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Je ferme les yeux, essayant de penser combien de temps il m'a fallu pour arriver ici, ce qui, je m'en rends compte, n'était que dix minutes. Je pouvais marcher, c'est mieux que de monter dans la voiture après avoir bu, même si ce n'était qu'une petite quantité. 

Pendant que j'essaie de trouver une solution, mon téléphone sonne. Je le sors, voyant que c'est Jake. Instantanément, mon humeur change et ma bouche s'enroule en un énorme sourire. Je marche plus près de la route pour plus d'intimité.

"Hé, bébé," dis - je en expirant de soulagement. Un moment passe et tout ce que je peux entendre, c'est rire et écouter de la musique au téléphone. "Jake?"

"Va te faire foutre, Isabella."

💖

ISABELLE

Mon estomac tombe comme si je descendais les montagnes russes les plus raides du monde. Je n'arrive pas à respirer et tout autour de moi semble devenir plus bruyant. La musique, les discussions, les gens. Je fais glisser le téléphone loin de mon oreille pour vérifier que c'est mon petit ami parfait, et à ma grande chance, Jake est collé sur l'écran.

Finalement, j'ai le courage de parler. "Quoi?" 

"J'attendais de dire ça."Il insulte ses mots. 

"Tu es saoul?"

"Je suis fatigué d'attendre."Il évite ma question, mais je connais déjà la réponse. "Nous sortons ensemble depuis combien de temps et tu ne me laisseras pas coucher avec toi. Tu es une allumeuse, c'est ce que tu es." 

J'ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais rien ne sort. Je n'arrive pas à réfléchir. Mon esprit tourne en rond. Il ne m'a jamais parlé comme ça avant.

"Ne t'inquiète pas", rompt-il le silence, "j'ai eu de l'aide." 

Ses paroles donnent l'impression que quelqu'un a pris une allumette sur ma peau, m'enflammant. Les larmes me montent aux yeux quand je réalise ce qu'il insinue, et je me sens encore plus malade qu'avant—si c'est possible. 

Une boule dans ma gorge se forme et grossit à la seconde. Je ne sais pas combien de temps je reste là, le téléphone à l'oreille, à l'écouter rire avec d'autres filles. 

Les larmes aux yeux, je retire le téléphone et mets fin à l'appel. Je fixe son contact, que je suis tenté de supprimer. Mes pieds se dirigent vers mon appartement, sur le trottoir dans la rue sombre. 

Je ne sais pas si c'est mon état de choc, mais les larmes qui me grattaient au fond des yeux ont disparu. La boule dans ma gorge s'est calmée et la douleur gutturale dans mon estomac a disparu. Je me sens complètement sans émotion.

J'avais un creux dans l'estomac, mais je n'ai jamais pensé que ça m'avertissait que je sortais avec un tricheur. 

J'ai laissé pendre ma tête. 

Le GPS de mon téléphone me dit qu'il me reste dix minutes avant d'arriver à destination, même si j'ai l'impression de marcher depuis une heure. Tout est au ralenti: les feuilles qui soufflent, les voitures qui passent et mon rythme. 

Comme si je pensais que la nuit ne pouvait pas empirer, elle y parvient d'une manière ou d'une autre. Les nuages s'ouvrent, déversant une pluie froide sur moi. Je rapproche mon sac à bandoulière de ma poitrine et esquive ma tête, en espérant qu'il me protégera du ciel qui pleure. 

Alors que je me traîne sur le trottoir, une voiture s'approche lentement. Par peur, je marche plus vite, ce qui fait finalement gagner de la vitesse à la voiture. Il s'arrête et le chauffeur baisse sa vitre pour attirer mon attention. 

"Hé!"une voix familière crie. Je tourne mon corps, plissant les yeux, essayant de voir de qui il s'agit.

"As-tu besoin d'un tour, Chérie?"Miles crie par la fenêtre. Tu dois te moquer de moi. En supposant que ce soit un autre de ses jeux, je marche vite, ne voulant pas en faire partie.

Sa voiture avance à mon rythme. "Allô? Avez-vous besoin d'un tour?" 

"S'il te plaît, laisse-moi tranquille, Miles", je claque, ne voulant ni n'ayant besoin de son aide.

"Il pleut dehors."

"Je suis au courant", dis-je. 

"Allez, Chérie, tu ne veux pas manquer une chance d'être en ma présence." 

Je roule des yeux devant son odieux. "Tu viens de m'en faire grâce, maintenant tu peux partir."

"Vous savez," dit - il, " nous vivons dans le même complexe d'appartements, donc ce n'est pas comme si votre maison était à l'écart." 

Comment? S'il vit dans le même complexe, comment se fait-il que je ne l'ai jamais remarqué? Je fouille dans ma mémoire, essayant de me souvenir de l'avoir vu dans les parages, mais je n'ai pas de chance. Soit il joue avec moi, soit nous sommes à des étages différents.

"Papa ne t'a-t-il pas acheté une maison?"Je ricane, essayant de faire comme si je n'étais pas intéressé par un trajet en voiture chaud et sec. 

Je l'entends soupirer. "Non, papa ne l'a pas fait. Maintenant arrête d'agir comme un gosse et entre."

J'arrête de marcher et lui fais face. Il claque sur les pauses de la voiture. "Tu sais quoi? J'ai passé une nuit horrible, et j'en ai marre que toi et tes amis prostitués me traitent comme de la merde absolue. Alors s'il te plait," Je m'arrête", laisse-moi tranquille."

Il ne répond pas. Au lieu de cela, il remonte sa fenêtre et s'éloigne. J'expire, soufflant les nerfs qui se sont accumulés en moi. Enfin, des larmes brûlantes coulent sur mes joues.

Je ne sais pas combien de temps cela prend, mais j'arrive finalement à mon appartement trempé de pluie et de larmes. Mes mains instables insèrent la clé dans notre porte et je marche à l'intérieur avec lassitude, faisant couler de l'eau sur le sol. J'enlève mes chaussures et me dirige vers ma chambre pour me changer de cette robe mouillée et trempée.

"Ne t'inquiète pas, j'ai eu de l'aide pour subvenir à mes besoins puisque tu ne le feras pas." Les mots ivres de Jake se rejouent dans ma tête comme un disque brisé. Il a admis qu'il avait triché.

Mes sentiments de malaise étaient justes et je les ai ignorés.

Pendant que je restais fidèle et que je ne me rapprochais d'aucun autre gars, il baisait d'autres filles. Tout ça parce que je veux attendre d'avoir des relations sexuelles. Je n'attends pas parce que j'ai l'intention de rester abstinent jusqu'au mariage, je ne me suis jamais senti assez connecté à quelqu'un pour le vouloir—et cela aurait dû être un signe pour ma relation avec Jake.

Il n'a jamais essayé de me forcer à faire quoi que ce soit; il n'a jamais supplié ou pleurniché. Il n'était que respectueux envers ma décision. Alors, était-ce juste un mensonge? Il devait être d'accord avec ça parce qu'il se mettait encore dans le pantalon des autres filles. J'étais tellement inconsciente de penser qu'il était un gars si parfait.

Et maintenant que mes yeux sont ouverts, il est loin d'être parfait.

Je prends une longue douche chaude, laissant l'eau me nettoyer. Je pensais que cela m'aiderait à oublier les choses, mais malheureusement, cela fait tout le contraire. Une fois terminé, j'enfile mon pyjama, grimpe sous mes beaux draps frais et décroche mon téléphone.

Un message non lu

Addy: Je suis toujours en vie, ne t'inquiète pas, je serai à la maison demain matin. x o

Je soupire de soulagement. Dieu merci, elle va bien; cela fait l'un de nous. Je méprise quand elle s'enfuit parce que j'ai vu assez de films et de bulletins de nouvelles pour savoir que trop de mauvaises choses pourraient arriver. Mais c'est une fille intelligente, et je sais qu'elle a de bons instincts.

J'envoie un texto rapide, sans mentionner ce qui s'est passé. Je veux qu'elle s'amuse, et si je lui dis, elle rentrera chez moi en courant, et même si j'en suis reconnaissante, maintenant j'ai besoin d'être laissée seule.

Et puis finalement ça arrive.

Je m'allonge dans ma chambre et je pleure.