Si un trou s’était ouvert sous mes pieds à cet instant, j’aurais sauté dedans sans hésiter. Mais malheureusement, ce genre de trou n’existait pas dans la réalité. Je savais aussi que plus j’évitais de faire face à ce genre de situation, plus Léon pourrait se poser des questions.Cet homme, il ne se retenait jamais avec moi, ni dans ses actes ni dans ses paroles, comme si la bienséance ne comptait pas. Il n’hésitait pas à dire ce qui lui passait par la tête, sans se demander si c’était approprié. C’était comme s’il ne me considérait pas comme une étrangère.Essayant de me calmer, j’ai levé la tête et lui ai dit : « Ah oui ? Mais ce genre de chose, ça ne se prouve pas qu’avec des mots. »« En effet. » Léon a pris une gorgée d’eau, puis a ajouté : « Je pourrais… »Aussitôt, je me suis tendue. « Léon, arrête de parler ! »J’ai fini par céder. Il a continué : « Je veux dire, si tu as besoin de preuves, je pourrais toujours aller à l’hôpital. »Bien que ses paroles ne soient pas choquantes
De plus, sa réaction a clairement montré qu'il était jaloux. Quel homme lâche ! D’un côté, il flirtait avec une jeune veuve, et de l’autre, il refusait de me laisser partir. Il était tellement égoïste, il voulait tout, sans jamais se contenter de ce qu’il avait. Je suis restée longtemps dans les toilettes avant de ressortir, mais j'ai surpris la voix de Madeleine, pleine de reproche : « Luc, au fond, tu aimes encore Claire, non ? » « C’est ma fiancée. » La réponse de Luc a confirmé mes soupçons : il avait encore des sentiments pour moi. « Mais vous êtes séparés. » Madeleine a parlé d’une voix douce, presque plaintive. Je ne pouvais pas m’empêcher de reconnaître qu’elle savait parfaitement jouer son rôle. Même sa voix semblait maîtrisée à la perfection. « C’est elle qui a voulu rompre, moi je n’ai rien accepté. Et de toute façon, elle ne peut pas se passer de moi. Elle a fait une crise, ça passera. » Les paroles de Luc m'ont profondément surprise. Il pensait que notre rupt
Je suis restée dans le bar de trois heures de l'après-midi jusqu'à neuf heures du soir. Bien que je n'aie pas trop bu, l'effet de l'alcool s'est fait sentir au fil du temps, et j'ai commencé à me sentir la tête lourde et le corps épuisé. Le propriétaire, Louis, me connaissait bien, donc même en étant seule, je n'avais pas de souci à me faire. « Tu comptes partir quand ? Quelqu'un vient te chercher ? » m'a-t-il demandé, un air soucieux sur le visage. Il avait une cinquantaine d'années, à peu près l'âge que mon père aurait eu (si ce dernier était encore là). « Je vais y aller maintenant », ai-je dit en me levant péniblement. Je n'en avais pas vraiment envie, mais je savais que j'avais du travail demain et qu'il fallait que je rentre me reposer. Ce verre était comme une façon de dire au revoir à tout ce que j'avais partagé avec Luc. Louis m'a retenue. « Tu n’es pas dans un état pour partir seule. Laisse-moi appeler quelqu'un pour te raccompagner. » Louis était une personne très
Il me semblait que cela faisait une éternité que je n'avais pas fait de vélo. « Regarde, un vélo », ai-je dit en désignant celui qui était garé à côté. Il suffisait de scanner un QR code pour prendre un vélo. Fabien a scanné le sien, et j’allais faire de même quand il m'a arrêtée. « Tu as bu, tu ne peux pas faire de vélo. » « On peut vraiment se faire attraper pour alcoolémie à vélo ? » ai-je demandé, intriguée. « Oui, et en plus… » Fabien a pris doucement mon bras, son geste était léger, contrairement à Luc qui m’attrapait toujours un peu trop fort. « Avec l'alcool, c’est trop dangereux. » Il était vraiment un gentleman doux. Je lui ai souri. « Mais je suis avec toi, non ? » « Si tu veux faire du vélo, on peut y aller un autre jour. Aujourd’hui, je t’accompagne », a répondu Fabien en m’entraînant vers le vélo qu’il avait réservé. Il est monté et m’a invitée à m'asseoir derrière lui. « Claire, accroche-toi bien, ne tombe pas. » J’ai saisi son vêtement autour de sa t
Cette situation m’a complètement prise de court, me réveillant instantanément. En réalité, c’était assez embarrassant. Une femme, prise entre deux hommes. À ce moment-là, je devais faire un choix pour briser ce malaise, mais au fond de moi, je savais très bien qu’il n’y aurait jamais rien entre Fabien et moi. Si je devais choisir entre les deux, ce serait sans hésiter Léon. Après tout, j’étais sur le point de me marier avec Luc, et il était impensable qu’après avoir rompu avec lui, je me retrouvais dans une relation avec son frère. « Grand frère, je suis fatiguée. » J’ai enfin pris la parole. Le mot « grand frère » a eu son effet : Fabien a légèrement serré ma main avant de la relâcher. Léon m’a alors prise par la main et m’a emmenée. Je n’ai pas osé regarder en arrière, mais je pouvais sentir le regard de Fabien sur moi. Peut-être que l’alcool y était pour quelque chose, ou peut-être que mon esprit était embrouillé, mais j’ai failli perdre l’équilibre sur les marches
« Hmm. » Juste au moment où je voulais répondre, il a murmuré à nouveau : « Je ne peux pas me contrôler, je ressens toujours le besoin de m’approcher de toi, d’être gentil avec toi, y compris... de te taquiner. »C’était vrai, si l’amour pouvait se maîtriser, ni les hommes ni les dieux n’y échapperaient.Je suis restée sans voix, tandis que Léon me relâchait déjà. « Retourne dans ta chambre, bois beaucoup d’eau et si tu as besoin d’aide, n’hésite pas à m’appeler. » Il a relâché sa prise, et a dit en désignant mon sac : « La carte de la chambre est dedans, je vais t’ouvrir la porte. » « Ce n’est pas nécessaire », ai-je répondu en retrouvant mes esprits et en m’éloignant de lui. « Je vais m’en occuper. » J’ai sorti précipitamment la carte et a ouvert la porte avant d’entrer, et je me suis laissé tomber contre la porte, trop perdue pour réagir immédiatement.Quand Marie est revenue, je m’étais déjà allongée sur le lit. Elle marchait sur la pointe des pieds, probablement pour ne pas
Comme prévu, dès que j’ai décroché, elle m’a invitée à venir déjeuner chez elle. En réalité, je savais que ce déjeuner n’était qu’un prétexte et qu’elle avait sûrement d’autres raisons de me voir. « Sylvie, j’ai déjà goûté les raviolis que vous avez préparés, mais ces derniers temps, je suis vraiment débordée avec le chantier du parc d’attractions. J’ai été prise jour et nuit. Dès que j’aurai un peu de temps libre, je viendrai vous voir. » J’ai gentiment refusé, tout en lui promettant de passer dès que j’aurais un moment. Elle a feint la colère en disant que Luc n’aurait pas dû me faire travailler autant. Elle m’a assuré qu’elle allait lui parler sérieusement. J’ai expliqué que le projet avait été planifié depuis longtemps et que ce n’était pas vraiment de sa faute. Elle a finalement accepté, mais j’ai senti la déception dans sa voix. J’ai bien compris qu’elle était déçue, mais j’avais vraiment trop de travail. Même quand j’aurais un peu de temps libre, il serait difficile de ret
« Oui, il y a eu un problème avec l'éclairage », ai-je expliqué, tandis que Sylvie s'approchait déjà de l'échelle où Léon travaillait.« Pourquoi cet ouvrier n'a-t-il pas mis son harnais de sécurité ? C'est trop dangereux, la sécurité doit toujours passer en priorité. » En tant qu'épouse du président, Sylvie a immédiatement repéré le problème.En réalité, Léon portait toujours son harnais, mais il l'avait enlevé brièvement pour descendre. Comme il venait juste de remonter, il n'a pas encore eu le temps de le remettre.« C'est vrai, la sécurité avant tout. » J'ai répondu, puis j'ai appelé Léon : « Pourquoi es-tu monté sans ton harnais ? Descends immédiatement. »Léon, obéissant, est redescendu tout de suite et a reconnu son erreur : « C'est de ma faute, je ferai plus attention à l'avenir. Je ne recommencerai pas. »Il ressemblait à un petit écolier pris en faute, qui s'excusait sincèrement.Je ne savais pas pourquoi, mais j'ai soudain eu l'impression d'être un peu trop sévère, comme si
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'