« Alors, tu crois que j'ai contacté un avocat pour quoi, au juste ? »J'ai fermé les yeux en respirant profondément. « Adrien, depuis le début je veux vraiment divorcer, c'est toi qui t'es fait des films, persuadé que je ne pourrais pas vivre sans ton précieux petit cul. »« Et tant que j'y suis, transmets aussi le message à Julien. »« Rendez-vous à la mairie cet après-midi. »De l'autre côté du téléphone, le silence s'est installé.Peu importe, le message était clair.Au moment où j'allais raccrocher, sa voix a explosé : « Sophie ! T'es vraiment décidée à me faire péter un câble, c'est ça ?! »« Combien de fois je dois te le répéter que les interventions font partie de mon boulot ! »« Léa a subi un choc terrible, elle n'ose même plus fermer l'œil. C'est quoi le problème si je reste avec elle quelques jours en tant qu'ami ? »J'ai immédiatement entendu les petits sanglots de Léa en arrière-plan.« Adrien, tu devrais peut-être rentrer avec Julien, je me débrouillerai... »«
Clara a souri à travers ses larmes. « Sophie, t'étais carrément badass quand tu l'as envoyé chier. »« Après le divorce, je me rase la tête et je serai encore plus stylée. »Je la taquinais pour lui remonter le moral. Puis, bras dessus bras dessous, on s'est dirigées vers l'accueil pour les formalités de sortie. On s'était même dit qu'on irait se faire belles juste après, histoire d'être au top pour célébrer notre retour au célibat !Mais juste avant d'arriver, on s'est fait violemment bousculer.« Infirmière ! »« Vite, un médecin, elle a avalé une boîte de somnifères ! »C'était Julien qui portait Léa inconsciente dans ses bras.En voyant son uniforme de flic, l'infirmière a réagi au quart de tour.Puis Adrien est arrivé en courant, complètement paniqué.En m'apercevant, il s'est figé avant que son visage ne se crispe de colère : « Sophie, j'aurais jamais cru que tu pouvais être aussi dégueulasse ! Si Léa y passe aujourd'hui, je te jure que tu vas le regretter ! »Sur ces m
En une seconde, Adrien s'est figé sur place.Il a pris les documents, incrédule, puis a regardé mon ventre qui n'était plus arrondi, relâchant enfin sa prise. « Mort-né ? »« Comment... comment c'est possible ? »Après avoir murmuré ces mots, il s'est soudain mis à hurler comme un possédé : « Dis-moi pourquoi c'est un mort-né ! Qu'est-ce que t'as fait à notre bébé ?! »« T'étais jalouse que je ne rentre pas, alors t'as couché avec un autre et ça a tué notre bébé, c'est ça ?! »« Putain, réponds-moi ! »Son visage devenait de plus en plus menaçant, ses traits semblaient prêts à exploser.Mais je me suis contentée d'un rire glacial.« Ne me prends pas pour une ordure comme toi, Adrien. »« Tu devrais peut-être te rappeler ce qui s'est vraiment passé, non ? Tu te souviens de ce que je t'ai dit quand je t'ai appelé l'autre jour ? »Adrien semblait perdu et paniqué, comme s'il n'osait pas y penser.Je l'ai regardé avec haine : « Je t'ai dit que j'avais très mal au ventre, que je
Julien avait l'air complètement dévasté.J'ai simplement pris la main de Clara : « On se casse. »Comme on dit, mieux vaut bien se remettre que mal accoucher.J'avais perdu mon bébé, mais au moins c'était un accouchement naturel. Clara, elle, avait subi un avortement et son corps avait besoin de récupérer. Si elle continuait à s'énerver comme ça, elle risquait d'y laisser sa santé.Si personne ne s'inquiétait pour elle, moi si.Mais contre toute attente, Adrien m'a attrapé le poignet : « Tu ne pars pas comme ça ! »« Même si la perte du bébé est due à l'incendie, t'es impliquée dans la tentative de suicide de Léa ! »« Toi et Clara, vous venez au commissariat avec Julien pour un interrogatoire ! »Julien semblait aussi reprendre ses esprits : « Exactement, vous restez là ! »« Léa a toujours été adorable, elle s'entend bien avec tout le monde. Y a que vous deux qui seriez assez jalouses pour la pousser à bout comme ça, personne d'autre ! »Il a même sorti ses menottes.J'ai
« Non, je... »En un instant, le visage d'Adrien s'est décomposé.Comme frappé en plein cœur, ses lèvres tremblaient sans qu'il puisse articuler un mot.Et moi, je me suis rappelée quand Clara me sortait de l'incendie.Ma gorge et mes poumons me brûlaient comme lacérés par des lames, la douleur dans mon ventre et tout ce sang me torturaient comme si chacun de mes os se brisait.J'étais tellement désespérée à ce moment-là.Je voulais tant que mon mari soit là pour me réconforter.Même à moitié consciente, c'est le visage d'Adrien que je voyais.J'espérais tellement ouvrir les yeux et le voir, l'entendre me dire : « T'inquiète pas, je suis là. »Mais rien.Juste moi, toute seule, accouchant d'un mort-né avant de tomber dans les pommes !Comment ne pas le détester ?Mais maintenant que j'avais vu ce mec pour ce qu'il était vraiment, je me rendais compte que ça ne servait à rien de lui expliquer tout ça.Il ne comprendrait jamais où était sa faute.Il ne faisait que repousser
À cet instant, il avait l'air tellement minable.Et tellement précautionneux.Des premiers rendez-vous jusqu'au mariage et jusqu'à aujourd'hui, je ne l'avais jamais vu comme ça, comme un gosse qui vient de casser un vase.Mais où était-il quand j'avais vraiment besoin de lui ?« Reconnaître ses torts ne garantit pas le pardon. »J'ai secoué la tête avec un regard impassible. « Ça sert à rien de traîner, Adrien. C'est terminé entre nous. »« Mais on a découvert la vérité, Sophie ! »« C'est Léa qui a saboté l'électricité dans notre immeuble, elle y a placé un dispositif incendiaire programmé, puis elle est allée se planquer dans un immeuble à des bornes de là pour simuler son propre enlèvement, pour qu'on vienne la sauver ! »« Elle voulait voir qui on choisirait en cas de crise ! »« Et les messages dans la boîte, c'était elle aussi, t'avais raison sur toute la ligne ! »« Léa est vraiment une garce, et on a cru qu'elle était une pauvre innocente. On s'est fait avoir comme de
C'est vrai.Avant, j'aurais déjà craqué, émue aux larmes, et j'aurais pardonné à Adrien.Mais maintenant, je me rappelle tous ces moments qui en disent long.Il sortait sans hésiter en pleine nuit sous la flotte pour apporter des tampons à Léa.Mais quand j'étais malade en début de grossesse, fallait que je « patiente » jusqu'au matin pour voir un médecin.Quand je gueulais après avoir trouvé un serpent dans la cuisine, il me traitait de drama queen.Mais il lâchait sa pause déj pour courir chez Léa chasser trois mites.Il savait très bien que Léa se la pétait, et pourtant il traînait Julien avec lui, posant même un jour de congé pour l'accompagner à un rencard avec un fils à papa.Alors que quand Clara, enceinte, s'était cassé le genou, incapable de descendre seule pour une écho, Julien avait sorti le classique « trop de boulot » pour l'esquiver !Et ces tocards, on les prenait pour des perles rares à l'époque.J'ai envie de me baffer quand j'y repense !On était complèteme
Ces deux cons sont restés là, à se prendre le chou.Ils nous surveillaient, flippant qu'on se barre.Mais on en avait ras-le-bol de ces deux tocards sans couilles.Quelle perte de temps et d'oxygène !« Bon, j'ai une idée. »Après deux secondes de réflexion, j'ai lancé : « Allez chacun chercher un bouquet, en courant, pas de bagnole, pas de taxi. Le premier qui revient aura peut-être une chance qu'on reconsidère son cas. »J'ai sorti mon portable : « Le chrono tourne maintenant. »Clara a capté direct et a acquiescé : « Ouais, c'est ça ! »« Pas de souci, Clara ! »« Sophie, t'inquiète, je suis pompier, je m'entraîne tous les jours, je vais le mettre à l'amende ! »En entendant ça, leurs yeux se sont allumés comme des phares.Puis ils se sont barrés en sprint comme si leurs vies en dépendaient.Clara et moi, on s'est maté avec un sourire en coin, on a vite chopé un taxi et hop, dedans : « Chauffeur, appuyez sur le champignon ! Y a deux dingues qui nous collent ! »Le temps
Ces deux cons sont restés là, à se prendre le chou.Ils nous surveillaient, flippant qu'on se barre.Mais on en avait ras-le-bol de ces deux tocards sans couilles.Quelle perte de temps et d'oxygène !« Bon, j'ai une idée. »Après deux secondes de réflexion, j'ai lancé : « Allez chacun chercher un bouquet, en courant, pas de bagnole, pas de taxi. Le premier qui revient aura peut-être une chance qu'on reconsidère son cas. »J'ai sorti mon portable : « Le chrono tourne maintenant. »Clara a capté direct et a acquiescé : « Ouais, c'est ça ! »« Pas de souci, Clara ! »« Sophie, t'inquiète, je suis pompier, je m'entraîne tous les jours, je vais le mettre à l'amende ! »En entendant ça, leurs yeux se sont allumés comme des phares.Puis ils se sont barrés en sprint comme si leurs vies en dépendaient.Clara et moi, on s'est maté avec un sourire en coin, on a vite chopé un taxi et hop, dedans : « Chauffeur, appuyez sur le champignon ! Y a deux dingues qui nous collent ! »Le temps
C'est vrai.Avant, j'aurais déjà craqué, émue aux larmes, et j'aurais pardonné à Adrien.Mais maintenant, je me rappelle tous ces moments qui en disent long.Il sortait sans hésiter en pleine nuit sous la flotte pour apporter des tampons à Léa.Mais quand j'étais malade en début de grossesse, fallait que je « patiente » jusqu'au matin pour voir un médecin.Quand je gueulais après avoir trouvé un serpent dans la cuisine, il me traitait de drama queen.Mais il lâchait sa pause déj pour courir chez Léa chasser trois mites.Il savait très bien que Léa se la pétait, et pourtant il traînait Julien avec lui, posant même un jour de congé pour l'accompagner à un rencard avec un fils à papa.Alors que quand Clara, enceinte, s'était cassé le genou, incapable de descendre seule pour une écho, Julien avait sorti le classique « trop de boulot » pour l'esquiver !Et ces tocards, on les prenait pour des perles rares à l'époque.J'ai envie de me baffer quand j'y repense !On était complèteme
À cet instant, il avait l'air tellement minable.Et tellement précautionneux.Des premiers rendez-vous jusqu'au mariage et jusqu'à aujourd'hui, je ne l'avais jamais vu comme ça, comme un gosse qui vient de casser un vase.Mais où était-il quand j'avais vraiment besoin de lui ?« Reconnaître ses torts ne garantit pas le pardon. »J'ai secoué la tête avec un regard impassible. « Ça sert à rien de traîner, Adrien. C'est terminé entre nous. »« Mais on a découvert la vérité, Sophie ! »« C'est Léa qui a saboté l'électricité dans notre immeuble, elle y a placé un dispositif incendiaire programmé, puis elle est allée se planquer dans un immeuble à des bornes de là pour simuler son propre enlèvement, pour qu'on vienne la sauver ! »« Elle voulait voir qui on choisirait en cas de crise ! »« Et les messages dans la boîte, c'était elle aussi, t'avais raison sur toute la ligne ! »« Léa est vraiment une garce, et on a cru qu'elle était une pauvre innocente. On s'est fait avoir comme de
« Non, je... »En un instant, le visage d'Adrien s'est décomposé.Comme frappé en plein cœur, ses lèvres tremblaient sans qu'il puisse articuler un mot.Et moi, je me suis rappelée quand Clara me sortait de l'incendie.Ma gorge et mes poumons me brûlaient comme lacérés par des lames, la douleur dans mon ventre et tout ce sang me torturaient comme si chacun de mes os se brisait.J'étais tellement désespérée à ce moment-là.Je voulais tant que mon mari soit là pour me réconforter.Même à moitié consciente, c'est le visage d'Adrien que je voyais.J'espérais tellement ouvrir les yeux et le voir, l'entendre me dire : « T'inquiète pas, je suis là. »Mais rien.Juste moi, toute seule, accouchant d'un mort-né avant de tomber dans les pommes !Comment ne pas le détester ?Mais maintenant que j'avais vu ce mec pour ce qu'il était vraiment, je me rendais compte que ça ne servait à rien de lui expliquer tout ça.Il ne comprendrait jamais où était sa faute.Il ne faisait que repousser
Julien avait l'air complètement dévasté.J'ai simplement pris la main de Clara : « On se casse. »Comme on dit, mieux vaut bien se remettre que mal accoucher.J'avais perdu mon bébé, mais au moins c'était un accouchement naturel. Clara, elle, avait subi un avortement et son corps avait besoin de récupérer. Si elle continuait à s'énerver comme ça, elle risquait d'y laisser sa santé.Si personne ne s'inquiétait pour elle, moi si.Mais contre toute attente, Adrien m'a attrapé le poignet : « Tu ne pars pas comme ça ! »« Même si la perte du bébé est due à l'incendie, t'es impliquée dans la tentative de suicide de Léa ! »« Toi et Clara, vous venez au commissariat avec Julien pour un interrogatoire ! »Julien semblait aussi reprendre ses esprits : « Exactement, vous restez là ! »« Léa a toujours été adorable, elle s'entend bien avec tout le monde. Y a que vous deux qui seriez assez jalouses pour la pousser à bout comme ça, personne d'autre ! »Il a même sorti ses menottes.J'ai
En une seconde, Adrien s'est figé sur place.Il a pris les documents, incrédule, puis a regardé mon ventre qui n'était plus arrondi, relâchant enfin sa prise. « Mort-né ? »« Comment... comment c'est possible ? »Après avoir murmuré ces mots, il s'est soudain mis à hurler comme un possédé : « Dis-moi pourquoi c'est un mort-né ! Qu'est-ce que t'as fait à notre bébé ?! »« T'étais jalouse que je ne rentre pas, alors t'as couché avec un autre et ça a tué notre bébé, c'est ça ?! »« Putain, réponds-moi ! »Son visage devenait de plus en plus menaçant, ses traits semblaient prêts à exploser.Mais je me suis contentée d'un rire glacial.« Ne me prends pas pour une ordure comme toi, Adrien. »« Tu devrais peut-être te rappeler ce qui s'est vraiment passé, non ? Tu te souviens de ce que je t'ai dit quand je t'ai appelé l'autre jour ? »Adrien semblait perdu et paniqué, comme s'il n'osait pas y penser.Je l'ai regardé avec haine : « Je t'ai dit que j'avais très mal au ventre, que je
Clara a souri à travers ses larmes. « Sophie, t'étais carrément badass quand tu l'as envoyé chier. »« Après le divorce, je me rase la tête et je serai encore plus stylée. »Je la taquinais pour lui remonter le moral. Puis, bras dessus bras dessous, on s'est dirigées vers l'accueil pour les formalités de sortie. On s'était même dit qu'on irait se faire belles juste après, histoire d'être au top pour célébrer notre retour au célibat !Mais juste avant d'arriver, on s'est fait violemment bousculer.« Infirmière ! »« Vite, un médecin, elle a avalé une boîte de somnifères ! »C'était Julien qui portait Léa inconsciente dans ses bras.En voyant son uniforme de flic, l'infirmière a réagi au quart de tour.Puis Adrien est arrivé en courant, complètement paniqué.En m'apercevant, il s'est figé avant que son visage ne se crispe de colère : « Sophie, j'aurais jamais cru que tu pouvais être aussi dégueulasse ! Si Léa y passe aujourd'hui, je te jure que tu vas le regretter ! »Sur ces m
« Alors, tu crois que j'ai contacté un avocat pour quoi, au juste ? »J'ai fermé les yeux en respirant profondément. « Adrien, depuis le début je veux vraiment divorcer, c'est toi qui t'es fait des films, persuadé que je ne pourrais pas vivre sans ton précieux petit cul. »« Et tant que j'y suis, transmets aussi le message à Julien. »« Rendez-vous à la mairie cet après-midi. »De l'autre côté du téléphone, le silence s'est installé.Peu importe, le message était clair.Au moment où j'allais raccrocher, sa voix a explosé : « Sophie ! T'es vraiment décidée à me faire péter un câble, c'est ça ?! »« Combien de fois je dois te le répéter que les interventions font partie de mon boulot ! »« Léa a subi un choc terrible, elle n'ose même plus fermer l'œil. C'est quoi le problème si je reste avec elle quelques jours en tant qu'ami ? »J'ai immédiatement entendu les petits sanglots de Léa en arrière-plan.« Adrien, tu devrais peut-être rentrer avec Julien, je me débrouillerai... »«
Nos parents sont morts très tôt, et nous avons grandi en nous épaulant l'une l'autre. Clara était mon trésor le plus précieux ; sa moindre blessure me bouleversait pendant des jours.Le comble de l'ironie, c'est que non seulement j'ai été aveugle pour moi-même, mais j'ai aussi présenté Julien à ma sœur, les poussant même au mariage !Au final, nous avons offert nos cœurs sans la moindre réserve, nous avons porté ces nouvelles vies au prix de notre santé... pour découvrir que nous n'étions que des pions utilisés par ces deux salauds pour attiser les insécurités de Léa !« Ha ha... » Ma sœur a laissé échapper un rire amer, ses sanglots s'accélérant.J'ai relevé la tête pour voir qu'elle fixait son téléphone.C'était une photo.Adrien, torse nu, une corde solidement attachée autour de sa taille musclée.Léa, blottie dans ses bras, qu'il protégeait en la déposant au sol, tandis que Julien, en uniforme de police, accourait vers eux.Ce moment, figé dans le temps, racontait toute u