« Bonne nuit, ma chérie ! »J’ai reçu le message de Léon une demi-heure plus tard. La pièce est calme, le seul bruit étant le doux ronronnement du climatiseur. La lumière du matin traversait les rideaux et éclairait la pièce d’une douce lueur.Je ne savais pas ce qu’il avait fait pendant cette demi-heure, peut-être avait-il pris une douche froide comme dans les romans ? Mon esprit s’est mis à vagabonder en imaginant divers scénarios.En repensant à notre arrêt brusque précédent, je n’osais pas lui répondre. Un sentiment de gêne persistait, me faisant hésiter. Cette nuit-là, je n’ai pas bien dormi, probablement parce que je n’avais pas pris de douche froide, je sentais quelque chose ronger mon corps. Le désir était difficile à apaiser, j’en ai fait l’expérience.Ne dormant pas bien, ni profondément, je me suis donc réveillée très tôt.Mais même si je me suis levée tôt, je n’étais pas plus matinale que Léon, qui était déjà parti faire son jogging.L’énergie et l’endurance de cet homme
Il avait un sourire indulgent et bienveillant sur son visage : « Tu l’as déjà fait avant, tu es une récidiviste. »Je ne savais pas quoi dire. Mon cœur a battu la chamade et j’ai senti la chaleur monter à mes joues.Mes joues ont encore rougi, et je me sentais également un peu honteuse et agacée.Il aurait pu garder ça pour lui, pourquoi fallait-il qu’il le dise à haute voix ?Quel manque de tact.« Clara. » M’appelait Léon d’une voix douce : « Tu étais si audacieuse en faisant des bêtises, mais après, tu deviens peureuse, tu n’as vraiment pas changé depuis ton enfance. »J’allais répliquer, quand soudain j’ai réalisé quelque chose.Des bêtises ?Hier soir, quand j’ai ouvert la porte en pyjama, il ne l’avait pas pris comme un accident, mais il avait deviné ? Il savait que je l’avais fait exprès ? Mon esprit s’est emballé avec les implications, et j’ai senti une vague d’embarras m’envahir. Mon Dieu !C’était tellement embarrassant.Les clés de voiture que je tenais étaient presque tor
« Qu’est-ce qui ne va pas ? »« Léon ! »Nous avons parlé en même temps.« Tu as dit que tu partais aujourd’hui, non ? Où vas-tu ? » Comme je m’étais précipitée vers lui, j’étais essoufflée.Ses sourcils se sont légèrement froncés à cause de ma brusque sortie de voiture, mais quand il m’a entendue, son front s’est détendu et un sourire a flotté sur ses lèvres : « Qu’est-ce, tu as peur que je m’enfuie ? »Sa taquinerie a fait rougir mes joues, j’ai feint d’être en colère. « Où comptes-tu aller ? »« Je ne pars pas pour le moment. » A répondu Léon en éludant ma question.J’ai froncé les sourcils : « Hein ? »« À l’origine, je devais partir, car mon travail ici était terminé, et il n’y avait rien qui me retenait, mais maintenant c’est différent. » A dit Léon en s’approchant un peu plus de moi et en se penchant légèrement : « Parce que j’ai une petite amie. »Cette sensation a soudain fait parcourir un frisson dans tout mon corps, j’ai reculé d’un pas, ne pouvant supporter ça et me détourn
Songeant à la façon dont il m’avait injustement accusée auparavant, j’ai saisi cette occasion pour me venger. Mon expression s’est durcie alors que je parlais fermement : « Retire ta main, sinon je te poursuivrai pour harcèlement. »Ah ! Gobert a ri. « Vas-y, porte plainte. »Il n’avait apparemment pas peur. Ma colère était un brasier ardent, brûlant au plus profond de moi, alimentée par l’injustice que j’avais subie. Mes mains se sont serrées en poings avec les ongles s’enfonçant dans mes paumes.Devant cette personne sans pudeur, je n’avais pas envie de m’embourber, j’ai donc tenté de retirer ma main.Mais il ne l’a pas lâchée en affichant un sourire serein. « Clara, cela fait longtemps qu’on ne s’est pas vus, tu sembles encore plus... jolie. »« Dégage ! » J’ai à nouveau essayé de récupérer ma main.Il ne voulait toujours pas la lâcher, au contraire, il a même rapproché ma main vers lui. « Ton mauvais caractère s’aggrave de plus en plus. »Qui n’avait pas honte, gagnerait partout, c
Mes paupières ont sursauté deux fois.J’avais un très mauvais pressentiment.Mais même si je savais qu’il y avait des risques, je devais y aller.Cependant, je n’allais pas me jeter directement dans la gueule du loup. Pensant à cela, j’ai envoyé un message à Vincent : « Frère Vincent, je vais voir Théo, donne-moi un peu de protection. »Pas de réponse de son côté, il devait sûrement être en entraînement.Oui, en entraînement, pas la grasse matinée, car Vincent devait participer à une compétition, en plus de l’entraînement, il avait aussi de nombreux exercices physiques.La grasse matinée, c’était impossible pour lui.Je ne m’inquiétais pas qu’il ne voie pas le message, car une fois son entraînement terminé, il le verrait sûrement. Et puis, il fallait prendre en compte le temps passé en route.Prenant une profonde inspiration, j’ai appuyé à fond sur l’accélérateur pour me rendre directement au Sanatorium SK.À mon arrivée, la somptueuse Range Rover de Théo était déjà garée à l’entrée, e
Théo s’est avancé d’un pas vers moi, et j’ai instinctivement reculé d’un pas, il a souri : « Soyez ma petite amie. »J’ai été prise de court, mais j’ai rapidement répondu avec ironie : « Monsieur Duchamp, cette blague n’est pas très appropriée, vous savez bien... »« Ce n’est pas une blague. » M’a interrompue Théo : « Seule ma petite amie a le droit de voir mon père. »Ses paroles m’ont figée, c’était clairement une façon de me forcer à accepter ce rôle.Il s’avérait que mon intuition était vraie, j’étais bien tombée dans un piège ici.Théo a poursuivi, d’une voix calme et persuasive : « Mademoiselle, vous ne savez sûrement pas que mon père est méfiant pour toute sa vie, il ne fait confiance à personne, maintenant que sa situation a changé, beaucoup de gens veulent s’approcher de lui, mais ce sont tous des gens mal intentionnés, donc pour ne pas perdre son énergie en vain, il ne reçoit que sa propre famille, personne d’autre. » M’a expliqué Théo.Mais je savais que ce n’était qu’un pré
« Qu’en pensez-vous ? »Théo m’a encore posé une question sans répondre à la mienne.J’ai souri calmement : « Alors, désolée de vous déranger. »Sur ces mots, j’ai rendu les fleurs qu’il m’avait données.Théo a levé la main, mais il n’a pas pris les fleurs, il a juste arraché un pétale qu’il a porté à son nez pour le sentir. Il a inspiré profondément, ses yeux se sont fermés brièvement pour savourer le parfum délicat, un léger sourire s’est formé sur ses lèvres.« Dites-moi, pourquoi voulez-vous voir mon père ? »Cette question m’a fait légèrement froncer les sourcils, il avait donc changé d’avis ?Auparavant, quand j’avais dit que je voulais voir son père pour expertiser quelque chose, il pensait que c’était pour un trésor, mais maintenant il semblait comprendre que j’avais une autre raison.Maintenant que j’étais ici, il n’y avait plus besoin de lui cacher quelque chose, je pouvais donc lui dire la vérité.Après m’avoir écoutée, Théo a répondu d’un ton très sérieux : « Dans ce cas, v
Cette pensée venait à peine de me traverser l’esprit que mon téléphone s’est mis à sonner. « C’était vraiment embarrassant.Un sourire moqueur est surgi sur le visage de Théo. « Ma chérie, on dirait que tu te méfies de moi. Puisque tu ne me fais pas confiance, pourquoi me provoquer ? »Je n’ai pas su quoi répondre.Théo a reculé d’un pas. « Dorénavant, fais comme si on ne se connaissait pas. »Sur ce, il est monté dans sa voiture et il est parti en trombe. Le vent a soulevé les bords de mes vêtements et ébouriffé mes cheveux.Cet homme changeait d’humeur plus vite qu’un éclair. Il y a dix minutes à peine, il me faisait une déclaration d’amour et voulait me poursuivre, et maintenant, à cause d’un simple coup de fil, il m’a claqué la porte au nez...Mais tant mieux, comme ça je n’ai plus à m’inquiéter qu’il s’intéresse vraiment à moi et me harcèle.Après que Théo était parti, j’ai de nouveau regardé la grande porte fermée du Sanatorium, me demandant qui était l’invité important de Maël
J’étais figée un instant, totalement prise au dépourvu par sa franchise désarmante. Encore une fois, je ne pouvais qu’admirer à quel point Léon était direct, autant dans ses mots que dans son attitude. Alors que mon cœur battait de plus en plus fort, j’ai demandé : « Pourquoi ? »Léon a dégluti, sa pomme d’Adam s’est contractée légèrement : « Parce que je n’ai pas envie de te quitter ce soir. »Les personnes amoureuses étaient inséparables, toujours prêtes à passer vingt-quatre heures ensemble.« Je ne suis pas quelqu’un de facile, tu sais. » ai-je dit. Léon s'est légèrement tendu, puis ses oreilles ont rapidement rougi. Ce phénomène semblait totalement incompatible avec son comportement habituel.« Ce n’est pas ce que je voulais dire… Je veux juste… rester avec toi ce soir, rien de plus. » a-t-il précisé.Je me suis mordu la lèvre, amusée par son embarras, et je ne pouvais pas résister à l’envie de le taquiner davantage : « Donc, si je comprends bien, tu veux juste rester ici, dormi
Il s’est laissé faire pendant que je m’amusais à déformer son visage, puis il a continué : « Tu sais ce que tu m’as répondu ? »J’ai secoué la tête avec obstination : « Je ne sais pas, et de toute façon, tout ce que tu racontes est inventé. »Il s’est penché légèrement vers moi, un sourire en coin : « Tu m’as dit que, puisque tu m’as embrassé, j’étais à toi. Que, quand tu serais grande, tu m’épouserais, et que je ne peux pas aimer quelqu’un d’autre. »Sa voix s’est faite plus douce alors qu’il a baissé la tête : « J’ai suivi ta demande. Je n’ai jamais eu de petite amie, jamais aimé une autre fille. J’ai attendu que tu reviennes, alors maintenant, tu dois prendre tes responsabilités. »Il avait l’air tellement sérieux et presque triste que mon cœur s’est serré.J'avais toujours cru que Luc était mon ami d'enfance, mais maintenant j’ai réalisé que c'était Léon. C'était juste que j'étais trop jeune à l'époque, et toutes ces belles choses, c'était Léon qui les gardait en mémoire.Je l’ai r
Je n'avais jamais imaginé qu'à plus de vingt ans, je pourrais encore sourire comme un enfant et ressentir cette joie simple d'être pris dans les bras et tourné en rond.Mais après cette joie, j’étais tellement étourdie que je ne pouvais plus tenir debout et me suis effondrée contre Léon. C’était alors que j’ai soudain réalisé que tout cela pouvait encore être un de ses stratagèmes.« Quand tu es petite, tu aimais déjà ainsi. » murmuré a Léon à mon oreille.Quand j’ai rencontré Léon, j’étais trop jeune pour me souvenir de quoi que ce soit. Maintenant qu’il évoquait ces souvenirs, j’ai continué à demander : « Et j’aimais quoi d’autre à cette époque ? »« Tu adorais qu’on te soulève bien haut, et que tu t’assoies sur mes épaules. » a répondu Léon en souriant, et ses paroles m’ont fait légèrement rougir.Faisant mine de douter, j’ai rétorqué : « Je ne m’en souviens pas du tout. De toute façon, tu peux dire ce que tu veux. »Léon n’a pas cherché pas à me contredire et a poursuivi : « Tu aim
Je regardais son visage rougi par la gêne, ses joues en feu et les gouttes de sueur perlant sur le bout de son nez. Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire en coin. Léon a détourné la tête, et j’ai choisi de ne pas continuer la conversation.La question précédente nous avait laissés silencieux pendant plusieurs minutes. En repensant à ce qu’il avait dit sur passer un moment ensemble, j’ai fini par briser le silence : « Tu comptes aller où ? »« Tu es libre cet après-midi ? » m’a-t-il demandée.« Oui ! » J’ai répondu si vite que je m’étais moi-même surprise. Un léger sourire a affiché sur son visage crispé : « Je vais t’emmener quelque part. »Cette fois, je me suis contentée de garder le silence.« Je vais mettre le GPS, tu peux suivre les instructions. » a-t-il ajouté, prenant mon mutisme pour un consentement tacite.En suivant ses indications, nous sommes arrivés dans un coin perdu à la périphérie de la ville. L’endroit était désert, envahi par des herbes folles. Pourtant, une riviè
Non, j’avais complètement oublié cette histoire. Mais je n’avais aucune raison de me sentir coupable, alors j’ai nié : « C’était de la diffamation. »« Vraiment ? »Les yeux de Léon étaient fixés sur moi, exigeant plus de détails.Alors, je lui ai raconté l’incident où j’avais accidentellement bousculé Gobert et où il m’avait faussement accusée. Pour conclure, j’ai ajouté : « Ce genre de gamin narcissique, ça ne m’intéresse pas du tout. »« Et toi, quel genre t’intéresse ? Les jeunes ? Ou les plus mûrs ? » a demandé Léon directement.En le voyant si sérieux, l’envie de le taquiner m’est venue. Je me suis rapprochée de lui et ai murmuré : « J’aime les hommes robustes, comme toi. »À peine avais-je fini mes paroles que j’ai remarqué sa pomme d’Adam qui se contractait rapidement. La seconde suivante, je me suis reculée, mais j’ai entendu Léon demander à voix basse : « Et comment sais-tu que je suis ce genre d’homme ? »Quelques secondes plus tard, mon visage s’est empourpré.« Pourquoi t
Il n’avait vraiment pas l’air d’être mon patron en ce moment, mais plutôt un ami. J’ai esquissé un sourire, puis j’ai fixé François tout en posant une question à Léon : « Tu as bien discuté avec lui et tu as dîné avec ton patron juste après l'entretien. »Si je disais cela, c’était parce que Vincent avait découvert que l’investisseur derrière François portait le nom de Lebrun. Alors, je commençais encore à douter.« François m’a invité pour mieux me connaître. Après tout... » a marqué une pause Léon, avant de reprendre, « Un salaire annuel de 300 000 euros, c’est très élevé. »J’étais choquée, je ne pensais pas que Léon valait autant.« Quoi, tu trouves que je ne les mérite pas ? » demandé a-t-il franchement.J’ai souri légèrement : « Pas du tout. »Après cela, je ne pouvais pas m’empêcher de lui poser une autre question : « Et dans ton ancienne boîte, tu gagnais combien ? »« Trois mille euros par mois. »Cette réponse m’a encore plus stupéfaite. Sous le regard de Léon, j’ai dit : « F
Sylvie a posé sa fourchette et s’est tournée vers moi : « Oui, à l’époque, le contrat était sur le point d’être signé. »C’était donc bien le contrat que j’avais trouvé dans le carnet de mon père.« C’est parce que l’accident est arrivé avant la signature ? » J’ai demandé d’une voix tremblante.Sylvie a acquiescé. Elle a hoché la tête lentement et ses yeux étaient pleins de tristesse.J’ai retenu ma respiration, sentant une vague dévastatrice déferler en moi, puis j’ai entendu Sylvie soupirer : « Ce contrat était le premier que ton père et Marc allaient signer ensemble pour leur entreprise commune. »Quoi ? Donc ce contrat impliquait déjà la participation de Marc, et non pas comme je l’avais imaginé ?« Ton père et Marc ont beaucoup œuvré pour pouvoir collaborer avec Maël du Groupe Fortune, ils l’ont accompagné à la pêche, ils ont fait la course avec lui en voiture, et même cet homme les a follement entraînés à sauter en parachute. » Sylvie a secoué la tête tout en parlant. Son ton ét
En fait, moi aussi, j’ai été une très mauvaise fille, je savais seulement que mes parents étaient morts dans un accident de voiture, mais je ne connaissais pas les détails de cet accident.Le visage de Sylvie a légèrement changé d’expression, ses yeux se sont assombris et ses sourcils se sont légèrement froncés, puis elle a saisi mon poignet : « Clara, on n’en parle plus, c’est du passé. »« Sylvie, je ne suis plus une enfant maintenant, je peux l’encaisser, s’il te plaît, dis-le-moi. » J’ai attrapé aussi sa main, la serrant fermement avec une expression déterminée sur mon visage.La main de Sylvie tremblait légèrement : « Clara, c’est du passé, pourquoi veux-tu encore en parler ? »Je suis restée silencieuse pendant quelques secondes, mes yeux fixés sur nos mains jointes, mon cœur battant légèrement plus fort : « Sylvie, parce que ce sont mes parents, les seuls proches que j’ai dans ce monde. »Mes parents étant orphelins et ayant grandi dans un orphelinat, après leur départ, je suis
« Excusez-moi, pourriez-vous me laisser passer, s’il vous plaît ? » Je me suis approchée d’eux de manière naturelle.Luc n’a pas bougé, ses yeux restaient fixés sur moi. Madeleine m’a regardée pendant un moment, puis, elle s’est discrètement écartée pour me laisser le passage.En passant à côté d’eux, j’ai remarqué que Madeleine agrippait fermement Luc, comme si elle avait peur qu’il ne se fasse emmener par moi.« Clara, viens, on va manger. » Sylvie m’a chaleureusement invitée dès que je suis entrée.Je me suis assise et je lui ai demandé d’un air innocent : « Sylvie, pourquoi ne restons-nous que tous les deux ? »« Initialement, ce n’était qu’un rendez-vous entre nous deux, mais il y a eu des gens qui n’ont pas su se tenir à leur place. » Sylvie a exprimé son mépris envers Madeleine, et même envers son propre fils.J’ai souri avec ironie : « Sylvie, avec cette attitude, ta relation mère-fils va se dégrader. »Ce n’était pas pour faire la sainte-nitouche, mais simplement parce que Sy