Après qu'Élodie se soit éloignée, quelques personnes ont ricané : « À quoi bon jouer les offensées ? Quand elle verra que M. Moreau refuse de se fiancer avec elle, elle ira repêcher ces bagues à quatre pattes ! »« Exactement, tout le monde sait que M. Moreau n'a d'yeux que pour Mlle Laurent. Qu'est-ce qu'elle représente pour lui ? Juste une fille qui se jette à son cou ! Sans l'affection de Mme Moreau pour elle, il ne lui accorderait même pas un regard ! »Les commérages allaient bon train parmi les invités.Élodie, complètement trempée, est retournée dans la salle de réception.Sa belle-mère, Colette Mercier, s'est précipitée vers elle : « Élodie ! Mais qu'est-ce que tu as fabriqué ? Comment peux-tu te mettre dans un état pareil ? C'est ta soirée de fiançailles, bon sang ! Va vite trouver un endroit pour te sécher ! »« Et puis, pourquoi es-tu habillée comme une nonne ? Une femme doit être un minimum sexy si elle veut plaire à un homme ! »Colette a tiré sur son décolleté avec
À peine Élodie avait-elle terminé sa phrase que le secrétaire personnel de Victor a déboulé, hors d'haleine.Victor était réputé pour garder son sang-froid en toutes circonstances, même face aux pires catastrophes.Même quand elle venait de parler de rompre leurs fiançailles, il n'avait pas cillé, mais à cet instant, ses pupilles se sont contractées et son visage s'est crispé d'inquiétude.Élodie savait ce qui se passait : la nouvelle de la tentative de suicide de Sophie venait d'arriver.Voyant Victor sur le point de filer avec une mine défaite, Élodie lui a carrément barré la route.« M. Moreau, notre conversation n'est pas terminée. »« Pousse-toi. »Le ton de Victor était glacial, chargé d'une menace à peine voilée.Cette femme n'était pour lui qu'un pion utile pour amadouer sa famille et sa grand-mère, il n'avait jamais ressenti la moindre affection pour elle.Il pouvait bien épouser Élodie, mais si Sophie était en danger ce soir, il ne laisserait pas passer ça.Élodie n
Dans la salle d'à côté, Lucie, après avoir descendu trois bouteilles de vin, braillait à pleins poumons « Cendrillon » dans le micro.Élodie, les yeux rivés sur les tendances de son portable, a senti que quelque chose clochait sérieusement. Elle a tiré sur la manche de Lucie : « Attends, quand est-ce que j'ai dit que Victor souffrait d'impuissance ? »« Tiens, c'est moi qui ai inventé ça ! Un bon scoop doit faire du bruit, sinon personne ne le lit. »Le visage d'Élodie s'est assombri : « Tu réalises ce que ça risque de provoquer ? »Le visage cramoisie par l'alcool, Lucie a brandi son micro en beuglant : « Provoquer quoi ? Il va faire quoi, ton Victor ? Me pointer un flingue sur la tempe pour que je retire l'article ? »BAM !La porte de la salle a volé littéralement en éclats.La musique s'est arrêtée net.Élodie a senti son cœur rater un battement en voyant Victor, le visage noir comme l'orage, planté dans l'encadrement.Elle savait qu'il viendrait. Mais qu'il débarque aussi
Le lendemain matin, quand Victor est descendu, il a vu les domestiques en train de faire des bagages. Il a froncé les sourcils : « Qu'est-ce que vous faites ? »« Monsieur, ce sont les affaires de Mlle Mercier. Elle a appelé hier pour dire qu'elle ne reviendrait plus vous déranger et nous a demandé de rassembler ses affaires pour les lui renvoyer. »En regardant les valises, Victor a eu une vision fugace d'Élodie.D'habitude à cette heure-ci, elle aurait déjà préparé le petit-déjeuner et l'aurait attendu avec impatience.Puis elle lui aurait tiré sa chaise et aurait tenté d'engager la conversation sur des sujets quelconques.Aujourd'hui, cette silhouette n'était plus là, et il a ressenti comme un vide.Prenant conscience qu'il pensait à Élodie, Victor a lâché sèchement : « Alors dépêchez-vous de ranger tout ça, je ne veux pas voir ces trucs traîner sous mon nez ! »« Oui, Monsieur. »Victor s'est assis dans le fauteuil du salon et, voyant la table vide, a demandé avec humeur :
En voyant ce document, le regard de Colette a changé du tout au tout. Elle a aussitôt adouci sa voix, presque mieilleuse : « Élodie, Thomas reste ton frère. S'il reprend la boîte, c'est pour assurer l'avenir des Mercier, pour être ton soutien. Tu pourras épouser Victor l'esprit tranquille. C'est gagnant-gagnant, non ? »Elle a immédiatement tiré Thomas par le bras : « Excuse-toi tout de suite auprès de ta sœur ! Qui t'a permis de débarquer dans sa chambre aux aurores ? »Thomas faisait la gueule : « De toute façon, cette baraque me reviendra tôt ou tard ! Elle ose larguer Victor, foutre mon avenir en l'air, bien sûr que je vais lui demander des comptes ! »Élodie observait la scène d'un œil glacial.Elle n'aurait jamais cru que son frère lorgnait déjà sur le patrimoine familial à cet âge.Si jeune, et déjà persuadé d'être le futur maître des lieux.Visiblement, Colette avait bien fait son boulot.« Ce gamin raconte n'importe quoi, Élodie, ne l'écoute pas. Donne-moi ce papier, je
L'après-midi, la grand-mère de Victor a appelé Élodie.Élodie savait pertinemment que Mme Moreau ne pouvait pas encadrer Sophie Laurent.D'abord parce que Sophie n'était que l'orpheline des Laurent, et qu'en plus, elle avait un caractère bien trop orgueilleux.Même si toute la fortune des Laurent était entre les mains de Sophie, elle la détestait à cause de la vieille querelle entre les familles Moreau et Laurent.Elle trouvait que Sophie jouait les grandes dames et refusait catégoriquement que Victor la fréquente.En revanche, Élodie était sage et attentionnée, issue d'une famille respectable, et son tempérament, son physique et ses diplômes faisaient d'elle la candidate parfaite pour devenir l'épouse du patron du groupe Moreau.Mais la gentillesse de Mme Moreau n'était qu'une façade dictée par les intérêts.À présent, la voiture des Moreau venait de déposer Élodie devant leur propriété.À peine entrée dans le hall, Élodie a entendu Mme Moreau l'appeler : « Élodie, viens par i
« Élodie, Victor s'est juste laissé embobiner par cette fille des Laurent. T'inquiète pas, je vais l'obliger à te faire des excuses en bonne et due forme. Tu es ma belle-petite-fille, et ça, personne n'y changera rien. »Le ton de Mme Moreau débordait d'affection. Élodie a esquissé un sourire : « Mme Moreau, puisque Victor a fait son choix, je n'ai plus rien à dire. Je leur souhaite tout le bonheur possible. »Sur ces mots, Élodie s'est levée : « Madame, si vous avez besoin de moi à l'avenir, je continuerai à venir vous voir comme avant. Mais pour ce qui est de mes fiançailles avec Victor... considérons qu'elles appartiennent au passé. »« Élodie... »Mme Moreau voulait encore tenter de la convaincre, mais Élodie a secoué la tête : « Madame, j'ai des affaires urgentes à régler chez moi. Je dois filer, mais je repasserai vous voir bientôt. »Sur ces mots, Élodie a tourné les talons.Mme Moreau l'a regardée s'éloigner et a poussé un profond soupir.Avant, Élodie n'était pas aussi
Élodie a baissé les yeux vers le journal par terre et a vu les gros titres : « Le groupe Moreau rompt son contrat avec les Mercier, retrait d'un investissement de 500 millions de dollars. »Élodie a légèrement froncé les sourcils.Si sa mémoire était bonne, ces 500 millions concernaient un projet immobilier que sa famille développait actuellement. La construction était déjà à moitié terminée, et si Victor retirait son financement maintenant, ils ne pourraient pas finir de construire. Ils devraient chercher d'autres investisseurs.Mais avec la nouvelle que le groupe Moreau rompait ses liens avec les Mercier qui se répandait partout, qui à Clairbois oserait encore faire affaire avec eux ?Au final, ce projet de 500 millions allait couler, et la famille Mercier perdrait une fortune.Élodie s'est penchée et a remarqué que le journal était encore chaud, fraîchement imprimé et livré chez eux.Victor avait agi vite. Clairement, il voulait lui montrer qui commandait, et lui faire compren
« D'abord tu pètes nos fiançailles en pleine réception, puis tu laisses Lucie Lemoine balancer ces merdes dans la presse, et maintenant tu te tapes Hugo et tu me cherches aux enchères... Tu fais toute cette mise en scène pour attirer mon attention, non ? Félicitations, ça a marché. »Victor a agrippé le menton d'Élodie, se penchant pour l'embrasser.L'instant d'après, Élodie a éclaté de rire : « Et Sophie, tu l'encules comment dans ton plan ? »En entendant le nom de Sophie, Victor s'est figé comme une statue.Élodie en a profité pour se libérer et, changeant complètement d'attitude, a enroulé ses bras autour du cou de Victor. Son regard s'est fait chaud, presque obscène :« Vous avez tout compris, M. Moreau. J'ai fait tout ce cirque pour attirer votre attention. Mais ce canapé est nul pour baiser... et si on montait dans ma chambre ? »En voyant Élodie révéler sa vraie nature de nympho, Victor l'a dégagée avec un dégoût palpable : « Putain, t'es vraiment une salope ! »« Oh, je
« Vous vous plantez, ce fric vient pas des Mercier. »Hugo a froncé les sourcils : « Pas de ta famille ? »« C'est mon argent. Mon père me l'a laissé. »Dans sa vie d'avant, Colette avait repéré cet argent et avait tout manigancé pour le gérer, la poussant dans les bras de Victor juste pour mettre la main sur ces 500 millions.Elle savait que la grand-mère de Victor la kiffait comme belle-petite-fille, alors elle avait magouillé avec celle-ci en douce, annulant la dot. Elle l'avait aussi manipulée pour qu'elle sorte tout ce pognon pour « sauver l'entreprise en crise ».Résultat : l'entreprise était toujours dans la merde, et Colette s'était barrée avec le blé.Cette fois, elle allait leur retourner le cerveau. Non seulement son argent resterait intact, mais elle ferait en sorte que Colette ne touche pas un centime des biens des Mercier.« M. Legrand, j'aimerais que vous n'investissiez pas dans la boîte ces prochains jours. »« Le groupe Mercier est à l'agonie. Si je n'injecte p
« Victor, bravo pour ton terrain de Bellerive, le groupe Moreau va se faire un max de thune sur ce coup. »Sophie souriait à côté de lui, sans capter que la gueule de Victor virait à l'orage.En face, Élodie ne se gênait pas pour afficher un sourire narquois, trinquant au champagne avec Hugo comme si de rien n'était.Cette scène, sous les yeux de Victor, lui donnait envie de tout fracasser.« Patron, on fait quoi maintenant...? »Paul était surpris que Hugo abandonne les enchères comme ça.Quelques jours avant, celui-ci semblait prêt à tuer pour ce terrain.Et là, d'un coup, il se retire ?« On fait quoi ? Vous voulez qu'on fasse quoi, bordel ? »Cette grosse connerie, le groupe Moreau allait devoir se la farcir.Victor s'est levé, le visage noir comme les ténèbres.Y avait un truc louche là-dedans.Et cette salope d'Élodie était forcément dans le coup !« Victor ! »Sophie a voulu le suivre. Dans la panique, elle lui a chopé le bras, mais il s'est dégagé d'un mouvement b
« On dirait que tu connais ton ex-fiancé sur le bout des doigts. »Sur le bout des doigts ? C'était l'euphémisme du siècle.Quand elle repensait à ces trois années pathétiques de sa vie d'avant, elle avait léché le cul de Victor jusqu'à se déboîter la mâchoire.Si ce connard lui accordait un regard, elle s'imaginait déjà qu'il commençait à la voir autrement.S'il lui sortait une phrase, elle se persuadait d'avoir enfin réchauffé son putain de cœur de pierre.Des gros trucs comme démarcher des sponsors pour sa boîte, aux conneries comme s'occuper de sa grand-mère ou lui préparer sa soupe préférée.Non seulement elle connaissait tous ses goûts de merde, mais elle savait même combien de minutes il passait sous la douche, combien de fois par jour il allait chier. Une vraie psychopathe.Élodie a dit : « M. Legrand, regardez bien, ce soir vous allez le voir se faire baiser en beauté. »Elle a descendu cul sec la coupe de champagne posée devant elle.Les enchères avaient repris, et le
« Élodie Mercier ! Bouge pas ton cul ! »Pendant la pause, Élodie s'était barrée aux chiottes quand la voix de Victor a claqué comme un fouet.« M. Moreau ? Un souci ? »Élodie s'est retournée, lui parlant comme s'il était un putain d'inconnu.« Élodie, t'es vraiment une sacrée garce, hein. Un terrain qui m'intéresse, et t'es prête à le payer le double pour me le piquer. C'est quoi ton délire ? Tu cherches à me faire chier ou juste à attirer mon attention comme une gamine ? »« Vous vous prenez trop pour le centre du monde. J'aime juste ce terrain, rien à foutre de votre petite personne. »Élodie avait l'air super sincère, mais Victor n'en croyait pas une seule miette.À ce moment, Sophie a débarqué en courant derrière Victor.Elle a sorti : « Mlle Mercier, vous avez pété un câble aujourd'hui, ce terrain va vous ruiner ! »Puis, jetant un œil à Victor à côté d'elle, elle a ajouté : « Je comprends que ça vous ait vexée que Victor m'amène ici. Vous faites ça pour lui montrer que
Victor, en particulier, a lâché un ricanement de mépris.Essayer d'attirer son attention avec ce genre de tactique de merde, c'était tellement prévisible.« 200 millions. »Victor a lâché ces mots comme une sentence.Une petite conne comme Élodie, il allait lui montrer qui commande.« 250 millions. »« 300 millions ! »Les enchères partaient en couille, Sophie a froncé les sourcils : « Victor, ce terrain ne vaut pas cette somme. »Victor a aussi tiré la gueule.Paul lui a glissé à l'oreille : « Monsieur, on a déjà explosé notre budget. »En entendant ça, Victor a ricané.Élodie était fauchée comme les blés, ces enchères, c'était juste pour le faire chier.Très bien, même s'il devait se mettre un peu à poil, aujourd'hui il allait lui faire fermer sa gueule.Victor a balancé froidement : « 320 millions ! »Hugo jubilait en voyant Victor s'enflammer.D'après ses calculs, cet abruti était déjà en train de se faire plumer de 50 millions.Il n'aurait jamais cru qu'Élodie avai
Sophie semblait hyper pressée de défendre Élodie, mais ça n'a fait qu'enrager davantage Victor.Dingue de moi ?Cette pétasse d'Élodie, elle kiffait juste se taper des mecs puissants !Avant c'était lui, maintenant elle avait jeté son dévolu sur Hugo Legrand comme nouvelle proie.Pas étonnant qu'elle arrête de lui cirer les pompes ces derniers temps.À cette pensée, le regard de Victor est devenu meurtrier.Cette salope, elle lui ouvrait vraiment les yeux !« On se casse. »Victor a arrêté de mater Élodie et Hugo, et a traîné Sophie dans la salle des enchères.De son côté, Hugo a naturellement fait prendre son bras à Élodie et a balancé froidement : « Ce soir, t'es ma cavalière. Si je dis à droite, tu vas pas à gauche, pigé ? »« M. Legrand, on est tous des businessmen. Vu que je suis votre cavalière, mes dépenses de ce soir, c'est vous qui raquez, non ? »« T'es ma cavalière, pas ma copine. »Élodie a fait mine d'être déçue : « Mais Victor me payait tout avant. Question de
« C'est clair ! Qui à Clairbois sait pas que les fiançailles avec Victor, c'est Élodie qui les a décrochées en se traînant à quatre pattes ? Elle se prenait vraiment pour la reine ! Victor la largue et le lendemain il peut se taper n'importe qui, mais elle ? Y'a plus un mec à Clairbois qui oserait la toucher avec des gants ! »...Devant la salle, des bourgeoises se foutaient ouvertement d'Élodie qui poireautait à quelques mètres.Ça faisait bien sept-huit minutes qu'elle était là, arrivée un poil avant Victor et Sophie.Elle aurait dû rentrer direct, mais cet enfoiré d'Hugo lui avait ordonné de l'attendre dehors.Elle avait dû être Hitler dans une autre vie pour s'être volontairement collée à ce psychopathe.Elle pigait maintenant qu'Hugo était aussi taré que Victor.Pas étonnant que ces deux connards se soient toujours arraché la gueule, dans cette vie comme dans l'autre.« Élodie, lâche l'affaire avec Victor, il a déjà Sophie. Ça sert à quoi de te pointer ici comme une group
'Toc toc'Sophie a toqué deux coups avant de débarquer dans le bureau.Elle portait une robe de soirée blanche qui la rendait hyper classe, ses cheveux lisses tombant jusqu'à la taille, lui donnant un air de meuf bien sous tous rapports.« Victor, la vente aux enchères commence, on y va ? »En voyant Sophie, Colette a eu l'air sacrément mal à l'aise.Sans cette pétasse, ce serait Élodie qui serait Mme Moreau ! Et là, pour un truc aussi VIP que cette vente, Victor n'hésitait pas à humilier les Mercier en s'y pointant avec Sophie.C'était clairement leur foutre la honte, non ?« Vous devez être Mme Mercier, Victor m'a parlé de vous. Et cette demoiselle est... »Sophie a maté Yvonne, sapée quasiment comme elle, et a souri.Une Élodie suffisait pas, fallait en ramener une deuxième ?Mais qu'elles défilent, toutes. Elles restaient des doublures, point barre !Voyant que Sophie avait grillé Yvonne, Colette a eu les chocottes. Elle a tiré Yvonne par le bras et a bafouillé : « On a