Je reste de longues secondes à fixer la porte, vidée de l'intérieur.
Malgré la tendresse d'Elsa, je sais que mon séjour ici va être un véritable enfer à cause du démon.
Cela fait à peine 1h que je suis réveillée et je sens déjà mon sang chauffer par sa faute.
Mais je ne me laisserais pas faire, je ne serais pas sa soumise. C'est fini, je ne retomberais pas dans ce cauchemar, je ne ferais pas la même erreur qu'avec Sohan.
Ma résistance sera ma force.
Je répète ces mots en boucle dans ma tête pour essayer de me donner la force de descendre.
Je ne sais pas ce qui m'attends en bas. Vais-je servir de punchingball ?
Avant de les rejoindre, je range rapidement mes affaires. Cela ne me prend pas beaucoup de temps, je n'ai rien.
Lorsque j'ai quitté la maison cette nuit-là, je suis partie seule sans aucuns souvenirs de ma vie d'avant.
Comme si, la simple idée d'avoir ne serait-ce qu'un objet, qu'un vêtement, leur étaient impensables.
Alors, je me retrouve avec aucuns bagages me rappelant cette nuit-là, peut-être est-ce mieux ainsi en fin de compte ?
Pas de souvenirs
Pas de traces Pas de nostalgie Pas de pleurs.Hormis cet objet
Mon regard dérive vers ce pendentif autour de mon cou, la seule chose qu'il me reste.
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Je l'ai depuis toute petite et ne m'en sépare jamais.Il me rappelle d'où je viens et ce que je suis.
Pour eux, ce n'est qu'un collier métallique avec une vieille photo.
Pour moi, c'est toute ma vie.
Est-ce que je m'accroche à lui pour ne pas tomber ?
Probablement.
Mais si c'était la seule chose qui vous restait de votre vie d'avant, la seule preuve qu'elle ait existé, qui ne ferait pas comme moi ?
Alors, je m'accroche, pour elle, pour qu'elle soit fière de moi de là où elle est.
Parce que c'est la femme la plus forte que je connaisse, qu'elle est mon inspiration et qu'elle n'aimerait pas me voir baisser les bras.
Elle me répétait sans cesse :
"Ce qui ne te tue pas, te rends plus fort"
Ces mots étaient sa devise, et n'avaient pas beaucoup de sens pour moi avant.
Mais aujourd'hui, je les comprends, j'ai grandi avec ses mots résonnant dans ma tête.
- « Ramène ton petit cul de merde en bas avant que je te créé un deuxième trou de balle », grogne la voix du démon à travers l'interphone.
Je me retourne vers la source de ce son et découvre un petit interphone accroché près de mon lit.
Sa menace me donne des frissons et me refroidie instantanément.
Même dans ma chambre je devrais subir cette voix désagréable ?
Il faut que j'enlève les piles.
Ce truc que je n'avais même pas remarqué ne restera pas en marche très longtemps.
Je prends une grande inspiration et me dépêche d'enfiler un pull avant de descendre.
Lorsque je pousse la porte, j'aperçois au loin les escaliers et me réjouis intérieurement de ne pas avoir à marcher trop.
Mes jambes sont encore en coton et chaque pas me provoque une douleur intense dans l'abdomen.
Quand je regarde autour de moi, le couloir s'étend sur plusieurs mètres et je remarque à cet instant la grandeur de la maison.
De là où je suis, je peux déjà apercevoir au moins 9 pièces, rien qu'à cet étage.
Mais ce n'est pas ce qui me surprends le plus, non, ce qui m'interpelle davantage sont les couleurs dominantes.
À l'inverse de ma chambre, les couleurs sont sombres, presque noires, créant une atmosphère froide.
Je comprends désormais comment peut-on deviner que cette maison soit celle du démon.
Elsa m'a dit tout à l'heure qu'il y vivait seul.
Je n'ai pas vraiment été surprise, qui voudrait habiter avec lui ?
Je descends les escaliers et tombe de haut en découvrant la beauté de la pièce de vie.
Malgré les couleurs sombres, la pièce est éclairée par de grandes baies vitrés donnant une vue sur le jardin et plongeant la maison dans une ambiance chaleureuse.
La salle à manger est juste à côté du salon et est occupée par une table qui pourrait presque accueillir tout une équipe de foot tellement celle-ci s'étend sur la pièce.
Une cheminée, des plantes et des étagères comblent l'espace vide et confortent ce décor affectueux.
À première vue, la demeure paraît ancienne.
Tout est vieux, la cheminée me fait penser à celle des rois et les meubles sont abimés.
Mais tout est si beau.
C'est comme si cette maison renvoyait une histoire, qu'elle nous enveloppait de son vieil âge.
En fait, cela me fait penser à une maison transmise de génération en génération.
Les murs semblent raconter des histoires et les meubles évoquer des souvenirs.
Cela ne ressemble en rien avec la petite cellule de Sohan ou mon ancienne maison.
Je ne saurais expliquer comment, mais celle-là me procure un sentiment de sécurité.
Peut-être est-ce sa vieillesse, sa grandeur, sa couleur, je n'en sais rien mais je ressens un certain apaisement à marcher sur ce carrelage noir.
- Et voilà la bombe atomique, s'écrit une voix grave lorsque je me rapproche de la grande table.
Je me crispe légèrement.
Une jeune fille et un homme sont assis autour de la table tandis que le démon est debout, le regard rivé sur le sol.
Quelques mèches de ses cheveux noirs lui retombent sur le visage, cachant légèrement son expression.
Le jeune homme à la voix grave est quant à lui en train de marcher vers la table, un verre de limonade dans la main.
- Oh !
La jeune fille se lève aussitôt avec enthousiasme et se rue sur moi pour me serrer dans ses bras.
- Je suis tellement contente de te rencontrer ! Je sens que toi et moi allons devenir de grandes amies, me dit-elle avec enthousiaste. Je t'ai fait une place dans mon appartement au cas où Daemon te fais tourner la tête.
Je lui souris en retour, heureuse qu'au moins une personne ici soit contente que je sois là.
Elle a l'air adorable.
Elle continue de me serrer de plus en plus fort et je serre les dents quand elle rentre en contact avec mon ventre.
- Oh désolée, s'excuse-t-elle maladroitement quand elle s'en aperçoit.
Ses mains quittent mes bras pour venir se poser sur ses hanches, m'étudiant de la tête aux pieds.
- Tu es magnifique, me complimente-t-elle en me faisant tourner. Daemon m'avait caché que tu étais aussi belle, sourit-elle en se tournant vers lui.
Il lève enfin ses yeux du sol comme s'il venait juste de remarquer ma présence et se referme immédiatement sur lui-même.
- Je croyais tes goûts meilleurs.
Elle lève les yeux au ciel et se retourne vers moi :
- Je suis Romy, une amie de Daemon, se présente-t-elle.
- Kali, fais-je à mon tour, la... euh...une..., je bégaie ne sachant pas quoi dire.
Que suis-je en réalité ?
La possession du démon ?
Une prisonnière ?
Un simple objet ?
Rien ?
- J'adore ton prénom, c'est un diminutif ?
- Non, c'est mon vrai prénom, répondis-je gentiment.
Elle me sourit et j'en profite pour la regarder, ses cheveux se balançant de droite à gauche.
Romy est la première personne aux cheveux roux que je rencontre, et maintenant j'en suis sûre, j'envie les personnes ayant cette couleur de cheveux, c'est si raffiné.
Mais c'est aussi tellement rare que ces personnes sont parfois rejetées, jugées trop différente de nous.
Je me suis toujours demandé comment on pouvait juger quelqu'un à sa couleur de cheveux, à son physique.
Comment on pouvait mettre quelqu'un à l'écart juste car il n'est pas comme nous ou qu'il ne répond pas à nos critères.
Nous sommes tous différents.
Et c'est ces différences qui font que ce monde soit si beau.
Je chasse les souvenirs qui menacent de me mettre en colère et me reconcentre sur sa silhouette.
Ses belles boucles brillantes lui retombent un peu plus bas sur sa poitrine et font ressortir ses yeux en amandes.
Les taches de rousseur sur son visage et la pâleur de sa peau lui donne un côté enfantin.
- Il faut à tout prix que je te...
Elle est interrompue par une porte qui claque et le bruit des talons se rapprochant de nous.
Quelques secondes plus tard, une jeune femme rentre dans la pièce et pose son sac en déclarant :
- Rappelez-moi pourquoi les hommes ne savent parler qu'avec leur bite ?
Elle part embrasser le gars à la limonade, Daemon et fait de même avec le jeune homme qui s'exclame quand celle-ci s'approche :
- Car c'est la seule arme capable de vous faire taire, dit-il à moitié allongé sur une des chaises, les pieds sur la table.
Elle lui donne une tape sur la tête et pousse ses pieds pour s'assoir à califourchon sur lui.
- C'est vrai que ce n'est pas avec cet engin que vous nous faites crier, rétorque-t-elle finalement.
Le teint du jeune homme devient livide et il signe un coup de poignard dans la poitrine, lui faisant comprendre la blessure qu'elle vient de lui causer.
Puis, les yeux de la jeune femme rencontrent les miens et elle se tourne vers Daemon :
- Encore une de tes putes, dit-elle d'un air suffisant me toisant de la tête au pied.
- Si c'était le cas, donne moi l'endroit, il faut à tout prix que j'aille jeter un œil, dit le brun en sirotant sa boisson.
Daemon rigole à cette remarque et répond :
- Vous me prenez pour qui, vous l'avez regardé ? Même un blobfish serait plus attirant que cette trainée.
Romy fusille Daemon du regard puis se tourne vers moi, s'assurant que je vais bien.
Ces mots sont durs et ont pour but de me blesser.
Alors, je prends sur moi, serre les poings et réponds naturellement :
- Faut-il déjà que celui-ci veuille bien de toi.
Le visage de Daemon pâlit et je lui fais mon plus beau sourire.
Romy s'esclaffe face à ma réponse et m'attrape par le bras pour m'amener autour de table avec les autres.
- Je te présente Hayley, me dit-elle en désignant la brune venant d'arriver, et voici Derek, poursuit-elle en montrant le jeune homme assis. Et lui, celui qui n'arrête pas de faire des remarques, c'est Sasha, pointe-elle du doigt celui à la limonade. Kali est la possession de Daemon, explique-t-elle à Hayley.
Le mot "possession" me donne des frissons et réussit à me refermer.
Je déteste ce mot.
Romy dévit son regard vers le démon en annonçant :
- Je ne te présente pas Daemon, tu l'as déjà rencontré.
- Malheureusement, s'enquiert-il de répondre froidement.
Je lui jette un regard noir et il me sourit sadiquement en retour.
Les présentations faites, Derek bondit de sa chaise pour venir vers moi, faisant voler Hayley et lui provoquant un grognement.
Quand elle s'aperçoit qu'il vient vers moi, elle me lance un regard si noir qu'il me glace le sang.
- Enchanté Kali... la future femme de ma vie, déclare Derek un genou à terre en embrassant ma main.
Sasha bondit également aussitôt de sa chaise pour venir vers moi.
Il bouscule Derek et l'imite :
- Enchanté Kali, le futur soleil de ma vie.
Il me lance son sourire le plus charmeur puis dévit son regard vers Derek :
- Tu vois, c'est plus romantique.
Il finit sa phrase en lui lançant un regard qui voulait dire "Dans ta gueule sale morveux".
Un malaise s'installe et la gêne me fait reculer de quelques pas.
Je n'aime pas ce genre de contact intime, ce genre de rapprochements physiques, encore plus venant d'un homme.
Depuis Sohan, je n'arrive pas à me laisser apprécier des gestes anodins, réconfortants.
J'ai toujours l'impression que ce n'est que le début d'un coup encore plus fort.
Qu'ils ne sont là que pour me détruire.
Remarquant ma gêne, c'est cette fois-ci Derek qui pousse Sasha et qui se répand en excuses :
- Je suis désolé Kali, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. C'est juste que tu es si jolie que c'est dure de ne pas tomber amoureux de ta beauté.
Ce compliment, malgré flatteur, ne fait qu'accentuer ma gêne et Daemon s'exclame :
- Bon on commence la réunion, j'ai d'autres choses plus importantes à faire.
Pour une fois, je le remercie intérieurement de m'avoir sauvé de ce moment gênant. Même si son intervention n'était que pour ses besoins personnels.
Sasha passe un bras autour de mes épaules et il me chuchote à l'oreille :
- Il est toujours aussi grognon ?
Il me regarde innocemment comme si c'était moi qui le côtoyait depuis toujours et je ne peux retenir un rictus en le voyant si sérieux.
Nous nous installons tous autour de la table et Hayley s'exclame en première :
- Je ne vois pas ce qu'il y a dire de plus. Kali est l'objet de Daemon, il n'y a rien d'autre à ajouter.
"Objet de Daemon"
Ces mots ont l'air si vrais dans sa bouche que cela me blesse.
Un silence pesant s'installe dans la pièce et je me sens soudain en trop parmi ces gens que je ne connais pas.
- Tu es aux ordres de Daemon. Tu l'aide en quelque sorte, me dit Romy avec un sourire qui se vaut réconfortant.
- Oh je n'ai pas besoin d'aide. Surtout venant d'une pauvre fille, rétorque immédiatement le démon.
Bah alors pourquoi m'a-t-il enlevé ?
Pourquoi m'a-t-il fait devenir sa possession s'il n'a pas besoin de moi et que je l'insupporte autant que ce qu'il montre ?
Cet homme n'a apparemment pas envie que je sois ici, alors pourquoi veut-il que je reste ?
À quoi vais-je réellement servir ?
- Alors ramène-moi chez moi, je lâche subitement, faisant se braquer toutes les paires d'yeux sur moi.
Il arque un sourcil, surpris de mon intervention puis s'exclame, un rictus malsain sur le visage :
- Il y a tellement de choses que j'aimerais te faire avant.
Je déglutis difficilement et Romy coupe le démon avant que cela ne dégénère :
- Tu resteras aux ordres de Daemon jusqu'à l'évènement, sort-elle subitement.
- Quel évènement ?
Mon sang ne fait qu'un tour dans ma tête, peut-être est-ce enfin l'occasion pour moi d'avoir des réponses ?
Romy tourne son regard vers Daemon et le supplie de ne pas s'énerver.
Je crois que je n'étais pas censée savoir cela...
Tous les cinq s'échangent des regards remplient de secrets et je sens qu'ils me cachent quelque chose.
J'ai le présentiment que je ne vais pas servir qu'à lui apporter son café.
- De toute façon, dans quelques mois elle dégage, s'exclame le démon.
Quelques mois ?
Que m'arrivera-t-il au bout de ces quelques mois ?
Hayley enchaîne en racontant sa mission de la semaine, semblant mettre fin à la discussion.
Et une nouvelle fois, je crois que mes questions resteront sans réponses.
La réunion continue toute l'après-midi sans que je n'aie à intervenir un seul instant. Je me demande si c'était vraiment nécessaire que j'y assiste aussi longtemps. Ils ne font que parler boulot et affaires de cartel dont je ne comprends rien. La seule raison qui explique ma présence est le fait que je leur apporte le café.
Mon rôle est de faire des allers retours en cuisine, sous le sourire cruel du démon qui prend plaisir à les enchainer.
Et quand j'ai eu l'audace de lui demander à quoi servait d'avoir une domestique si ce n'était pas pour lui apporter des cafés, il m'a répondu espièglement :
- Je lui ai demandé de prendre quelques jours de repos, maintenant que tu es là...
C'est maintenant sûr, je le hais. Beaucoup. Passionnément. À la folie.
J'ai beau essayer de me dire que mon séjour ici n'est que temporaire, je n'arrive pas à retenir mes mains d'étrangler son cou. Il est si arrogant avec son sourire qui me nargue à longueur de temps que j'ai envie de lui casser les dents pour faire disparaitre sa dentition parfaite. Oui parce qu'en plus d'être charismatique, il a une dentition parfaite !
- Tu n'arriveras pas à dormir ce soir, je lui confie froidement lorsque je lui rapporte son énième café.
- Ce n'est pas un soucis, je te regarderais le faire, répond-t-il du tac au tac, un sourire de psychopathe plaqué sur sa face.
- Névrosé.
- Je préfère "instable mentalement".
Ok, il est complètement déséquilibré.
La réunion touche enfin à sa fin et tout le monde quitte enfin la maison.
Ma présence n'a pas servi à grand chose mais au moins je suis un peu plus éclairée sur les actions de ce cartel.
Ils sont milliardaires.
Toute la journée, ils fabriquent des billets et s'en servent pour atteindre les plus grands mafieux du monde.
C'est illégal, oui.
Leurs missions sont très diverses et nombreuses. Sasha m'a dit que Dean et Roman sont actuellement à Ibiza pour une mission.
Mais leurs missions sont également très souvent sombres et dangereuses, le sang fait parti de leur quotidien et cela n'a pas l'air de les déranger.
Ils ont explosé de rire face à ma tête quand j'ai appris que Romy et Hayley avaient déjà tué pour protéger les garçons.
Elles ne sont pas beaucoup plus vieilles que moi et pourtant, elles ont déjà enlevé la vie.
Cela m'a provoqué un haut le cœur, je crois que je ne suis pas encore assez habitué à ce monde.
"C'était soit eux soit mes amis", s'était défendu Romy.
"On ne compte même plus les fois où ils se sont sacrifiés pour nous", avait rajouté Hayley.
D'un côté je les comprends, pour sauver quelqu'un que l'on aime, on est prêt à tout.
Ils ont l'air vraiment unis, comme une famille.
Tout ce que je n'aurais plus.
Peut-être une part de moi, bien au fond, malgré cette peur constante, les envie d'être aussi unis.
Moi, j'ai tout perdu cette nuit là.
C'est si dur à se dire que là, autour de cette table, chaque personne qui s'y trouvait avait déjà ôter la vie.
Un frisson me parcours le corps.
La nuit est tombée lorsqu'ils quittent la résidence et mon ventre gargouille de ne pas avoir avaler quelque chose depuis longtemps.
Cela faisait une éternité que cette sensation ne m'avait pas parcouru le ventre.
C'est vrai que Sohan me coupait souvent l'appétit.
Ne prenant pas en compte mon ventre qui cri famine, le démon monte à l'étage s'enfermer je ne sais ou sans me prêter aucunes attentions.
Je décide donc d'aller faire un tour en cuisine, à la recherche de quelque chose à grignoter qui calmerait un tant soit peu les grognements de mon ventre.
Mais c'est avec désarroi que j'ouvre le frigo pour le découvrir vide. J'inspecte donc les placards, vides, le congélateur, vide.
Où est passé la nourriture ?
Je ne comprends pas comment on peut ne rien avoir à manger chez soi.
Je ne m'avoue pas vaincu et continue de fouiller tous les placards jusqu'à trouver un tout petit truc. Et après de longues minutes à s'acharner sur les pauvres meubles, je trouve enfin un paquet de cookies au chocolat.
Un cri de joie sort de ma bouche et je me félicite pour ma persévérance.
Comme quoi, le travail paye.
Je savoure mes cookies et profite que le démon ne soit pas là pour me poser devant la télé.
Le démon ne m'a rien interdit, hormis d'aller dans son bureau ou dans le garage.
Je m'installe donc sur le canapé et m'imagine dans ma maison.
Cette sensation de paix m'avait manqué. M'installer devant un film romantique, cookies à la main, me moquant des personnages si prévisibles, c'est une des choses qui me manquent le plus de ma vie d'avant.
Peut-être qu'avec le démon, j'aurais le droit de retrouver ces moments si importants pour moi ?
L'espoir fait vivre
Plusieurs heures passent sans que je m'en aperçoive et mes yeux sont de plus en plus lourds. Le bruit du film en arrière-plan, mes pensées tournées vers mon passé, le sommeil m'emporte peu après le début du troisième film.
**
Je regarde l'heure sur mon réveil, 3h50, il ne va plus tarder...
Mes mains tremblent en pensant à ce que je vais devoir subir dans les prochaines minutes. L'idée que tout recommence, de rester impuissante face à ses touchers et ses coups.
Chaque nuit je me retiens de ne pas céder à la brutalité de ses coups à répétitions.
Chaque nuit je me demande s'il viendra, s'il sera encore plus violent que la nuit dernière, si j'arriverais à survivre.
3h51
Mon cœur tambourine si fort dans ma poitrine que j'ai l'impression qu'à tout moment, il peut sortir de mon corps. Un nœud se forme dans mon estomac et ma gorge devient sèche à force de retenir ma respiration.
3h52
Ses pas résonnent comme le décompte de ma mort et je ferme si fort les paupières qu'elles me font mal. Peut-être qu'en les fermant très forts, elles resteront closes à vie ?
La poignée descend lentement, faisant durer le supplice, et la porte s'ouvre sur lui, l'homme qui m'a tout prit.
Sohan s'avance dans l'obscurité et malgré la noirceur de la pièce, je discerne son sourire malsain à travers la luminosité de mon réveil.
Il commence par retirer ses chaussures et les laissent retomber sur le sol.
Mon cerveau me demande la permission d'éteindre ses émotions et je ne peux qu'accepter. Je n'y arriverais pas.
Son pantalon rejoint ses chaussures et c'est ensuite au tour de sa chemise de tomber au sol.
- Ne t'en fais pas ma beauté, je vais être rapide ce soir, chuchote-t-il, ne me lâchant pas du regard.
Sa voix me provoque une sensation bizarre et je retiens un gémissement de dégoût.
Quand son corps se rapproche de moi, je me recule désespérément mais mon dos heurte rapidement le mur et je me retrouve prise au piège.
Ses mains commencent à me toucher la joue, puis ses doigts descendent le long de ma lèvre jusqu'à ce qu'un de ses doigts entre dans ma bouche. Une soudaine envie de vomir me prend et je dois lutter corps et âme pour contrôler ma respiration.
Respire Kali.
N'y pense pas. Déconnecte-toi. Eteins tes émotions.D'un mouvement violent, il retire mes vêtements et je me retrouve très vite qu'en culotte devant ce monstre.
La froideur de la pièce et de ses mains sur moi me paralysent et je pense à toutes ses nuits précédentes.
Je me rappelle combien j'avais eu mal, combien sa brutalité m'avait tué. Je me souviens de mes pleurs se répétant et de mes demandes multipliées le suppliant d'arrêter.
Sa bouche suce mes tétons hargneusement me procurant une douleur intense et une envie de hurler. Mes pleurs redoublent d'intensité tandis que ses mains parcourent chaque courbe de mon corps. Ce corps que désormais je déteste, qu'il m'a fait détester.
Ses mains quittent ensuite mes hanches pour glisser jusqu'au tissu de ma culotte.
Je hurle de douleur et l'implore de me laisser tranquille. Mais ses mots ne font que l'énerver davantage et il tire ma culotte qui retombe près de son pantalon, aussitôt suivi par son caleçon.
Sans que je n'aie le temps de lui demander de ne pas le faire, il me pénètre si violement que ma respiration se coupe.
Ma voix hurle de douleur et ses vas et vient se multiplient en moi.
Le son de ma voix devient de plus en plus faible alors que la douleur dans le bas de mon ventre s'accentue.
- Je vais te baiser jusqu'à ce que tu ne te souviennes même plus comment tu t'appelles.
Je pousse un cri si fort que mes cordes vocales se brisent elles aussi.
Un liquide froid me ramène à la réalité et je calme ma respiration devenue beaucoup trop rapide.
Le démon se trouve juste au-dessus de moi, un verre d'eau à la main.
- Arrête de gueuler ou je te jure que la prochaine fois que tu ouvriras la bouche ça sera pour quelque chose de beaucoup plus intense, beugle sa voix désagréable.
Je regarde l'heure indiquée sur l'horloge, 3h52.
Ce n'était qu'un cauchemar.
Une main me tapote l'épaule et je sursaute en découvrant le visage d'Elsa penchée au-dessus de moi.Elsa ? Que fait-elle ici ? Je pensais que le démon lui avait donné congé. Je me relève doucement en prenant le temps de m'étirer et frotte mes pupilles fatiguées. La nuit a été dure. Les rayons du soleil éblouissent mes yeux clairs et je suis obligée de les cacher avec ma main pour voir Elsa. Son regard détaille ma tenue, la même que j'avais hier, et s'attarde sur le canapé sur lequel je suis allongée. Les souvenirs de la nuit dernière me reviennent doucement en tête et le flashback me frappe quand j'aperçois le verre d'eau vide sur la petite table du salon. Je me rappelle vaguement m'être endormie devant le troisième film. La douceur de la couverture serrée contre moi, le bruit de la télé en fond sonore. Je me souviens de l'apaisement que j'avais ressentie en me laissant dormir sans craintes. Mais le passé nous rattrape toujours. Et à 3h52, les mauvais souvenirs ont refait surf
Je la regarde rire, son visage penché en arrière et son sourire jusqu'aux oreilles. Au fond de moi, cela me fait du bien de revivre ce genre de moment. Ces moments si importants qui sont devenus si rares avec Sohan. -Raconte-moi tout ma bibiche, fait-elle en plaçant ses mains sur les miennes, me regardant intensément.Je souris devant son jeu d'acteur mais au fond de moi, une boule dans mon ventre se forme. Je ne sais pas si j'ai vraiment envie de me confier, si je suis prête. D'un côté, elle a été si sincère avec moi depuis le début en me racontant ses traumatismes que j'ai envie de lui rendre l'appareil.De l'autre, je me rappelle comme se confier est difficile, surtout si tu n'es pas certain que cette personne ne te trahira pas. Je n'ai jamais été le genre de personne à parler à cœur ouvert facilement. Je garde beaucoup pour moi quitte à porter un sac trop lourd sur les épaules. Pour moi, se livrer aux autres c'est prendre le risque qu'ils utilisent tes faiblesses pour te ble
Nous traversons le grand salon sous le regard interrogateur d'Elsa. Ses yeux scrutent la scène à la recherche d'explications. -Daemon ? Tout va bien, pourqu--Mêles-toi de tes affaires Elsa, la coupe-t-il d'un ton cinglant. Elsa sursaute et tente de capter mon regard. Mais je n'ai pas le temps de crier à l'aide que le démon ouvre une porte et m'y jette à l'intérieur comme un vulgaire déchet. Mon corps heurte violemment le sol et je renifle péniblement. Ose encore une fois lever la main sur moi, et c'est empailler sur le mur que tu finiras.Et sur ces menaces, il claque la porte et me laisse seule dans ce lieu que je ne connais pas. Les battements de mon cœur résonnent si forts que je les entends dans mon cerveau. Tellement insupportables que je me bouche les oreilles en espérant que ça va passer.Mais rien ne change, toujours ces mêmes palpitations désagréables me martelant la tête. Tu es vivante. Oui, je suis vivante, mais pour combien de temps ? Le démon est un monstre, il
Je choisis une petite robe fleurie dans mon armoire, le sourire aux lèvres de voir que dehors, le soleil brille. Hier, après ma crise, Romy est restée auprès de moi toute la journée, elle me racontant ces pires hontes, moi lui apprenant à faire des cupcakes. Cela faisait du bien de rigoler, cuisiner, se partager des choses anodines. Je me revoyais dans ma cuisine, avec ma mère et Théau, la bonne odeur embaumant la pièce.C'était une sorte de rituel, dès que un de nous n'allait pas très bien, nous mettions la musique à fond dans la maison, et nous préparions nos meilleures pâtisseries, se chamaillant pour savoir lesquelles étaient les plus belles. Y repenser me provoque aussitôt un baume au cœur. pour une fois, ce sont de bons souvenirs, pas de pleurs, pas de violences, pas de trahison.juste eux.j'ai compris qu'il faut que je m'accroche à ces moments heureux plutôt que de me rendre malade à attendre leur retour. j'ai compris que de ressasser le passé ne m'aiderait pas à avancer
Je tente de capter son regard mais ses yeux m'évitent. Alors, je pose ma main sur l'arme et la fait descendre lentement. Sa main se détend légèrement et nous retrouvons petit à petit le calme d'il y a quelques minutes. - Ta pute avait pourtant l'air bonne. Ni une ni deux, le démon me décale et dans la seconde qui suit, un coup de feu retentit près de mon oreille. - Ta pute avait l'air bonne. Ni une ni deux, le démon me décale et dans la seconde qui suit, un coup de feu retentit près de mon oreille. - NOOOONN, je hurle quand ses mains appuient sur la gâchette.Sans réfléchir, je donne un mouvement brusque sur l'arme essayant de changer sa direction et espérant ainsi éviter un mort. Je ne veux plus de mort. J'en ai assez de devoir porter cela sur ma conscience. Tout se passe extrêmement vite, les yeux du démon s'agrandissent d'incompréhension et je lis dans son regard que je n'aurais pas dû. J'y lis aussi "T'es qu'une idiote agissant sans réfléchir ne prenant pas en compte le d
Les dents serrées, il expire lourdement et attrape mon poignet brutalement. Je me crispe et me mords la lèvre pour ne pas montrer qu'il me fait mal. Il sort un bracelet de sa poche et me l'attache sans prendre de pincette. - Qu'est ce que c'est, je grogne quand il me le serre et que je remarque qu'il m'est impossible de l'enlever. - Un cadeau de bienvenue. Je le regarde en pleine incompréhension, attendant qu'il en dise davantage. Les filles aussi le regardent fixement et, devant tous ces yeux braqués sur lui, il lâche. - Ça va, c'est juste un bracelet. - Daemon tu n'es pas sérieux, dit Romy après quelques secondes, comprenant sans doute enfin pourquoi il me donne ça. - C'est quoi, j'interroge Romy en me tournant vers elle. Elle ne lâche pas le démon du regard et m'explique :- Daemon veut que tout le monde sache que tu lui appartiens. A travers ce bracelet, les gens sauront que tu es sa possession. Je repose mon attention à nouveau sur démon et lui lance un regard glacial
Je balbutie des excuses et tente de réparer mes dégats mais Rio me bloque le passage et pousse une multitude de jurons. C'est un cauchemar.Il s'énerve contre moi en me balançant toute sorte d'insultes. Lui qui me disait il y a quelques minutes qu'il me trouvait belle et qu'il aimerait bien apprendre à me connaitre. Légèrement lunatique.- Tu es trop bizarre, finit-il par lâcher en se levant précipitamment et se dirigeant vers les toilettes, énervé. SuperJe regarde autour de moi et remarque que tous les invités ont repris leurs activités. Ouf. Je m'affale sur le bar en soufflant bruyamment, relachant toute la pression et profitant d'un instant de silence pour me concentrer sur moi même et mettre de côté ma haine envers le démon qui ne cesse d'augmenter de minutes en minutes. Je le déteste tellement que je me demande comment c'est possible d'haïr une personne à ce point. Il y a bien un moment où nous sommes au maximum ?Et bien je pensais que j'y étais, mais non, à chaque fois,
La danse c'est quelque chose de tellement libérateur.J'en ai fais pendant de longues années durant ma jeunesse.Mais malheureusement j'ai du arrêter pour des problèmes de dos.Toutefois, cela ne m'empêche pas de danser et virvolter dans les airs dès que le stresse ou l'inquiétude prennent possession de mon corps.C'est une sorte d'antidepresseur.Nous nous déhanchons au rythme de la musique et un de mes groupes préférés résonne dans les enceintes, me faisant aussitôt bouger et chanter comme une folle. Nous rigolons et le souffle commence à me manquer, l'activité physique n'a jamais été mon point fort, même si j'arrivais souvent à me débrouiller. Il faut dire que cela fait longtemps que je n'ai pas fais de sport. Sauf si lutter chaque jour pour sa vie en soit un. Hayley se joint rapidement à nous et je ne calcule plus personne. Qu'une seule chose dans la tête : oublier. Oublier un instant où je suis. Je m'imagine à une fête de fraternité, entourée de mes camarades de classe et de
1 an plus tard :Cher journal, cela fait presqu'un an qu'Hayley est partie et pourtant, malgré tous ses longs mois, je me rappelle encore du jour où j'ai vu ses paupières devenir de plus en plus lourdes. Après avoir lutté de toutes ses forces, elle a rejoins un monde meilleur en créant un nouveau vide en moi. Les adieux furent compliqués, les larmes ont énormément coulé, les cris ont déchiré les poitrines et l'enfer a débuté. C'était douloureux, trop dur à supporter. Chaque regards que je croisais ne piétinaient qu'un peu plus mon cœur, enfonçant le couteau dans la plaie, accentuant le chagrin de la perte de mon amie.Le ciel accueillait une étoile mais nous, nous laissions s'envoler plus qu'une amie, c'était un membre de notre famille que nous perdions. La fille toujours franche et honnête, la première a être dans les plans foireux, à nous faire rire avec ses remarques, c'était la fille la plus courageuse que je connaisse, j'avais énormément de respect pour Hayley. Et même si n
Chacun a son rôle à jouer, c'est un plan minutieux qui demande beaucoup d'attention.Les détails sont importants et, s'il fonctionne, ils ne seront jamais que nous sommes venus. Quand nous avons terminé de nous remémorer le plan, nous nous mettons en route et je monte, comme d'habitude, dans la voiture de Daemon. - Tu crois qu'un jour, j'aurais le droit de conduire cette merveille ou il faut qu'on continu à supporter ces vols planés dans les virages, je le questionne en esquissant un sourire, pratiquement sûre de connaitre la réponse.- Le jour où tu auras ton code sans fraudes. Je le tape sur l'épaule en entendant ce que je ne voulais pas et me défends immédiatement :- Ce n'était pas volontaire ! Il se peut que le moniteur s'est trompé de personne et qu'au lieu de 2 fautes, j'en avais fait 9. Mais tout est une question de point de vue !J'ai simplement profiter de la chance qui m'était offerte.- Puis j'ai eu mon permis en toute légitimité, je contre attaque.- Rappelle-moi au
Cher journal, cela fait très longtemps que je n'ai pas pris le temps de t'écrire. Peut-être est-ce le fait que tout a basculé avec ses quelques mots "Ton père est mort Kali, il t'as légué son cartel". Il y a maintenant 4 mois, je me suis retrouvée à la tête d'un cartel, un business dont je n'avais aucun contrôle tellement il était puissant. Tout s'est enchainé tellement vite par la suite. Mon cerveau était embrouillé, la confusion était devenue une partie de moi, je n'avais jamais eu envie d'être aux commandes d'un des plus grands cartels. Et pourtant, me voici aujourd'hui la chef du cartel de mon père. Ça n'a pas été une décision facile, j'ai longtemps réfléchie, j'ai échangé avec Daemon, j'ai vraiment essayé de mettre en avant tous les sacrifices que je devrais faire si je venais à accepter. Et après de longues conversations, de nombreux doutes et de nuits sacrifiées, j'ai décidé de reprendre en main ce puissant cartel et de m'allier à Daemon. Notre alliance est puissante, le
Il s'exécute mais, après des chutes et des chutes, il commence sérieusement à perdre patience et je lui propose de sortir.Sans aucune hésitation, il accepte ma proposition et nous nous dirigeons vers la sortie. Mais c'est alors qu'un homme sort de nul part et me fonce dedans, si vite que je n'ai pas le temps de me décaler de son champ. Résultat, il me rentre violemment dedans et je reçois comme un coup de poing dans le ventre, me faisant serrer les dents. Daemon se jette sur moi en s'assurant que je vais bien, puis, après que je lui ai dit que ça allait, il se relève et bouscule brutalement l'homme. Je le stoppe aussitôt dans ses intentions et, malgré son regard noir et ses poings serrés, je suis heureuse lorsqu'il se met un peu en retrait et ne lève pas la main sur lui. L'homme s'excuse sans perdre une seconde et la situation ne dégénère pas, pour mon plus grand plaisir. Nous allons chercher de la glace pour mon ventre et décidons de nous asseoir dans le petit café d'à côté.
La balle que je ne me suis jamais prise, c'était car Daemon l'avait prise pour moi. Tout me revient comme de violentes vagues et je lis dans son regard sa souffrance, je comprends alors que j'ai raison et qu'il m'a sauvé la vie sans même que je ne le sache. Mes mains s'approchent de son visage et je caresse sa peau en déposant un baiser dans la commissure de ses lèvres. Mes oreilles près de sa poitrine, j'entends son rythme cardiaque accéléré et comprends alors tout lorsqu'il commence à m'expliquer ces derniers mois. Ceux qui ne ressemblent aucunement aux miens. Il m'explique pour le coma, la rééducation, il me raconte tout et j'ai un pincement au cœur en l'écoutant.Je n'étais pas la seule à souffrir. Je l'aime, et mon cœur se fend en imaginant toute la douleur qu'il a dû traverser. Je dépose un baiser voulant dire beaucoup sur ses lèvres gonflées et une larme glisse le long de ma joue lorsqu'il me murmure :- Je t'aime plus que ma propre vie. *- Ok, tu gardes les yeux bien
Les mains tremblantes, je laisse mes yeux parcourir le papier en retenant ma respiration.Mon soleil,J'ai été nul, sur tous les points. Et je continu à l'être en t'écrivant cette lettre alors que je devrais te dire cela en face.Mais tes yeux me scrutant et ton sourire mortel m'auraient coupé le souffle et je n'aurais pas réussi à te dire cela :J'ai menti, ce n'est pas vrai, notre histoire n'était pas un jeu, tout ce que tu m'as dit, tout ce que je ressens, c'est réel. C'est réel comme tu me rends dingue et que tu me contrôles. Et je crois que c'est ce qui me terrorisait.J'ai su que tu allais me retourner la tête dès l'instant où tes yeux se sont ancrés dans les miens. Tu m'as regardé comme si j'étais ton ange gardien et mon cœur s'est fissuré car je savais que tu étais trop pure pour ce monde. J'ai lutté tellement violemment contre moi même pour ne pas te laisser entrer dans mon univers sombre, je ne pouvais pas, je ne voulais pas que tu vives une quelconque autre souffrance par m
Je m'esclaffe en clarifiant :- Oui et ce n'est pas mon Daemon.Je peux déjà imaginer ses yeux se lever de la même façon que les miens et je reprends tout depuis le début.Je commence à lui raconter la mauvaise blague des gosses, ma rencontre avec Daemon, notre conversation.Puis, d'une voix plus faible et en essayant de faire attention aux mots que j'emploies, je lui parle du kidnapping de Sohan.Je cache certains détails mais finis par lui avouer la mort de mon pire cauchemar.Lorsque je termine mon récit, le silence est pesant et la boule dans mon ventre s'intensifie en attendant une quelconque réponse.Et après de longues secondes, elle souffle :- Donc c'est fini ? Vraiment ?- Oui.Le corps de Sohan n'est plus que poussière et maintenant, peut-être que mes cauchemars cesseront enfin en ayant pu le voir se vider de son sang, attaché à des chaines avant que le bâtiment n'explose.Elle me raconte à quel point elle s'est inquiétée et je la rassure le plus possible. Je suis en sécur
Je les fait taire en éteignant la partie de moi qui s'était permis de ressentir quelque chose. Mais je la sens encore, frapper à répétition, des coups forts et incessants. Je crois qu'elle ne disparaitra jamais. Car c'était lui que je voulais, juste lui, personne d'autre. J'inspire le plus longtemps possible en fermant les yeux espérant que les images ne me tuent pas à petit feu. La silhouette de Sohan inonde presque la pièce et je suis obligée de tousser fortement quand l'odeur devient insupportable. Je tente de m'échapper, tire sur les cordes le plus fort possible, me cambre de toutes les manières possibles en essayant de trouver un moyen de me sortir de cette situation, mais c'est impossible. Les chaines ne se briseront jamais et mon corps brûlera en rejoignant Sohan en enfer. - Dans quelques minutes, cette pièce pendra feu ainsi que tout le bâtiment, souffle la voix diabolique de Sohan. Intérieurement, mon cœur est en tachycardie, je n'arrive même plus à ouvrir la bouche
POV KALI Le bandeau sur mes yeux me tiraille de plus en plus et, même si je voulais le desserrer, c'est impossible, mes mains et mes pieds sont liés.Je suis complètement à la merci de Sohan, je ne peux rien faire.Les chaînes me maintiennent fermement, je suis persuadée que ma peau est abîmée tellement elles sont serrées.Ma vue est noire, ce bandeau me cache tous les indices que je pourrais avoir.Il m'emprisonne et me fait tourner la tête, j'ai l'impression que cela fait une éternité que je suis ici, attachée comme une vulgaire bête de foire. Je vais devenir folle.Sohan est revenu.Même en enfer il me retrouvera, même six pieds sous terre, il réussira toujours à mettre la main sur moi. Je ne me souviens pas très bien de ce qui s'est passé.Je me rappelle seulement avoir quitté Daemon, le cœur lourd dans la poitrine après lui avoir énoncer des mensonges.Puis, sans que je ne comprenne rien, comme si j'étais dans un de mes pires cauchemars, Sohan est apparu et le reste pour moi e