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last update Dernière mise à jour: 2025-03-07 18:38:06

Une main me tapote l'épaule et je sursaute en découvrant le visage d'Elsa penchée au-dessus de moi.

Elsa ? Que fait-elle ici ? Je pensais que le démon lui avait donné congé. 

Je me relève doucement en prenant le temps de m'étirer et frotte mes pupilles fatiguées. 

La nuit a été dure. 

Les rayons du soleil éblouissent mes yeux clairs et je suis obligée de les cacher avec ma main pour voir Elsa. 

Son regard détaille ma tenue, la même que j'avais hier, et s'attarde sur le canapé sur lequel je suis allongée. 

Les souvenirs de la nuit dernière me reviennent doucement en tête et le flashback me frappe quand j'aperçois le verre d'eau vide sur la petite table du salon. 

Je me rappelle vaguement m'être endormie devant le troisième film. La douceur de la couverture serrée contre moi, le bruit de la télé en fond sonore. Je me souviens de l'apaisement que j'avais ressentie en me laissant dormir sans craintes. 

Mais le passé nous rattrape toujours. 

Et à 3h52, les mauvais souvenirs ont refait surface comme dans un cauchemar. 

C'était horrible. Je pouvais encore sentir son odeur qui empestait le tabac, ses gouttes de transpiration qui tombaient de ses cheveux. 

C'était comme si j'y étais, que je revivais la scène éternellement. Je sentais ses mains sales parcourir lentement mon visage, descendre le long de mes courbes, déchirer ma culotte. Les larmes coulaient abondamment le long de mes joues et je suis presque certaine que mes pleurs étaient vraiment réels. 

Mes sens étaient en alerte, la douleur me paralysait. 

J'étais consciente que tout ça n'était qu'un cauchemar, mais je ne pouvais pas me réveiller. Je luttais pour ouvrir les yeux mais Sohan me retenait prisonnière de ce mauvais rêve. 

Le silence dans la pièce me fait revivre toute la scène en détaillée et je sens que les larmes menacent de couler. Il faut que je pense à autre chose, tout ça est derrière moi, il faut que j'avance. 

Me voyant si déboussolée, Elsa s'assoit près de moi et me demande la permission de me serrer dans ses bras. 

Ce petit détail, bien qu'insignifiant, me réchauffe le cœur et me redonne de la force pour affronter cette journée. 

Je sens qu'Elsa va devenir un peu une maman pour moi. En détaillant son visage et en apercevant quelques cheveux blancs, je dirais qu'elle doit environ avoir 50 ans. Mais bon, ce n'est qu'un chiffre, je n'ai jamais été très doué pour ce genre de choses.

Après plusieurs secondes serrées l'une contre l'autre, elle se détache maladroitement, ne me lâchant pas du regard. 

- Bonjour mademoiselle, vous avez bien dormi ? 

J'hoche la tête positivement pour ne pas l'inquiéter, même si la réponse n'est pas loin d'être le contraire. 

Elle se lève et part ranger le verre vide dans la cuisine. Le moyen qu'a encore utilisé le démon pour me sortir de mon sommeil. 

Il compte me réveiller constamment avec les pires manières inimaginables ? 

Pourquoi est-il obligé de me sortir de ce traumatisme de cette façon ?

Apparemment il ne supportait pas ma réaction au cauchemar de cette nuit. 

Et pourtant, il n'y jouait pas le rôle principal. 

Elsa revient quelques instants plus tard, accompagné d'un plateau repas. 

Les yeux en forme de cœur, je saute du canapé, un sourire aux lèvres et m'installe sur la petite table basse juste devant. 

L'odeur des pancakes et du nutella débordant de la tartine réveille mon ventre endormi et un nouveau gargouillement fait rire Elsa. 

Il faut dire que cela fait très longtemps que je n'ai pas mangé de pancakes, qui sont, selon moi, la meilleure découverte du monde. 

Elsa rigole devant ma soudaine excitation et pose le plateau sur la petite table avant de repartir vers la cuisine. 

Il est hors de question que je déguste ce festin royal toute seule. 

-Elsa je vous en prie, accompagnez-moi, lui dis-je en lui montrant la place vide en face de moi et le plateau repas beaucoup trop volumineux pour une seule personne. 

Elle s'arrête à mi-chemin et me lance un regard désolé. 

-Je ne peux pas mademoiselle, s'excuse-t-elle. 

Je la dévisage d'abord sévèrement puis l'incite à me rejoindre, sortant mon regard le plus mignon possible. 

Après des secondes de lutte acharnée, elle cède enfin et prend place en face de moi. 

-Merci Elsa, lui dis-je avec un sourire. Je n'aurais jamais pu manger tout ça seule. 

-Il faut que vous mangiez ma chérie, vous êtes toute maigrichonne. 

Elle me tartine une nouvelle tranche de brioche et m'oblige presque à la prendre. Ses yeux grands ouverts rivés sur moi, je rigole en attrapant la tartine que je ne me fais pas prier pour avaler. 

-Comment va votre blessure, me demande-t-elle en me servant un verre de jus d'orange. 

-Oh tutoyez moi s'il vous plait, j'ai l'impression d'avoir 50 ans, je plaisante.

-Seulement si vou-... tu fais de même, se corrige-t-elle. 

J'accepte d'un hochement de tête et réponds à sa question :

-Ça va de mieux en mieux, la douleur s'estompe peu à peu et tout à l'air de bien cicatriser, merci.

-Tant mieux.

-Je pensais que le démon t'avait donné congé pour plusieurs jours, je m'exclame me rappelant la soirée d'hier. 

Ses lèvres s'étirent timidement à l'entente du surnom que je lui ai donné puis elle répond :

-Non, pas du tout, hier était mon jour de congé. Chaque jeudi, Monsieur Cole me laisse rentrer auprès de ma famille.

J'acquiesce en me demandant pourquoi il m'a menti. Pourquoi inventer toute une histoire alors que c'était juste son jour de congé.

Cet homme est vraiment difficile à cerner. 

Je ne m'attarde pas sur le spécimen et reporte plutôt mon attention sur Elsa. 

Et, avec un sourire et toute enthousiaste à l'idée d'en savoir plus sur elle, je demande curieusement :

- Tu es mariée, tu as des enfants ?

- Cela va bientôt faire 30 ans que je suis mariée à l'homme le plus merveilleux du monde et qui est aussi le père de mes trois formidables enfants, dit-elle, des étoiles pleins les yeux. 

Je la regarde me raconter la source de son bonheur quotidien, un sourire aux lèvres et une grande admiration pour cette femme. 

- Je parie pour trois petits diables, dis-je.

Elle rigole et, en sortant son téléphone, me montre la photo de son écran de verrouillage. 

- Je te présente Mathis, notre ainé, Jasper le cadet de la fratrie et là, me dit-elle en montrant son portrait craché, la bouche pleine de chocolat, c'est Lexa, notre petite dernière.

Sa façon de présenter ses enfants est émouvante et je sens tout son amour pour eux. Elle doit être une mère incroyable. 

- Ils sont magnifiques, vous formez une très belle famille. 

Elle me sourit tandis que je lutte pour ne pas que ma petite larmichette ne coule. Ce n'est pas ma faute, je suis sensible de toute cette mignonnerie ! 

Pourtant, je ne me suis jamais vraiment intéressée aux hommes, mais ça ne m'empêche pas, comme beaucoup de personnes, de vouloir être épanouie en amour et fonder une famille. Voir courir des mini moi partout dans la maison. Les regarder se chamailler pour avoir la télécommande. 

Mon cœur se réchauffe en reregardant la photo et, sans comprendre pourquoi, je serre Elsa dans mes bras. 

Elle semble surprise au début puis rigole et passe ses bras autour de moi en me chuchotant :

- Bah qu'est-ce qui t'arrive. 

Je me détache de son étreinte et m'exclame :

- Rien, je trouve juste ça trop mignon. Je t'envie. 

- Oh, ne t'en fais pas ma chérie, tu trouvera cet amour. 

Je lève les yeux au ciel en comprenant que pour trouver cet amour, il faut trouver cet homme. Cet homme qui aura peur de me perdre et fera tout pour me garder. Cet homme qui m'aimera moi et mes défauts. Cet homme qui ne trahira ma confiance et ne brisera pas mon cœur. 

Et quand je réfléchie à tout ça, je me dis que ça n'existe pas. Tous les hommes que j'ai connu m'ont trahi et fais du mal, alors comment encore y croire ?

- Un jour, tu rencontrera une personne, et sans même que tu le saches, elle deviendra ta plus belle histoire. 

Je l'écoute attentivement, en imaginant ce jour là. 

Une chose est sûre, il n'est pas encore arrivé. 

Elle me tend mon verre et je lui souris, reconnaissante pour tout ce qu'elle m'apporte. 

Elsa est tellement bienveillante que je me demande comment elle peut travailler avec le démon.

Comment une femme si gentille peut supporter un homme si détestable. Peut-être est-elle elle aussi forcée ?

Je continue d'engloutir mes pancakes et, ayant une soudaine envie d'en savoir plus, je demande :

-Comment tu peux travailler pour un homme comme lui, je lâche sans prendre de pincette. 

Elle rigole devant ma franchise et s'éclaircit la voix :

-Tu sais, Monsieur Cole n'est pas aussi cruel qu'il le prétend, du moins, avant, il ne l'était pas. 

Avant

Je ne dis rien et continue de l'écouter, même si j'ai un peu de mal à croire que le démon n'ai pas toujours été comme ça. 

-Je l'ai connu alors qu'il mettait encore des couches, rigole-t-elle, c'était un vrai petit diable. 

Je ne peux m'empêcher de la rejoindre et rigole en entendant ces petites anecdotes. 

-Il s'est construit une apparence impassible et cache son cœur aux autres par un autre visage. 

Pour le cacher, il le cache vraiment bien. 

-Tu sais, il n'a pas eu une enfance facile, son père ...

-ELSA, s'écrit le démon d'en haut, interrompant notre discussion. 

Il a des oreilles partout c'est hallucinant. 

-Ramène-toi.

Sa voix dure me provoque un frisson et je regarde Elsa se lever pour le rejoindre. Elle n'a pas l'air le moins du monde choqué par ces paroles dictée plus comme un ordre qu'une demande. 

Elle a sans doute l'habitude, pensais-je. 

Me retrouvant de nouveau seule au salon, je profite d'un silence agréable pour terminer tranquillement mon petit déjeuner, même si la pensée d'en savoir plus sur le démon m'a coupé un peu l'appétit. 

J'avais enfin l'opportunité d'en savoir plus sur lui et, comme par hasard, il interrompt notre conversation. 

Je ne sais pas pourquoi mais il m'intrigue. J'ai envie d'en savoir plus sur lui. J'ai envie de connaitre son enfance, son parcours. Il est bien trop mystérieux pour ne cacher qu'un simple secret. 

C'est une énigme, je ne le connais pas, je ne sais pas pourquoi il m'a enlevé, il est rempli de ténèbres, je le vois dans ses yeux, d'une noirceur incroyable. 

Cela m'effraie autant que cela m'attire, je ne sais pas pourquoi, j'ai envie d'en savoir plus sur lui. 

Et j'arriverais à le percer. Peu importe le temps que ça me prendra, j'y arriverais.

La maison est calme et quand mon assiette est enfin terminée, je me lève et fais la vaisselle pour éviter de surcharger la pauvre Elsa.

Je monte ensuite rapidement les escaliers jusqu'à ma chambre en évitant de croiser le démon. La seule pensée de tomber sur lui me met de mauvaise humeur. Et pour une fois, je sens que cette journée sera agréable. Alors autant tout mettre en œuvre pour ne pas la gâcher. 

La luminosité de la pièce m'éblouit une nouvelle fois, je crois que je ne saurais jamais habituée à cette forte lumière. Et surtout, à ce changement de couleur avec le reste de la maison.

Je me demande pourquoi seule cette chambre est différente ?

J'ai beau avoir rapidement visité, je n'ai vu aucunes pièces avec cette couleur. Toutes sont, comme la pièce de vie, sombre avec peu de couleur. 

J'attrape d'une main mon carnet, de l'autre un crayon et me dépêche de retourner au salon. 

Je préfère écrire dans cette pièce, elle m'inspire et je me sens entourée. La lumière du jour reflétée par la baie vitrée me donne l'impression de flotter et le bruit de la cheminée m'aide à évacuer le stress. D'ailleurs, je ne comprends pas trop pourquoi la cheminée est allumée alors que nous sommes début juin. Le temps n'est pas si mauvais, malgré ce vent à décorner les bœufs. 

L'hiver a été assez froid, je suppose que c'est pour ça.

Je m'installe sur le fauteuil à côté du canapé et laisse la télé choisir une playlist pour m'accompagner.

Je mets une chaîne aléatoire et tombe sur une chanson de James Arthur. 

Je laisse son talent me bercer et commence à écrire tout ce qui me passe par la tête. 

Écrire m'aide à extérioriser.

Quand mon crayon glisse sur le papier, toutes mes inquiétudes et mon stress s'évacuent. Je ne saurais expliquer comment mais, c'est devenu un échappatoire, un besoin vital.

J'ai commencé à écrire sous les conseils de ma psy, cela fait quelques années maintenant. 

Au début, je trouvais ça idiot de raconter à un journal nos émotions et les pensées qui nous traversaient. Mais ma mère insistait tellement que je me suis forcée pour elle. Et puis, au fil du temps, ce qui était une corvée est devenu un plaisir. Je ne faisais plus ça pour personne mais seulement pour moi. 

En fait, grâce à ce carnet, je lui parlait. C'était comme si à travers ces écrits, il était encore là... 

Maintenant, je m'en vais sur ma 20ème année et l'écriture fait encore partie de ma vie. 

Peut-être certaines personnes trouveront ça gamin ou bizarre, mais pour moi, ce carnet me permet d'affronter ce qui m'attend. 

Lorsque je tourne les pages précédentes et que je découvre les pages écrites au début de mon séjour chez Sohan, je me rends compte comme j'étais perdue. 

Je ne comprenais rien à ce qui m'arrivais. 

Il y a des pages que je ne relirais jamais, elles me font trop mal. 

Les mots puissants me rappellent trop de mauvais souvenirs. Mais cela me montre également que j'étais au plus bas et que maintenant, je me suis relevée. 

Après plus d'une heure à écrire dans mon journal, la porte claque et Romy entre quelques instants plus tard. 

Sa robe à fleurs rouge éclaire ses cheveux et illumine son sourire.

Elle me rejoint dans le salon, vient m'embrasser et part s'installer sur l'autre fauteuil à ma gauche.

-Alors, comment était ta première vraie nuit dans cette maison, me demande-t-elle en souriant. 

-Mouvementée, je fais en haussant les sourcils, repensant au réveil brutal infligé par le démon. 

-J'espère que Daemon ne t'as pas trop emmerdé.

-Non vraiment pas, j'ironise.

-Il n'est pas méchant tu sais, il faut juste apprendre à le connaître. 

Oh c'est vrai ? Trop hâte d'apprendre à le connaître alors ! 

-Laisse-lui le temps de te cerner. 

A force de me dire ça, je commence à me demander pourquoi est-il si cruel alors que tout le monde trouve une bonté en lui. 

-Comment vous vous êtes rencontrés tous les deux, fin, tu sais, comment es-tu rentrée... je bredouille ne sachant pas comment formuler la question sans que ça passe pour un jugement.

Elle rigole et reprend :

-T'inquiète j'ai compris ce que tu voulais me demander. Comment je suis rentrée dans ce milieu. Pourquoi ai-je choisi d'y rester en sachant toutes les atrocités qu'ils s'y passaient. C'est à chaque fois les questions que j'ai droit. 

Je baisse la tête embarrassée et joue avec mes doigts, ne sachant pas quoi faire d'autre et ne voulant pas la regarder. 

Ma question si directe était peut-être un peu maladroite de ma part. C'est vrai que je ne réfléchis pas toujours avant de parler et cela m'a déjà causé quelques ennuis. En plus, cela fait à peine 1 journée que nous nous connaissons, elle doit me prendre pour une folle à l'attaquer directement avec des questions personnelles. 

Mais le truc c'est que j'ai tellement de questions dans ma tête que je n'ai pas envie de tourner autour du pot. J'en ai marre de ne parler à personne, de n'avoir aucunes réponses à mes questions, de me sentir seule. 

Elle me lance un sourire bienveillant me montrant que ça ne l'embête pas, puis elle déclare :

-Je connais Daemon depuis que nous sommes enfants, j'étais la meilleure amie de... j'étais une de ces meilleures amies, se corrige-t-elle. Nos mères étaient meilleures amies et nous avons grandi ensemble. 

Je l'écoute attentivement et remarque que ses pensées ont l'air ailleurs, surement nostalgiques du passé. 

Elle relève ses cheveux en un chignon haut et ajuste la bretelle de sa robe avant de continuer :

-Et au sujet de comment j'en suis arrivée là, c'est un peu plus compliqué. Disons que ça s'est fait naturellement. Un jour j'étais une lycéenne étudiant le droit, le jour d'après je me trouvais dans un cartel. Aujourd'hui, j'ai laissé ma vie d'avant derrière moi et vis au jour le jour. 

-Mais pourquoi avoir tout plaqué ?

Ma curiosité est un de mes plus gros défauts, je le sais. Mais je m'en fous, je suis comme ça et je ne peux plus rester avec mes questions me torturant le cerveau.

Elle semble se perdre dans les souvenirs. 

-Quand ma mère est tombée malade, Daemon m'a beaucoup soutenu, il a été là pour moi quand je n'avais personne d'autre. 

Elle fixe le mur et prend quelques secondes pour respirer.

-Faut savoir que ma mère est tombée enceinte très jeune et que sa famille lui a rapidement tourné le dos. 

-Et ton père, je demande timidement ne voulant pas lancer un sujet sensible.

-Mon père l'a aidé financièrement mais ne pouvait pas être présent à cause de ses études. Alors, ma mère a dû m'élever seule. 

-Ça a dû être horrible, je souffle. 

Je n'ose pas imaginer la force que doit puiser une mère pour élever seule sa fille. 

Je trouve que c'est très courageux de sa part et qu'il n'y a pas plus belle preuve d'amour. 

-Mon père me répétait sans cesse qu'il était là pour nous et qu'il ne nous abandonnait pas, mais je ne le voyais jamais. Si le rôle d'un père c'est de verser seulement un peu d'argent sur le compte en banque de sa fille, alors oui, je peux dire qu'il était mon père. Mais si son rôle ne se limite pas qu'à ça, alors j'aurais plus envie de dire que j'ai grandi sans père. 

Ses mots me touchent et je ne peux retenir la larme qui s'écrase sur ma cuisse. Je ressens toute sa douleur dans sa voix brisée et cela me fend le cœur de la voir comme ça. Elle semble si vulnérable.

Elle marque une pause et calme sa respiration en soufflant lentement. 

Je sens que ce n'est pas facile pour elle de me raconter. 

Je me lève donc et vais m'installer sur le canapé, où je lui demande de me rejoindre. 

Nos corps maintenant plus proches, j'attrape sa main et la serre fort dans la mienne, lui montrant que je suis là.

- Tu n'es pas obligée de continuer, lui dis-je me voulant en aucun cas la forcer. 

Elle secoue la tête et me sourit :

- Ca ne me dérange pas, c'est juste que le raconter me rappelle toujours la mauvaise période de ma vie.

Je la comprends. 

-Ma mère a vraiment été parfaite, je n'ai jamais manqué de rien, dit-elle en étouffant un sanglot. Elle était mon petit rayon de soleil. 

Ses lèvres s'étirent légèrement et je souris également quand le visage de ma mère apparaît dans mon esprit. 

Romy a l'air de tellement l'aimer, ses mots sont forts et remplient d'émotions. À travers ces simples mots, je devine tout son amour pour elle. 

-Mais quand les médecins lui ont diagnostiqué un cancer du sang, ça a été le début de l'enfer. Mon père s'est tiré ne pouvant plus payer ses soins médicaux, ma mère devenait de plus en plus faible. Et moi, j'étais là, à la regarder mourir à petit feu sans pouvoir rien faire. Je ne pouvais pas payer son traitement, alors j'ai commencé à enchaîner les petits boulots. Mais cela ne changeait presque rien. Et puis, un jour, Daemon m'a parlé de son cartel. 

-Tu n'étais pas au courant avant, je demande. 

C'était quand même un de ces meilleurs amis, je trouve ça bizarre qu'elle n'ait jamais rien vu auparavant.

Tu as fait pire, me rappelle ma stupide conscience. 

-Daemon est quelqu'un de très mystérieux, il garde beaucoup de choses pour lui. Tu sais, cette vie-là, il ne l'a jamais voulu pour moi, et je pense que c'est pour ça qu'il ne m'en avait jamais parlé avant, pour me protéger en quelque sorte. Notre marché est illégal, il a beaucoup hésité à m'en parler, n'appréciant pas le fait que j'allais y être liée. 

J'acquiesce, comprenant son point de vue.

-Mais les frais hospitaliers augmentaient et j'ai dû trouver une solution. C'est à ce moment-là que je suis rentrée dans ce milieu.

Je la regarde me raconter son histoire, touchée par son passé.

Cette fille est tellement souriante et gentille que je n'aurais jamais pu imaginer qu'elle ait traversé cela.

Chaque jour, je maudis cette personne qui m'a envoyé ici et qui a tué ma mère, sans me dire que peut-être d'autres personnes ont vécu ça aussi. 

-J'ai commencé par faire des trafics de médicaments. Mon rôle était juste de m'habiller chic et de me rendre à une soirée pour leur donner leur paquet. Puis j'ai évolué et les petites soirées ont commencé à ne plus me satisfaire, j'en voulais plus. L'adrénaline n'était pas assez forte, le salaire pas assez conséquent. Et j'ai donc commencé à travailler pour Daemon, j'organisais des gros évènements et rencontrais les plus grands mafieux. 

Elle en voulait plus ? Comment peut-on avoir envie de passer ses journées entre les armes, le sang, la violence ?

-Je gagnais enfin assez et j'ai donc pu payer les soins à ma mère. Ce que je gagnais lui a permis de remonter la pente et de pouvoir encore aujourd'hui partager ma vie. 

Je souffle de soulagement en apprenant que sa mère est toujours en vie, au moins, tout ce qu'elle a fait n'a pas servi à rien. 

Mais pourquoi est-elle encore ici si sa mère va mieux ? 

- Pourquoi ne pas avoir tout arrêté après ? 

Elle prend une profonde inspiration comme si elle se préparait à cette question depuis le début de notre conversation.

-Je suis entrée dedans sans savoir que lorsqu'on y met un pied, il est impossible d'en sortir.

Sa phrase me glace le sang.

Je ne sais pas si je suis prête à entendre ce qu'elle va me dire. 

Depuis mon arrivée ici, je suis dans le déni, pour moi, le démon est le seul responsable de mon second enlèvement. 

Je m'imagine que ces gens sont comme moi, forcé de rester dans ce monde. Mais en vérité, je ne veux juste pas voir la réalité en face et me dire qu'ils sont comme lui.

Ce sont tous des criminels.

-Je ne comprends pas, je balbutie en la regardant incrédule.

Ce sont les seuls mots que je réussie à formuler. 

Les questions continuent de tourner en boucle dans mon cerveau. Je n'arrive pas à comprendre comment elle a pu continuer en sachant ce qu'elle devrait faire pour y rester. 

Est-elle prisonnière du démon ?

De ce monde sombre et rempli de secrets ?

Mais sa réponse n'est en rien celle que j'avais imaginée, et je reste sans voix en la regardant me répondre :

-Il m'a plu. Dès l'instant où j'ai mis un pied dans ce monde, j'ai su que ma vie d'avant n'existerait plus, prononce-t-elle en me regardant droit dans les yeux. Et s'il fallait que je retourne en arrière, je ne changerais rien à mes choix et à mon parcours. Je suis comme ça, je suis devenue celle que je suis. J'ai dû traverser des épreuves pour en arriver jusque-là et pouvoir maintenant gérer les gros évènements. Et je n'ai pas envie de les oublier car elles m'ont fait grandir. Cette expérience ne m'a pas simplement permis de soigner ma mère, il m'a également offert une seconde famille. Une famille dans laquelle chacun se soutient et se défend.

Son aveu installe un blanc entre nous et plonge la pièce dans un silence pesant. Ni elle, ni moi, n'osons parler. 

Je suis dans le flou, je me revois cette nuit-là priant pour que tout ceci soit juste un mauvais rêve. Je me revois les jours suivants, les implorant pour me laisser retrouver ma vie. 

Comment peut-on avoir envie de vivre entouré de monstres et de violences ? 

Romy s'approche un peu plus de moi et c'est maintenant à elle de serrer ses mains autour des miennes. 

Son visage est doux et ses yeux plongent intensément dans les miens :

-Je suis désolée. Je sais que toi tu n'as jamais voulu rentrer dans ce monde. Et moi, je suis là à te raconter que je ne regrette rien et que j'aime ce monde.

Je ne sais pas pourquoi cela m'affecte tellement, pourquoi une colère est née en moi pendant qu'elle me racontait son choix.

Peut-être est-ce parce que moi je n'ai pas eu le choix que je lui en veux de dire ça. 

On m'a kidnappée et obligée à vivre avec eux dans un monde que je ne voulais pas. Et je sais que c'est mal de dire ça, qu'elle y est rentrée elle aussi par obligation pour sauver sa mère, mais elle pouvait en sortir. 

Elle a eu le choix elle.

Tandis que moi, je suis piégée ici sans savoir quand ma vie pourra reprendre. 

Mais je sais qu'il ne faut jamais juger un livre à sa couverture.

Tous ces choix, c'était les siens, et je ne peux en aucun cas lui reprocher quelque chose, c'est sa vie. Et même si je n'aurais peut-être pas fait les mêmes qu'elle, je ne peux pas lui en vouloir pour ça. 

Romy est une des seules personnes qui m'a accueilli naturellement sans me crier dessus ou me mettre mal à l'aise.

Elle m'a sourie et ouvert ses bras, je ne veux pas dire adieu à ce début d'amitié. Elle reste une personne incroyable et je veux continuer à partager sa vie. 

Je toussote pour m'éclaircir la voix et demande avec un sourire sincère :

-Mais tout ça... ça te plaisait vraiment ?

-Le luxe, les soirées, les belles robes, bien sûre que ça me plaisait !

-Il y avait aussi les mafieux, les trafics illégaux, les armes, je ne pus m'empêcher d'ajouter.

Elle rigole et son rire franc m'oblige à la suivre. 

-J'étais persuadée que tu dirais ça, tu penses que ce monde est horrible et que je ne devrais pas gâcher ma vie avec ces criminels. 

Exactement 

-Tu as tort. Et j'avais tort moi aussi en imaginant que ma vie pourrait reprendre la ou je l'ai arrêté. Je ne pensais pas moi non plus m'attacher à ce monde, mais il a réussi à m'attirer et aujourd'hui je n'imagine pas ma vie sans. 

J'essaie vraiment de la comprendre, mais je pense que je n'y arriverais pas. 

-En fait, je ne comprends pas comment tu peux tolérer la violence, les viols, les meurtres. 

-Oh Kali, murmure-t-elle comprenant enfin ou je veux en venir. Je sais que tu as vécu l'enfer avec Sohan et je suis terriblement désolée que tu aies été obligée d'endurer tout ça, mais tout ce que tu as vécu avec Sohan, ce n'est pas la réalité. En tout cas, la réalité n'est pas si dure. Parce que crois moi que sinon, il y a longtemps que je l'aurais quitté.

Pourquoi alors Sohan m'a fait ça ?

- J'ai été dans ta situation, j'ai moi aussi voulu en finir plus d'une fois. Mais je me suis battue, et désormais, j'ai découvert un autre monde. Ce monde ne se limite pas qu'à ça, je te jure. Derrière toutes ces atrocités se cache quelque chose de bon pour toi. 

J'aimerais tellement la croire...

Elle s'éclaircit la voix et poursuit :

-Tu sais, je ne les tolère pas. Mais ce monde n'est pas à associer qu'à ces mauvais côtés, il y a tellement d'autres avantages !

-Comme quoi, je demande curieusement, n'en ayant pas un seul en tête.

-Comme l'argent ! On dit que l'argent ne fait pas le bonheur, mais crois moi, il y contribue fortement. Menteurs sont ceux qui disent le contraire. 

Sa phrase reste en suspens dans l'air et nous éclatons de rire quand nos regards se croisent.

Romy la philosophe partie 1

Après plusieurs secondes à rigoler, elle se stoppe net et déclare :

-À toi. 

Ce changement soudain d'ambiance et sa tête essayant de rester sérieuse me refont éclater de rire, et cette fois-ci, c'est à elle de me suivre. 

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    Je choisis une petite robe fleurie dans mon armoire, le sourire aux lèvres de voir que dehors, le soleil brille. Hier, après ma crise, Romy est restée auprès de moi toute la journée, elle me racontant ces pires hontes, moi lui apprenant à faire des cupcakes. Cela faisait du bien de rigoler, cuisiner, se partager des choses anodines. Je me revoyais dans ma cuisine, avec ma mère et Théau, la bonne odeur embaumant la pièce.C'était une sorte de rituel, dès que un de nous n'allait pas très bien, nous mettions la musique à fond dans la maison, et nous préparions nos meilleures pâtisseries, se chamaillant pour savoir lesquelles étaient les plus belles. Y repenser me provoque aussitôt un baume au cœur. pour une fois, ce sont de bons souvenirs, pas de pleurs, pas de violences, pas de trahison.juste eux.j'ai compris qu'il faut que je m'accroche à ces moments heureux plutôt que de me rendre malade à attendre leur retour. j'ai compris que de ressasser le passé ne m'aiderait pas à avancer

    Dernière mise à jour : 2025-03-07
  • Possession    8

    Je tente de capter son regard mais ses yeux m'évitent. Alors, je pose ma main sur l'arme et la fait descendre lentement. Sa main se détend légèrement et nous retrouvons petit à petit le calme d'il y a quelques minutes. - Ta pute avait pourtant l'air bonne. Ni une ni deux, le démon me décale et dans la seconde qui suit, un coup de feu retentit près de mon oreille. - Ta pute avait l'air bonne. Ni une ni deux, le démon me décale et dans la seconde qui suit, un coup de feu retentit près de mon oreille. - NOOOONN, je hurle quand ses mains appuient sur la gâchette.Sans réfléchir, je donne un mouvement brusque sur l'arme essayant de changer sa direction et espérant ainsi éviter un mort. Je ne veux plus de mort. J'en ai assez de devoir porter cela sur ma conscience. Tout se passe extrêmement vite, les yeux du démon s'agrandissent d'incompréhension et je lis dans son regard que je n'aurais pas dû. J'y lis aussi "T'es qu'une idiote agissant sans réfléchir ne prenant pas en compte le d

    Dernière mise à jour : 2025-03-07
  • Possession    9

    Les dents serrées, il expire lourdement et attrape mon poignet brutalement. Je me crispe et me mords la lèvre pour ne pas montrer qu'il me fait mal. Il sort un bracelet de sa poche et me l'attache sans prendre de pincette. - Qu'est ce que c'est, je grogne quand il me le serre et que je remarque qu'il m'est impossible de l'enlever. - Un cadeau de bienvenue. Je le regarde en pleine incompréhension, attendant qu'il en dise davantage. Les filles aussi le regardent fixement et, devant tous ces yeux braqués sur lui, il lâche. - Ça va, c'est juste un bracelet. - Daemon tu n'es pas sérieux, dit Romy après quelques secondes, comprenant sans doute enfin pourquoi il me donne ça. - C'est quoi, j'interroge Romy en me tournant vers elle. Elle ne lâche pas le démon du regard et m'explique :- Daemon veut que tout le monde sache que tu lui appartiens. A travers ce bracelet, les gens sauront que tu es sa possession. Je repose mon attention à nouveau sur démon et lui lance un regard glacial

    Dernière mise à jour : 2025-03-07
  • Possession    10

    Je balbutie des excuses et tente de réparer mes dégats mais Rio me bloque le passage et pousse une multitude de jurons. C'est un cauchemar.Il s'énerve contre moi en me balançant toute sorte d'insultes. Lui qui me disait il y a quelques minutes qu'il me trouvait belle et qu'il aimerait bien apprendre à me connaitre. Légèrement lunatique.- Tu es trop bizarre, finit-il par lâcher en se levant précipitamment et se dirigeant vers les toilettes, énervé. SuperJe regarde autour de moi et remarque que tous les invités ont repris leurs activités. Ouf. Je m'affale sur le bar en soufflant bruyamment, relachant toute la pression et profitant d'un instant de silence pour me concentrer sur moi même et mettre de côté ma haine envers le démon qui ne cesse d'augmenter de minutes en minutes. Je le déteste tellement que je me demande comment c'est possible d'haïr une personne à ce point. Il y a bien un moment où nous sommes au maximum ?Et bien je pensais que j'y étais, mais non, à chaque fois,

    Dernière mise à jour : 2025-03-07
  • Possession    11

    La danse c'est quelque chose de tellement libérateur.J'en ai fais pendant de longues années durant ma jeunesse.Mais malheureusement j'ai du arrêter pour des problèmes de dos.Toutefois, cela ne m'empêche pas de danser et virvolter dans les airs dès que le stresse ou l'inquiétude prennent possession de mon corps.C'est une sorte d'antidepresseur.Nous nous déhanchons au rythme de la musique et un de mes groupes préférés résonne dans les enceintes, me faisant aussitôt bouger et chanter comme une folle. Nous rigolons et le souffle commence à me manquer, l'activité physique n'a jamais été mon point fort, même si j'arrivais souvent à me débrouiller. Il faut dire que cela fait longtemps que je n'ai pas fais de sport. Sauf si lutter chaque jour pour sa vie en soit un. Hayley se joint rapidement à nous et je ne calcule plus personne. Qu'une seule chose dans la tête : oublier. Oublier un instant où je suis. Je m'imagine à une fête de fraternité, entourée de mes camarades de classe et de

    Dernière mise à jour : 2025-03-07
  • Possession    12

    Je me penche et attrape le lait du bout des mains par-dessus le démon. Il grogne en se retournant et nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres. Je lève les yeux au ciel quand son regard me fusille, tant d'arrogance, si peu de reconnaissance. Si j'avais voulu, j'aurais pu retomber sur lui, or, je ne l'ai presque pas touché. Je me suis craqué le dos pour ne pas le bousculer en attrapant cette foutue bouteille et il n'est même pas un tant soit peu reconnaissant. En plus, je sais très bien qu'il n'avait rien à prendre dans ce frigo car il referme la porte, ses mains vides. - Arrête de faire ça, dit-il agacé. Je fronce les sourcils en le regardant, ne comprenant pas de quoi il me parle. Ça lui arrive souvent de s'inventer une vie ? - De quoi ?- Ce que tu fais tout le temps et qui commence sérieusement à m'agacer.Mais de quoi parle-t-il ? Il ne peut pas simplement me répondre avec des mots clairs au lieu de jouer sans arrêt aux devinettes.- Toi aussi arrête, dis-je d'un

    Dernière mise à jour : 2025-03-07

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  • Possession    84

    1 an plus tard :Cher journal, cela fait presqu'un an qu'Hayley est partie et pourtant, malgré tous ses longs mois, je me rappelle encore du jour où j'ai vu ses paupières devenir de plus en plus lourdes. Après avoir lutté de toutes ses forces, elle a rejoins un monde meilleur en créant un nouveau vide en moi. Les adieux furent compliqués, les larmes ont énormément coulé, les cris ont déchiré les poitrines et l'enfer a débuté. C'était douloureux, trop dur à supporter. Chaque regards que je croisais ne piétinaient qu'un peu plus mon cœur, enfonçant le couteau dans la plaie, accentuant le chagrin de la perte de mon amie.Le ciel accueillait une étoile mais nous, nous laissions s'envoler plus qu'une amie, c'était un membre de notre famille que nous perdions. La fille toujours franche et honnête, la première a être dans les plans foireux, à nous faire rire avec ses remarques, c'était la fille la plus courageuse que je connaisse, j'avais énormément de respect pour Hayley. Et même si n

  • Possession    83

    Chacun a son rôle à jouer, c'est un plan minutieux qui demande beaucoup d'attention.Les détails sont importants et, s'il fonctionne, ils ne seront jamais que nous sommes venus. Quand nous avons terminé de nous remémorer le plan, nous nous mettons en route et je monte, comme d'habitude, dans la voiture de Daemon. - Tu crois qu'un jour, j'aurais le droit de conduire cette merveille ou il faut qu'on continu à supporter ces vols planés dans les virages, je le questionne en esquissant un sourire, pratiquement sûre de connaitre la réponse.- Le jour où tu auras ton code sans fraudes. Je le tape sur l'épaule en entendant ce que je ne voulais pas et me défends immédiatement :- Ce n'était pas volontaire ! Il se peut que le moniteur s'est trompé de personne et qu'au lieu de 2 fautes, j'en avais fait 9. Mais tout est une question de point de vue !J'ai simplement profiter de la chance qui m'était offerte.- Puis j'ai eu mon permis en toute légitimité, je contre attaque.- Rappelle-moi au

  • Possession    82

    Cher journal, cela fait très longtemps que je n'ai pas pris le temps de t'écrire. Peut-être est-ce le fait que tout a basculé avec ses quelques mots "Ton père est mort Kali, il t'as légué son cartel". Il y a maintenant 4 mois, je me suis retrouvée à la tête d'un cartel, un business dont je n'avais aucun contrôle tellement il était puissant. Tout s'est enchainé tellement vite par la suite. Mon cerveau était embrouillé, la confusion était devenue une partie de moi, je n'avais jamais eu envie d'être aux commandes d'un des plus grands cartels. Et pourtant, me voici aujourd'hui la chef du cartel de mon père. Ça n'a pas été une décision facile, j'ai longtemps réfléchie, j'ai échangé avec Daemon, j'ai vraiment essayé de mettre en avant tous les sacrifices que je devrais faire si je venais à accepter. Et après de longues conversations, de nombreux doutes et de nuits sacrifiées, j'ai décidé de reprendre en main ce puissant cartel et de m'allier à Daemon. Notre alliance est puissante, le

  • Possession    81

    Il s'exécute mais, après des chutes et des chutes, il commence sérieusement à perdre patience et je lui propose de sortir.Sans aucune hésitation, il accepte ma proposition et nous nous dirigeons vers la sortie. Mais c'est alors qu'un homme sort de nul part et me fonce dedans, si vite que je n'ai pas le temps de me décaler de son champ. Résultat, il me rentre violemment dedans et je reçois comme un coup de poing dans le ventre, me faisant serrer les dents. Daemon se jette sur moi en s'assurant que je vais bien, puis, après que je lui ai dit que ça allait, il se relève et bouscule brutalement l'homme. Je le stoppe aussitôt dans ses intentions et, malgré son regard noir et ses poings serrés, je suis heureuse lorsqu'il se met un peu en retrait et ne lève pas la main sur lui. L'homme s'excuse sans perdre une seconde et la situation ne dégénère pas, pour mon plus grand plaisir. Nous allons chercher de la glace pour mon ventre et décidons de nous asseoir dans le petit café d'à côté.

  • Possession    80

    La balle que je ne me suis jamais prise, c'était car Daemon l'avait prise pour moi. Tout me revient comme de violentes vagues et je lis dans son regard sa souffrance, je comprends alors que j'ai raison et qu'il m'a sauvé la vie sans même que je ne le sache. Mes mains s'approchent de son visage et je caresse sa peau en déposant un baiser dans la commissure de ses lèvres. Mes oreilles près de sa poitrine, j'entends son rythme cardiaque accéléré et comprends alors tout lorsqu'il commence à m'expliquer ces derniers mois. Ceux qui ne ressemblent aucunement aux miens. Il m'explique pour le coma, la rééducation, il me raconte tout et j'ai un pincement au cœur en l'écoutant.Je n'étais pas la seule à souffrir. Je l'aime, et mon cœur se fend en imaginant toute la douleur qu'il a dû traverser. Je dépose un baiser voulant dire beaucoup sur ses lèvres gonflées et une larme glisse le long de ma joue lorsqu'il me murmure :- Je t'aime plus que ma propre vie. *- Ok, tu gardes les yeux bien

  • Possession    79

    Les mains tremblantes, je laisse mes yeux parcourir le papier en retenant ma respiration.Mon soleil,J'ai été nul, sur tous les points. Et je continu à l'être en t'écrivant cette lettre alors que je devrais te dire cela en face.Mais tes yeux me scrutant et ton sourire mortel m'auraient coupé le souffle et je n'aurais pas réussi à te dire cela :J'ai menti, ce n'est pas vrai, notre histoire n'était pas un jeu, tout ce que tu m'as dit, tout ce que je ressens, c'est réel. C'est réel comme tu me rends dingue et que tu me contrôles. Et je crois que c'est ce qui me terrorisait.J'ai su que tu allais me retourner la tête dès l'instant où tes yeux se sont ancrés dans les miens. Tu m'as regardé comme si j'étais ton ange gardien et mon cœur s'est fissuré car je savais que tu étais trop pure pour ce monde. J'ai lutté tellement violemment contre moi même pour ne pas te laisser entrer dans mon univers sombre, je ne pouvais pas, je ne voulais pas que tu vives une quelconque autre souffrance par m

  • Possession    78

    Je m'esclaffe en clarifiant :- Oui et ce n'est pas mon Daemon.Je peux déjà imaginer ses yeux se lever de la même façon que les miens et je reprends tout depuis le début.Je commence à lui raconter la mauvaise blague des gosses, ma rencontre avec Daemon, notre conversation.Puis, d'une voix plus faible et en essayant de faire attention aux mots que j'emploies, je lui parle du kidnapping de Sohan.Je cache certains détails mais finis par lui avouer la mort de mon pire cauchemar.Lorsque je termine mon récit, le silence est pesant et la boule dans mon ventre s'intensifie en attendant une quelconque réponse.Et après de longues secondes, elle souffle :- Donc c'est fini ? Vraiment ?- Oui.Le corps de Sohan n'est plus que poussière et maintenant, peut-être que mes cauchemars cesseront enfin en ayant pu le voir se vider de son sang, attaché à des chaines avant que le bâtiment n'explose.Elle me raconte à quel point elle s'est inquiétée et je la rassure le plus possible. Je suis en sécur

  • Possession    77

    Je les fait taire en éteignant la partie de moi qui s'était permis de ressentir quelque chose. Mais je la sens encore, frapper à répétition, des coups forts et incessants. Je crois qu'elle ne disparaitra jamais. Car c'était lui que je voulais, juste lui, personne d'autre. J'inspire le plus longtemps possible en fermant les yeux espérant que les images ne me tuent pas à petit feu. La silhouette de Sohan inonde presque la pièce et je suis obligée de tousser fortement quand l'odeur devient insupportable. Je tente de m'échapper, tire sur les cordes le plus fort possible, me cambre de toutes les manières possibles en essayant de trouver un moyen de me sortir de cette situation, mais c'est impossible. Les chaines ne se briseront jamais et mon corps brûlera en rejoignant Sohan en enfer. - Dans quelques minutes, cette pièce pendra feu ainsi que tout le bâtiment, souffle la voix diabolique de Sohan. Intérieurement, mon cœur est en tachycardie, je n'arrive même plus à ouvrir la bouche

  • Possession    76

    POV KALI Le bandeau sur mes yeux me tiraille de plus en plus et, même si je voulais le desserrer, c'est impossible, mes mains et mes pieds sont liés.Je suis complètement à la merci de Sohan, je ne peux rien faire.Les chaînes me maintiennent fermement, je suis persuadée que ma peau est abîmée tellement elles sont serrées.Ma vue est noire, ce bandeau me cache tous les indices que je pourrais avoir.Il m'emprisonne et me fait tourner la tête, j'ai l'impression que cela fait une éternité que je suis ici, attachée comme une vulgaire bête de foire. Je vais devenir folle.Sohan est revenu.Même en enfer il me retrouvera, même six pieds sous terre, il réussira toujours à mettre la main sur moi. Je ne me souviens pas très bien de ce qui s'est passé.Je me rappelle seulement avoir quitté Daemon, le cœur lourd dans la poitrine après lui avoir énoncer des mensonges.Puis, sans que je ne comprenne rien, comme si j'étais dans un de mes pires cauchemars, Sohan est apparu et le reste pour moi e

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