04

"Évite-le." 

"Je le fais." 

"Fais un meilleur travail", dit - elle, et je lui baisse les yeux. 

"Merci, bonne idée. Maintenant sortons d'ici."Je lui attrape la main et la tire vers le parking. Cependant, je lutte contre l'envie de regarder Miles en arrière. Mais je cède à la tentation et trouve un essuie-cul qui me regarde droit dans les yeux.

✤

Pour ce qui me semble être la centième fois ce soir, je décroche mon téléphone et vérifie mes messages qui, sans surprise, sont toujours vides. 

 Agacé, je le jette au fond de mon lit et continue à lire mon manuel d'anatomie du cœur. Pendant très longtemps, je ne savais pas pourquoi je voulais aller à l'école. Depuis que je suis toute petite, je voulais être chanteuse professionnelle. Mais en vieillissant, la réalité s'est installée et j'ai réalisé que cela n'arriverait jamais, d'autant plus que je voulais avoir une vie normale.

Alors, j'ai choisi la prochaine meilleure chose que j'aimais: aider les gens. J'ai senti que si je devenais infirmière, cela me gratifierait de savoir que je peux sauver la vie de quelqu'un. 

Ma mère et mon beau-père étaient ravis quand je leur ai dit que je voulais aller à l'école d'infirmières. D'autant plus que je suivais les traces de ma mère. À l'approche de la candidature, tout ce à quoi je pouvais penser était le coût de tout, même s'ils m'avaient dit de ne pas m'inquiéter à ce sujet. 

Depuis que mon père est décédé d'un cancer quand j'étais enfant, cela a été dur pour nous. Ma mère a eu la chance d'avoir rencontré un homme adorable nommé Joey qui l'aime et prend bien soin d'elle. Ce n'est pas mon vrai père, mais je l'aime toujours comme il est. Je sais que mon vrai père serait fier de nous tous, y compris de ma sœur cadette, Sierra, pour avoir avancé dans nos vies.

"Bell, je cours au magasin pour de vrai, nous n'avons plus de marc de café!"Addy crie depuis le salon, puis la porte d'entrée claque. C'est la seule personne que je connaisse qui sortait à neuf heures du soir pour prendre un café, et c'est pourquoi elle est ma meilleure amie.

Mon téléphone s'éteint, me prenant au dépourvu. Je l'atteins en un temps record, en espérant que c'est 

Jake, et à ma grande chance, ça l'est.

Souriant de manière incontrôlable, je réponds instantanément. "Hé, Jake."

"Hé, Citrouille."

Je retombe sur mon lit. "Comment s'est passé ton examen?"

"Plutôt bien", dit - il, l'air légèrement détaché de la conversation.

"C'est bien."J'attends qu'il parle, mais il ne le fait jamais. J'entends des cris et des acclamations en arrière-plan.

"Oui, eh bien, le match de football revient. Je voulais juste appeler et dire bonjour. Je te parlerai bientôt", finit-il par dire. Je me mords la lèvre, essayant de retenir ma tristesse indubitable.

"Ouais, je te parle la -" Trois bips retentissent dans mon oreille avant que je puisse terminer ma phrase.

Sans un mot, je retire le téléphone de mon oreille et regarde l'appel déconnecté. Je frotte mes mains de haut en bas sur mon visage, frustré, et je respire profondément pour me ressaisir. Est-ce que parler à votre petit ami pendant plus de trente secondes est trop demander? 

Ce creux dans mon estomac se renforce. Assez maintenant qu'il a des dents, et ces dents se sont enfoncées dans ma peau, juste assez pour causer de la douleur. 

Je me distrait jusqu'à ce qu'Addy rentre à la maison. À la seconde où j'entends la porte s'ouvrir, je lui crie de venir dans ma chambre. Étant l'amie incroyable qu'elle est, elle n'hésite pas. En passant la porte, elle saute à côté de moi, face au plafond.

"Quoi de neuf?"

"Je veux que tu me dises si je lis des choses."

"Quelles choses?" 

   

    

     

Je me retourne sur le côté pour la regarder. "Tu sais comment je t'ai dit que Jake devait partir tôt pour un examen?"Elle hoche la tête, et je continue. "Eh bien, il vient d'appeler, et nous avons parlé pendant moins de quinze secondes avant qu'il ne me dise que le match était lancé, puis il a raccroché. La seule raison pour laquelle ça me fait bizarre, c'est à cause de la façon dont il agissait ici." 

"Je pensais que tu avais dit que tout allait bien entre vous les gars?" 

"Tout était super, pour la plupart, à part quelques cas étranges où il semblait distant. C'est juste frustrant."

"En avez-vous parlé avec lui?"elle demande, et je dis non. 

"Eh bien, rien ne changera si vous n'avez pas de conversation avec lui. C'est la plus grande partie d'une relation, être capable de parler de choses qui nous bouleversent."Je fronce un sourcil. Je ne m'attendais pas à ça d'Addy, mais j'acquiesce, sachant qu'elle a raison. 

Le silence nous consume brièvement, puis elle saute avec enthousiasme, me frappant la jambe. J'essaie de l'arrêter en lui attrapant les mains, mais elle continue. 

"Bon Sang, qu'est-ce qui ne va pas? Arrête de me frapper!" 

Elle met ses mains sur ses genoux, ferme les yeux et se recueille. Alors qu'elle les rouvre, elle a un sourire béat sur le visage. "Nous devons nous amuser davantage. Vendredi, on va à une fête."

"Nous ne sommes amis avec personne qui organise une fête."

"Tu veux dire que tu n'es ami avec personne qui organise une fête."Elle me pique l'épaule et je me moque.

"Merci de me faire remarquer que je n'ai pas d'amis."

"Pas de problème."Elle grimpe de mon lit et se dirige vers l'embrasure de la porte. "Je suis sérieux cependant, amusons-nous un peu." 

✤

Bientôt vendredi arrive, et nous sommes dans son placard à essayer de trouver quelque chose à porter pour moi. Nous avons déjà parcouru le mien; mais, rien n'était approprié pour la fête. C'était trop formel ou trop fade. Elle sort un petit morceau de tissu noir. "Que diriez-vous de ça?"

"Es-tu sûr que ce n'est pas une chemise?"Je ris nerveusement. Elle soupire de façon spectaculaire et retourne dans son placard. Elle me dit de prendre mon jean skinny noir, et quand je reviens, elle tient un haut rouge foncé. 

Mes yeux s'illuminent d'excitation et je lui prends goulûment le haut pour l'essayer. La chemise est serrée; elle s'enroule autour de mon torse et se noue dans le dos. Quand ma tenue est allumée, un regard de pure satisfaction illumine le visage d'Addy, sachant qu'elle a bien fait. 

Une heure plus tard, nous arrivons à la maison, tout pomponnés. À ma grande surprise, il ne semble pas qu'une fête se déroule jusqu'à ce que nous entrions. Il y a des gens partout, buvant, dansant et se frottant les uns les autres. La musique est incroyablement forte; mes yeux ont l'impression qu'ils pourraient sortir de ma tête. 

"Maintenant, je me souviens pourquoi nous n'arrivons pas à ces choses", dis-je en regardant un garçon partir et renverser son verre sur une pauvre fille. Elle le frappe fort.

Addy attrape mes mains. "Essaie juste de t'amuser."Au lieu d'être agaçant, j'acquiesce.

Au fur et à mesure que la nuit avance, je fais défiler mon téléphone, maladroitement debout à côté d'Addy qui parle à un mec. Certains essaient de me parler et je fais de mon mieux pour converser avec eux, mais c'est trop bizarre de savoir qu'ils veulent plus qu'une conversation, ce que je ne peux donner. Alors, je m'excuse de prendre un autre verre, sans me soucier du nombre que j'en ai déjà bu.

Je porte la tasse à mes lèvres, en buvant une longue gorgée, et quand je la retire, je vois Noel se promener vers moi. "Isabella, quel plaisir de te voir."Il sourit en prenant une gorgée de sa tasse.

Je soupire. "Noel."

Il s'appuie contre le mur, se mordant sérieusement la lèvre. "Tu n'es pas content de me voir?"

"Non, pas vraiment."Je lui ai lancé un faux sourire, puis j'ai essayé de regarder ailleurs que lui. C'est alors que mes yeux aperçoivent sa bande d'amis nichés dans la foule de gens. La seule personne que je ne vois pas avec eux, c'est Miles.

"Je suis désolé que nous soyons partis du mauvais pied, bébé."Noel fait un pas de plus vers moi, me rappelant qu'il est toujours là. "Je pense que tu as l'air chaud ce soir."

Je ne lui réponds pas. Au lieu de cela, je lui ris au nez et tourne le talon pour m'éloigner. Cependant, je suis arrêté quand sa voix crie au-dessus de la musique forte.

"Avez-vous enfin fait pousser des couilles et arrêté de pleurer pendant la première année?" 

"Ouais."Je reviens vers lui jusqu'à ce que nos visages ne soient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. "J'ai pris le tien."

Son sourire s'estompe aussi vite que je peux cligner des yeux. Je m'éloigne de lui pour pouvoir prendre une photo mentale de son visage inestimable. Je regarde derrière lui, saluant le groupe de garçons dont les visages sont également sous le choc. "Dites à vos amis que j'ai dit bonjour." 

Aussi vite que mes pieds peuvent me porter, je me précipite pour trouver Addy, mais elle est introuvable. Je sors rapidement mon téléphone et l'appelle. "Cloche!"elle couine quelques secondes après avoir répondu. Je remarque qu'il n'y a ni conversation ni musique en arrière-plan et je me demande où elle est.

"Hé, où es-tu?"J'interroge, pressant mon doigt dans mon oreille pour mieux l'entendre, alors que mon cœur bat contre ma poitrine après ma rencontre avec Noel. 

"Je me suis fait un nouvel ami. Il s'appelle Jasper! On retourne chez lui."

"Addy, le connais-tu même?"Je claque, en colère contre son départ. 

"Calme-toi Bell, nous avons des cours ensemble, il est froid. Je vous enverrai même son numéro et ses informations, juste pour que vous vous sentiez mieux."

"Merci, s'il te plaît, reste en sécurité, Addy," je t'en supplie. "Assurez-vous que les services de localisation de votre téléphone sont activés, n'oubliez pas que le mot non existe toujours et appelez-moi si vous avez besoin de quoi que ce soit."

"Fera l'affaire, je t'aime!"Elle raccroche et je fourre mon téléphone dans ma poche. C'est aussi une autre raison pour laquelle je ne vais pas aux fêtes. Elle finit toujours par m'abandonner pour les gars. Me laissant impuissant autour de centaines de garçons excités.

N'ayant plus de raison d'être là, je marche dehors, me perchant dans les escaliers. La brise nocturne déforme mes cheveux alors que je fouille dans mon sac à main pour les clés de la voiture. Je pousse frénétiquement tout son contenu en réalisant que je ne les ai pas; Addy le fait.