Je me suis dirigée vers le club de journalisme à la récréation. Il ne fallait pas que Kentin croie que j’avais lâché l’affaire. Cette fois-ci, c’est Aurélien qui m’a ouvert. Il a plissé les yeux en me voyant. Cependant, il n’avait pas l’air surpris. Son meilleur ami lui avait donc transmis le message.
— Salut. Kentin est là ?
Le concerné est arrivé, un petit sourire affiché sur le visage. D’autres membres étaient présents et me dévisageaient d’un air bizarre.
— Allons dans le bureau.
Je les ai suivis jusqu’au bureau du président et du vice-président. Tout était bien rangé, strict, ce qui ne m’étonnait pas. Ces deux-là étaient comme ça.
— Kentin m’a appris que tu voulais intégrer le club. Je ne comprends pas tes motivations.
Ah ouais ? Je croyais pourtant qu’il était monsieur-je-sais-et-comprends-tout ! Mais bon, je me suis retenue de lui lancer ça à la figure, parce qu’il allait influer d’une manière ou d’une autre sur m
— Alors, Roxanne, qu’est-ce que tu as pensé du film? m’a interrogée Jim en sortant du cinéma. — C’était super. Certains passages étaient vraiment hilarants. — Je pense la même chose. Je n’ai pas été déçu. Je me suis tournée vers Vince, qui regardait sa montre d’un œil distrait. Je n’ai même pas eu le temps de lui adresser la parole que déjà Anya Rovski se joignait à nous, prenant simultanément le bras des deux cousins. — Jamie et Vicky n’ont pas pu venir, elles ont été retenues par Terrence. Il a invité toute l’équipe, ils sont tous là-bas. On y va, Jim, Vince? Ils nous attendent. Clairement mise à l’écart par cette invitation, j’ai tenté un regard vers Vince. Il était en train de regarder Anya d’un air préoccupé. — Roxanne et moi avions prévu… — Je suis sûre qu’elle peut comprendre qu’il y a d’autres urgences. Pas vrai? Ça te dérange que Vince rejoigne l’équipepour le reste de l’aprèm? Son
Je suis arrivée devant le portail en avance, ce qui était rare. Devant lui se tenait Vince Lewart, appuyé au grillage. J’ai eu, l’espace d’un instant, envie de passer à côté de lui sans rien dire, mais je ne pouvais pas, car ce n’était pas correct. — Salut, Vince. Il m’a regardée, puis s’est penché vers moi. Qu’est-ce qu’il voulait? Ah, oui, me faire la bise. — Salut. Ça va mieux, depuis hier? — Oui. Je voulais d’ailleurs m’excuser d’avoir craqué. — D’avoir pleuré, tu veux dire? — Ouais. C’était n’importe quoi. Tu as dû me prendre pour une folle, avec ma tête à faire peur. Il a ri. RI! C’était donc si drôle que ça? — Ravie de voir que ça te fait rire. — Ça me fait rire parce que c’est complètement faux. Et c’est un peu marrant, aussi. — Rien de drôle à être moche. J’ai regretté d’avoir dit ça dès que les paroles m’ont échappé. Il n’avait pas besoin de savoir ce que j
Une heure. Ça faisait une heure qu’on était au Stunnis. Ça commençait à faire long… Vince, lui, semblait s’amuser comme un petit fou. Il était à fond dans le tennis, et cet endroit était son paradis. Tout comme il était celui de mon père. Je ne savais pas ce qui était le pire. — Ce club est vraiment génial! Il a dû vous coûter une fortune! — Oh, ça! Il est évident que j’y ai mis le prix. Mais je suis très fier du Stunnis et ne regrette aucun investissement. Il faisait un très bon chiffre d’affaires, et ce depuis des années. Tous les investissements avaient été rentabilisés, et mon père faisait toujours des bénéfices. Il ne pouvait que ne pas regretter. — Au fait, monsieur, pourquoi ce nom, pourquoi le Stunnis? — C’est un jeu de mots entre «stunning», qui veut dire «stupéfiant», «tennis», et «Stunley». J’ai toujours été très fier de ma trouvaille.
J’ai offert mon plus beau sourire à ma mère en espérant la mettre à l’aise. Elle a simplement esquissé un rictus bizarre. — Ça ne va pas? — Si, si, ma chérie, ne t’en fais pas. Tout va très bien. Et je peux enfin passer une après-midi avec toi, comme au bon vieux temps. Je n’ai vraiment pas à me plaindre! J’ai esquissé un petit sourire. Elle mentait, elle n’allait pas bien. Je ne l’avais que très peu vue depuis dix mois, mais je connaissais encore ma mère. — Ça te dit d’acheter des cookies? lui ai-je proposé en montrant une boulangerie du doigt. — Non, pas pour moi. Enfin, je veux bien t’en prendre. — Mais comment ça? Tu adores les cookies. — Oui, enfin, il est clair que j’aime beaucoup trop de choses. Je dois arrêter. Comme tu as pu le remarquer, j’ai pris quelques kilos. Je l’ai dévisagée sans trop savoir que dire. Je ne m’attendais pas à ça. — Mais maman, tu es superbe! Tu es l’u
Jim m’a souri pendant que je ramassais mon manuel d’allemand, et je lui ai rendu son sourire, quand même toujours déstabilisée qu’il me sourie comme ça, sans aucune raison. — Roxanne, a-t-il fait en s’approchant, nous sommes amis, n’est-ce pas? Je me suis figée. Sans blague? On était amis, lui et moi? Je n’avais jamais vu les choses comme ça. J’avais même prévu de dire au psy Lewart que j’avais raté sa mission. Mais… Jim était mon ami. — Euh… oui. — Bon. J’aurais un conseil à te demander. À ton avis, comment est-ce que je pourrais confesser mes sentiments à une fille sans lui faire peur? O.K., que plus personne ne bouge! Jim Clayne était en train de me demander à moi, Roxanne «Paria» Stunley, des conseils pour pouvoir avouer son amour à une fille? Ce n’était pas possible. — Euh, franchement, je pense que tu t’adresses
J’ai souri à mon père quand il est entré dans la maison. Ouf, il n’avait pas amené sa blonde! Il s’en était tenu à ce qu’il m’avait promis. Ma mère s’est levée du canapé en voyant mon père entrer dans le salon. Elle a lissé sa jupe avant de s’avancer vers lui en silence. Ce n’est qu’une fois arrivée devant lui qu’elle l’a salué et lui a fait la bise. J’ai remarqué que mon père a été assez déstabilisé par ce geste, ce que je pouvais comprendre. Ça faisait au moins plus de vingt ans qu’ils ne s’étaient pas fait la bise. Il y avait donc de quoi être interpellé. De plus, depuis le divorce, ils ne se saluaient jamais quand ils se voyaient. — C’est super que vous ayez tous les deux accepté de venir. — Pourquoi nous avoir demandé de passer une après-midi ensemble, Roxanne? Qui t’a donné cette idée? s’est enquis mon père. Cette fois, je pouvais le leur avouer. — C’est mon psy. Il veut que je passe plus de temps avec vous. Pou
Je suis entrée dans la salle d’anglais avec la boule au ventre. J’avais vraiment super peur de revoir Vince. On pourrait croire que le week-end m’avait porté conseil, mais en fait, pas du tout. Tout ce que j’avais fait, c’était espérer que tout roule pour mes parents et que leur dernière chance soit la bonne. Et j’avais fait mes devoirs, bien sûr. Et j’avais pensé à Vince, c’est vrai. Même à Jim, d’ailleurs. Mais je n’étais pas encore préparée moralement à les revoir, ni l’un ni l’autre. Enfin, l’un encore moins que l’autre. Il était assis sur la table, en train de discuter avec un gars et une fille d’une autre classe. Quand son regard s’est posé sur moi tandis que je m’approchais, mon cœur s’est mis à battre plus vite. Il était franchement beau, n’empêche. C’était comme si le week-end l’avait encore embelli. Mais ce n’était pas possible, pas vrai? Ouais… on ne devient pas plus beau en deux jours. — Salut, Roxanne, m’a saluée le mec de l’autre classe pendant qu
Je me suis assise dans les gradins en attendant que Jim finisse son entraînement. Il était temps d’amorcer la mission. Franchement, ça ne me faisait pas plaisir. Je ne voulais pas sortir avec Jim juste à cause d’une mission. Ça ne se faisait pas. Mais il fallait surtout s’en prendre à l’oncle Samuel. Je n’étais qu’une exécutante. J’ai bâillé en posant ma tête sur mon sac. J’avais vraiment sommeil. Je n’avais dormi que trois ou quatre heures, encore une fois. Ça devenait de plus en plus problématique. J’en avais marre de ne pas réussir à dormir. Mais ce que Vince m’avait dit me tracassait trop. En plus, je ne savais pas vraiment ce qu’il ressentait pour moi. Il m’avait seulement affirmé qu’il voulait me faire «sienne». O.K., c’était assez fort comme propos, mais qu’est-ce que ça voulait dire, au final? Il me voulait, ouais, mais pourquoi? Pour faire ce qu’il avait fait avec Mercy Capes? Hors de question. Ce n’était pas sur ma liste de pri
— Je n’arrive pas à croire que tu sois venue. Je me suis tournée à temps pour intercepter la main d’Anya Rovski. Cette folle était sur le point de me tirer les cheveux! — Mais qu’est-ce que tu me veux, Anya?! lui ai-je demandé en m’écartant. J’étais sortie dans le jardin pour m’aérer un peu, mais je n’avais pas prévu qu’une peste à moitié folle viendrait m’y rejoindre. J’avais besoin de respirer, et ce n’était pas en sa présence que ça allait être le cas. — Qu’est-ce que tu fais là? Voilà ce que j’aimerais savoir. — J’ai été invitée par Jim. C’est l’anniversaire de Vince, pas le tien. Tu n’as aucun droit de regard sur la liste d’invités. Elle a soupiré en croisant les bras. — Je vois que tu ne comprends pas quand on te parle. — Oui, je sais ce que tu vas me dire. Que je n’ai pas à m’approcher de Jim ni de Vince, que je suis une moins que rien. Je t’ai assez écoutée me rabaisser, c’est bon. C’est termin
J’ai sonné à la porte des Clayne en soufflant un bon coup. C’est Jim qui est venu m’ouvrir. Il m’a souri gaiement en me faisant signe d’entrer. Mon grand-père est parti quand je lui ai fait un signe de la main. — Tu as pu trouver facilement? — Oui, sans problème. Est-ce qu’il y a déjà du monde? lui ai-je demandé pendant qu’il me prenait mon manteau. — Il y a déjà une vingtaine de personnes, oui. Mais oncle Sam et Vince ne sont pas encore là. Je vais poser ce cadeau dans le salon. Suis-moi. Je me suis exécutée en souriant. La maison de Jim était très jolie et accueillante. Il y avait beaucoup de fleurs, de tableaux, de décorations en tout genre. Les invités qui étaient arrivés avant moi étaient déjà en train de grignoter et de danser. J’ai repéré Mélina, Mercy et Anya. Les autres étaient des Sportifs et des pom-pom girls que je ne connaissais pas. Enfin, je les avais déjà vus, mais je ne connaissais que leurs prénoms, tout au plus.
Au sortir de l’histoire de l’art, j’ai décidé de me rendre en ville pour trouver un cadeau à Vince. Je ne savais pas trop ce qu’il aimait, ce n’était donc pas une mince affaire. Mais bon, je n’allais pas débarquer à la fête d’anniversaire les mains vides. J’avais un peu d’argent dans un petit porte-monnaie que je gardais toujours avec moi depuis que j’avais pris l’habitude de manger ailleurs qu’à la cafète. Vu que je remangeais à la cafétéria, j’avais quelques économies. Je pouvais acheter quelque chose de bien. Dire que pendant que je partais à la recherche d’un cadeau pour lui, Vince passait du bon temps avec une autre! Qu’est-ce qu’il pouvait bien trouver à Mercy Capes, d’ailleurs? Bon, il fallait avouer qu’elle était canon et qu’elle n’était pas mauvaise niveau notes. Mais elle n’était pas sérieuse. Elle était frivole, elle nous l’avait bien montré. J’avais toujours pensé que c’était une fille timide, sérieuse, qui faisait passer ses études av
En rentrant chez moi après le cours d’allemand que j’avais passé à pleurer intérieurement, j’ai vu ma mère, assise autour de la table avec ma grand-mère. — Coucou, maman. — Bonjour, ma chérie. — Qu’est-ce que tu fais là? me suis-je enquise en lui faisant la bise. J’ai fait un bisou à ma mima avant de m’asseoir à côté d’elle, face à ma mère. — Je suis venue discuter avec ma maman. — C’est à propos de papa? (Elle a hoché la tête.) Ça a avancé, entre vous? Elle a souri en prenant une gorgée de jus d’orange. Elle avait l’air d’aller mieux. Elle avait repris des couleurs et avait l’air moins triste qu’avant. — Ça avance, oui, mais on y va doucement. On s’apprivoise de nouveau, peu à peu. Ça fait plus d’un an que nous n’avons pas fait quelque chose tous les deux pour le plaisir. Alors lundi soir, nous avons dîné au restaurant. C’était une soirée très agréable. Hier, nous sommes allés au cinéma. (Elle a ri.)
Je me suis assise dans les gradins en attendant que Jim finisse son entraînement. Il était temps d’amorcer la mission. Franchement, ça ne me faisait pas plaisir. Je ne voulais pas sortir avec Jim juste à cause d’une mission. Ça ne se faisait pas. Mais il fallait surtout s’en prendre à l’oncle Samuel. Je n’étais qu’une exécutante. J’ai bâillé en posant ma tête sur mon sac. J’avais vraiment sommeil. Je n’avais dormi que trois ou quatre heures, encore une fois. Ça devenait de plus en plus problématique. J’en avais marre de ne pas réussir à dormir. Mais ce que Vince m’avait dit me tracassait trop. En plus, je ne savais pas vraiment ce qu’il ressentait pour moi. Il m’avait seulement affirmé qu’il voulait me faire «sienne». O.K., c’était assez fort comme propos, mais qu’est-ce que ça voulait dire, au final? Il me voulait, ouais, mais pourquoi? Pour faire ce qu’il avait fait avec Mercy Capes? Hors de question. Ce n’était pas sur ma liste de pri
Je suis entrée dans la salle d’anglais avec la boule au ventre. J’avais vraiment super peur de revoir Vince. On pourrait croire que le week-end m’avait porté conseil, mais en fait, pas du tout. Tout ce que j’avais fait, c’était espérer que tout roule pour mes parents et que leur dernière chance soit la bonne. Et j’avais fait mes devoirs, bien sûr. Et j’avais pensé à Vince, c’est vrai. Même à Jim, d’ailleurs. Mais je n’étais pas encore préparée moralement à les revoir, ni l’un ni l’autre. Enfin, l’un encore moins que l’autre. Il était assis sur la table, en train de discuter avec un gars et une fille d’une autre classe. Quand son regard s’est posé sur moi tandis que je m’approchais, mon cœur s’est mis à battre plus vite. Il était franchement beau, n’empêche. C’était comme si le week-end l’avait encore embelli. Mais ce n’était pas possible, pas vrai? Ouais… on ne devient pas plus beau en deux jours. — Salut, Roxanne, m’a saluée le mec de l’autre classe pendant qu
J’ai souri à mon père quand il est entré dans la maison. Ouf, il n’avait pas amené sa blonde! Il s’en était tenu à ce qu’il m’avait promis. Ma mère s’est levée du canapé en voyant mon père entrer dans le salon. Elle a lissé sa jupe avant de s’avancer vers lui en silence. Ce n’est qu’une fois arrivée devant lui qu’elle l’a salué et lui a fait la bise. J’ai remarqué que mon père a été assez déstabilisé par ce geste, ce que je pouvais comprendre. Ça faisait au moins plus de vingt ans qu’ils ne s’étaient pas fait la bise. Il y avait donc de quoi être interpellé. De plus, depuis le divorce, ils ne se saluaient jamais quand ils se voyaient. — C’est super que vous ayez tous les deux accepté de venir. — Pourquoi nous avoir demandé de passer une après-midi ensemble, Roxanne? Qui t’a donné cette idée? s’est enquis mon père. Cette fois, je pouvais le leur avouer. — C’est mon psy. Il veut que je passe plus de temps avec vous. Pou
Jim m’a souri pendant que je ramassais mon manuel d’allemand, et je lui ai rendu son sourire, quand même toujours déstabilisée qu’il me sourie comme ça, sans aucune raison. — Roxanne, a-t-il fait en s’approchant, nous sommes amis, n’est-ce pas? Je me suis figée. Sans blague? On était amis, lui et moi? Je n’avais jamais vu les choses comme ça. J’avais même prévu de dire au psy Lewart que j’avais raté sa mission. Mais… Jim était mon ami. — Euh… oui. — Bon. J’aurais un conseil à te demander. À ton avis, comment est-ce que je pourrais confesser mes sentiments à une fille sans lui faire peur? O.K., que plus personne ne bouge! Jim Clayne était en train de me demander à moi, Roxanne «Paria» Stunley, des conseils pour pouvoir avouer son amour à une fille? Ce n’était pas possible. — Euh, franchement, je pense que tu t’adresses
J’ai offert mon plus beau sourire à ma mère en espérant la mettre à l’aise. Elle a simplement esquissé un rictus bizarre. — Ça ne va pas? — Si, si, ma chérie, ne t’en fais pas. Tout va très bien. Et je peux enfin passer une après-midi avec toi, comme au bon vieux temps. Je n’ai vraiment pas à me plaindre! J’ai esquissé un petit sourire. Elle mentait, elle n’allait pas bien. Je ne l’avais que très peu vue depuis dix mois, mais je connaissais encore ma mère. — Ça te dit d’acheter des cookies? lui ai-je proposé en montrant une boulangerie du doigt. — Non, pas pour moi. Enfin, je veux bien t’en prendre. — Mais comment ça? Tu adores les cookies. — Oui, enfin, il est clair que j’aime beaucoup trop de choses. Je dois arrêter. Comme tu as pu le remarquer, j’ai pris quelques kilos. Je l’ai dévisagée sans trop savoir que dire. Je ne m’attendais pas à ça. — Mais maman, tu es superbe! Tu es l’u