Le visage de Colette s'est assombri.« Être à la tête de la famille Mercier n'est pas une mince affaire, Colette. Si tu n'arrives pas à résoudre ce problème de trésorerie, mieux vaut prendre tes jambes à ton cou pendant qu'il est encore temps. Ne dis pas que je ne t'ai pas prévenue. »Colette avait perdu toute envie de sourire.Elle avait trimé comme une esclave dans cette famille pendant des années, attendant patiemment que son mari rende l'âme. Et maintenant que l'entreprise traversait une telle crise, alors qu'elle n'avait encore rien récupéré, on voulait la rendre responsable des dettes du groupe Mercier ?C'était absolument hors de question !« Élodie, tu as toujours été une fille sensée, je sais que tu ne me laisseras pas couler avec les dettes. Je t'en supplie, va faire amende honorable auprès de Victor. S'il daigne nous accorder sa clémence, tous les problèmes de l'entreprise s'envoleront ! »En voyant Colette s'abaisser ainsi, Élodie a esquissé un sourire et répondu : «
Colette regardait le sourire sur le visage d'Élodie et le trouvait un peu inquiétant.Une heure plus tard, Élodie a enfilé un short en jean décontracté, un simple débardeur blanc moulant et une veste en jean par-dessus.Devant les bureaux du groupe Moreau, les employés n'ont pas cessé de la dévisager, les yeux écarquillés.Élodie, lunettes de soleil sur le nez, s'est approchée de l'accueil et a dit : « Je viens voir M. Moreau. »La réceptionniste, constatant qu'une jeune femme à la peau claire et aux longues jambes se tenait devant elle, a répondu : « Excusez-moi mademoiselle, avez-vous rendez-vous ? »Voyant que la réceptionniste ne l'avait pas reconnue, Élodie a retiré ses lunettes et a déclaré : « Je suis Élodie Mercier. »La réceptionniste a affiché un air stupéfait.« Mlle... Mlle Mercier ? »« Je peux monter ? »« Ou-oui ! Bien sûr ! »La réceptionniste s'est empressée de badger pour qu'Élodie puisse prendre l'ascenseur.« Vous avez vu ? C'était Mlle Mercier ! »« Pou
« É... Élodie... »Yvonne, en apercevant Élodie, s'est levée avec effroi et s'apprêtait à reculer quand Victor l'a saisie par le poignet.« Où crois-tu aller comme ça ? », a-t-il déclaré d'une voix posée. « Tu n'as pas terminé. Je n'ai pas dit d'arrêter, alors à genoux et continue. »« Oui, Monsieur. »Yvonne s'est agenouillée pour poursuivre le cirage des chaussures de Victor.Ce dernier, confortablement adossé à son fauteuil, s'est tourné vers Élodie : « Tu vois, Élodie, quand tu refuses de faire certaines choses, d'autres s'empressent de les faire à ta place, et parfois... bien mieux que toi. »« Je ne suis pas venue pour assister à ce petit numéro répugnant. »Le ton d'Élodie était glacial.Victor a répondu avec désinvolture : « Il te suffit de t'agenouiller devant Sophie et de lui présenter tes excuses. Je pourrai alors tirer un trait sur ce qui s'est passé, maintenir nos fiançailles dans deux jours comme prévu, et même accorder un investissement substantiel au groupe Merc
À ces mots, Victor a froncé les sourcils.Après le départ d'Élodie, Yvonne s'est précipitée vers lui, accusant ouvertement sa cousine : « Monsieur Moreau, c'est Élodie qui est ingrate... Je vous présente mes excuses pour son comportement... »« Dehors ! »Le rugissement soudain de Victor a fait blêmir Yvonne instantanément.N'osant pas s'attirer davantage ses foudres, elle s'est enfuie en larmes.À l'extérieur du bureau, Paul est entré l'air embarrassé : « Monsieur... Mademoiselle Mercier... est partie. »Le visage de Victor était si fermé que Paul n'a pas osé ajouter un mot de plus.Après un long silence pesant dans le bureau, Victor a finalement demandé : « Est-ce que j'étais si dur avec elle avant ? »« Vous souhaitez entendre la vérité ? »À ces mots, Victor a lancé un regard glacial à Paul.Celui-ci a immédiatement baissé la tête, n'osant plus articuler un mot.Victor, le visage tendu, a déclaré : « De toute façon, c'est entièrement sa faute ! C'est elle qui me courait
« Quoi ? Tu t'intéresses à elle, toi aussi ? »Face à cette question de Victor, Raphaël s'est empressé de nier : « Jamais de la vie ! Mlle Mercier n'a d'yeux que pour toi, je ne fais pas le poids ! Mais, figure-toi que j'ai entendu dire qu'elle s'est vachement rapprochée de ton rival, Hugo Legrand. Depuis la vente aux enchères, ils se voient quasiment tous les jours, et en douce en plus ! »En entendant cela, Victor a froncé les sourcils.Puis il a lâché un rire glacial.Voilà qui expliquait tout. Voilà pourquoi Élodie osait se montrer aussi insolente avec lui.Alors elle avait vraiment fricoté avec Hugo Legrand.Et hier soir, elle avait eu le culot de prétendre que sa relation avec Hugo était purement formelle.Elle le prenait vraiment pour un con !« Et puis il y a Marc Renaud, tu vois qui c'est ? Il en pince pour Mlle Mercier depuis une éternité ! Ce mec est un vrai lèche-cul. J'ai appris qu'il serait là ce soir pour l'anniversaire de Sophie. Il m'a spécialement demandé de t
Lucie affichait un visage sombre.Si ses parents ne l'avaient pas forcée à venir à cette fête d'anniversaire, jamais elle n'aurait mis les pieds ici ! Une bande de types écœurants avec leurs remarques dégueulasses !« Lucie, tout le monde sait que tu es la meilleure amie d'Élodie ! Arrête de la défendre ! Pourquoi ne pas l'appeler ? Dis-lui que c'est l'anniv de Sophie et que Victor est sur le point de l'embrasser. Je te parie qu'elle va rappliquer fissa ! »Ces mots ont déclenché un fou rire général.Lucie, blême de colère, a bafouillé : « Vous... espèces de... ! »« Tu ne veux pas appeler ? Je m'en charge ! »Un des fils à papa s'est jeté sur le portable de Lucie qui a pâli : « Rends-moi ça ! »Voyant la scène, Raphaël a froncé les sourcils : « Antoine ! Ça suffit, rends son téléphone à Lucie ! »« Ça sonne ! Ça sonne ! »Quelques jeunes bourgeois, déjà bien éméchés, s'excitaient comme des gamins.La voix nonchalante et glaciale d'Élodie a résonné dans la pièce : « Allô ? »
Ce n'était pas la première fois que les gens de leur cercle se foutaient d'Élodie.À leurs yeux, une fille comme elle, qui courait après les mecs, méritait d'être humiliée.Voyant Lucie au bord des larmes, Raphaël a jeté un œil à Victor.Il l'a vu affalé dans le canapé, sirotant son whisky, impassible.Visiblement, il n'avait aucune intention de s'en mêler.« Victor ! »Raphaël s'est approché et a baissé la voix : « C'est n'importe quoi ! Arrête ce cirque. Tu vas faire quoi si Élodie débarque pour de vrai ? Tu vas vraiment la laisser devenir la risée de toute la ville ? »« Si elle veut se ridiculiser, pourquoi je l'en empêcherais ? »Le ton de Victor était glacial.Raphaël a protesté : « C'est la soirée de Sophie, merde ! Ce bordel n'est pas cool pour elle non plus. »Sophie a également posé sa main sur le bras de Victor, mal à l'aise : « Il a raison, Victor... On devrait peut-être appeler Élodie pour lui dire de ne pas venir. »« Elle t'a humiliée devant ma grand-mère. Je
Élodie a tendu la main et lâché : « Où est le portable ? »Antoine a levé une main, exhibant fièrement le téléphone de Lucie : « Il est là. Élodie, il paraît que t'as manqué de respect à Sophie. Si tu te mets à genoux pour t'excuser, je te le rends. »« Élo ! Laisse tomber mon téléphone, on se casse ! »Lucie s'est précipitée pour embarquer Élodie, mais celle-ci n'a pas bougé. Elle a fait un pas vers Antoine qui a senti un parfum délicat l'envelopper, une fragrance entêtante qui l'a presque étourdi. Mais soudain, Élodie a levé sa jambe et lui a balancé un coup en plein dans les couilles !Un hurlement de douleur a déchiré l'air, Antoine s'est écroulé au sol, lâchant le téléphone.Élodie l'a attrapé au vol. Elle a toisé Antoine recroquevillé, puis a rendu le portable à Lucie : « Ta famille n'est même pas cotée en bourse, si je me souviens bien ? Comment t'es retrouvé dans ce monde ? Je me rappelle qu'il y a quelques années, quand mon père était encore là, ta famille n'avait même pa
« Quelle étrange domestique tu fais. »Élodie a dit : « Je n'ai été invitée par M. Moreau qu'hier. Pourquoi aurais-je coupé les caméras sans raison ? Même si j'ai vécu trois mois dans cette maison, je ne suis pas une employée de la famille Moreau. Comment saurais-je où se trouve le panneau de contrôle des caméras ? Par contre, toi, aujourd'hui, tu sembles être la seule à travailler ici, n'est-ce pas ? Et puis, en tant que jeune femme de bonne famille, quel intérêt aurais-je à te calomnier ? »« Ce n'est pas moi ! Ce n'est pas moi ! »Sylvie s'est empressée d'expliquer à Victor : « Monsieur ! Elle m'accuse injustement ! »« Ça suffit ! »Victor a froncé les sourcils.Il n'ignorait pas que le personnel de la maison Moreau maltraitait Élodie en secret.Mais il n'avait jamais pris la peine de la défendre.Il espérait même que ces difficultés finiraient par la décourager.Cette fois, cependant, Sylvie était allée trop loin.Victor a dit froidement : « La maison Moreau n'a pas beso
« De quoi parlez-vous, M. Moreau ? »Élodie a regardé Victor avec un air parfaitement innocent : « Je prends tranquillement ma douche, et c'est vous qui faites irruption. En quoi est-ce ma faute ? »« Tu... »Victor a contemplé Élodie.Elle se tenait là, enveloppée dans sa serviette, ses longues jambes blanches et élancées exposées, ses cheveux mouillés cascadant sur une épaule, des gouttelettes d'eau brillant encore sur ses clavicules, d'une séduction irrésistible.Remarquant le regard de Victor sur elle, Élodie a remonté légèrement sa serviette : « Vous désiriez quelque chose ? »« Qui t'a permis de déchirer l'uniforme ? »Face à cette accusation, Élodie a demandé avec une expression innocente : « Quel uniforme déchiré ? De quoi parlez-vous ? »« Élodie, arrête ton cinéma. »Victor a lancé froidement : « Pourquoi as-tu déchiré ces vêtements ? Pour me défier ? Ou pour attirer délibérément mon attention ? »« Je ne comprends vraiment pas de quoi vous parlez. »Élodie a feint
*Clac !*Une gifle cinglante s'est abattue sur la joue de la domestique.Celle-ci, la main plaquée sur sa joue rougie, a affiché un visage décomposé.Élodie a dévisagé froidement cette jeune femme séduisante : « Sylvie, c'est bien ça ? Puisque tu m'appelles 'Mlle Mercier', tu dois connaître mon statut. Qui t'a autorisée à m'appeler par mon prénom ? »« Toi ! »Sylvie, forte de son ancienneté chez les Moreau et fière de son joli minois, n'avait jamais considéré Élodie comme quelqu'un d'important.Elle avait été témoin de l'humiliation d'Élodie dans cette maison par le passé.Élodie se rappelait que, dans sa vie antérieure, Sylvie lui avait plusieurs fois donné de mauvais conseils, la faisant passer pour une idiote devant Victor.Aujourd'hui, voyant Sylvie se pavaner devant elle, Élodie n'était plus disposée à se laisser faire.« Mlle Mercier, je reste une employée de la maison Moreau ! Me frapper, c'est insulter M. Moreau ! Je vais tout lui raconter ! Vous avez découpé les vête
« Les hommes qui papillonnent, c'est la chose la plus naturelle du monde. Et les femmes, elles, doivent savoir se contenter de ce qu'elles ont. »Quelle logique tordue !« Je veux bien faire comme si je n'avais rien vu aujourd'hui. Va régler cette affaire. »Puis, comme si elle venait de se rappeler quelque chose, Mme Moreau a ajouté : « Au fait, tu as pris une année sabbatique, n'est-ce pas ? »« Oui. »« Puisque tu as déjà interrompu tes études, ne te préoccupe plus des affaires de l'université. »Mme Moreau a poursuivi : « En tant que future Mme Moreau, même sans mettre les pieds en cours, ton diplôme te tombera dans les mains tout seul. »« Madame... »« Occupe-toi de ça. Tu n'as qu'à réfléchir à comment conquérir le cœur de Victor, pour le reste, rien ne mérite ton attention. D'ailleurs, tu es sur le point de te marier, continuer tes études te rendrait ridicule. »Le ton de Mme Moreau ne souffrait aucune contestation.Élodie, même mécontente, devait acquiescer.Sans la
« Madame ! »Le visage de Nicolas est devenu livide.Après tant d'années au service de Mme Moreau, s'il lui était déjà arrivé de faire des gaffes, c'était la première fois qu'elle le sanctionnait aussi durement !« Madame, c'était juste un dérapage verbal ! Je voulais seulement... »« Faites-le sortir. »Madame Moreau n'a même pas daigné lui jeter un regard. Ses hommes de main l'ont relevé et l'ont entraîné dehors.Jusqu'à présent, Élodie n'avait connu que le visage bienveillant de Mme Moreau, jamais son côté impitoyable.Peut-être avait-elle toujours été ainsi, ne montrant qu'une façade de bonté aux étrangers.Car une personne véritablement bienveillante aurait-elle viré un employé fidèle pour une simple maladresse ?« Élodie, je t'ai fait venir aujourd'hui pour te demander si tu étais au courant de ce qui circule dans la presse ? »« De quoi parlez-vous exactement, Madame ? »Élodie a feint la surprise en regardant Mme Moreau.Celle-ci lui a tendu son téléphone, où s'affi
Réalisant la gravité de la situation, le chauffeur est immédiatement remonté en voiture pour rattraper Élodie.En voyant le chauffeur la poursuivre frénétiquement, Élodie s'est contentée d'un sourire glacial.Quand les patrons sont trop conciliants, leurs employés en profitent et dépassent les bornes.Elle était tout de même l'héritière des Mercier, une invitée, et ce chauffeur n'était qu'un employé qui se permettait d'être aussi impoli envers une invitée de son patron.Avant, elle ravalait sa fierté.Cette fois-ci, elle ne tolérerait plus ce genre de comportement.Rapidement, le taxi s'est arrêté devant le portail de la résidence Moreau.Mme Moreau avait déménagé, et bien que ce ne soit pas la demeure principale des Moreau, c'était tout de même une villa dans un quartier résidentiel huppé.Quand elle a aperçu Élodie descendre d'un taxi par la fenêtre, Mme Moreau a fait la grimace : « Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? N'avais-je pas envoyé Nicolas la chercher ? Où est-il
C'est à ce moment que le chauffeur a remarqué l'absence de sourire dans les yeux d'Élodie.Le cœur du chauffeur a fait un bond, mais il s'est vite rassuré.Cette héritière des Mercier n'était pas si impressionnante après tout, n'était-elle pas complètement sous l'emprise de leur patron ?« Mlle Mercier, ne croyez pas que plaire à Mme Moreau suffira. Notre patron déteste les héritières avec trop de caractère ! Mlle Laurent, elle, est douce et élégante. Si vous ne faites pas d'efforts, la place de Mme Moreau pourrait bien vous échapper ! »Le chauffeur savait qu'Élodie tenait par-dessus tout à devenir Mme Moreau et craignait Sophie.Sinon, pourquoi aurait-elle imité Sophie pour plaire à Victor ?Se croyant en position de force, le chauffeur a été pris au dépourvu quand Élodie a ordonné froidement : « Arrêtez la voiture ! »Cette injonction a fait que le chauffeur a pilé net.« Mlle Mercier, vous... »Avant même qu'il ne puisse terminer sa phrase, Élodie était déjà descendue.Le
En entendant Victor prendre la défense d'Élodie, le visage de Sophie s'est assombri.Sophie avait toujours été témoin de la façon dont Victor détestait Élodie.Non seulement il ne prenait jamais sa défense, mais c'était déjà un miracle quand il ne l'humiliait pas.Comment se faisait-il maintenant que...Se pourrait-il que Victor veuille vraiment épouser Élodie ?De son côté, Lucie, voyant que personne ne les poursuivait, a enfin poussé un soupir de soulagement. Elle s'est tapotée la poitrine : « Ouf ! Heureusement qu'ils ne nous ont pas suivies ! Ce Victor fait vraiment flipper ! Pourquoi ramener toute une armée ? On se serait cru dans un film policier. »Puis, se tournant vers Élodie, elle l'a réprimandée : « Et toi alors, pourquoi lui faciliter la tâche ? Tu aurais dû laisser Sophie et Victor se prendre la tête. Maintenant, on te fait passer pour une aguicheuse qui copie les autres pour séduire M. Moreau. Franchement, tu n'y gagnes rien. »« Je ne l'ai pas fait pour Victor, ma
Sur ces mots, Sophie est entrée dans le bâtiment A, entourée de Justine et Camille.Le hall était rempli de gardes du corps du groupe Moreau.Justine a aperçu Victor et lui a fait signe : « M. Moreau ! »Victor a froncé les sourcils et s'est retourné, découvrant Sophie qui venait d'apparaître non loin.Au même moment, Sophie a enfin vu Élodie face à Victor.En voyant Victor tenir fermement le bras d'Élodie, Sophie a soudain pâli.« Élodie ? Comment se fait-il que... »Le visage de Justine s'est également décomposé. Elle a échangé un regard avec Camille.Elles pensaient que Victor était venu pour Sophie, qui aurait imaginé qu'il cherchait en fait Élodie ?L'atmosphère au rez-de-chaussée est devenue extrêmement tendue.« Victor... que se passe-t-il ? »Sophie a demandé, réprimant difficilement son mécontentement.Élodie a dégagé son bras de l'emprise de Victor : « M. Moreau, vous n'êtes pas venu chercher Mlle Laurent ? Elle est là maintenant, je vais donc m'en aller. »Sur c