Bien qu’elle soit légèrement ivre, Océane était restée allongée dans son lit, incapable de trouver le sommeil.Fixant la lumière de la lune qui dansait à travers le voile de ses rideaux, elle s’était levée et avait posé ses pieds nus sur le tapis blanc et moelleux. Elle avait sorti son ordinateur portable, puis s’était installée sur le canapé du balcon du deuxième étage, éclairé par la lumière vacillante d’une bougie, pour travailler sur ses e-mails tout en profitant de la brise marine.Dans la villa voisine, Adélaïde, elle aussi victime d’insomnie, était sortie en resserrant son peignoir autour d’elle. En tournant la tête, elle avait aperçu Océane, absorbée par son travail sur son balcon. Haussant un sourcil, Adélaïde avait tiré une cigarette fine de son étui, l’avait allumée, et avait discrètement pris une photo d’Océane avec son téléphone. Elle l’avait ensuite envoyée à Gaspard, son fiancé, qu’elle venait tout juste d’ajouter sur WhatsApp ce jour-là.Adélaïde : Les gens de la
« Je vais très bien, vraiment », a répondu Océane avec un sourire.« Tu crois que je ne peux pas voir quand ça ne va pas chez toi ? » a rétorqué Vincent en croisant les jambes, son regard fixé sur elle. « Allez, dis-moi ce qui te tracasse, je ne vais rien répéter. Est-ce que ça a un rapport avec la bataille pour l’héritage de la famille Leroux ? Hein ? »En entendant ces mots, Océane a tourné la tête vers lui, son regard perçant.« Ne me regarde pas comme ça ! » a protesté Vincent en tapotant son téléphone contre l’accoudoir du canapé. « Écoute, même si Gaspard a été d’une grande aide pour toi, soyons honnêtes… Si le professeur Leroux t’a reconnue comme sa petite-fille, c’est bien pour observer qui, de toi ou de Gaspard, est le plus compétent pour diriger la famille. Tout le monde peut le deviner. »Océane est restée silencieuse un moment avant de demander :« Dis-moi, si Mademoiselle Apolline sortait avec toi mais qu’elle te demandait de garder tes distances, tu le ferais, mais
Surtout face à Océane, celle qui, dans leur jeunesse, avait systématiquement écrasé Thibaud lors des compétitions.Ils étaient assis à l’une des meilleures tables du restaurant, près des baies vitrées offrant une vue imprenable sur le lac. Les lumières éclatantes de la nuit se reflétaient sur la surface transparente, créant des ombres diffuses qui illuminaient délicatement le profil d’Océane, mettant en valeur la blancheur naturelle et lumineuse de sa peau. Elle était si belle qu’il était difficile de détourner le regard.« En te voyant aujourd’hui, je dois avouer que je ressens encore une certaine appréhension. Je suis un peu tendu… » a avoué Thibaud, les oreilles légèrement rouges. Malgré ses efforts pour paraître à l’aise et détendu, de petits gestes trahissaient sa nervosité. « Après tout, je connais parfaitement l’écart qu’il y a entre nous. Dans notre jeunesse, à chaque compétition où tu participais, tu remportais le titre. Outre ton apparence qui marquait tous ceux qui te cro
« Si tu ne me donnes pas une chance, comment peux-tu être si sûre que ce n’est qu’une obsession de ma part ? » a demandé Thibaud, sa voix empreinte d’une certaine urgence. « Peut-être que ta relation passée avec Thibault t’a laissée des blessures, mais tu peux me faire confiance ! Accorde-moi trois mois pour essayer. Si, après cela, tu ne veux toujours pas être avec moi, je te promets de renoncer. »Voyant qu’Océane restait impassible, prête à répondre sans même y réfléchir, Thibaud l’a coupée précipitamment :« Un mois ! Même un seul mois. De toute façon, même si ce n’est pas moi, Raphaël trouvera certainement d’autres candidats à te présenter. J’imagine que tu fais ça de manière désinvolte, uniquement pour perdre du temps. Je te promets… Pendant ce mois, je ne dépasserai aucune limite. Nous nous comporterons comme des amis, rien de plus. »Océane a soupiré légèrement avant de répondre :« Thibaud, j’ai quelqu’un que j’aime déjà. Mon grand-père ne veut simplement pas que je sois av
Les places de Gaspard et d’Océane, bien qu’éloignées, leur permettaient de se voir de loin. Océane, d’un coup d’œil discret, pouvait apercevoir Gaspard en train de discuter avec la personne assise en face de lui, mais à aucun moment son regard ne s’était tourné vers elle.Océane restait à sa place, observant Gaspard qui affichait un léger sourire en parlant avec Thibaud. Elle a porté son verre d’eau à ses lèvres, en a bu quelques gorgées, puis a saisi son téléphone pour le parcourir, tentant de contenir l’agitation qui montait en elle.Cela ne faisait que quelques jours qu’ils ne s’étaient pas vus, mais Océane avait l’impression que des mois s’étaient écoulés sans apercevoir Gaspard. Ces quelques jours avaient été un supplice pour elle. Elle avait envie de retrouver l’odeur de Gaspard, ses bras réconfortants, et ses baisers enivrants au point de lui couper le souffle...Mais à chaque fois qu’elle repensait à ce moment dans la villa d’un hôtel appartenant au groupe Deschamps, où elle s’
« J’ai encore des choses à faire ce soir. » La voix de Gaspard était d’une tranquillité absolue, presque glaciale.Océane, bien que déjà à bout de patience et de dignité, a senti son humeur se ternir encore plus face à cette attitude rigoureusement distante. Elle a hoché la tête, raide comme un automate, avant de retourner à la table pour s’asseoir.Thibaud l’a accueillie avec un sourire. « Quelle coïncidence ! Je ne m’attendais pas à croiser Gaspard ici. »Océane a étiré légèrement les lèvres, esquissant un sourire mécanique, mais n’a rien répondu.Sachant que Gaspard et Océane avaient tous deux été adoptés par Raphaël, le président du conseil d’administration, Thibaud a pensé qu’Océane était peut-être gênée d’avoir croisé un membre de sa famille en plein rendez-vous. Il a tenté de la rassurer. « Techniquement, Gaspard est ton oncle… »« Oui. » Océane a pris son verre de vin et en a avalé une gorgée.Thibaud, toujours jovial, a ajouté. « Je parlais justement avec Gaspard de l’arran
Malheureusement, au moment où Océane a atteint le rez-de-chaussée de l’immeuble, elle a aperçu Thibault en train de sortir précipitamment de sa voiture.Dans son empressement, il tenait encore une cigarette entre les doigts. Quand il a croisé le regard d’Océane, qui a arqué légèrement un sourcil en le fixant, il a écrasé rapidement la cigarette sous son pied et a monté les marches pour atteindre la porte avant elle. Après que le système de reconnaissance faciale ait validé son accès, il a tenu la porte ouverte pour attendre Océane.Intriguée, Océane a monté les marches, s’arrêtant devant Thibault qui jouait les portiers improvisés. Elle l’a dévisagé et a demandé :« Toi… ? »« J’habite au quatrième étage, » a-t-il expliqué précipitamment, avant d’ajouter, la voix tremblante d’émotion.« Je sais… Je sais que la dernière fois tu as été très claire. Tu as dit que nous ne pourrions jamais être ensemble à cause d’Azélie et de Solène. Je comprends, je le comprends parfaitement… Et je ne suis
Les pupilles d’Océane ont tremblé légèrement.« Mademoiselle Océane, je vous en prie, comprenez le président. Ce qu’il fait en ce moment est déjà la méthode la plus douce qu’il puisse employer ! Vous pouvez refuser vos prétendants, mais il faut au moins vous rendre à ces rendez-vous… Si vous poussez le président à user de moyens plus radicaux, cela ne sera bon ni pour vous, ni pour Gaspard. Cela pourrait affecter vos relations avec lui, voire sa santé. Vous avez vu son dernier bilan médical, vous savez qu’il ne peut pas se permettre de se mettre en colère une fois de plus. »Océane a fini par céder. Elle a laissé tomber sa tête contre le dossier du canapé, couvrant une nouvelle fois ses yeux avec le dos de sa main pour se protéger de la lumière crue de la pièce.Bern, en tant qu’assistant et proche collaborateur du président Raphaël, connaissait parfaitement les intentions de ce dernier.Il était clair que, même si ces rendez-vous arrangés ne créaient pas de conflit direct entre Gaspar
Alors qu’Océane s’apprêtait à monter dans le taxi qu’elle venait de héler, la voiture de Gaspard s’est arrêté brusquement de l’autre côté de la route.Gaspard est sorti, le visage fermé, claquant la portière derrière lui. Son regard était sombre, et il semblait contenir une colère bouillonnante en avançant d’un pas rapide vers Océane.La main d’Océane, posée sur la portière du taxi, s’est relâchée. Elle s’est penchée vers le conducteur et lui a murmuré des excuses avant de refermer doucement la portière.Ce qu’elle ignorait, c’était que Gaspard avait roulé à vive allure depuis le Palais de Nuit, brûlant plusieurs feux rouges pour atteindre la villa en seulement douze minutes. Même l’appel qu’il lui avait passé n’avait été qu’un prétexte pour la retenir.Face à lui, sans ses lunettes et avec ses lèvres étroitement serrées, Océane a senti ses propres lèvres trembler et ses yeux s’embuer d’émotion.« Les documents », a dit Gaspard d’un ton sec, tendant la main pour qu’elle les lui donne.
« Oh… » Océane a serré le volant entre ses mains. « Alors je ne vais pas te déranger davantage, je raccroche. »Juste avant qu’elle ne mette fin à l’appel, Gaspard a demandé brusquement :« Pourquoi tu utilises le téléphone de la femme de ménage pour m’appeler ? »« J’ai oublié mon téléphone, » a-t-elle répondu calmement. « Ce n’est rien, je rentre tout de suite. »« Tu es seule ? » La voix de Gaspard s’est fait plus grave, et un pli soucieux a barré son front. Il se souvenait qu’Océane avait bu pas mal de vin au dîner.Océane a ouvert la bouche pour répondre, mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, Gaspard a ajouté :« Je ne rentre pas ce soir. Reste dans la villa, ce sera plus sûr. »« Ce n’est pas la peine », a répondu Océane, sa voix un peu rauque. « Je vais raccrocher. »Après avoir coupé la conversation, Océane a rendu le téléphone à la femme de ménage, lui a adressé un sourire poli et un remerciement discret, puis elle est montée dans sa voiture et a quitté le qua
Thibault s’est avancé, mais Éloi l’a intercepté avant qu’il ne puisse faire un pas de plus. Contraint de s’expliquer à distance, il a lancé.« Océane, tu as bu ce soir, alors je t’ai apporté de la soupe pour dissiper l’alcool… »Sans aucune émotion dans la voix, Océane a répondu immédiatement :« Thibault, ne fais pas des choses inutiles. Je n’en ai pas besoin. Éloi, raccompagne-le et tu peux rentrer chez toi ensuite. »Elle a raccroché aussitôt, son visage restant impassible. Elle est retournée au canapé et a repris l’examen de son agenda, comme si rien ne s’était passé.Après s’être assurée qu’elle n’avait aucune réunion matinale prévue pour le lendemain, Océane s’est adossé au dossier du canapé.Elle n’avait aucune idée de la durée que prendrait cette guerre froide entre Gaspard et elle.Cette sensation de malaise lui était totalement inédite. Même lorsqu’elle avait été avec Thibault, en le considérant comme son tout, elle n’avait jamais ressenti un tel désarroi.Appuyée contre le c
Les pupilles d’Océane ont tremblé légèrement.« Mademoiselle Océane, je vous en prie, comprenez le président. Ce qu’il fait en ce moment est déjà la méthode la plus douce qu’il puisse employer ! Vous pouvez refuser vos prétendants, mais il faut au moins vous rendre à ces rendez-vous… Si vous poussez le président à user de moyens plus radicaux, cela ne sera bon ni pour vous, ni pour Gaspard. Cela pourrait affecter vos relations avec lui, voire sa santé. Vous avez vu son dernier bilan médical, vous savez qu’il ne peut pas se permettre de se mettre en colère une fois de plus. »Océane a fini par céder. Elle a laissé tomber sa tête contre le dossier du canapé, couvrant une nouvelle fois ses yeux avec le dos de sa main pour se protéger de la lumière crue de la pièce.Bern, en tant qu’assistant et proche collaborateur du président Raphaël, connaissait parfaitement les intentions de ce dernier.Il était clair que, même si ces rendez-vous arrangés ne créaient pas de conflit direct entre Gaspar
Malheureusement, au moment où Océane a atteint le rez-de-chaussée de l’immeuble, elle a aperçu Thibault en train de sortir précipitamment de sa voiture.Dans son empressement, il tenait encore une cigarette entre les doigts. Quand il a croisé le regard d’Océane, qui a arqué légèrement un sourcil en le fixant, il a écrasé rapidement la cigarette sous son pied et a monté les marches pour atteindre la porte avant elle. Après que le système de reconnaissance faciale ait validé son accès, il a tenu la porte ouverte pour attendre Océane.Intriguée, Océane a monté les marches, s’arrêtant devant Thibault qui jouait les portiers improvisés. Elle l’a dévisagé et a demandé :« Toi… ? »« J’habite au quatrième étage, » a-t-il expliqué précipitamment, avant d’ajouter, la voix tremblante d’émotion.« Je sais… Je sais que la dernière fois tu as été très claire. Tu as dit que nous ne pourrions jamais être ensemble à cause d’Azélie et de Solène. Je comprends, je le comprends parfaitement… Et je ne suis
« J’ai encore des choses à faire ce soir. » La voix de Gaspard était d’une tranquillité absolue, presque glaciale.Océane, bien que déjà à bout de patience et de dignité, a senti son humeur se ternir encore plus face à cette attitude rigoureusement distante. Elle a hoché la tête, raide comme un automate, avant de retourner à la table pour s’asseoir.Thibaud l’a accueillie avec un sourire. « Quelle coïncidence ! Je ne m’attendais pas à croiser Gaspard ici. »Océane a étiré légèrement les lèvres, esquissant un sourire mécanique, mais n’a rien répondu.Sachant que Gaspard et Océane avaient tous deux été adoptés par Raphaël, le président du conseil d’administration, Thibaud a pensé qu’Océane était peut-être gênée d’avoir croisé un membre de sa famille en plein rendez-vous. Il a tenté de la rassurer. « Techniquement, Gaspard est ton oncle… »« Oui. » Océane a pris son verre de vin et en a avalé une gorgée.Thibaud, toujours jovial, a ajouté. « Je parlais justement avec Gaspard de l’arran
Les places de Gaspard et d’Océane, bien qu’éloignées, leur permettaient de se voir de loin. Océane, d’un coup d’œil discret, pouvait apercevoir Gaspard en train de discuter avec la personne assise en face de lui, mais à aucun moment son regard ne s’était tourné vers elle.Océane restait à sa place, observant Gaspard qui affichait un léger sourire en parlant avec Thibaud. Elle a porté son verre d’eau à ses lèvres, en a bu quelques gorgées, puis a saisi son téléphone pour le parcourir, tentant de contenir l’agitation qui montait en elle.Cela ne faisait que quelques jours qu’ils ne s’étaient pas vus, mais Océane avait l’impression que des mois s’étaient écoulés sans apercevoir Gaspard. Ces quelques jours avaient été un supplice pour elle. Elle avait envie de retrouver l’odeur de Gaspard, ses bras réconfortants, et ses baisers enivrants au point de lui couper le souffle...Mais à chaque fois qu’elle repensait à ce moment dans la villa d’un hôtel appartenant au groupe Deschamps, où elle s’
« Si tu ne me donnes pas une chance, comment peux-tu être si sûre que ce n’est qu’une obsession de ma part ? » a demandé Thibaud, sa voix empreinte d’une certaine urgence. « Peut-être que ta relation passée avec Thibault t’a laissée des blessures, mais tu peux me faire confiance ! Accorde-moi trois mois pour essayer. Si, après cela, tu ne veux toujours pas être avec moi, je te promets de renoncer. »Voyant qu’Océane restait impassible, prête à répondre sans même y réfléchir, Thibaud l’a coupée précipitamment :« Un mois ! Même un seul mois. De toute façon, même si ce n’est pas moi, Raphaël trouvera certainement d’autres candidats à te présenter. J’imagine que tu fais ça de manière désinvolte, uniquement pour perdre du temps. Je te promets… Pendant ce mois, je ne dépasserai aucune limite. Nous nous comporterons comme des amis, rien de plus. »Océane a soupiré légèrement avant de répondre :« Thibaud, j’ai quelqu’un que j’aime déjà. Mon grand-père ne veut simplement pas que je sois av
Surtout face à Océane, celle qui, dans leur jeunesse, avait systématiquement écrasé Thibaud lors des compétitions.Ils étaient assis à l’une des meilleures tables du restaurant, près des baies vitrées offrant une vue imprenable sur le lac. Les lumières éclatantes de la nuit se reflétaient sur la surface transparente, créant des ombres diffuses qui illuminaient délicatement le profil d’Océane, mettant en valeur la blancheur naturelle et lumineuse de sa peau. Elle était si belle qu’il était difficile de détourner le regard.« En te voyant aujourd’hui, je dois avouer que je ressens encore une certaine appréhension. Je suis un peu tendu… » a avoué Thibaud, les oreilles légèrement rouges. Malgré ses efforts pour paraître à l’aise et détendu, de petits gestes trahissaient sa nervosité. « Après tout, je connais parfaitement l’écart qu’il y a entre nous. Dans notre jeunesse, à chaque compétition où tu participais, tu remportais le titre. Outre ton apparence qui marquait tous ceux qui te cro