LorenzoCamille est entrée dans mon monde sans le savoir. Elle est venue, en me cherchant et en me fuyant tout à la fois. Elle ne voulait pas voir ce que je cache, mais elle a trop de questions, trop de doutes qui la rongeaient. Et maintenant, elle est là, au bout de mes doigts, prête à affronter l’inévitable.Je n’ai pas voulu qu’elle vienne. Je n’ai pas voulu qu’elle soit mêlée à tout ça, qu’elle touche à ce qui m’appartient. Mais c’est trop tard. Elle est déjà trop loin. Son regard, tout à l'heure, m’a trahi. Elle sait qu’elle ne peut pas revenir en arrière.Je la regarde s’approcher, l’air déterminé, mais je vois aussi l’incertitude dans ses yeux. Elle veut comprendre. Elle veut savoir ce que j’ai fait, ce que j’ai traversé. Mais une fois qu’elle saura, il n’y aura pas de retour possible. La vérité brise tout sur son passage.Je me tourne et l’invite à me suivre dans la ruelle sombre. Chaque pas qu’elle fait me rapproche un peu plus de l’ultime vérité. Je ne peux plus reculer. Si
CamilleJe sens mes jambes trembler alors que je me tiens devant lui, le dossier toujours dans mes mains, comme un lourd fardeau que je ne peux plus poser. Les mots qu’il vient de prononcer résonnent dans mon esprit, comme un écho qui ne cesse de grandir. "Un monde où l’amour et la loyauté peuvent être des armes, mais aussi des chaînes."Je n’étais pas prête. Je pensais comprendre, mais ce que je vois ici, ce que je touche, me dépasse. C’est trop, beaucoup trop. Et pourtant, une partie de moi, une petite voix qui refuse d’admettre sa propre faiblesse, me dit que je ne peux pas tourner les talons maintenant. Que je dois savoir, que je dois comprendre. Parce que, d’une manière ou d’une autre, il fait partie de ma vie, et ma vie n’est plus un choix simple. Plus rien ne l’est.Je le regarde, mon cœur battant fort dans ma poitrine, mon esprit perdu entre la peur et une étrange fascination. Il est là, devant moi, et je sais qu’il n’attend rien. Il n’attend pas que je prenne son parti. Il at
LorenzoJe la vois, Camille, les yeux brillants d’une lueur nouvelle. L’indécision, ce voile qui couvrait son regard, a disparu, remplacé par une détermination glacée. Elle veut savoir. Elle veut comprendre. Mais plus que tout, elle veut jouer ce jeu avec moi, sans peur, sans retour en arrière.Elle a franchi la porte. Et je le sais, maintenant, qu’il n’y a plus de place pour les hésitations. Elle est aussi impliquée que moi, et même si elle ne le réalise pas encore, elle va se perdre dans ce tourbillon. Parce qu’ici, il n’y a pas de place pour les innocents. Ce monde, ce n’est pas celui de la clarté. C’est celui des ombres, des compromis et des sacrifices.Je la regarde un instant, son visage imprégné de cette nouvelle résolution, comme un miroir de ce que j’étais autrefois. Le même regard que celui que j’ai porté sur le monde après ma première trahison. Le même regard que celui qui m’a fait gravir les échelons d’un empire de sang et de secrets. Le même regard que celui qui a fait de
CamilleLa salle dans laquelle je me trouve est aussi froide et impersonnelle que le reste de ce monde. Les murs sont recouverts de métal noir, le sol est d'un marbre glacé qui semble ne jamais avoir vu un rayon de soleil. L’atmosphère est lourde, saturée de secrets, et je m’y sens à la fois étrangère et étrangement à ma place.Lorenzo est resté silencieux pendant toute la montée. Ses yeux, perdus dans une pensée qu’il ne partage pas, ne m’ont pas quittée. Pas un mot. Pas un geste. Je me demande ce qui se cache derrière cette expression impassible. Est-il satisfait de m’avoir dans ce monde ? Ou est-ce juste une question de contrôle, comme toujours ?Il s'arrête devant une porte en acier, d'une taille démesurée, qui semble marquer une frontière invisible entre nous et l'inconnu. Il tourne la poignée sans un mot et entre dans la pièce, me faisant signe de le suivre. Un frisson me parcourt l’échine alors que je franchis le seuil.La pièce est encombrée de papiers, de vieux dossiers, d’ob
LorenzoJe l’observe, Camille. Sa silhouette se dessine dans l'ombre, sa posture droite et déterminée malgré le chaos qui se cache dans ses yeux. Elle pense qu’elle est prête. Elle croit qu’elle peut tout affronter. Mais le monde dans lequel elle s’engage n’est pas fait pour les âmes faibles. Il est fait pour ceux qui savent exactement ce qu’ils sont prêts à sacrifier pour le pouvoir.Il y a un moment, une fraction de seconde où je me suis demandé si j’avais fait une erreur en la laissant entrer dans ce monde. Mais je sais que ce n’est pas le cas. Camille a une force en elle, une ténacité que je reconnais, une rage qui ne demande qu’à exploser. Elle est exactement ce que j’attendais. Elle me fera avancer, me propulsera dans des endroits où je n’aurais jamais cru aller. Mais il y a aussi cette peur, cette peur que j'ai commencée à ressentir quand elle m'a défié. Que tout ce que j'ai construit, tout ce que j'ai sacrifié, puisse un jour être renversé par elle.Elle veut connaître la véri
CamilleLes mots de Lorenzo résonnent dans ma tête comme un écho constant. "Chaque action, chaque choix, chaque sacrifice laisse une marque." C’est ça, la réalité du pouvoir. C’est ça que je vais devoir accepter si je veux avancer, si je veux comprendre. Mais est-ce que je suis prête à tout sacrifier ? À tout changer pour ce monde de violence, de manipulation, où tout le monde est coupable jusqu’à preuve du contraire ? La question me hante, mais je ne peux pas la fuir. Pas maintenant.Lorenzo me guide vers une autre pièce, une pièce discrète mais pleine de tension, de secrets et de promesses non tenues. Il y a un air lourd, comme si chaque meuble, chaque objet, portait le poids des décisions prises à cet endroit. Je le suis sans poser de questions. Mon esprit est encore trop occupé à analyser ses derniers mots.— "Ici, Camille, tu vas commencer à comprendre que tout ce que tu vois n’est qu’une illusion."Je le fixe, les mains légèrement crispées, prête à entendre ce qu’il a à dire, bi
CamilleLa pièce est silencieuse, trop silencieuse. Le bruit de mes respirations s’échappe dans l’air lourd de tension. Mes doigts frôlent la surface du dossier devant moi, et tout à coup, je me sens étrangère dans cet environnement que j’ai pourtant choisi de pénétrer. Une étrange forme de malaise s’empare de moi. Le poids des décisions, des choix irréversibles qui pèsent dans l’air. Il n’y a pas de retour en arrière. J’ai accepté cette route, un peu comme on accepte une morsure, sachant qu’elle marque à jamais.Lorenzo, face à moi, semble être dans son élément. Il n’a pas bougé, il ne m’a même pas adressé un regard en plus. Peut-être attend-il que je réagisse, que je brise ce silence qui me ronge. Mais la vérité est que je ne sais plus quoi penser.— "C’est ça, le vrai prix ?" Ma voix brise le silence, basse, presque un murmure, mais pleine de ce questionnement qui me tourmente. "Tout ça, juste pour comprendre ? Pour avoir un aperçu de ce que c’est ?"Lorenzo ne réagit pas tout de s
CamilleLe vent fait voler mes cheveux alors que je me tiens sur le balcon de l'appartement de Lorenzo. La ville s'étend devant moi, ses lumières scintillant comme des étoiles mortes. Je devrais me sentir libre ici, à cet instant précis. Mais au contraire, je sens l'étau se resserrer. Le choix que j'ai fait est là, palpable, suspendu dans l'air comme une menace.Lorenzo n'est pas encore revenu, mais je sais qu'il sera là, bientôt. Il attendra que je sois prête à affronter les conséquences de mes actes. C’est un homme de patience, d’intensité, et il comprend plus que quiconque que la décision que j’ai prise va changer le cours de ma vie à jamais. Mais ce n’est pas ça qui me hante. C’est l’idée de ce que je suis en train de devenir.Je ferme les yeux, me laissant envahir par les bruits de la ville, le bourdonnement lointain des voitures, les éclats de voix et les sons étouffés des rues. Puis, un frisson glacial me parcourt. Ce monde m’attire, me consume à la fois. Les limites entre ce q
CamilleLentement, il s’éloigne de moi, mais quelque chose dans son regard me dit que ce n’est que le début. Je sais qu’il reviendra, encore et encore, jusqu’à ce que j’accepte cette vérité. Et peut-être qu’un jour, je n’aurai plus envie de fuir. Peut-être qu’un jour, je serai celle qui reviendra vers lui.Il me laisse dans cette pièce, avec mes pensées et mes désirs qui se heurtent violemment, me détruisant un peu plus à chaque seconde. Mais au fond, je sais que je suis déjà à lui.Et il le sait aussi.Lorenzo part, mais quelque chose dans l'air reste. Un silence lourd, plus oppressant que tout ce qui a précédé. Il est parti, mais il a laissé une empreinte, une marque invisible qui me dévore de l'intérieur.Je n'ai jamais ressenti cela auparavant. Ce besoin, cette dépendance que j'essaie de repousser à chaque instant. Il est là, dans mes pensées, dans chaque souffle que je prends, et je n'arrive pas à m'en défaire.Je me lève du lit avec difficulté, mes jambes encore tremblantes, mon
CamilleJe me réveille dans la pénombre de la pièce, le cœur encore battant à tout rompre. La chaleur du corps de Lorenzo, qui m’a laissée tremblante et épuisée, est désormais absente. Le vide s’installe, lourd et oppressant.Je suis seule. Encore une fois, seule.Mais pas vraiment.Le souvenir de ses mots, de son toucher, reste gravé en moi comme une brûlure. Je suis la proie dans ce jeu de pouvoir qu’il a instauré, et je le sais. Ce n’est pas une simple conquête. C’est bien plus que ça. C’est un enfer silencieux dans lequel je suis entrée volontairement, sans le vouloir, mais surtout sans pouvoir en sortir.Je m’assois lentement sur le bord du lit, le regard fixé sur l’ombre de la fenêtre, les rideaux légers flottant au gré du vent. Tout semble paisible à l’extérieur, mais à l’intérieur de moi, tout est en éruption. Mon corps, mon esprit, mes émotions, tout est un tourbillon d’envie, de haine, et de désir incontrôlable.Je déteste ce que je ressens. Je déteste qu’il ait ce pouvoir s
CamilleLe regard que Lorenzo me lance est celui d’un chasseur prêt à saisir sa proie. Il me dévore de ses yeux sombres, presque hypnotiques. Et moi, je me sens... vulnérable. Incapable de détourner les yeux.Je voudrais fuir. Je voudrais le repousser, me dire que ce n’est qu’une illusion. Mais je sais que c’est plus que ça. Je sais que ce qu’il dit n’est pas simplement un jeu. Il n’est pas là pour me séduire. Non. Il est là pour m’avoir, pour marquer son territoire, pour m’ancrer dans sa vie de manière irrévocable.Je me déteste pour l’admettre, mais une partie de moi a envie de céder. Une partie de moi a envie de me perdre dans cette domination qu’il exerce sur moi.— "Camille." Sa voix, rauque, brise le silence. Il ne me touche pas, mais je sens la pression de sa présence autour de moi, tout près. "Je sais que tu me veux. Tu essaies de lutter contre toi-même, mais tu sais que tu n’as aucune chance."Mes lèvres se serrent. Il lit en moi comme dans un livre ouvert. Je déteste cela. J
LorenzoJe suis tout. Je suis le ciel et l’horizon, la mer et la tempête. Je suis l’homme qui a décidé de briser les chaînes de Camille, de la faire s’incliner, de la pousser à me suivre, peu importe la douleur. J’ai vu la peur dans ses yeux, mais je vois aussi la fascination, cette attraction irrésistible qu’elle ne peut plus fuir. Elle est mienne. Et je ne tolérerai aucune hésitation.Elle croit encore pouvoir résister, mais je sais mieux que quiconque qu’elle est déjà perdue. Camille est une femme de volonté, mais sa volonté se brise lorsque la tentation devient trop forte. Et je suis cette tentation.Elle me défie, elle essaie de poser des questions, de comprendre ce qui nous lie, mais il n’y a pas de réponse. C’est au-delà des mots, des explications rationnelles. C’est un jeu d’ombres et de lumière, un lien que rien ne pourra dénouer.Je la regarde, là, assise en silence, plongée dans ses pensées. Ses yeux brillent d’une lueur qu’elle ne parvient plus à dissimuler. Elle a bien co
CamilleJe n’aurais jamais cru que le corps humain pouvait ressentir une telle chaleur. Pas simplement physique, mais une chaleur qui me brûle de l'intérieur, m'envahit à chaque contact, à chaque souffle qu'il prend. C'est plus qu'une simple attraction. C’est une vague déferlante qui engloutit tout sur son passage. Je suis loin d’être celle que j’étais il y a encore quelques mois, celle qui pouvait se cacher derrière des murs de verre et de raison. Maintenant, il ne reste que des morceaux de moi, brisés et éparpillés.Lorenzo m’a complètement transformée.Je ferme les yeux un instant, me laissant emporter par la sensation de sa peau contre la mienne. Son corps est une promesse. Son odeur, un parfum entêtant qui me rend folle. Mais au fond de moi, je sais que je suis en train de faire une erreur. Un pas de plus dans ce monde qui me fait peur, un monde qui pourrait tout nous prendre. Une fois que l’on y entre, on ne ressort pas indemne. Et pourtant, je suis là, avec lui, prête à me perd
LorenzoJe la sens trembler contre moi. Son corps, si proche, m'appelle, mais elle reste là, figée, partagée entre l'envie et la résistance. Chaque fibre de mon être désire la plier à ma volonté, briser la dernière de ses barrières. Pourtant, je ne peux m'empêcher de ressentir cette étrange admiration pour sa lutte. Il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont elle résiste, comme si elle cherchait à se protéger de ce qu'elle ne peut pas encore accepter.Je me retiens. Juste un instant, je prends une profonde inspiration, laissant le silence remplir l'espace entre nous. Elle ne parle pas. Elle ne fuit pas, mais elle ne se laisse pas non plus aller. Elle est suspendue dans l’air, entre le monde dans lequel elle était et celui que je lui propose, ce monde sombre, intense, sans retour. Le contraste est frappant, et je me sens à la fois maître et prisonnier de ce jeu.Elle n'est pas comme les autres. Elle ne se laisse pas séduire par la première touche, la première caresse. Non,
CamilleJe suis perdue dans cette danse silencieuse. Lorenzo, toujours aussi proche, toujours aussi insistant. Je ressens son regard sur ma peau, une pression invisible qui me pousse à me dévoiler davantage, à céder à la force de son emprise. Mais je me débats intérieurement, luttant contre le désir qui m’envahit, qui m’électrise, tout en cherchant à préserver ce que j’ai toujours cru être ma liberté.La chaleur de son corps se diffuse lentement, chaque mouvement semble calculé pour me déstabiliser. Et il réussit. Je me sens perdue. Pas dans un sens négatif, non. Mais dans un sens où je me découvre autrement, dans une lumière nouvelle. Ce monde qu’il me propose, je ne sais plus si je le crains ou si je le désire. Tout me semble flou, un mélange de tension et de plaisir qui me paralyse autant qu’il m’attire.— "Tu fuis encore." Sa voix grave me coupe du tourbillon de mes pensées. Il est si près, ses mots glissant contre ma peau comme une caresse. "Tu n’as toujours pas compris que fuir
CamilleLe temps semble suspendu, un silence lourd et palpable entre nous. Lorenzo et moi, nous avons franchi une étape, mais je sens que ce n’est que le début. Je ne suis plus la même. Quelque chose a changé dans l’air, une tension nouvelle, plus perçante, plus profonde. Il y a une sorte de pression qui m’envahit à chaque souffle, comme si tout autour de moi se resserrait, se préparait à exploser.Je le regarde, son regard intense, presque possessif, mais il y a aussi une sorte de tendresse étrange, une profondeur qui me trouble. Il ne me dit rien, mais je le ressens. Il attend quelque chose. Et ce quelque chose, c’est une réponse de ma part, même si je n’arrive pas à définir ce que cela signifie exactement. Je suis là, avec lui, mais une part de moi semble se retirer dans l'ombre, hésitante.— "Tu n’as pas peur?" ma voix brise enfin le silence, douce mais teintée d’incertitude. Je n’ai pas peur de lui. Non, c’est une peur différente, une peur de ce que je suis en train de devenir, d
LorenzoJe la sens encore, cette hésitation dans l’air. Camille est là, juste devant moi, ses yeux brillants de cette lueur incertaine qui a persisté depuis que je l’ai tirée de son monde ordinaire. Et même maintenant, alors que ses lèvres murmurent ces mots de résignation, je sais que quelque part au fond d’elle, la bataille fait rage.Elle se ment encore, je le sais. Pas par malice, mais par peur. La peur de se perdre, la peur de ne plus savoir qui elle est une fois que la porte sera ouverte. Mais elle l’a déjà franchie, cette porte. Elle croit encore pouvoir reculer. Mais chaque mouvement qu’elle fait, chaque geste, chaque mot, me rapproche un peu plus d’elle. Elle appartient à ce monde autant que j’y suis ancré. Je ne lui laisse plus d’option.Je la fixe un instant, cherchant un signe de véritable acceptation dans ses yeux. Elle n’en a pas. Pas encore. Mais je sais que le temps est de mon côté. Elle le comprendra, comme tous ceux avant elle.— "Ne dis pas que tu veux être avec moi