AnnaJe me réveille en sursaut, le souffle court, le cœur battant à un rythme effréné. La chambre est plongée dans l'obscurité, mais je perçois la silhouette de quelqu'un assis dans le fauteuil près de la fenêtre. L’ombre est familière, trop familière.— Angel ? murmuré-je.Un faible grognement me répond.— Que fais-tu ici ?— Je veille sur toi.Il ne bouge pas, son visage à peine éclairé par la lueur de la lune. Je distingue l'intensité de son regard sombre, braqué sur moi comme une ombre prête à me happer.— Depuis combien de temps es-tu là ?— Depuis que tu t’es endormie.Je me redresse, mes cheveux tombant en cascade sur mes épaules. Le drap glisse le long de ma peau, exposant mes épaules nues. Les yeux d’Angel s’assombrissent immédiatement, une lueur dangereuse traversant son regard.— Pourquoi ? demandé-je.— Parce que Léo est venu te voir avant que tu t’endormes.Je fronce les sourcils.— Et alors ?Il se lève lentement, son corps puissant se découpant dans la pénombre. Il s’ap
AnnaJe suis assise au bord de la fenêtre, le regard perdu dans la nuit étoilée. Mon cœur bat encore trop vite, mes lèvres encore gonflées par le baiser d’Angel. Pourtant, ce n’est pas lui que je vois en fermant les yeux. C’est le regard de Léo, empli de douleur et de colère.— Tu ne peux pas aimer les deux.Les mots résonnent dans mon esprit comme une condamnation. Il a raison. Mais que suis-je censée faire ? J’aime Angel avec une intensité presque destructrice, mais l’amour que je ressens pour Léo est doux, profond, ancré dans quelque chose de plus ancien.— Tu ne dors pas ?Je sursaute en entendant la voix d’Angel. Il se tient dans l’ombre de la pièce, son torse nu baigné par la lueur argentée de la lune. Ses cheveux sombres retombent en mèches indisciplinées sur son front, son regard noir rivé sur moi.— Non, murmuré-je.Il s’approche, sa démarche lente, prédatrice. Lorsqu’il s’arrête devant moi, je peux presque sentir la chaleur de son corps irradier ma peau.— Tu penses à lui, n
AnnaJe suis allongée sur mon lit, les yeux fixés sur le plafond, le cœur encore battant trop fort après la confrontation entre Angel et Léo. Le silence de la nuit est lourd, chargé d’une tension électrique qui ne me quitte pas. Deux hommes. Deux amours. Deux choix impossibles.Je ferme les yeux, mais le visage d’Angel surgit derrière mes paupières. Son regard sombre et intense, cette façon qu’il a de me toucher comme s’il revendiquait chaque centimètre de ma peau… Puis, celui de Léo prend le relais. Ses yeux doux, sa voix basse et rassurante, la chaleur de ses bras lorsqu’il me serre contre lui comme si j’étais son seul repère dans ce monde chaotique.Un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Je suis perdue.Un bruit sourd me fait sursauter. Je me redresse brusquement.— Anna…La voix d’Angel. Grave, légèrement rauque. Il est là, dans l’ombre de la porte, son torse nu baigné par la lumière pâle de la lune.— Il est tard… murmuré-je.Il ne répond pas. Il s’avance lentement, son regar
AnnaJe suis assise dans le grand salon, le regard fixé sur le feu qui crépite doucement dans la cheminée. La chaleur des flammes lèche mes joues, mais je frissonne quand même. Mon cœur bat trop vite.Après ce qu'il s'est passé hier soir entre Angel et Léo, je me sens vide. Deux forces opposées, deux âmes qui se battent pour moi. Deux amours impossibles.Je porte une tasse de thé à mes lèvres, mais mes mains tremblent. Les souvenirs me reviennent en rafale : le regard noir d’Angel, la douceur inquiète de Léo, et ce sentiment oppressant d’être prise dans une guerre qui pourrait me détruire.— Anna ?Je sursaute. La voix grave d'Angel me tire de mes pensées. Il est là, debout dans l’ombre de la pièce, son regard sombre et perçant ancré dans le mien.— Tu es encore fâchée ? demande-t-il en s’approchant.Je soupire.— Je suis fatiguée, Angel.Il s’assoit à côté de moi, ses doigts glissant le long de ma main.— Fatiguée de quoi ?Je tourne la tête vers lui.— De vous deux. De cette guerre.
AnnaJe suis assise sur le rebord de la fenêtre, le regard perdu dans la nuit obscure. Les étoiles scintillent faiblement dans le ciel, mais je n’arrive pas à me concentrer sur leur beauté. Mon cœur est trop lourd, mon esprit trop agité.Le souvenir de la confrontation entre Angel et Léo me hante encore. La tension dans la pièce était palpable, comme une tempête prête à éclater à tout moment. Leur haine réciproque, leur jalousie ouverte… et moi, au centre de ce tourment.Pourquoi est-ce que je suis incapable de faire un choix ? Pourquoi mon cœur se déchire-t-il entre deux amours aussi puissants que destructeurs ?La porte s’ouvre doucement derrière moi, mais je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir qui c’est.— Anna…La voix de Léo est basse, douce. Je ferme les yeux un instant avant de me retourner lentement vers lui. Il se tient dans l’ombre, son visage à moitié caché par la lumière tamisée de la pièce.— Tu ne dors pas ? demande-t-il.— Non.Il s'approche, s'asseyant à côté d
AngelJe déteste cette sensation. Ce vide brûlant dans ma poitrine, cette rage sourde qui couve sous ma peau comme un feu incontrôlable.Je traverse le couloir d’un pas rapide, les poings serrés. Mon cœur bat si fort dans ma poitrine que j’ai l’impression qu’il va exploser. Léo… Je vais finir par le tuer.Il croit qu’il peut la protéger mieux que moi ? Qu’il la comprend mieux que moi ?Je m’arrête brusquement, frappant violemment le mur du poing. La douleur éclate dans mes jointures, mais je n’en ai rien à faire. Tout ce qui m’importe, c’est elle.Anna.Elle est là, à hésiter, à nous repousser tous les deux, alors qu’elle sait très bien ce qu’elle ressent. Elle ressent quelque chose pour moi. Je le vois dans son regard quand elle me fixe, dans la façon dont son souffle se bloque quand je m’approche d’elle. Elle me désire autant que je la désire.Alors pourquoi continue-t-elle à nous garder tous les deux à distance ?— Angel.Je me retourne brusquement. Ethan est adossé contre le mur,
AnnaJe ferme les yeux, cherchant désespérément à calmer le chaos qui tourbillonne en moi. Mais c’est impossible. Mon cœur est en train de se diviser en deux. Une partie de moi brûle pour Angel, cette force brute, cette intensité sauvage qu’il me fait ressentir à chaque regard, chaque baiser. Mais l’autre partie….L’autre partie appartient à Léo.Je me redresse brusquement, les draps glissant le long de mon corps. J’ai besoin d’air, d’espace. J’attrape ma robe, l’enfile précipitamment et me dirige vers le balcon. La nuit est fraîche, le vent glisse contre ma peau nue, mais cela ne suffit pas à apaiser le feu qui couve sous ma peau.— Tu comptes fuir encore longtemps ?Je me raidis. Angel.Je me retourne lentement. Il est adossé à la porte du balcon, les bras croisés sur son torse musclé. La lueur de la lune accentue la dureté de ses traits, l’intensité sombre de son regard.— Je ne fuis pas, murmuré-je.— Non ? Alors pourquoi tu es ici, à essayer de respirer après ce qui vient de se p
AnnaJe ne peux pas rester là, les bras croisés, pendant qu’Angel, Léo et Ethan affrontent cette nouvelle menace.Le silence de la pièce est presque assourdissant après leur départ précipité. Mon cœur bat à une vitesse incontrôlable, et mon souffle est court. J’ai encore la sensation des lèvres d’Angel sur ma peau, la chaleur brute de son corps pressé contre le mien… mais le regard noir de Léo hante mes pensées. La colère dans ses yeux, la blessure silencieuse dans ses traits… Tout se mélange dans mon esprit, et la culpabilité me ronge de l’intérieur.Je me lève brusquement. J’ai besoin de comprendre ce qui se passe. Si quelqu’un a franchi le territoire, ce n’est pas anodin. Les défenses sont puissantes, et seules des créatures tout aussi puissantes peuvent espérer pénétrer un tel périmètre.J’enfile rapidement une veste par-dessus ma robe légère et sors en direction de la grande cour du domaine. L’air est glacé, une brume froide recouvre le sol, accentuant le silence lourd qui pèse s
AnnaLa pluie tombe doucement sur le monde. Chaque goutte semble porter une part de ce que j’ai vécu, de ce que j’ai dû traverser. Elle effleure la terre, se pose sur les feuilles des arbres, et je la sens, ici, contre ma peau, comme un dernier souvenir de tout ce qui a été. Le vent, lui, murmure des promesses brisées, des mots d’adieu non dits, mais je les accueille. Car c’est tout ce qui reste à la fin : l’écho de ce qui a été, la résonance de ce que l’on a traversé ensemble.Il est là, à mes côtés. Léo. Angel. Les deux hommes qui m’ont redéfinie. L’un par sa douceur, l’autre par sa passion. L’un par son regard de feu, l’autre par ses bras solides, prêts à me soutenir quoi qu’il arrive. Leur présence me fait me sentir complète, comme si le vide en moi, celui que j’ai toujours cherché à combler, était enfin comblé. Parce que, je le sais, ce n’est pas une question de tout avoir, mais de savoir choisir ce que l’on garde."Tu es prête ?" La voix de Léo brise le silence, doux et clair co
AnnaLe silence, enfin.Pas celui qui oppresse, pas celui qui serre la gorge et fait trembler les mains.Non.Celui qui enveloppe, celui qui rassure, celui qui crée un espace entre les battements du cœur et les soubresauts du monde extérieur.Je suis allongée entre eux, dans cette étrange sérénité où le temps semble suspendu, comme si le monde ne pouvait exister au-delà de la chaleur de leurs corps.La lumière du matin filtre à travers la toile fine qui nous abrite, tremblante, timide. Elle s’invite, comme un rayon secret, et danse sur nos peaux. Elle trouve ses chemins dans les creux, sur les courbes, sur les lignes de vie et de combat.Léo est encore plongé dans un sommeil profond, son visage détendu, marqué par les traces des heures passées à lutter contre tout ce qui nous sépare. Ses mains reposent sur mon ventre, doucement, comme un ancrage. Comme un souffle.Il n’a pas bougé. Pas encore.Angel, lui, se tient un peu à l’écart. Il ne dort pas. Ses yeux sont ouverts, mais il ne me
AnnaIls dorment.Ou ils essaient.Moi, je reste au bord.Assise contre la pierre froide.À distance de leurs souffles.Je ne veux pas les réveiller.Parce que cette nuit… ce n’est pas d’eux que j’ai peur.C’est de moi.Je tremble.Pas de froid. De cette tension que je retiens depuis trop longtemps. Ce cri qui n’est jamais sorti. Cette rage, ce chagrin, cette solitude que j’ai recouverte de silence.Alors je me lève.Je marche dans l’obscurité. Pieds nus.Le vent accroche ma peau. Mais c’est bon.Ça me rappelle que je suis encore là.Je m’éloigne. Un peu.Mais pas assez.Car il me suit.Eliel.Toujours lui.Je m’arrête. Il ne dit rien. Je ne dis rien.Puis je craque.« Tu crois que c’est facile ? » ma voix explose sans prévenir.Elle tremble. Elle se brise.Il ne répond pas.Alors je continue. Parce que si je m’arrête, je m’effondre.« Tu crois que j’ai choisi ça ? Que j’ai choisi de porter un pouvoir qui me consume ? Que j’ai demandé à aimer des gens que je vais sûrement tuer sans le
LéoJe la cherche du regard.Même à travers le chaos, même dans ce monde qui s’effondre, je saurais reconnaître sa silhouette.Même brisée. Même changée.Surtout changée.Parce que ce n’est plus la même Anna.Et pourtant, elle est toujours là.Je l’ai vue s’effondrer. Je l’ai vue se relever.Et quand j’ai cru qu’elle ne reviendrait jamais, qu’elle s’était trop éloignée de nous, j’ai compris : c’est à moi de faire le chemin.Alors j’avance.Angel est à mes côtés.Silencieux, comme toujours.On ne se parle pas.Mais on sait pourquoi on est là.AngelJe n’ai jamais cessé de l’aimer.Même quand elle s’est éloignée. Même quand elle a choisi d’être autre chose.Même quand elle m’a oublié, un peu.Ce n’était pas une décision. C’était une évidence. Une fatalité.Elle vit dans chaque battement de mon cœur, même quand il se fend.Et Léo le sait. Je le vois à sa mâchoire serrée, à ses doigts crispés sur son arme.On est deux à aimer la même fille.Mais on n’est pas ennemis.On est les deux phare
ElielSa main dans la mienne. Elle tremble.Et pourtant, c’est elle qui m’a tendu la sienne.Elle, l’éclat brisé.Elle, la fille que le monde regarde comme un danger.Elle, l’ultime espoir.Je la sens prête à fuir, à se retirer au moindre signe. Mais elle reste.Alors je serre doucement ses doigts, comme on attrape une flamme. Sans vouloir l’éteindre.AnnaJe l’ai choisi.Pas comme on choisit un sauveur. Pas comme on choisit un soldat.Je l’ai choisi comme on choisit une vérité : en sachant qu’elle fera mal.Il me regarde. Je ne détourne pas les yeux.« Il faut entrer dans le cercle, Anna. » dit-il.Je hoche la tête.On y entre. Ensemble.Le sol est marqué de symboles anciens. Le vent se lève. Quelque chose s’éveille sous la terre. Quelque chose de très vieux. Très pur. Ou très terrible.Je sens mes os vibrer.Eliel« Le feu va te tester. » je dis.Elle ne bouge pas.« Tu peux encore faire demi-tour. »« Non. »Sa voix est claire. Inflexible.Alors je recule.Elle s’avance.Et la lumi
AnnaMais ce n’est pas le Eliel que j’ai connu. Pas celui qui avait encore l’espoir au bord des lèvres. Son visage est plus dur. Son regard, plus sombre. Il a vu des choses. Et il porte quelque chose en lui. Une douleur vivante.« Pourquoi es-tu là ? » ma voix tremble malgré moi.Il s’approche d’un pas, puis s’arrête.« Parce que le monde va se fendre, Anna. Et que toi seule peux empêcher qu’il s’effondre. »Je déglutis. Chaque mot est une lame.« Tu savais, n’est-ce pas ? Tu savais ce que j’étais. »Il ferme les yeux. Puis, d’une voix basse :« Je savais que tu étais plus que ce qu’on t’avait dit. Mais je ne savais pas que tu étais… l’éclat brisé. »« L’éclat brisé ? »Il me regarde avec une intensité glaciale.« Celle qui a le pouvoir de refaire le monde… ou de le détruire entièrement. »Le silence tombe, plus lourd que jamais.Je sens mon cœur battre dans mes tempes.« Et toi ? Tu viens m’aider ? Ou m’arrêter ? »Un silence. Long. Tranchant.Puis il murmure :« Je ne sais pas encor
AnnaUn cercle de pierres se dessinait dans la clairière, parfaitement symétrique. Au centre, une colonne de lumière bleutée s’élevait du sol, sans source apparente. L’air y vibrait, distordu, chargé d’une magie ancienne et inaltérable. C’était comme si le monde retenait son souffle.Je sentis mes jambes trembler, mais je restai droite. Pas cette fois. Je voulais savoir. Je voulais tout affronter.« Qu’est-ce que c’est ? » soufflai-je, hypnotisée.« Le seuil. » La voix de ma mère était douce mais ferme. « Le lien entre ce qui a été et ce qui peut être. C’est ici que les gardiens veillent. C’est ici que tu sauras. »« Les gardiens ? »Elle me regarda, et pour la première fois, j’y lus de la peur.« Ils ont connu la vérité avant nous. Ils ont vu les erreurs, les sacrifices, les serments trahis. Et maintenant… ils attendent ton choix. »Je reculai d’un pas.« Mon choix ? »« Tu es celle qui brise le cycle, Anna. Mais tu es aussi celle qui peut en créer un nouveau. »Un grondement sourd m
AnnaLe sol sous mes pieds vibre à chaque pas. Une pulsation sourde, presque imperceptible, comme si la terre elle-même réagissait à notre passage. Ma main ne quitte pas celle de ma mère. Je sens sa chaleur, sa force, son énergie fluide, ancrée en moi comme une certitude. Nous avançons en silence, mais nos pensées sont bruyantes.Je sens le poids du monde s'alléger. Non pas parce que le danger a disparu, mais parce que, pour la première fois, j'avance sans fuir. J'avance pour comprendre. Pour choisir. Pour affronter.La forêt s'efface lentement, remplacée par des clairières où la lumière lunaire coule comme du lait sur les feuilles argentées. Puis un sentier, une ouverture dans l’obscurité, bordée de pierres anciennes, couvertes de mousse. L’air change. Il devient plus dense, chargé de souvenirs que je ne reconnais pas mais que mon corps semble connaître. Mon sang palpite d’une mémoire plus vieille que moi.« Nous y sommes presque », souffle ma mère, la voix tremblante d’un pressentim
AnnaEt au fond de moi, je savais que même si les ombres du passé ne disparaîtraient jamais complètement, j'étais prête à affronter quoi que ce soit. Avec ma mère à mes côtés, nous pourrions braver toutes les tempêtes à venir. L'héritage de nos ancêtres continuait de vivre à travers nous, et ensemble, nous étions invincibles.Mais quelles autres ombres se cachaient encore dans les recoins de notre avenir ?Alors que le silence s'étendait autour de nous, je me relevai lentement, encore tremblante d'émotions. La forêt, autrefois assombrie par l'angoisse et le danger, semblait maintenant vibrant d'une nouvelle énergie. Le souffle du vent caressait ma peau, porteur d'un ressenti de renouveau. Mais les luttes passées assombrissaient toujours mes pensées. Que se passerait-il maintenant ? Ma mère se tenait à mes côtés, une aura de sérénité émanant de sa présence. Je pouvais lire dans ses yeux qu'elle ressentait la douleur et la fatigue que je portais dans mon cœur. Mais elle avait aussi une