« Oui, il y a eu un problème avec l'éclairage », ai-je expliqué, tandis que Sylvie s'approchait déjà de l'échelle où Léon travaillait.« Pourquoi cet ouvrier n'a-t-il pas mis son harnais de sécurité ? C'est trop dangereux, la sécurité doit toujours passer en priorité. » En tant qu'épouse du président, Sylvie a immédiatement repéré le problème.En réalité, Léon portait toujours son harnais, mais il l'avait enlevé brièvement pour descendre. Comme il venait juste de remonter, il n'a pas encore eu le temps de le remettre.« C'est vrai, la sécurité avant tout. » J'ai répondu, puis j'ai appelé Léon : « Pourquoi es-tu monté sans ton harnais ? Descends immédiatement. »Léon, obéissant, est redescendu tout de suite et a reconnu son erreur : « C'est de ma faute, je ferai plus attention à l'avenir. Je ne recommencerai pas. »Il ressemblait à un petit écolier pris en faute, qui s'excusait sincèrement.Je ne savais pas pourquoi, mais j'ai soudain eu l'impression d'être un peu trop sévère, comme si
Sylvie a eu un instant de surprise, puis elle a éclaté de rire avec bienveillance.« Comment peux-tu ne plus croire en les hommes à cause de ce petit vaurien, Luc ? C'est vrai qu'il y a des hommes décevants, mais il y en a bien plus de bons, tu sais. » Sylvie, avec sa personnalité vive et son ton légèrement humoristique, n'avait pas perdu son énergie malgré ses plus de cinquante ans.J'ai éclaté de rire à son tour. « Je sais bien qu’il y a des hommes bien. C'est juste qu'en ce moment, je n'y pense pas vraiment. Laisse-moi le temps de me remettre un peu. » En disant cela, je voulais surtout qu'elle cesse de parler des autres hommes.Certains sujets, il valait mieux les effleurer et s’arrêter là, sinon cela deviendrait gênant pour tout le monde.« C’est vrai. » Sa réponse brève m’a soulagée. Heureusement, elle ne semblait pas vouloir insister.Mais, un instant après, elle a changé de sujet. « Cependant, il ne faut pas tarder à chercher un petit ami, sinon les bons seront pris. »J'ai de
J'ai raccompagné Sylvie avant de retourner à mon poste de travail. En arrivant, j'ai vu Marie, mais pas Léon. Je lui ai donc demandé : « Où est-il ? »« M. Morel l'a appelé », a répondu Marie en me fixant. « Ta future belle-mère est venue jouer les intermédiaires, et toi... »« Luc et moi, c'est fini. Peu importe qui vient, ça ne changera rien, alors ne t'en fais pas », l'ai-je interrompue, réaffirmant clairement ma position.Marie a soupiré. « En fait, la famille Dupont est assez bien sous tous les angles, mais le principal intéressé, lui, laisse vraiment à désirer. »Elle n'avait pas tort, la famille Dupont était plutôt irréprochable, mais ce que je voulais, c'était Luc en tant qu'individu. Et s'il n'allait pas, tout le reste n'avait pas d'importance.Nous avons attendu Léon pendant une demi-heure sans le voir revenir. Alors, j'ai décidé de l'appeler. Mais il n'avait pas son téléphone ; il l'avait laissé dans la salle de repos.« Regarde, Léon n'a sûrement pas de petite amie, sinon i
Il avait un ton si menaçant, comme s'il allait me dévorer toute entière. Pourtant, je n'avais pas peur, car j'avais moi aussi des choses à lui dire. Alors, sans hésiter, j'ai lâché la main de Léon.Mais, contre toute attente, Léon a immédiatement repris ma main dans la sienne. Je me suis tournée vers lui et j'ai croisé son regard, une lueur familière dans ses yeux. Oui, c'était exactement la même lueur que lorsqu'il m'avait protégée, l'autre jour, au village Q, lors de l'incident avec le porc braisé. Un regard de protection. Mais à ce moment précis, je n'avais pas besoin de protection. J'ai doucement retiré ma main et lui ai dit : « Tu ne vas pas me manger, non ? »Léon n'a rien répondu et je me suis mise à suivre Luc. Il marchait d'un pas déterminé, et Paul a tout de suite essayé de le suivre. Mais après quelques pas, Luc a crié : « Ça ne te regarde pas ! »Paul, complètement pris de court, a immédiatement arrêté sa marche et m'a jeté un regard hésitant.Luc a continué à avancer, et
Je lui ai répondu en souriant : « Ne me dis pas que tu l’as embrassée en pensant à moi. » Luc a ouvert la bouche, mais aucun mot n’en est sorti. Je l’ai interrompu : « Luc, tu ne m’as pas embrassée souvent, n’est-ce pas ? » Son visage s’est instantanément assombri. En plus de trois ans de relation, nous nous sommes tenus la main, nous nous sommes étreints, mais les baisers passionnés étaient extrêmement rares. Même lorsqu’il m’embrassait, c’était un baiser léger sur la main, la joue ou le front. Quand il touchait mes lèvres, c’était toujours comme un papillon effleurant l’eau, fugace et distant. Mes paroles l’ont laissé sans voix et visiblement agité. Il m’a soudainement lâchée et s’est passé une main dans les cheveux. « Oui, c’est vrai, j’ai perdu la tête un instant et je l’ai embrassée, mais ça ne signifie rien. » « Et coucher ensemble, ça signifie quelque chose ? » ai-je répliqué avec ironie. Luc, poussé à bout, a explosé : « Tu me vois vraiment comme quelqu’un d
Dans la salle de billard, sous une lumière tamisée, Luc frappait frénétiquement les boules, visiblement en train d’évacuer sa colère. Vincent est entré, a observé la scène sans rien dire, puis a attrapé une queue de billard. S’approchant tranquillement, il a demandé : « Comme d’habitude, une petite partie ? » Luc l’a ignoré et a continué à jouer seul, concentré sur sa rage. Ce n’était que lorsqu’une boule refusait d’entrer malgré plusieurs tentatives qu’il a craqué, jetant la queue de billard sur la table avant de quitter la pièce d’un pas furieux. Vincent a reposé calmement sa queue de billard et l’a suivi. « Qu’est-ce que Claire t’a encore fait ? » lui a-t-il demandé en marchant derrière lui. « Qui a dit que c’était à cause d’elle ? Arrête de la mentionner devant moi ! » a répondu Luc, le ton rempli de colère. Vincent a esquissé un sourire, un sourire qui en disait long sur sa compréhension de la situation. « Franchement, à part elle, qui d’autre pourrait te mettre dans
Je me suis immédiatement tournée vers Léon et j’ai réprimandé Marie : « Qu’est-ce que tu racontes ? »« Je ne dis pas n'importe quoi. Je veux dire que vous êtes tous les deux des bourreaux de travail, et moi, je n’en peux plus », a-t-elle répondu en s’affalant sur le siège de la voiture, l’air exténué.« Tu n’as pas le choix, il faut tenir le coup. Ce ne sera plus très long », lui ai-je dit pour la rassurer, tout en calculant mentalement le nombre de zones restantes à ajuster. À ce rythme, nous en aurions pour environ dix jours.« Et exactement combien de temps encore ? » a-t-elle demandé d’un ton plaintif, comme si elle ne voulait pas tenir une journée de plus.J’ai jeté un œil au rétroviseur pour voir Léon avant de répondre : « Environ dix jours. »« Dix jours… » Elle a allongé les syllabes, visiblement au bout de sa vie.Quand nous sommes arrivées à l’hôtel, Marie dormait déjà profondément. Je l’ai appelée plusieurs fois, mais elle n’a pas réagi. Finalement, je me suis penchée p
« Gobert ? Qu’est-ce que tu fais ici ? » J’ai regardé Gobert, vêtu de sa tenue de travail, avec une idée déjà formée dans mon esprit. Il devait être là pour travailler. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de poser la question, tant la scène me semblait absurde et presque risible. Avec Léon déjà à mes côtés, fallait-il vraiment mobiliser toute la famille Dupont ? Ce qui me surprenait encore plus, c’était que Gobert, après avoir passé plusieurs années à l’étranger, n’était pas censé rentrer là-bas ? Pourquoi intégrait-il maintenant le Groupe des Dupont ? Comptait-il s’installer définitivement en Chine ? « Je suis venu travailler. Je compte sur votre soutien à l’avenir. » Comme je m’y attendais, Gobert m’a tendu la main avec un sourire. Malgré ma stupeur intérieure, j’ai serré sa main avec une certaine réserve. « Bienvenue, monsieur... » Mais mes mots sont restés bloqués. Je ne savais pas comment l’appeler. Maintenant qu’il était collègue, je ne pouvais plus simplement l’appeler par son
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'