« Bien que nous soyons fiancés, ce n’est pas avec moi que Gaspard a couché… J’aimerais bien savoir qui c’est, moi aussi ! »s’est exclamée Adélaïde en appuyant sa joue sur sa main, un sourire malicieux sur les lèvres.« Exactement, exactement ! En général, plus un homme comme Gaspard reste puceau longtemps, plus il est incapable de se retenir une fois qu’il a goûté à la chose. Allez, avoue franchement… c’est qui ? Quelqu’un invité par Baptiste cette fois-ci ? » a ajouté quelqu’un en riant.« Voilà une question pour plus tard », a répondu Gaspard avec nonchalance.« Une question à réserver, alors ! » s’est écrié Antoine en applaudissant. « Celui qui gagne doit absolument la poser ! Et s’il ne répond pas, il devra contribuer à notre petit fonds commun. Après tout, il a bu toute la journée ; même avec une bonne descente, il ne doit plus être très net à ce stade… »Adélaïde a de nouveau tiré la carte avec le plus grand nombre, mais, consciente de ne pas vouloir perdre la face devant au
« Je plaisantais seulement », a lancé Soleil en jetant un coup d’œil à sa montre. « Je dois y aller, mon petit beau gosse m’attend déjà au lit, tout propre et prêt ! »En disant cela, Soleil s’est levée en titubant légèrement.« Je vais t’accompagner jusqu’au yacht », a proposé Océane.Elle a aidé Soleil à monter à bord du yacht, la regardant s’éloigner sur les vagues. Ses yeux ont scruté le bord de la mer, mais elle n’a trouvé aucune trace de Gaspard. Près du feu de camp, les autres, visiblement éméchés, avaient commencé à danser autour des flammes. Océane a resserré son châle autour d’elle, peu désireuse de retourner auprès du groupe.Le yacht venait à peine de repartir, il mettrait du temps à revenir.Légèrement ivre, Océane a longé la plage, enveloppée dans son châle. À l’horizon où la mer rencontrait le ciel, une lune brillante semblait suspendue dans le vide. Le doux bruit des vagues s’écrasant contre les rochers l’accompagnait.Elle tenait ses sandales à la main, laissant
Assise ici, même sans lumière, Océane savait que si quelqu’un sortait des autres villas, ils pourraient les voir clairement, Gaspard et elle.« Tu es fâché parce que je t’ai demandé de te maîtriser ce jour-là, au bureau ? » a demandé Océane d’une voix douce et apaisante.Ces derniers temps, la possessivité de Gaspard ressemblait à un filet serré qui l’entourait complètement, la faisant se sentir en sécurité. Mais maintenant que Gaspard avait relâché cette emprise, Océane se retrouvait déconcertée, presque perdue.Le clic métallique d’un briquet a rompu le silence. Une petite flamme vacillante a éclairé brièvement le visage calme et impassible de Gaspard. Avec un bruit sec, il a refermé le couvercle, et la lumière a disparu aussi vite qu’elle était apparue. Il a fait tourner le briquet entre ses doigts longs et bien dessinés, d’un geste habile et distrait.« Avant, je ne faisais pas déjà preuve de retenu ? » a-t-il répondu, son regard empreint d’une froideur distante.Cette fr
Bien qu’elle soit légèrement ivre, Océane était restée allongée dans son lit, incapable de trouver le sommeil.Fixant la lumière de la lune qui dansait à travers le voile de ses rideaux, elle s’était levée et avait posé ses pieds nus sur le tapis blanc et moelleux. Elle avait sorti son ordinateur portable, puis s’était installée sur le canapé du balcon du deuxième étage, éclairé par la lumière vacillante d’une bougie, pour travailler sur ses e-mails tout en profitant de la brise marine.Dans la villa voisine, Adélaïde, elle aussi victime d’insomnie, était sortie en resserrant son peignoir autour d’elle. En tournant la tête, elle avait aperçu Océane, absorbée par son travail sur son balcon. Haussant un sourcil, Adélaïde avait tiré une cigarette fine de son étui, l’avait allumée, et avait discrètement pris une photo d’Océane avec son téléphone. Elle l’avait ensuite envoyée à Gaspard, son fiancé, qu’elle venait tout juste d’ajouter sur WhatsApp ce jour-là.Adélaïde : Les gens de la
« Je vais très bien, vraiment », a répondu Océane avec un sourire.« Tu crois que je ne peux pas voir quand ça ne va pas chez toi ? » a rétorqué Vincent en croisant les jambes, son regard fixé sur elle. « Allez, dis-moi ce qui te tracasse, je ne vais rien répéter. Est-ce que ça a un rapport avec la bataille pour l’héritage de la famille Leroux ? Hein ? »En entendant ces mots, Océane a tourné la tête vers lui, son regard perçant.« Ne me regarde pas comme ça ! » a protesté Vincent en tapotant son téléphone contre l’accoudoir du canapé. « Écoute, même si Gaspard a été d’une grande aide pour toi, soyons honnêtes… Si le professeur Leroux t’a reconnue comme sa petite-fille, c’est bien pour observer qui, de toi ou de Gaspard, est le plus compétent pour diriger la famille. Tout le monde peut le deviner. »Océane est restée silencieuse un moment avant de demander :« Dis-moi, si Mademoiselle Apolline sortait avec toi mais qu’elle te demandait de garder tes distances, tu le ferais, mais
Surtout face à Océane, celle qui, dans leur jeunesse, avait systématiquement écrasé Thibaud lors des compétitions.Ils étaient assis à l’une des meilleures tables du restaurant, près des baies vitrées offrant une vue imprenable sur le lac. Les lumières éclatantes de la nuit se reflétaient sur la surface transparente, créant des ombres diffuses qui illuminaient délicatement le profil d’Océane, mettant en valeur la blancheur naturelle et lumineuse de sa peau. Elle était si belle qu’il était difficile de détourner le regard.« En te voyant aujourd’hui, je dois avouer que je ressens encore une certaine appréhension. Je suis un peu tendu… » a avoué Thibaud, les oreilles légèrement rouges. Malgré ses efforts pour paraître à l’aise et détendu, de petits gestes trahissaient sa nervosité. « Après tout, je connais parfaitement l’écart qu’il y a entre nous. Dans notre jeunesse, à chaque compétition où tu participais, tu remportais le titre. Outre ton apparence qui marquait tous ceux qui te cro
« Si tu ne me donnes pas une chance, comment peux-tu être si sûre que ce n’est qu’une obsession de ma part ? » a demandé Thibaud, sa voix empreinte d’une certaine urgence. « Peut-être que ta relation passée avec Thibault t’a laissée des blessures, mais tu peux me faire confiance ! Accorde-moi trois mois pour essayer. Si, après cela, tu ne veux toujours pas être avec moi, je te promets de renoncer. »Voyant qu’Océane restait impassible, prête à répondre sans même y réfléchir, Thibaud l’a coupée précipitamment :« Un mois ! Même un seul mois. De toute façon, même si ce n’est pas moi, Raphaël trouvera certainement d’autres candidats à te présenter. J’imagine que tu fais ça de manière désinvolte, uniquement pour perdre du temps. Je te promets… Pendant ce mois, je ne dépasserai aucune limite. Nous nous comporterons comme des amis, rien de plus. »Océane a soupiré légèrement avant de répondre :« Thibaud, j’ai quelqu’un que j’aime déjà. Mon grand-père ne veut simplement pas que je sois av
Les places de Gaspard et d’Océane, bien qu’éloignées, leur permettaient de se voir de loin. Océane, d’un coup d’œil discret, pouvait apercevoir Gaspard en train de discuter avec la personne assise en face de lui, mais à aucun moment son regard ne s’était tourné vers elle.Océane restait à sa place, observant Gaspard qui affichait un léger sourire en parlant avec Thibaud. Elle a porté son verre d’eau à ses lèvres, en a bu quelques gorgées, puis a saisi son téléphone pour le parcourir, tentant de contenir l’agitation qui montait en elle.Cela ne faisait que quelques jours qu’ils ne s’étaient pas vus, mais Océane avait l’impression que des mois s’étaient écoulés sans apercevoir Gaspard. Ces quelques jours avaient été un supplice pour elle. Elle avait envie de retrouver l’odeur de Gaspard, ses bras réconfortants, et ses baisers enivrants au point de lui couper le souffle...Mais à chaque fois qu’elle repensait à ce moment dans la villa d’un hôtel appartenant au groupe Deschamps, où elle s’
En réalité, Elodie trouvait que la proposition était plutôt bonne, mais elle savait qu’Océane avait quelques différends avec Maëlle, alors elle était venue pour tâter le terrain, espérant voir comment Océane réagirait.« C’est bon, ça suffit. » Océane a refermé le dossier avant même d'avoir terminé de le lire.« La collaboration précédente avec EF, c’était juste pour insulter un peu l’honneur des États-Unis pendant notre visite là-bas, cela n’a pas apporté de réel bénéfice à notre groupe. D’un côté, c’est une marque de luxe, de l’autre, une marque technologique. Leur collaboration intersectorielle était simplement pour le prestige. Et puis… la directive que j’ai donnée précédemment est toujours valable, il faut réduire au maximum nos collaborations avec Maëlle. »« Puis-je me permettre de vous poser une question, Océane ? » Elodie a pris une profonde inspiration et a demandé avec courage. « Vous n’aimez pas Maëlle, ou bien vous estimez simplement que cette collaboration n’est pas ap
En entendant cela, Gaspard a laissé échapper un petit rire moqueur. « Comment sais-tu que la fatigue qu'elle ressent actuellement n'est pas quelque chose qu'elle apprécie ? D'ailleurs... comparée à lorsqu'elle était avec toi, sa fatigue actuelle n'est vraiment rien ! »Célestin, déjà armé de son parapluie, s'était précipité vers eux. Devant l'expression de surprise et de honte de Thibault, il a accompagné Gaspard jusqu'à la voiture et lui a ouvert la portière.Regardant Gaspard s'installer dans la voiture, qui s'est éloigné lentement sous la pluie, Thibault a senti ses yeux s'humidifier.Même si les paroles de Gaspard étaient dures, il devait admettre qu'Océane, même si elle était fatiguée, semblait tout de même plus sereine et libre qu'à l'époque où elle était avec lui.Sans lui pour la freiner, Océane irait plus loin, plus haut.Mais il ne pouvait s'y résoudre !Pourquoi, lui qui aurait donné sa vie pour Océane, pourquoi Dieu avait-il décidé de jouer en lui faisant perdre la m
À ce moment-là, pour Thibault, Océane n’avait montré aucune considération pour la famille Leroux.Alors que sa cupidité et son obsession devenaient de plus en plus fortes, la possessivité de Gaspard croissait également de manière démesurée, se transformant en une forme de désir dévorant et déformé, presque terrifiant. Il voulait qu’elle ne voie que lui, que son cœur et tout son être, chaque parcelle de son corps lui appartienne entièrement. Il désirait la forcer à le regarder, l’embrasser, l’accepter dans tous les sens, pour qu’elle soit complètement et uniquement sienne.Il ressentait une telle intensité d’émotions qu’il voulait qu’Océane lui réponde avec la même intensité.Il avait besoin qu’Océane lui accorde des sentiments d’une exclusivité absolue, et cet « il » qu’il évoquait... faisait bien sûr référence à tout autre personne que lui.Le regard de Gaspard était sans fard, plongeant directement dans celui d’Océane. Ce désir, violent et impur, était presque offensant, d’une cl
Océane a senti ses cils trembler, et sa respiration est devenue irrégulière.« Je peux me contenir lorsque des personnes mal intentionnées s'approchent de toi, je réprime cette irritation qui me donne envie de tuer », a dit Gaspard en se rapprochant d'elle, le frottement de ses vêtements produisant un bruit léger et soyeux. « Mais je ne peux pas contenir mon désir de t'embrasser, ni mes pensées obsédantes de te posséder encore et encore. Je t'ai donné l'occasion de reculer, et cette fois... je peux te donner une autre chance de faire demi-tour. »Si Océane choisissait de reculer, même si c'était difficile à supporter, il s'éloignerait rapidement d'elle.« Tu veux que je choisisse entre toi et la famille Leroux ? », a demandé Océane.« Peut-être qu'un jour, tu devras faire ce choix », a répondu Gaspard, posant sa main derrière le cou fin et délicat d'Océane, l'embrassant sur les coins des lèvres, le long de son visage, la serrant contre lui. Ses lèvres effleurèrent doucement l'os de
« Après avoir fini avec les documents, je dois partir. » Gaspard a jeté un coup d’œil à sa montre. « Tu peux monter en attendant. »Océane a serré la poignée de son sac, surprise. Il lui avait pourtant dit qu’elle ne viendrait pas.Elle a adopté une expression sérieuse, comme si des documents les attendaient réellement à l’étage. Elle a hoché la tête. « D’accord, allons-y ! »Elle a suivi Gaspard dans l'entrée de l'immeuble et est entrée avec lui dans l'ascenseur. Thibault, qui se tenait près de la porte, a hésité, ne sachant s’il devait les suivre.Dans l’ascenseur, Gaspard se tenait près d’Océane, les mains dans les poches, sans dire un mot.Quand ils sont arrivés au dernier étage, Océane est sortie de l’ascenseur et s’est tournée vers Gaspard, l’interrogeant : « Tu attends un peu avant de descendre, ou… ? »Gaspard a posé une longue jambe hors de l’ascenseur, s’est penché et a enroulé ses bras autour de la taille fine d’Océane, l’embrassant passionnément.Elle s'est accroc
Les lèvres rouges d'Océane, légèrement entrouvertes, ont captivé le regard de Gaspard, qui ne pouvait détourner ses yeux d'elles. Il brûlait du désir de la faire sienne.En voyant le pouce de Gaspard se poser sur son menton pour lui indiquer de lever la tête, Océane, haletante et pleine de charme, a murmuré :« Gaspard… » Sa voix était à la fois haletante et douce. « Ne m’embrasse pas, Célestin va revenir. »Gaspard écartait une mèche de cheveux d’Océane, légèrement humide de sueur, et a répondu d’une voix rauque. « Si Célestin n’avait pas un minimum de discernement, il n’aurait pas été à mes côtés pendant toutes ces années. »Il se souvenait de ce jour-là, lorsque c’était sous l'effet d’un narcotique que leur relation avait débuté. Célestin avait été celui qui avait apporté leurs vêtements, et il était évident qu'il avait tout vu par la suite.À ce moment-là, Célestin venait d’acheter de l'eau et des médicaments contre les effets de l’alcool, et il se tenait sous le porche de l
Dans cet espace clos et étroit, l’air semblait se faire plus lourd à chaque seconde, la chaleur montait inexorablement. Le bruit des baisers, des souffles haletants, et des tissus qui se frottaient les uns contre les autres créait une ambiance irrésistiblement intime et ambiguë.Les deux corps étaient déjà si étroitement collés qu’il ne semblait plus y avoir de place entre eux, mais Gaspard, dévoré par un désir intense pour Océane, n’en avait jamais assez. Il maintenait fermement ses mains, pressant encore plus profondément le corps d’Océane contre le sien, comme s’il voulait l’écraser dans ses bras.Le son des gouttes de pluie frappant le toit et les vitres de la voiture résonnait de manière désordonnée et pressée.Océane, à cause du manque d’air, a senti son dos frissonner légèrement. Même ses jambes, soutenues contre le côté de Gaspard, tremblaient et n’arrivaient plus à la maintenir. Son corps glissait lentement, se collant contre celui de Gaspard, chaud et ferme. Elle était mai
« D'accord, on se contactera par téléphone quand on aura le temps », a dit Océane.« Je vais ajouter ton contact dans le groupe de discussion de la dernière fois qu'on est sortis ensemble, n'oublie pas d'accepter », a répondu Antoine.« Pas de problème. »Une fois qu'Océane eut confirmé, Antoine a souri et refermé la portière de la voiture pour eux, observant la voiture s'éloigner.À peine la voiture avait-elle quitté le domaine de la famille Desjardins que la pluie fine a commencé à tomber, doucement, comme un murmure de perles d'eau sur le sol.Dans la voiture, Gaspard et Océane étaient tous deux silencieux.Le costume d'Océane, jeté sur ses épaules, portait l'odeur de Gaspard, comme une brise légère qui frôlait la paume de sa main, la rendant nerveuse, incapable de rester tranquille…Elle s'est débarrassée de la veste et l'a tendue à Gaspard, en murmurant : « Merci. »Gaspard a jeté un coup d'œil à la veste, l'a prise, et, d'un geste agacé, l'a jetée négligemment de côté.
« C’est de la faute du vin que mon grand-père a fait, Océane en a bu pas mal. » Antoine a dit en souriant.Monsieur Desjardins a ri aussi et a ajouté : « Quand Océane partira, assurez-vous qu’on lui apporte une caisse de mon vin. »La cousine d’Antoine, d’un ton inquiet, est intervenue. « Je ne vis pas dans la maison principale, et je n’ai pas de vêtements de rechange pour Océane. Est-ce qu’elle en a dans sa voiture ? Tu pourrais peut-être faire en sorte qu’on en apporte. »Aujourd’hui, c’était l’assistant de Bern qui avait récupéré Océane, et il conduisait la voiture du professeur Leroux, donc il n’y avait pas de vêtements de rechange dans la voiture.« C’est l’assistant de Bern qui a amené Océane cet après-midi, donc il n’y a pas de vêtements de rechange dans la voiture. » Gaspard s’est levé en s’appuyant sur le dossier de la chaise, « Je vais d’abord raccompagner Océane. Bern, merci de veiller à ce que mon père ne boive pas trop. »« Gaspard, laisse l’assistant de Bern raccom