa vie avec une détermination déconcertante, ne reculant devant rien pour lui prouver qu'il voulait être à ses côtés. Pourtant, chaque fois qu'elle finissait par y croire, par s'abandonner à ce qu'elle ressentait, il disparaissait.La nuit qu'ils avaient passée ensemble dans la Ville C lui revint en mémoire, une nuit de passion intense où elle s'était sentie vivante comme jamais
Dave n’arrivait pas à se concentrer sur son travail. L’image de Kate, les yeux emplis de douleur lorsqu’il lui avait annoncé qu’ils devaient mettre de la distance entre eux, le hantait. Elle ne comprenait pas. Comment aurait-elle pu ?Les employés échangeaient des regards surpris lorsqu’il quitta le bureau à 10h00 du matin. Lui qui ne partait jamais avant 18h30. Les murmures allaient bon train.— Il se passe quelque chose ? — Monsieur Hopkins n’est jamais parti aussi tôt ! — Quelqu’un sait ce qu’il a ?Agacé, Dave fusilla du regard le groupe qui chuchotait et tonna :— Vous êtes là pour travailler, pas pour bavarder !Le silence retomba aussitôt. Sans un mot de plus, il se dirigea vers le parking. Son cœur rata un battement en apercevant l’Audi qu’il avait offerte à Kate. Elle était encore là.— Impossible… murmura-t-il.Si Kate l’avait laissée ici, cela voulait dire qu’elle était restée dans le bâtiment tout ce temps ? Ou pire… si quelque chose lui était arrivé ?Pris d’une angoisse
Le téléphone vibra dans la poche de Greg, une vibration persistante qui interrompit son travail. Il soupira en voyant le nom de Monica Hopkins apparaître sur l'écran. Monica n'était pas la personne à qui Greg avait envie de parler.Il hésita quelques secondes, puis décrocha.— Allô ? dit-il d’un ton neutre.Au bout du fil, une voix tremblante se fit entendre, presque fragile.— Greg... c’est Monica... J’ai besoin de te parler... C’est vraiment important.Greg se figea. Il n’aimait pas ce ton. Un mélange de désespoir et de manipulation, comme si elle cherchait à le faire culpabiliser.— Monica, franchement, je suis un peu occupé en ce moment. Il jeta un coup d'œil à l'horloge. Je ne peux pas vraiment...— Greg, je t’en supplie... Monica le coupa, sa voix devenant plus douce, plus implorante. Je sais que tu es occupé, mais... Je suis dans un état, et... je n’arrive pas à en parler avec Dave. J’ai besoin de ton avis, de ta... compréhension.Greg roula des yeux. Il n'était pas du genre à
La lourde porte en bois de la résidence Hopkins s’ouvrit lentement, et Henry Hopkins entra dans le vaste hall d’entrée. L’atmosphère semblait plus pesante que d’habitude. Arnold, son père, l'attendait déjà dans le grand salon, un fauteuil en cuir sombre lui servant de trône. La lumière tamisée des lustres créait une ambiance feutrée, mais derrière cette tranquillité apparente, il y avait une tension palpable.Arnold leva les yeux de son journal lorsqu’il aperçut Henry, une lueur de mécontentement traversant ses prunelles froides.- Henry, tu arrives enfin. Il semble que l’on ait des choses à discuter. Sa voix, aussi tranchante qu’un rasoir.Henry s’approcha, un mélange de résignation et de nervosité le rendant plus silencieux que d’habitude. Il s’assit en face de son père, évitant son regard. Arnold ne perdait jamais de temps.- Alors, qu’est-ce que je lis ici ? dit Arnold en brandissant l'article de presse. Ce petit garçon, Dave, ton fils, l’héritier de l’empire Hopkins, serait en tr
Le jet privé de Dave atterrit sur la piste de l'aéroport international de la capitale du Pays A. Les moteurs du jet se calment progressivement, laissant place à un silence lourd. Ce silence, néanmoins, était bien loin de la tranquillité, car dans l'esprit de Dave, les rouages de sa machination étaient déjà en marche. Il avait passé les trois derniers jours à échafauder une stratégie avec Ylias Jensen, un stratège qu'il respectait profondément, pour enfin détruire les Greatwall, cette famille qui tentait de détruire ce qu'il avait bâti.Une fois sorti du jet, Dave se dirigea vers la sortie de l'aéroport, où une GMC noire l'attendait. Alors qu'il s'approchait du véhicule, il remarqua une chose étrange. Greg, avait les yeux rivés sur le volant, l’air préoccupé. Il n'avait pas l'habitude de voir Greg dans cet état.En montant dans la voiture, Dave s’installa sur le siège passager et jeta un coup d’œil à Greg. Celui-ci semblait ailleurs, son visage pâle, ses épaules un peu plus voûtées que
Dave arriva au manoir des Hopkins. Dave entra dans le manoir sous le regard attentif de ses proches et des Greatwall, suivit par Greg.Greg fut frappé par la scène qui se déroulait devant lui. Monica s’élançait vers Dave comme si elle ne l’avait pas vu depuis des années. Les bras ouverts, un sourire éclatant, elle se jeta dans ses bras.Greg sentit une onde de colère se déverser dans ses veines. Mais ce n’était pas tant l’acte en soi qui le bouleversait. Non, c’était l’impudence de Monica, qui n’avait même pas la décence de cacher son dédain pour lui, comme si de rien n’était. Hier encore, ils étaient ensemble. Ils avaient partagé des instants de passion. Et voilà qu'elle agissait comme si cela n’avait jamais existé.Il serra les poings. Quelle sans-gêne. Une rage froide envahit son cœur.— Ah, Dave ! s'exclama Monica, son ton sucré, mais ses yeux brillaient d’un éclat qu’il ne parvenait pas à déchiffrer. Elle se détacha finalement de lui, mais pas avant de lui jeter un dernier regard
La soirée battait son plein, les conversations se chevauchaient, les rires étaient forcés, et l'odeur du champagne flottait dans l'air. Dave ne supportait plus l'atmosphère chargée de faux-semblants qui régnaient autour de lui. Il n'y avait rien d'authentique, rien de sincère. Tout ce qu'il voyait étaient des sourires figés, des politesses étouffées, des regards furtifs, et des gestes trop étudiés pour être naturels.— Je dois partir, murmura-t-il à Greg.— Tu veux qu'on parte maintenant ? Greg haussait les sourcils, clairement surpris. Il pensait que Dave ferait au moins un effort, mais le regard de Dave le fit se raviser.— Je vais prétexter une visioconférence avec des partenaires étrangers. Ça fera l'affaire.Les deux hommes se retrouvèrent dehors, une bouffée d'air frais les accueillant. Ils avaient tous deux ce soulagement immédiat, celui d’avoir quitté cet endroit où tout était artificiel. Greg se tourna vers Dave, son visage marqué par une tension qui ne cessait de croître.—
Vero et Kate quittèrent l’hôtel Talinjoo avec une énergie bien différente. Vero, en short en jean et débardeur noir, marchait d’un pas décidé, impatiente de s’amuser. Kate, dans une robe fluide bleu marine, était plus réservée, tirant légèrement sur le bras de son amie.— Vero, j’espère que tu ne vas pas encore faire des bêtises ce soir…— Moi ? Jamais ! répondit Vero avec un grand sourire. Ce soir, c’est ta soirée. Fruits de mer à volonté, ambiance de rêve, et si on a de la chance, peut-être un peu d’animation imprévue !— J’ai peur de ce que tu appelles « animation imprévue »…Elles arrivèrent à la marina où une douce brise marine caressait leur peau. La terrasse du restaurant scintillait sous les guirlandes lumineuses et l’odeur des fruits de mer grillés flottait dans l’air. Une serveuse souriante les installa à une table avec vue sur l’océan.— Alors, qu’est-ce qu’on commande ? demanda Vero en attrapant le menu.— Je veux juste un plateau de fruits de mer, murmura Kate, les yeux b
Une fois dehors, Greg ruminait.— Non mais sérieusement, Dave, qu’est-ce qui te prend ? T’es en pleine crise existentielle ou quoi ?— Arrête de râler, j’ai un plan.— Non merci, le dernier était une catastrophe.— Écoute-moi, cette fois, c’est infaillible : on va emprunter une échelle et passer par la terrasse de Kate.— Attends… emprunter une échelle ?— Oui, discrètement.— Donc… voler une échelle.— Tout dépend du point de vue.Greg se frotta les tempes, résigné. Ils repérèrent une échelle posée contre un mur par un ouvrier distrait. En moins de dix secondes, ils l’avaient déjà embarquée et positionnée sous la terrasse de Kate.— Bon, booste-moi ! ordonna Dave.Greg soupira et l’aida à grimper. Mais à peine Dave avait-il posé le pied sur le cinquième barreau que l’échelle se mit à trembler.— Euh… Dave ?— Quoi encore ?— Je crois qu’elle est cassée.Greg n’eut pas le temps de finir sa phrase que l’échelle grinça sinistrement avant de se replier sur elle-même, envoyant Dave s’écra
Le jet privé atterrit sur le tarmac du minuscule aéroport du Pays B. La chaleur était étouffante, le soleil tapait si fort qu'on aurait dit qu'il essayait de faire fondre les passagers avant même qu'ils ne mettent un pied dehors.Richard était là, les bras croisés, regardant la passerelle se déployer lentement. Dave, le milliardaire excentrique, descendit de l'avion, élégant... ou presque. Il portait un pyjama en soie bleu nuit. Pire encore, il était pieds nus.Richard se mordit la lèvre pour ne pas exploser de rire. Il savait que se moquer de Dave était un sport dangereux. Ce même Dave avait failli lui coûter son emploi quatre mois et demi plus tôt avec l’un de ses caprices. Richard se souvenait encore de cette nuit infernale où il avait été à deux doigts de se retrouver en prison parce que Dave lui avait demandé de grimper sur la terrasse d'une vieille dame pour acheter du chocolat pour Mademoiselle Kitson. Le pire jour de sa vie.Mais aujourd’hui, le tableau était encore plus insol
Dans le jet privé qui les emmenait vers le Pays B, Greg et Dave étaient assis face à face, une tasse de café à la main. Greg se tenait les côtes en riant, peinant à retrouver son souffle.— Attends, attends... Tu es VRAIMENT sorti en pyjama ? Pour aller voir Kate ? Juste après notre coup de fil ?Dave, lui, n'avait pas du tout envie de rire. Il lança un regard assassin à Greg, qui ne faisait qu'empirer la situation avec son fou rire incontrôlable.— Oh, heureusement que ce n’est pas un pyjama avec des petits canards. Ou mieux, avec des licornes.— Très drôle, Greg, grogna Dave en croisant les bras. Je te signale que je risque de perdre Kate définitivement, et toi, tu trouves le moyen de te moquer !— Oui, oui, désolé... Mais sérieux, mec, imagine si elle t'avait vu ! Elle t'aurait sûrement pardonné sur-le-champ, tellement elle aurait été choquée par ton sens aigu du style matinaleDave leva les yeux au ciel, puis se laissa tomber sur le canapé en soupirant.— Ce n'est pas le moment de
Vero et Kate se sont arrêtées chez Overdose, un bar à jus pour se désaltérer. La chaleur commençait déjà à se faire sentir. Kate avait l'air épuisée, ses yeux étaient cernés et son sourire semblait un peu forcé, comme si elle portait un poids invisible.Vero la regarda avec attention, ses sourcils se haussant légèrement. "Tu sembles vraiment fatiguée, Kate. Je te ramène à la maison ?Kate se mordit la lèvre, visiblement gênée. Elle n'aimait pas déranger les autres, et surtout pas Vero. — Oh, je ne veux pas t’imposer ça. Je sais que ton copain vient ce week-end, et vous avez certainement des plans… Je préfère aller au Talinjoo si cela ne te gène pas Vero.Vero secoua la tête, un sourire plein de bienveillance sur les lèvres.— Ne sois pas ridicule, Kate. Tu sais bien que tu n'es jamais un fardeau pour moi. Mais si tu te sens mieux à l’hôtel, je peux t’y conduire. D'ailleurs, tu sembles vraiment crevée. Pourquoi ne ferais-tu pas une sieste là-bas ? Je pourrais venir te chercher à 17h00
Le soleil caressait doucement la peau de Vero tandis qu'elle attendait à l'aéroport, un sourire éclatant sur le visage, impatiente de retrouver son amie Kate après si longtemps. La dernière fois qu'elles s'étaient vues, c'était avant que la vie de Kate prenne une tournure inattendue.Elle aperçut enfin Kate. Kate descendait lentement de l'avion, fatiguée, les yeux cernés de sommeil. Elle semblait être en décalage avec la réalité. Cela faisait des jours qu'elle n'avait pas trouvé le sommeil, accablée par la douleur intérieure qui la rongeait.Kate, malgré la tristesse qui se lisait sur son visage, s'éclaira d'un sourire radieux en rencontrant les yeux de son amie. Et sans hésiter, elle se précipita dans les bras de Vero.Vero la serra fort dans ses bras,— Kate, tu es là ! Enfin ! Je t’ai tellement manquée, dit-elle en riant légèrement.Kate, le visage enfoui dans l'épaule de Vero, murmura, la voix tremblante :— Je ne sais même pas comment j’ai réussi à tenir sans toi.Vero la guida d
Monica entra dans la vaste demeure familiale, le claquement de ses talons résonnant sur le marbre immaculé. Son visage était crispé de rage, ses poings serrés autour de son téléphone qu'elle venait de jeter dans son sac avec fureur. Comment osait-il ? Comment Dave osait-il ne pas répondre à ses appels ? Après tout ce qu’ils ont vécu ensemble, il osait l'ignorer ?Elle marcha d'un pas déterminé vers le bureau de son père, bien décidée à obtenir des explications et à régler cette affaire immédiatement. Mais à peine avait-elle traversé le hall que sa mère apparut devant elle, le visage illuminé par un soulagement palpable.— Enfin, te voilà, ma chérie ! s'exclama-t-elle en tendant les bras vers sa fille. "Nous avons une nouvelle formidable !"Monica arqua un sourcil, l'air impatient.—Quoi encore ? grogna-t-elle en replaçant une mèche de ses cheveux impeccablement coiffés derrière son oreille.Sa mère lui prit la main avec excitation.—Ton mariage avec Dave va être avancé. Ce sera jeudi
Monica Greatwall fit une entrée fracassante dans le hall principal des bureaux d’Hopkins Industries, perchée sur ses talons vertigineux, une robe de créateur parfaitement ajustée épousant ses formes. Son parfum capiteux envahissait l’espace, un sillage de vanité et d’arrogance dans son sillage.Les employés, habitués à ses caprices et à ses accès de colère, s’écartèrent instinctivement, feignant une occupation urgente derrière leurs écrans ou trouvant un prétexte pour disparaître dans un couloir adjacent. Personne ne voulait croiser son regard perçant, personne ne voulait être la cible de ses remarques acerbes ou de ses exigences insensées.Elle avançait, triomphante, savourant la crainte qu’elle inspirait. "Quelle bande d’incapables", murmura-t-elle avec un sourire narquois alors qu’un employé laissa tomber un dossier en précipitant sa fuite.Arrivée à l’étage du PDG, elle s’arrêta devant le bureau de la secrétaire personnelle de Dave Hopkins, qui releva la tête avec une expression n
Monica descendit les escaliers de marbre avec un sourire satisfait. Elle rejoignit son père, Charles Greatwall, assis à la grande table en acajou du salon familial, sirotant son café matinal en feuilletant le journal du jour.— Papa, tout se passe exactement comme prévu, dit Monica en s'asseyant gracieusement.Charles leva les yeux, un sourire en coin effleurant ses lèvres.— Je n'en ai jamais douté. Le plan a été minutieusement orchestré. Arnold Hopkins a réussi à soumettre son petit-fils pour que ce mariage ait lieu le plus vite possible.Monica hocha la tête, une lueur de satisfaction dans le regard.— Oui, il était plus attentionné que jamais hier soir. Il sait que m'épouser est la meilleure décision pour lui.— Monica, ce mariage doit avoir lieu. Il n’y a pas d’autre option.La jeune femme fronça les sourcils, cherchant à comprendre l’urgence que son père tentait de lui transmettre.— Tu veux dire que nos entreprises sont en danger ? Mais comment est-ce possible ? Nous avons touj