« Sœur Claire, tu as fait exprès de tomber, n’est-ce pas ? »Je n’aurais jamais imaginé que Marie penserait comme ça. Ma taille me faisait encore mal, elle devait être toute bleue. J’avais envie de relever mon t-shirt pour lui montrer.Avide de plaisirs charnels au point de risquer sa vie, je n’étais pas aussi stupide.Je lui ai jeté un regard noir, mais je ne l’ai pas arrêtée. « Sœur Claire, qu’est-ce que ça fait d’être dans les bras de M. Lebrun ? Ses bras sont-ils vraiment forts ? Son étreinte est-elle... »« Marie ! »Je l’ai interrompue. « As-tu encore des pensées saines dans la tête, hein ? »Marie a vu que j’étais vraiment en colère et elle a tiré la langue. Elle a marmonné quelque chose, mais c’était si bas que je n’ai pas entendu.Je me suis tenue la taille, qui me faisait mal à cause du choc, et je suis sortie de la salle de distribution électrique.C’était alors que je me suis souvenue que Léon m’avait appelée, mais qu’il ne m’avait rien demandé. Il m’avait même fait passer
« Mademoiselle Moreau », la voix de Léon a soudainement retenti.J’ai rapidement repris mes esprits et je me suis retournée, sans savoir quand il s’était placé derrière moi. Il était accompagné de Marie et du responsable des électriciens.Je ne sais pas si c’était une illusion, mais j’ai eu l’impression que l’expression de Léon était un peu froide, ce qui m’a fait craindre que quelque chose n’ait mal tourné. « M. Lebrun, avez-vous trouvé un problème ? »« Le problème a été confié aux électriciens pour qu’ils le corrigent », a-t-il répondu d’une voix distante.J’ai émis un « oh » et j’allais lui demander ce que je devais faire maintenant lorsqu’il a ajouté : « Nous n’allons pas tester les lumières aujourd’hui. »« Euh ? » J’étais très surprise.Le responsable des circuits électriques a immédiatement réagi : « La tension des lignes est problématique et doit être ajustée. »En entendant cela, j’ai froncé les sourcils. « Combien de temps cela prendra-t-il ? »« Cela devrait être terminé au
« Allons-y », a rapidement répondu Léon en me regardant avec un air naturel et franc.Euh ?N’allait-il pas m’expliquer pourquoi il voulait habiter si près de moi ?C’était ce que je voulais lui demander, mais j’ai trouvé que cela aurait été étrange.« M. Lebrun, que voulez-vous dire en habitant si près de nous ? » Marie a la langue bien pendue, et cette fois, elle a parlé à ma place.Léon s’est dirigé vers l’ascenseur et a appuyé sur le bouton. J’ai vu sa carte d’accès, c’était la 308, à côté de la mienne.« C’est pratique », a répondu Léon, sans plus d’explications.Pratique pour quoi ?Cela ne pouvait que faire naître des idées.Marie était également perplexe. Elle m’a regardée furtivement, puis elle a regardé Léon. « M. Lebrun, pratique pour quoi ? »J’avais envie de lui donner une claque. Était-elle une enfant curieuse qui devait tout savoir ?Les parois brillantes de l’ascenseur reflétaient parfaitement nos silhouettes. J’ai regardé Léon dans le miroir de l’ascenseur, et il a lev
« Oui. » Après ce simple mot, il a raccroché.Maintenant, il était le personnage clé du réglage de l’éclairage, le principal investisseur, je ne pouvais pas l’offenser.Alors, j’ai enfilé un manteau par-dessus mon pyjama et je suis allée frapper à sa porte. Léon a ouvert la porte, son regard s’est posé sur mes cheveux encore humides, et sa pomme d’Adam a bougé à nouveau.« Ça fait encore mal ? » M’a-t-il demandé.Ces quatre mots m’ont prise de court. « Hein ? »Le regard de Léon s’est déplacé vers ma taille, et j’ai compris.Je ne savais pas pourquoi, mais mon cœur a fait un bond. « Oh, ce n’est rien. »« Attends un instant », a-t-il dit avant de se retourner, me laissant seule devant la porte.J’ai jeté un coup d’œil par la porte entrouverte et j’ai tout de suite vu l’ordinateur posé sur son bureau. Il semblait qu’il ait déjà commencé à travailler pendant que je prenais ma douche.Pas mal, son éthique de travail était admirable.Léon s’est approché, sa grande silhouette masquait tout
Il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’il veuille initier une conversation.Nous étions maintenant partenaires, et nous aurions beaucoup de choses à communiquer à l’avenir, donc la conversation sur WhatsApp serait très pratique.Cependant, je n’ai pas répondu tout de suite, j’ai d’abord envoyé un message à Clémence, mais elle ne m’a pas répondu, elle devait être occupée à nouveau.J’ai ouvert la conversation avec Gobert, j’ai réfléchi deux secondes et je lui ai répondu : « Je suis occupée avec le projet du parc d’attractions ces derniers temps, je t’emmènerai faire un tour quand j’aurai fini. »Après l’avoir envoyé, j’ai ajouté un mot : « Désolée. »Gobert a répondu rapidement : « Ce n’est pas grave, prends soin de toi même si tu es occupée. »J’allais répondre quand Gobert a envoyé un autre message : « Je t’attends. »Ces deux mots m’ont empêchée d’envoyer le nouveau message que j’avais tapé, alors j’ai répondu : « Gobert, tu ne vas pas rentrer de sitôt ? »Gobert : « Oui, je reste ici.
Mais pourquoi posait-il cette question ? Je n’y comprenais rien, alors je lui ai simplement répondu : « ? »Léon n’a pas répondu, et après avoir mangé tôt, il est parti directement au parc d’attractions.En une nuit, tout le réseau électrique du parc avait été réparé, et Léon avait commencé les réglages des éclairages. J'étais l'inspectrice, il ajustait une section, je vérifiais. Si quelque chose n’allait pas, il la corrigeait.Je me suis rendu compte que ce qu'il avait dit hier soir, à savoir qu'il ne voulait pas que sa santé gêne son travail, était vrai.Il était comme une machine presque sans arrêt, si bien que je n'avais même pas le temps de boire de l'eau.Parce que dans le temps que je mettais à faire l'aller-retour, il pourrait régler une autre section, et si je ne vérifiais pas immédiatement, il devait attendre, ce qui faisait perdre du temps.Après trois jours de ce rythme, j’avais des aphtes, tandis que Léon, qui travaillait aussi intensément que moi, semblait en parfaite san
En tournant la tête, j'ai vu Luc, et il m'a regardé aussi, mais il a quand même demandé à Marie : « Où vas-tu ? »« Claire a des aphtes, je vais lui chercher des médicaments », a dit Marie tandis que Luc s'approchait à grands pas.« Tu ne bois pas assez d'eau ? » Lui qui me connaissait parfaitement, a pris la parole.J’avais tendance à avoir des petits soucis inflammatoires, alors je faisais toujours attention à bien m’hydrater, sinon j’attraperais rapidement des saignements de nez ou des aphtes. Après dix ans passés ensemble, Luc me connaissait parfaitement.C'était juste qu'en ce moment ses paroles me semblaient ironiques et me faisaient penser à ce qu'il avait dit à Vincent. En effet, nous nous connaissions trop bien, si bien qu'il ne s'intéressait pas à moi au point d'être séduit par une veuve.Sans répondre à sa question, je la lui ai répliquée froidement et durement : « Que puis-je faire pour toi ? » Face à ma froideur, Luc a aussitôt fait une grimace. Il s’apprêtait à parler q
Il semblait que je devais lui dire ce que je pensais, alors j'ai dit calmement : « Luc, ce que tu considères comme une petite erreur est ce que je ne peux pas tolérer. Tu me connais depuis tant d'années, tu devrais bien connaître mon caractère ».Tout en parlant, j’ai fait un pas sur le côté pour m'éloigner de lui, puis j’ai poursuivi : « Mon amour peut être simple, mais mon homme ne peut pas flirter avec quelqu'un d'autre. »En disant cela, j'ai tourné la tête pour observer l'expression de Luc. Mais, ce faisant, j'ai croisé le regard de Léon, qui se tenait non loin. Visiblement, il avait entendu mes paroles.J'ai croisé brièvement son regard avant de le retirer et de regarder Luc, qui m'a regardé avec impatience : « Claire, tu devrais savoir qu’aujourd’hui, la fidélité exclusive n’existe plus. Tu ne peux pas continuer à rêver d’un amour idéal. »Il avait raison, l’amour n’existait pas de nos jours.J'ai souri légèrement, « Si ce n'est pas le cas, alors je n'en veux pas. »Luc, déconce
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'