AnnaL’Inévitable CapitulationIl ne me lâche pas. Il pourrait me repousser. Il pourrait briser ce lien, mais il n’en fait rien.Parce qu’il le veut autant que moi.Parce que je suis sa faiblesse.Parce que c’est la fin du combat.Sa main quitte mon poignet et glisse dans mes cheveux, un geste qui se veut brutal, dominant. Mais je sais que c’est lui qui plie.— Tu es un monstre, Anna.Un souffle rauque.Je ris doucement, posant mon front contre le sien.— Et pourtant, tu es à mes pieds.Un instant de vide.Puis il cède.Sa bouche s’écrase contre la mienne avec une fureur incontrôlable, un mélange de colère, de frustration, de désir. C’est un baiser de guerre. Un combat où aucun de nous ne veut vraiment gagner.Mais je gagne toujours.Léo, témoin du chaosUn bruit sourd.Nous nous écartons. Léo a frappé du poing sur la table, les veines saillantes sur son bras tendu.— Qu’est-ce que tu fais, Ethan ? gronde-t-il.Ethan se redresse, essuyant sa bouche d’un revers de main, un sourire en c
AnnaLa marque du pacteUne douleur vive m’arrache un cri.Quelque chose brûle sous ma peau, juste au-dessus de mon cœur.Je baisse les yeux.Une marque apparaît sur ma poitrine, à l’endroit même où mon sang a été versé.Un symbole ancien, fait de courbes et de lignes qui s’entrelacent.Léo écarquille les yeux.Ethan sourit.— Voilà qui est intéressant.La même marque apparaît sur son poignet.Puis sur celui de Léo.Nous sommes liés.Et ce n’est pas seulement un lien invisible. C’est une prison.Les règles du jeuJe reprends mon souffle, les jambes flageolantes.Ethan me tend une main.— On devrait tester jusqu’où ça va.Léo le fusille du regard.— Tais-toi.Ethan éclate de rire.— Pourquoi ? Tu as peur de ce qu’on pourrait découvrir ?Il fait un pas vers moi.Puis un autre.Son corps est à quelques centimètres du mien maintenant.Je sens son souffle.Il me touche à peine, mais je ressens tout.Le contact est électrique, comme si nos âmes se heurtaient.Mes doigts tremblent.Je suis à
Anna---Léo, l’éclat du douteLéo est le premier à rompre le silence.Il s’écarte brusquement, les poings serrés, le regard hanté.— C'est une erreur.Sa voix est rauque, arrachée à une gorge brûlante.Ethan, adossé contre le mur, se contente de sourire.— Tu le dis à chaque fois, et pourtant, tu reviens toujours.Léo serre les mâchoires. Il lutte. Contre lui-même, contre moi, contre cette attraction qui le détruit autant qu’elle le consume.Et moi ?Moi, je les observe tous les deux, essoufflée, troublée. Je devrais avoir peur. Je devrais fuir. Mais il est trop tard.Le pacte est ancré en moi.Il pulse dans mes veines.Je suis leur lien, leur poison, leur damnation.Et ils sont les miens.---Un jeu dangereuxEthan s’approche lentement, ses yeux sombres brillants d’une lueur indéchiffrable.— Tu sais pourquoi il se débat encore, Anna ?Sa main effleure mon bras, déclenchant un frisson électrique.— Parce qu’il a encore l’illusion qu’il peut nous échapper.Léo gronde, une rage sourde
AnnaL’homme esquisse un sourire.Un sourire sans chaleur.— Non. C’est toi qui es allé trop vite.Ethan grince des dents.Ses poings se crispent.— Elle est à moi.L’homme rit. Un rire rauque, presque animal.— Vraiment ?Son regard se pose sur moi.Et un vertige me prend.Parce que je le reconnais.Ou plutôt… mon sang le reconnaît.C’est lui.L’origine du pacte.L’ombre qui nous possède tous.Et il est venu pour moi.La menace invisibleEthan fait un pas devant moi.Me cache presque.— Elle n’a rien à voir avec toi.L’homme penche légèrement la tête.— Tu penses encore qu’elle est juste une victime ?Son sourire s’élargit.Et je sais qu’il sait.Qu’il a toujours su.Je veux parler. Exiger des réponses. Hurler que je ne comprends rien à cette histoire, que je veux juste qu’on me laisse en paix.Mais je n’ai pas le temps.Car en un battement de cils, il est sur moi.L'étreinte du destinJe ne vois rien venir.Une main glaciale m’attrape par la gorge, serre, et tout devient noir.Un fl
AnnaJe me suis réveillée dans un lit qui n’était pas le mien avec un cadavre dont je ne me souviens pas.Comment pourrais-je être la même après ça ?Mais Ethan ne cède pas.Il serre les poings.— Tu n’es pas prête.— Alors prépare-moi.Il ferme les yeux.— Ce n’est pas comme ça que ça marche, Anna.Un frisson glacial me traverse.Il sait.Il sait ce qui m’arrive, ce que je suis.Et il me le cache.Le Pacte de la NuitUn bruit attire mon attention.La fenêtre est entrouverte.Le vent s’engouffre dans la pièce, soulevant légèrement les rideaux.Je ne l’ai pas ouverte.Ethan non plus.Quelqu’un était là.Ou… quelque chose.Un murmure s’élève.Un souffle à peine perceptible.Viens…Mon cœur rate un battement.Ethan l’a entendu aussi.Il se tend immédiatement, ses yeux balayent la pièce.— Anna, reste près de moi.Mais c’est déjà trop tard.La pièce se dissout autour de moi.Plongée dans l’OmbreJe ne suis plus dans la chambre.Plus avec Ethan.L’obscurité m’engloutit, me tire vers un ail
AnnaL’Inévitable VéritéJe respire vite. Trop vite.Mon cœur hurle.Je baisse les yeux.Leurs corps gisent autour de moi.Je les ai… tous tués.Ethan me fixe, terrifié.— Anna…Ses yeux descendent sur mes mains.Tremblantes.Rouges.Il murmure :— C’est toi.Je secoue la tête.— Non…Mais au fond, je sais.J’ai toujours su.Je suis née pour tuer.Et ce soir… je me suis réveillée.Le silence pèse comme une chape de plomb.Le sang goutte de mes mains.Il coule lentement, suivant les courbes de mes doigts avant de s’écraser sur le sol dans un bruit à peine perceptible.Ploc.Ploc.Ploc.C’est presque hypnotisant.J’ai tué.Encore.Et cette fois… je ne ressens rien.Pas de choc.Pas d’horreur.Juste une sensation étrange au creux du ventre, une chaleur diffuse qui ne devrait pas être là.Une satisfaction malsaine.Un frisson me parcourt.Je serre les poings.Non.Ce n’est pas moi.— Anna.La voix d’Ethan me ramène à la réalité.Je lève les yeux vers lui.Il est assis contre le mur, le so
AnnaFuir ou régner ?Nous quittons l’appartement sans bruit, comme des ombres dans la nuit.Les couloirs sont déserts, mais quelque chose cloche. L’air est lourd, comme une pression invisible qui pèse sur mes épaules. Pourtant, je sais qu’ils sont là.Ils nous observent.Ils nous traquent.Ils croient que nous sommes faibles, vulnérables, que nous n’avons plus rien à perdre.Mais ils se trompent. Ils ne comprennent pas encore ce que nous sommes devenus.Ethan marche derrière moi, son souffle irrégulier. Il est fatigué, épuisé même. Mais ce n’est pas la peur qui lui serre la gorge. C’est autre chose.— Anna...Je m’arrête.Je tourne la tête lentement vers lui, sans hâte, mais avec une certaine appréhension. Ses yeux… ils sont hantés. Par ce que j’ai fait, par ce que j’ai transformé.Il cherche les mots, mais il hésite.— Quoi ?Il serre la mâchoire, les poings fermés.— Tu prends trop de plaisir à ça.Un sourire fugace se glisse sur mes lèvres, un sourire cruel, dénué de douceur.— Tu
AnnaLes ombres dans la pièce semblaient s’allonger, se tordre et se contracter autour de moi. Je pouvais sentir l’atmosphère, lourde de tension, comme si les murs eux-mêmes étaient vivants, m’observant. Ce n'était plus un simple jeu, ni une hallucination. Il était bien réel, celui dont la simple présence bouleversait mon esprit.L'homme aux yeux rouges.Je ne savais pas s'il venait d'une autre dimension, d'un autre temps ou si c'était le fruit de mon esprit torturé. Ce que je savais, c’était que chaque fibre de mon être ressentait sa présence, cette pulsion insupportable qui me forçait à le regarder, à l’écouter. Et au fond de moi, une partie de moi, que je croyais morte, brûlait de désir. Un désir étrange et dangereux.Pourquoi maintenant ? Ma voix était faible, brisée, comme si chaque mot m'arrachait un peu plus de ce qui restait de ma santé mentale.Il s’approcha lentement, d’un pas félin, comme un prédateur qui sait que sa proie ne peut s’échapper. J’étais figée, incapable de bou
AnnaLa pluie tombe doucement sur le monde. Chaque goutte semble porter une part de ce que j’ai vécu, de ce que j’ai dû traverser. Elle effleure la terre, se pose sur les feuilles des arbres, et je la sens, ici, contre ma peau, comme un dernier souvenir de tout ce qui a été. Le vent, lui, murmure des promesses brisées, des mots d’adieu non dits, mais je les accueille. Car c’est tout ce qui reste à la fin : l’écho de ce qui a été, la résonance de ce que l’on a traversé ensemble.Il est là, à mes côtés. Léo. Angel. Les deux hommes qui m’ont redéfinie. L’un par sa douceur, l’autre par sa passion. L’un par son regard de feu, l’autre par ses bras solides, prêts à me soutenir quoi qu’il arrive. Leur présence me fait me sentir complète, comme si le vide en moi, celui que j’ai toujours cherché à combler, était enfin comblé. Parce que, je le sais, ce n’est pas une question de tout avoir, mais de savoir choisir ce que l’on garde."Tu es prête ?" La voix de Léo brise le silence, doux et clair co
AnnaLe silence, enfin.Pas celui qui oppresse, pas celui qui serre la gorge et fait trembler les mains.Non.Celui qui enveloppe, celui qui rassure, celui qui crée un espace entre les battements du cœur et les soubresauts du monde extérieur.Je suis allongée entre eux, dans cette étrange sérénité où le temps semble suspendu, comme si le monde ne pouvait exister au-delà de la chaleur de leurs corps.La lumière du matin filtre à travers la toile fine qui nous abrite, tremblante, timide. Elle s’invite, comme un rayon secret, et danse sur nos peaux. Elle trouve ses chemins dans les creux, sur les courbes, sur les lignes de vie et de combat.Léo est encore plongé dans un sommeil profond, son visage détendu, marqué par les traces des heures passées à lutter contre tout ce qui nous sépare. Ses mains reposent sur mon ventre, doucement, comme un ancrage. Comme un souffle.Il n’a pas bougé. Pas encore.Angel, lui, se tient un peu à l’écart. Il ne dort pas. Ses yeux sont ouverts, mais il ne me
AnnaIls dorment.Ou ils essaient.Moi, je reste au bord.Assise contre la pierre froide.À distance de leurs souffles.Je ne veux pas les réveiller.Parce que cette nuit… ce n’est pas d’eux que j’ai peur.C’est de moi.Je tremble.Pas de froid. De cette tension que je retiens depuis trop longtemps. Ce cri qui n’est jamais sorti. Cette rage, ce chagrin, cette solitude que j’ai recouverte de silence.Alors je me lève.Je marche dans l’obscurité. Pieds nus.Le vent accroche ma peau. Mais c’est bon.Ça me rappelle que je suis encore là.Je m’éloigne. Un peu.Mais pas assez.Car il me suit.Eliel.Toujours lui.Je m’arrête. Il ne dit rien. Je ne dis rien.Puis je craque.« Tu crois que c’est facile ? » ma voix explose sans prévenir.Elle tremble. Elle se brise.Il ne répond pas.Alors je continue. Parce que si je m’arrête, je m’effondre.« Tu crois que j’ai choisi ça ? Que j’ai choisi de porter un pouvoir qui me consume ? Que j’ai demandé à aimer des gens que je vais sûrement tuer sans le
LéoJe la cherche du regard.Même à travers le chaos, même dans ce monde qui s’effondre, je saurais reconnaître sa silhouette.Même brisée. Même changée.Surtout changée.Parce que ce n’est plus la même Anna.Et pourtant, elle est toujours là.Je l’ai vue s’effondrer. Je l’ai vue se relever.Et quand j’ai cru qu’elle ne reviendrait jamais, qu’elle s’était trop éloignée de nous, j’ai compris : c’est à moi de faire le chemin.Alors j’avance.Angel est à mes côtés.Silencieux, comme toujours.On ne se parle pas.Mais on sait pourquoi on est là.AngelJe n’ai jamais cessé de l’aimer.Même quand elle s’est éloignée. Même quand elle a choisi d’être autre chose.Même quand elle m’a oublié, un peu.Ce n’était pas une décision. C’était une évidence. Une fatalité.Elle vit dans chaque battement de mon cœur, même quand il se fend.Et Léo le sait. Je le vois à sa mâchoire serrée, à ses doigts crispés sur son arme.On est deux à aimer la même fille.Mais on n’est pas ennemis.On est les deux phare
ElielSa main dans la mienne. Elle tremble.Et pourtant, c’est elle qui m’a tendu la sienne.Elle, l’éclat brisé.Elle, la fille que le monde regarde comme un danger.Elle, l’ultime espoir.Je la sens prête à fuir, à se retirer au moindre signe. Mais elle reste.Alors je serre doucement ses doigts, comme on attrape une flamme. Sans vouloir l’éteindre.AnnaJe l’ai choisi.Pas comme on choisit un sauveur. Pas comme on choisit un soldat.Je l’ai choisi comme on choisit une vérité : en sachant qu’elle fera mal.Il me regarde. Je ne détourne pas les yeux.« Il faut entrer dans le cercle, Anna. » dit-il.Je hoche la tête.On y entre. Ensemble.Le sol est marqué de symboles anciens. Le vent se lève. Quelque chose s’éveille sous la terre. Quelque chose de très vieux. Très pur. Ou très terrible.Je sens mes os vibrer.Eliel« Le feu va te tester. » je dis.Elle ne bouge pas.« Tu peux encore faire demi-tour. »« Non. »Sa voix est claire. Inflexible.Alors je recule.Elle s’avance.Et la lumi
AnnaMais ce n’est pas le Eliel que j’ai connu. Pas celui qui avait encore l’espoir au bord des lèvres. Son visage est plus dur. Son regard, plus sombre. Il a vu des choses. Et il porte quelque chose en lui. Une douleur vivante.« Pourquoi es-tu là ? » ma voix tremble malgré moi.Il s’approche d’un pas, puis s’arrête.« Parce que le monde va se fendre, Anna. Et que toi seule peux empêcher qu’il s’effondre. »Je déglutis. Chaque mot est une lame.« Tu savais, n’est-ce pas ? Tu savais ce que j’étais. »Il ferme les yeux. Puis, d’une voix basse :« Je savais que tu étais plus que ce qu’on t’avait dit. Mais je ne savais pas que tu étais… l’éclat brisé. »« L’éclat brisé ? »Il me regarde avec une intensité glaciale.« Celle qui a le pouvoir de refaire le monde… ou de le détruire entièrement. »Le silence tombe, plus lourd que jamais.Je sens mon cœur battre dans mes tempes.« Et toi ? Tu viens m’aider ? Ou m’arrêter ? »Un silence. Long. Tranchant.Puis il murmure :« Je ne sais pas encor
AnnaUn cercle de pierres se dessinait dans la clairière, parfaitement symétrique. Au centre, une colonne de lumière bleutée s’élevait du sol, sans source apparente. L’air y vibrait, distordu, chargé d’une magie ancienne et inaltérable. C’était comme si le monde retenait son souffle.Je sentis mes jambes trembler, mais je restai droite. Pas cette fois. Je voulais savoir. Je voulais tout affronter.« Qu’est-ce que c’est ? » soufflai-je, hypnotisée.« Le seuil. » La voix de ma mère était douce mais ferme. « Le lien entre ce qui a été et ce qui peut être. C’est ici que les gardiens veillent. C’est ici que tu sauras. »« Les gardiens ? »Elle me regarda, et pour la première fois, j’y lus de la peur.« Ils ont connu la vérité avant nous. Ils ont vu les erreurs, les sacrifices, les serments trahis. Et maintenant… ils attendent ton choix. »Je reculai d’un pas.« Mon choix ? »« Tu es celle qui brise le cycle, Anna. Mais tu es aussi celle qui peut en créer un nouveau. »Un grondement sourd m
AnnaLe sol sous mes pieds vibre à chaque pas. Une pulsation sourde, presque imperceptible, comme si la terre elle-même réagissait à notre passage. Ma main ne quitte pas celle de ma mère. Je sens sa chaleur, sa force, son énergie fluide, ancrée en moi comme une certitude. Nous avançons en silence, mais nos pensées sont bruyantes.Je sens le poids du monde s'alléger. Non pas parce que le danger a disparu, mais parce que, pour la première fois, j'avance sans fuir. J'avance pour comprendre. Pour choisir. Pour affronter.La forêt s'efface lentement, remplacée par des clairières où la lumière lunaire coule comme du lait sur les feuilles argentées. Puis un sentier, une ouverture dans l’obscurité, bordée de pierres anciennes, couvertes de mousse. L’air change. Il devient plus dense, chargé de souvenirs que je ne reconnais pas mais que mon corps semble connaître. Mon sang palpite d’une mémoire plus vieille que moi.« Nous y sommes presque », souffle ma mère, la voix tremblante d’un pressentim
AnnaEt au fond de moi, je savais que même si les ombres du passé ne disparaîtraient jamais complètement, j'étais prête à affronter quoi que ce soit. Avec ma mère à mes côtés, nous pourrions braver toutes les tempêtes à venir. L'héritage de nos ancêtres continuait de vivre à travers nous, et ensemble, nous étions invincibles.Mais quelles autres ombres se cachaient encore dans les recoins de notre avenir ?Alors que le silence s'étendait autour de nous, je me relevai lentement, encore tremblante d'émotions. La forêt, autrefois assombrie par l'angoisse et le danger, semblait maintenant vibrant d'une nouvelle énergie. Le souffle du vent caressait ma peau, porteur d'un ressenti de renouveau. Mais les luttes passées assombrissaient toujours mes pensées. Que se passerait-il maintenant ? Ma mère se tenait à mes côtés, une aura de sérénité émanant de sa présence. Je pouvais lire dans ses yeux qu'elle ressentait la douleur et la fatigue que je portais dans mon cœur. Mais elle avait aussi une