Je pouvais ignorer les autres messages de Théo, mais il disait qu’il allait voir Maël. Pourtant, envoyer un message à cette heure tardive me rendait méfiante. Si je répondais maintenant, il pourrait en profiter pour me demander autre chose. Et si je refusais, il risquait de me menacer avec le rendez-vous avec son père. Alors, la meilleure solution était encore de l’ignorer, comme je l’avais fait.Revenant à la conversation avec Clémence, je me suis aperçue que je n’avais pas écouté ce qu’elle disait avant. Puis, soudain, je l’ai entendue poser une question : « Donc, vous être ensemble, et c’est tout ? Pas d’étape suivante ? »« Quelle étape ? » ai-je demandé, encore un peu distraite par les messages de Théo.« Eh bien, l’étape suivante entre le couple. » a-t-elle répondu avec un ton légèrement malicieux.J’ai immédiatement compris. « On vient juste de se mettre ensemble, d’accord ? »« Et alors ? » Clémence m’a demandée, puis elle a ajouté en soupirant : « Luc et toi, ça a duré des ann
Je devais trouver un moyen…Mon téléphone a vibré dans ma main : un message de Clémence, accompagné d’un GIF où une femme, sortie de la douche, posait dans une nuisette séduisante en adoptant des postures provocantes.Elle a écrit : « Tu peux essayer ça. »J’ai immédiatement répondu avec un sticker montrant ma colère.Mais bien que je pestasse intérieurement contre l’indécence de Clémence, l’idée me semblait intéressante, à condition de trouver une excuse valable.Je suis partie prendre une douche en réfléchissant à des prétextes. Lui raconter le message de Théo ? Non, Léon chercherait sûrement à m’en dissuader. Faire semblant d’avoir un problème de plomberie ? Les tuyaux fonctionnaient parfaitement, je n’allais pas les abîmer exprès. Lui dire que j’ai faim et lui demander de préparer le repas ? Ça semblait plausible.Ayant trouvé mon excuse, j’ai accéléré la vitesse pour pendre la douche et enfilé une nuisette sexy que je ne mettais presque jamais.Cette nuisette, je l’avais achetée à
J'ai senti mon cœur battre très vite… C'était moi qui avais voulu flirter avec lui, mais il a réellement répondu, et pourtant, j'ai paniqué.J'ai respiré rapidement : « Léon, tu... »Il a fait un pas en avant, et les mots que je voulais dire sont étranglés dans ma gorge, tandis que j'ai instinctivement reculé.Comme ça, il est entré dans la pièce, et moi, j'étais coincée dans un coin. Nous avons tous les deux tenu le verre du lait.Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait éclater. Léon n'a rien dit, il m'a simplement regardée. Mais moi, je n'osais plus le regarder. Et, dans mon esprit, j'ai regretté de l’avoir flirté.Clémence m'avait encouragée, mais elle m'avait aussi dit que les hommes ne pouvaient pas résister aux séductions. Je l’ai regretté maintenant, mais c'était trop tard. J'ai dû me forcer à rester calme, car c'était la seule façon de faire face à Léon. J'ai vu qu’il était troublé, mais il s’est efforcé de se contenir, ses veines ressortant sur son front
L’échec avec Luc m’a même stimulée, me faisant me demander si j’étais vraiment si peu désirable, qu’un homme puisse me tenir dans ses bras sans ressentir ce genre d’impulsion, qu’il puisse se contrôler si facilement.« Léon. » L’ai-je appelé doucement avec mes mains caressant son dos, l’étreignant à travers ses vêtements, mes ongles se sont légèrement enfoncés.J’ai clairement senti Léon se raidir davantage, il a même pris une inspiration brusque : « Clara... »Je me suis rapprochée de lui, je venais de prendre un bain et ne portais qu’une chemise de nuit, je savais à quel point mon corps était souple.Si Léon pouvait encore se retenir, je ne pouvais que conclure à mon échec total.« Clara. » M’a appelée Léon d’une voix pressante, puis, il m’a relâchée en tenant mes épaules et il avait la tête baissée en respirant lourdement.Sa pomme d’Adam bougeait, il était ému...C’était comme s’il venait de courir plusieurs centaines de mètres.Je n’étais pas dans un meilleur état que lui, j’étais
« Bonne nuit, ma chérie ! »J’ai reçu le message de Léon une demi-heure plus tard. La pièce est calme, le seul bruit étant le doux ronronnement du climatiseur. La lumière du matin traversait les rideaux et éclairait la pièce d’une douce lueur.Je ne savais pas ce qu’il avait fait pendant cette demi-heure, peut-être avait-il pris une douche froide comme dans les romans ? Mon esprit s’est mis à vagabonder en imaginant divers scénarios.En repensant à notre arrêt brusque précédent, je n’osais pas lui répondre. Un sentiment de gêne persistait, me faisant hésiter. Cette nuit-là, je n’ai pas bien dormi, probablement parce que je n’avais pas pris de douche froide, je sentais quelque chose ronger mon corps. Le désir était difficile à apaiser, j’en ai fait l’expérience.Ne dormant pas bien, ni profondément, je me suis donc réveillée très tôt.Mais même si je me suis levée tôt, je n’étais pas plus matinale que Léon, qui était déjà parti faire son jogging.L’énergie et l’endurance de cet homme
Il avait un sourire indulgent et bienveillant sur son visage : « Tu l’as déjà fait avant, tu es une récidiviste. »Je ne savais pas quoi dire. Mon cœur a battu la chamade et j’ai senti la chaleur monter à mes joues.Mes joues ont encore rougi, et je me sentais également un peu honteuse et agacée.Il aurait pu garder ça pour lui, pourquoi fallait-il qu’il le dise à haute voix ?Quel manque de tact.« Clara. » M’appelait Léon d’une voix douce : « Tu étais si audacieuse en faisant des bêtises, mais après, tu deviens peureuse, tu n’as vraiment pas changé depuis ton enfance. »J’allais répliquer, quand soudain j’ai réalisé quelque chose.Des bêtises ?Hier soir, quand j’ai ouvert la porte en pyjama, il ne l’avait pas pris comme un accident, mais il avait deviné ? Il savait que je l’avais fait exprès ? Mon esprit s’est emballé avec les implications, et j’ai senti une vague d’embarras m’envahir. Mon Dieu !C’était tellement embarrassant.Les clés de voiture que je tenais étaient presque tor
« Qu’est-ce qui ne va pas ? »« Léon ! »Nous avons parlé en même temps.« Tu as dit que tu partais aujourd’hui, non ? Où vas-tu ? » Comme je m’étais précipitée vers lui, j’étais essoufflée.Ses sourcils se sont légèrement froncés à cause de ma brusque sortie de voiture, mais quand il m’a entendue, son front s’est détendu et un sourire a flotté sur ses lèvres : « Qu’est-ce, tu as peur que je m’enfuie ? »Sa taquinerie a fait rougir mes joues, j’ai feint d’être en colère. « Où comptes-tu aller ? »« Je ne pars pas pour le moment. » A répondu Léon en éludant ma question.J’ai froncé les sourcils : « Hein ? »« À l’origine, je devais partir, car mon travail ici était terminé, et il n’y avait rien qui me retenait, mais maintenant c’est différent. » A dit Léon en s’approchant un peu plus de moi et en se penchant légèrement : « Parce que j’ai une petite amie. »Cette sensation a soudain fait parcourir un frisson dans tout mon corps, j’ai reculé d’un pas, ne pouvant supporter ça et me détourn
Songeant à la façon dont il m’avait injustement accusée auparavant, j’ai saisi cette occasion pour me venger. Mon expression s’est durcie alors que je parlais fermement : « Retire ta main, sinon je te poursuivrai pour harcèlement. »Ah ! Gobert a ri. « Vas-y, porte plainte. »Il n’avait apparemment pas peur. Ma colère était un brasier ardent, brûlant au plus profond de moi, alimentée par l’injustice que j’avais subie. Mes mains se sont serrées en poings avec les ongles s’enfonçant dans mes paumes.Devant cette personne sans pudeur, je n’avais pas envie de m’embourber, j’ai donc tenté de retirer ma main.Mais il ne l’a pas lâchée en affichant un sourire serein. « Clara, cela fait longtemps qu’on ne s’est pas vus, tu sembles encore plus... jolie. »« Dégage ! » J’ai à nouveau essayé de récupérer ma main.Il ne voulait toujours pas la lâcher, au contraire, il a même rapproché ma main vers lui. « Ton mauvais caractère s’aggrave de plus en plus. »Qui n’avait pas honte, gagnerait partout, c
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'