A midi Lili proposa à Jules de manger avec nous à la cantine. Il nous rejoignit donc dans la queue accompagné d'un ami à lui qu'il nous présenta sous le nom de Mat. Ce dernier était chaleureux et gentil tout comme son ami. Mat avait des cheveux blonds fins et courts et une peau bronzée.
De nouveau des garçons inconnus me proposèrent de porter mon plateau mais je déclinais leur offre. Je pouvais porter mon plateau tout de même. Un garçon venu de nul par me tira même ma chaise pour moi avant que je m'asseye. Je le remerciais avec un sourire sincère.« Ils sont très attentionnés dans ce lycée. Cela change de Liam. »
Lili et Mat rirent.
« Qui y a-t-il ?
-Il n'y a qu'avec toi que les gens sont attentionnés ici Abi...me dit Lili. »Je fronçais les sourcils ne comprenant pas où elle voulait en venir.
« Tous les garçons veulent attirer ton attention.
-Pourquoi donc ?»Jules se tortillait sur sa chaise mal à l'aise. Mat, lui était visi
Je m'écroulais lourdement sur mon lit. « Abrielle ?» Lili fronçait les sourcils perdue. Je me rendais soudain compte que j'étais tellement fatiguée que j'avais oublié de retirer mon déguisement. Je me redressais d'un coup honteuse de mon erreur. Ma couverture était tombée en même pas trois jours. Et si l'autre couverture tombait tout aussi facilement ? Je n'étais pas qualifiée pour le lycée. « Oui... » Lili examina mon visage avec sérieux, détailla mes vêtements et se leva d'un bond quand elle vit mes poings. Elle s'avança vers moi inquiète. « Tu es blessée !» Je me reculais vexée d'avoir été démasquée. « Ce n'est rien... » Lili s'assit sur mon lit et me regarda insistante. Elle attendait des explications. Je me tournais vers elle et soufflais toute l'aire qu'il y avait dans mes poumons avant de me lancer. « Je me suis quand même inscrite dans le club de self défense.-Comment tu as réussi ? Ils n'acceptent p
Lili n'avait pas daigné en dire plus et malgré ma curiosité j'avais fini par arrêter de la questionner. J'avais mal partout mais j'avais besoin de bouger. Liam n'arrêtait pas d'apparaître dans mes pensées malgré moi et cela me rendait folle. Je suis donc sortie prendre l'air. Lili devait finir un devoir d'anglais alors elle n'a pas pu me suivre et elle a refusé mon aide avec un sourire. Je l'appréciais beaucoup. Je lui étais redevable. Je lui faisais confiance et je savais que je pouvais compter sur elle.Mes parents m'avaient abandonnée alors j'avais cette mauvaise ou bonne habitude de m'accrocher aux gens en ayant peur qu’ils m’abandonnent à leur tour. Je devais sûrement m'en vouloir de penser ainsi à mes parents mais je ne pouvais m'en empêcher. J'avais eu une dizaine d'années pour ruminer et j'étais passée par de nombreuses émotions à leurs sujets mais l'impression d'être abandonnée et trahie avait fini par l'emporter. Je ne les connaissais pas. Ils n'étaient que des inconnus
Cindy entra pile au moment où je reposais le combiné. Elle était tout sourire comme d'habitude et s'assit à côté de moi en me prenant les mains. « Abrielle vous voulez bien rester parler un peu avec moi ?-Bien sûr.-Splendide. Vous savez je veux être là pour vous. Je veux que vous passiez de bons moments dans notre école...-Ne vous en faites pas je me sens très bien ici.-Je suis très heureuse de l'apprendre ! Vos parents ont bien fait de choisir notre établissement. Tous les ans quatre-vingt-dix-neuf pourcent de nos élèves obtiennent leur bac avec mention très bien ! Je suis persuadée que vous ferez partie de ces derniers. » Cindy me fit un clin d'œil et me lâcha les mains. Elle se tourna vers la théière qui se trouvait sur la table et me tendit une tasse de thé. « Un thé ?-Volontiers. » Cindy se servit à son tour et s'assit de façon plus confortable, tournée d'avantage vers moi. « Puis-je vous poser quelques questions ?
« Liam !» Il s'immobilisa d'un coup en entendant ma voix mais ne se retourna pas. Je me plantais devant lui les mains sur les hanches rouge de honte et à la fois de joie ? Je ne comprenais pas mes sentiments. « Que s'est-il donc passé dans la cantine ?-Mais je t'en prie. » Liam me regarda et je ne pus m'empêcher de me redresser de toute ma hauteur. « Tu l’as dis toi-même. Je n’ai pas besoin de ton aide. Alors tout comme la fois où je t’ai dit de ne pas me toucher. Je te dis de ne pas m’aider.-Ouais... » Je me rapprochais de nouveau de lui. « Tu n’as pas besoin de me surveiller comme si j’étais une enfant. » Liam agrippa mes épaules d'un coup. Je lâchais un cri surprise. C’était la première fois qu’il osait me toucher depuis. « Mais je ne peux pas m'en empêcher tu comprends ? Tu es si petite et naïve et... » Il me lâcha soudain prenant conscience de ce qu'il faisait et la manière dont il baissa les yeux m
Liam se tenait debout devant ma chaise qu'il tira pour moi. Ses potes rirent mais un regard meurtrier de sa part les fit taire. Je m'assis et Liam prit place à côté de moi. Je le regardais en fronçant les deux sourcils. « Quoi ? -Je suis à côté de Jules maintenant Liam... » Liam haussa les épaules et ne bougea pas. Visiblement il n'était pas décidé à changer de place. Je regardais Jules désolée. Ce dernier s'assit plus loin à côté d'une fille à qui je n'avais encore jamais parlé mais qui avait l'air très gentille. Je n’aurais peut-être pas dû croire que Liam allait changer du jour au lendemain. Liam rit comme s’il avait lu dans mes pensées. « Pourquoi ris-tu ? -C'est ton ami. Il est pathétique. -Comme tu l'as dit c'est mon ami. Je ne tolérerai pas que tu parles mal de mes amis. » Liam pinça ses lèvres avant de se détendre. « Tu le connaissa
J'ouvrais la porte du gymnase sans ménagement et le bruit attira tous les regards sur moi. Les gars étaient en train de s'échauffer et Liam n'approuvait visiblement pas mon retard. Je m'excusais la tête baissée, le regard fixé sur mes chaussures. Je n'avais encore jamais été en retard de toute ma vie. Après tout je n’avais pas beaucoup de chemin à faire dans le château. Discuter avec mes amis avait détourné mon attention ce qui ne m'était encore jamais arrivé non plus jusque-là. Mais il fallait dire que ces derniers temps je vivais beaucoup d'expériences nouvelles.J'entendis quelqu'un se lever et marcher vers moi. Ses pieds grinçaient sur le tapis de combat. Je ne le voyais pas mais je savais que c'était Liam. Il se planta à quelques mètres de moi et mon cœur s'accéléra. Je fus surprise quand je me rendis compte que je connaissais son odeur et je dus admettre que le sentir si près de moi me rendait à la fois inconfortable et apaisée.Je levais les yeux vers lui plus du tout h
La première chose que Mat fit en nous voyant fut de nous demander si nous allions à la soirée du lendemain. « Quelle soirée ? demanda Lili. » Mat prit sa main et la fit tourner sur elle-même. « Il y a une soirée ce soir dans le gymnase pour le début d'année. C’est en attendant le week-end d’intégration des secondes. » Lili rit en tenant toujours la main de Mat. « Quel genre de soirée ? demandais-je. » Lili lâcha le main de Mat et me regarda amusée. Les garçon aussi me regardaient avec un petit sourire habitué. « Il y aura de la musique, sûrement de l'alcool. On va danser et s’amuser. -J'imagine que tu n'as jamais été bourrée ? demanda Mat. -Jamais. » Ils rirent. « Ne t’inquiètes pas tu peux très bien t'amuser sans boire. -C'est possible ça ? demanda Mat. »
Jules choisit un mur qui d'après lui n'était pas trop compliqué puis il m'expliqua, bien que le professeur l'avait déjà fait, comment il fallait faire le nœuds de huit. Je ne savais pas pourquoi il prit cette peine. J’avais parfaitement compris la première fois. Je laissais donc libre court à mes pensées pendant qu’il m’expliquait et quand il leva la tête vers moi je me contentais de sourire. Je fus surprise par la vitesse à laquelle j'avais réussi à faire mon nœuds. Dès le premier essaie il était bon. Jules me sourit et il resta à me regarder droit dans les yeux quelques instants. Je lui souris à mon tour par réflexe. Il devint soudain plus rouge et détourna les yeux. Il désigna le mur du menton. « Tu veux grimper la première ?» Je regardais le mur à mon tour hésitante. « Eh bien... Soit. » Jules se rapprocha d'un pas sentant mon trouble. « Ne t'inquiète pas. Tu peux m
Point de vue d'Abrielle : Noah finit par raccrocher et en se retournant me remarqua. Je me redressai l'interrogeant du regard. Noah secoua la tête doucement. « Ils ne l'ont pas encore trouvé mais ils y sont presque. » Je soupirais déçue avant de relever le menton. Je devais rester positive. J'avais confiance en Timéa et Martin. Ils allaient ramener leur chef et leur ami. Noah me pressa gentiment l'épaule. « Viens je vais te faire un thé. » Je fronçais les sourcils mais le suivais. Je ne m'imaginais pas boire un thé calmement alors qu’Alexy était encore introuvable cependant je suivais Noah. Peut-être qu'il avait besoin d'un petit moment de calme en cuisine. Il n'avait pas vraiment soufflé depuis la mort de Gaspard. Il avait dû me surveiller et pas une seconde je m'étais dit que lui aussi avait besoin de faire son deuil. Il avait perdu quelque chose ce jour-là. Quelque chose au fond de son cœur s'était arrêté. Il a
Je finis par me réveiller. Quelqu'un m'avait portée jusqu'à ma chambre et m'avait allongée sur mon lit. En m'entendant remuer mes amis et mes parents se rapprochèrent et me dévisagèrent inquiets.« Abrielle ? Tout va bien ?»Je me redressais et hochais la tête. Je me sentais bien. Mon corps était plus léger que d'habitude comme si je venais de me réveiller d'une longue nuit sans rêve.« Ai-je dormi longtemps ?-Non, à peine une demi-heure.-Tu nous as faits vraiment peur tu sais... »Je me tournais vers Noah me souvenant d'un coup de ce qu'il m'avait dit.« Noah. Tu as dit qu'on avait reçu un message. »J'attendais sa réponse suppliante. Je ne pouvais pas y croire. C'était trop beau. Je n’avais pas eu de chance avec Liam mais peut-être que cette fois…« Il
Je me réveillais en sursauts. Je regardais autour de moi paniquée avant de me rendre compte que j'étais dans la voiture. Je soufflais alors et m'enfonçais dans mon siège essayant tant bien que mal de calmer les battements de mon cœur. Mais en bougeant je sentis une douleur dans ma jambe et mon flanc. Noah me regarda inquiet mais je lui faisais signe que j'allais bien. Je me reconcentrais sur la vue qui me parvenait à travers la fenêtre essayant d'occuper mon esprit.Malgré mes dires Noah écarquilla grand les yeux :« Tu saignes ! »Je baissais les yeux et en effet mes vêtements étaient trempés de sang. Visiblement une balle avait dû frôler ma jambe et avait arraché de la peau sur son chemin. Rien de grave. Mon flanc quant à lui montrait un hématome imposant. Je saignais aussi d’autres endroits mais ce n’étaient que des
Quelque chose n’allait pas. Les hommes de Gaspard étaient bien trop nombreux. C'était une véritable armée alors que nous nous attendions à seulement une dizaine d'hommes. Les cobras étaient clairement en sous nombre et petit à petit nous fûmes encerclés. Noah se posta devant moi comme pour me protéger de son corps mais je le repoussais. Je me débrouillais mieux que lui. La colère ne m’aveuglait pas. Les cobras avaient formé un cercle près à se défendre en cas d'attaque.Soudain j'entendis une porte s'ouvrir et des pas se rapprocher. Je me tournais vers la source du bruit et les hommes de Gaspard se décalèrent afin de laisser passer leur maître. Ce dernier me trouva du regard en l'espace de quelques secondes et me sourit de façon machiavélique. Tout on corps eut la chair de poule. Je l’avais reconnu avant même de le voir.« Abrielle. Quel plaisir de te revoir. Je savais bien que nos chemins allaient se croiser de nouveau mais je ne t'attendais pas de sitôt. »Tout le monde s
Cindy avait perdu. Mes parents étant au courant ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne se fasse emmener et elle le savait. Je me disais qu’elle m’avouait tout pour pouvoir contrecarrer les plans de Gaspard jusqu’au bout mais j’avais quand même un sentiment étrange.Après avoir échangé des adieux polis avec Cindy, nous sortîmes du bureau. Devant ce dernier Noah ainsi que de nombreux cobras nous attendaient. Mon meilleur ami se redressa en entendant les portes s'ouvrir. Timéa fut la première à nous questionner sur ce qu'il s'était passé à l'intérieur.« Alors ? demanda-t-elle curieuse. »Alexy m'attrapa par le poignet avec le moins de doigts possibles et me tira loin du groupe quelques instants.« Qu’en penses-tu ? me demanda-t-il. »Je réfléchissais quelques i
Nous trouvâmes une voiture sans chauffeur et reprîmes notre route. Je m’endormis bien vite en me répétant les mots d’Alexy dans la tête. Mais je pensais aussi à d’autres mots. Je ne suis pas Liam. Il ne savait pas à quel point j’en souffrais. Je n’avais pas pensé une seconde que les personnes pouvaient ressentir d’autres envies sexuelles ou romantiques que l’envie d’être en couple avec quelqu’un et je me sentis bien naïve. De plus le timing pouvait paraitre étrange mais après tout Alexy avait l’habitude d’une vie aussi mouvementée. Il avait raison. Mon attention était vraiment détournée. Je croisais le regard d’Alexy dans le rétro viseur et le détournais aussi vite que possible. Tu es si belle. Il mit de la musique pour combler le silence et je me battais pour me concentrer dessus et ne pas laisser mes pensées divaguer. Je finis par briser le silence. Nous parlâmes de notre plan pour aller voir Cindy et évidement nous nous mîmes d’accord que nous devions êt
Qu'allais-je faire ? C'était assez simple et pourtant si compliqué. J'allais retrouver Gaspard et le livrer à la police. Il méritait de se faire juger pour ses crimes et je devais avouer que quelque part au fond de moi je n'allais pas me sentir en sécurité tant qu'il n'était pas enfermé. Mais surtout je voulais qu'il paye. Un frisson me parcouru en repensant à la fois où tout avait basculé. Je revoyais le visage pâle de Liam et j'entendais de nouveau le coup de feu. Je secouais la tête. Je n'avais jamais ressenti tant de haine envers quelqu'un. Je n'avais encore jamais souhaité que quelqu'un paye. Et pourtant je ne rêvais que d'une chose. Voir Gaspard derrière des barreaux. J'eus un pincement au cœur. Je ne pouvais pas le haïr à ce point. Il restait humain et mon frère par-dessus tout. Je ne l'avais jamais connu malheureusement et n'allais plus jamais avoir la chance de le connaître mais je me demandais ce qu'il se serait passé s'il n'était pas devenu ainsi. Je secou
Alexy et moi sortîmes de la chambre et descendîmes à la grande salle pour manger. Mes amis étaient déjà installés et Edgar attendit mon arrivée pour faire signe qu'on nous apporte à manger. La cuisine du manoir m'avait manquée. Tout ce que j'avais mangé ici avait toujours était délicieux et équilibré. Je me sentis légèrement mélancolique lors de la première bouchée. Cette dernière me rappela la première fois que j'avais mangé au manoir. Cela avait eu lieu quelques jours après mon départ du château. J'avais refusé de manger pendant quelques temps mais avait fini par me résigner. Tout comme à l'époque le goût de la nourriture était à la fois magnifique et horrible. Horrible car ce fut ce jour où je m'étais rendue compte qu'à présent j'étais seule. Une réalisation des plus difficiles surtout quand nous ne sommes même pas adolescents. Quoi que ce sentiment doit être horrible à n'importe quel âge.Je n’avais pas grand appétit alors je levais la tête de mon assiette et balayais les vis
La reine qui s'était assise entre temps se leva de nouveau en m'entendant revenir. Le roi quant à lui avait changé de place. Il s'était rapproché de sa femme et avait posé sa main sur son épaule. Il retira sa main à mon arrivée et se redressa de toute sa hauteur. Un silence pesant s'installa entre nous trois. Le roi et la reine me regardaient tous les deux ne sachant que dire. Étant au centre de l'attention je décidais de briser le silence. « Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour précédemment. J'ai été légèrement prise de court. » Je me forçais à bouger mes jambes et m'asseyais avec toute la grâce dont j'étais capable sur la chaise la plus éloignée possible. Je croisais les jambes et posais mes mains sur mes genoux faisant mine d'être détendue. « Comprenez ma réaction. Je ne m'attendais pas à voir des fantômes. » La reine pâlit en un instant. J'eus un pincement au cœur. J'y étais peut être allée trop fort. Je croyais que je leur avais pardonnés.