Le lendemain matin, Andrew arriva plus tôt que d’habitude au bureau. La nuit avait été courte, son esprit hanté par des pensées contradictoires. Sa conversation de la veille avec Alicia l’avait troublé plus qu’il ne voulait l’admettre. Il s’était surpris à revoir encore et encore son regard hésitant, sa voix douce, presque fragile. Mais il devait se recentrer. Son entreprise passait par une période délicate et il ne pouvait pas se permettre d’être distrait.Il s’installa à son bureau, une tasse de café fumante à la main, espérant que la chaleur du liquide l’aiderait à dissiper la fatigue qui pesait sur ses épaules. Son regard se perdit sur les documents éparpillés devant lui, lorsqu’un bruit discret à la porte le tira de ses pensées.Alicia entra, son habituel profes
L'appel de la veille qu’Andrew avait initié résonnait encore dans l’esprit de Rachelle et Mathias. Sa demande était claire : une réunion urgente pour discuter de l’avenir de Levis Global. L’atmosphère pesante de l’entreprise ne pouvait plus être ignorée.Le matin venu, Andrew arriva au bureau plus tôt que d’habitude. Son esprit était envahi par des pensées contradictoires : colère, frustration, mais aussi une lueur d’espoir. Il devait agir vite avant que la situation ne dégénère davantage.Lorsqu'il entra dans la salle de réunion, Rachelle et Mathias étaient déjà installés, visiblement curieux de la raison de cette réunion spontanée.— Bonjour à tous.Son ton était ferme, presque tranchant. Il n’y avait pas de place pour les plaisanteries ou les
Alicia se réveilla avec une énergie nouvelle, un sourire sincère illuminant son visage. Cette journée, elle en était convaincue, marquerait un tournant pour Levis Global. Après une nuit d’introspection, elle pensait avoir trouvé une solution pour regagner la confiance des employés et ramener une atmosphère plus sereine au sein de l’entreprise.Elle jeta un dernier coup d’œil à son reflet dans le miroir avant de quitter son appartement. Une étrange impatience l’animait à l’idée de retrouver Andrew. La conversation de la veille entre eux lui restait en tête, et un sentiment indéfinissable flottait encore dans son esprit. Était-ce simplement de l’admiration pour son patron, ou bien… autre chose ?Une fois arrivée au bureau, Alicia s’installa rapidement et se mit à trier quelques dossiers, son re
Alors qu’ils quittaient l’entreprise pour se rendre à l’hôpital, Jacques, l’un des employés les plus anciens de Levis Global, observa les visages inquiets d’Alicia, Rachelle et Mathias.Jacques n’était pas seulement un employé fidèle ; il était comme un père pour Andrew, un pilier sur lequel le jeune PDG s’était souvent appuyé. Ce matin-là, l’absence inhabituelle de son patron lui laissait une impression étrange et désagréable.Ne pouvant ignorer son instinct, il s’approcha d’Alicia qui s’apprêtait à monter dans la voiture.— Excusez-moi, Mademoiselle… fit-il d’une voix hésitante. Avez-vous des nouvelles de Monsieur Andrew ?Alicia se figea un instant.— Ça fait plusieurs heures qu’il devrait être ici… et ce retard ne
Après que Mathias eut réglé toutes les modalités administratives à l'hôpital, la nuit était déjà tombée. La fatigue et l’inquiétude se lisaient sur les visages de Rachelle et Alicia. Mathias, conscient de leur état, proposa de les raccompagner chez elles.Alicia hésita un instant. Une partie d’elle voulait rester auprès d’Andrew, veiller sur lui, mais elle savait que cela n’aiderait en rien. Elle s’approcha alors de son lit, son regard s’attardant sur son visage assombri par la pâleur et l’immobilité. Il semblait si vulnérable, si loin de l’homme charismatique qu’elle connaissait.Elle se rapprocha près de lui et lui prit doucement la main. Sa peau était tiède, son souffle régulier, mais il n’y avait aucun signe de réveil. D’une voix à peine audibl
Le week-end s’annonçait, et Alicia s’était préparée avec soin pour passer la journée à l’hôpital, au chevet d’Andrew. Depuis son accident, elle ressentait un vide étrange, comme si quelque chose d’invisible mais essentiel lui manquait. Assise à ses côtés, elle l’observait avec tendresse.— Ça se voit que vous allez déjà mieux, Monsieur, dit-elle dans un sourire doux, comme si elle tentait de se convaincre elle-même.Mais en réalité, Andrew était toujours inconscient. Son visage restait impassible, ses traits figés, mais il semblait reposé, comme plongé dans un rêve profond. Alicia savait qu’il ne l’entendait peut-être pas, mais parler lui permettait d’alléger l’angoisse qui lui pesait sur le cœur. Elle préférait croire que,
Les jours passaient et l'état de l’entreprise continuait de se dégrader. Ce qui faisait autrefois la fierté de Levis Global semblait peu à peu s’effondrer. Le climat était devenu pesant : les employés, déjà sous pression, travaillaient dans l'incertitude, redoutant chaque jour d’être les prochains à perdre leur emploi. Le stress montait, et les démissions s’accumulaient, autant que les licenciements imposés par Mathias, désormais seul maître à bord.Loin de se soucier du bien-être de son personnel, Mathias menait l’entreprise d’une main de fer. Lors des rares réunions qu’il organisait avec les employés, il ne leur offrait aucun espoir, seulement des injonctions tranchantes :— Travaillez dur, sinon vous risquerez de tout perdre...À chaque fois, ces mots claquaient comme une sentence, cr
Alicia inspira profondément, laissant l’air frais de la nuit calmer les émotions qui s’étaient bousculées en elle après sa discussion avec Rachelle. L’évocation de sa mère, cet abandon qu’elle avait essayé d’oublier, lui avait laissé un goût amer. Elle ferma les yeux un instant, essayant de chasser cette douleur persistante, lorsqu’elle entendit des bruits de pas précipités derrière elle.En se retournant, elle aperçut Jacques, accompagné d’une dizaine d’employés de Levis Global. Elle resta figée un instant, surprise par leur venue soudaine, avant qu’un sourire sincère n’illumine son visage. Voir ces personnes rassemblées ici, dans un élan de solidarité et d’affection pour Andrew, lui réchauffa le cœur.— Wow, quelle belle surprise ! Jacques,
La journée venait à peine de commencer. Violette, levée de bon matin, apprêta comme à son habitude le petit-déjeuner pour la famille. Une fois terminée, elle dressa la table et s’occupa du reste de la maison. Habituée à ces tâches depuis plusieurs années, elle perdait peu à peu l’enthousiasme qui l’animait autrefois.Après avoir terminé, elle se rendit au réfectoire qui leur était destiné, au chauffeur et à elle. Elle lui servit son petit-déjeuner, l’air pensive, ce qui interpella le chauffeur.— Violette ? Mais que t’arrive-t-il ? demanda-t-il.Aucune réaction.— Violette ? As-tu un souci ? Tu ne te sens pas bien ? insista-t-il, mais elle ne répondit toujours pas.Elle se leva de son siège et retourna à ses fourneaux. Intrigué par son comporte
Andrew déposa Alicia en bas de son immeuble, sous le regard de Stacy qui les observait depuis la fenêtre de son appartement.— Merci pour cette journée, Andrew. J’ai passé un superbe moment, déclara Alicia avec un sourire radieux.— Ça m’a fait énormément de bien de retrouver oncle Claude et tante Mathilde… et de passer du temps avec toi, répondit-il en lui adressant un sourire tendre.Il la prit dans ses bras quelques instants, puis déposa un baiser doux sur son front avant de la laisser partir.— Repose-toi bien… et passe mes salutations à Stacy, dit-il.— D’accord, mais elle doit sûrement déjà être couchée à cette heure-ci, supposa-t-elle.— J’en doute, rétorqua Andrew en levant les yeux vers la fenêtre illuminée.— Oh, ce serait une surprise. Sûrement qu’elle s’est endormie… une vraie marmotte, Stacy ! dit-elle en riant.— Toi aussi, repose-toi bien, ajouta-t-il.Alicia lui fit un dernier signe avant de monter les marches menant à son appartement. En arrivant à l’étage, elle cherc
Le chauffeur les conduisit au parc Wishtree, réputé pour sa quiétude et son côté magique.— Alicia ? interpella Andrew.— Oui ? murmura-t-elle doucement, presque endormie sur le torse d'Andrew.— Nous sommes arrivés au parc, ajouta Andrew en la relevant.— Et il est encore plus magnifique que d'habitude, dit-il, enthousiaste.— Alicia ? On y va ? insista-t-il.— Oui... oui, répondit-elle doucement, avec une once de fatigue.Andrew l'aida à se relever, et ils sortirent de la voiture garée juste en face du parc. Lorsqu'ils s'approchèrent de l'entrée, les lampadaires illuminant l'allée les éblouirent.— Andrew, comme c'est magnifique ! s'exclama-t-elle en le regardant, avant de parcourir le parc du regard.Andrew sourit et hocha la tête, acquiesçant face à la splendeur des lieux.— Andrew, viens, on y va ! s'exclama Alicia, visiblement plus en forme que jamais.— Mais Alicia, attends-moi ! s’écria-t-il, étonné par son élan d'énergie."Elle est incroyable, cette fille... Il y a quelques m
Dans la voiture, Andrew et Alicia profitèrent de cette fin de journée tranquille pour se blottir l’un contre l’autre. Toujours émue par ces rencontres, Alicia ne tarda pas à l’exprimer :— Andrew, je suis très heureuse que tu m’aies fait rencontrer tante Mathilde et oncle Claude. Et le restaurant, c’était tellement bien… Merci pour tout ça, lui confia-t-elle.Andrew la releva doucement et plongea son regard tendre dans le sien avant de lui répondre d’une voix calme et douce :— Tu n’as pas à me remercier pour ça… Au contraire, c’est moi qui devrais te remercier.Alicia, étonnée, le fixa, attendant la suite.— Oui, Alicia. Je te remercie d’être toujours restée à mes côtés. Le restaurant Hope avait une grande valeur pour mon père, et oncle Clau
Après ce moment de partage, l'heure était venue pour les deux de se séparer de leur hôte.— Il est temps pour nous de partir, dit Andrew, souriant, reconnaissant de sa journée.— Merci pour cette visite, mon grand, répondit tante Mathilde, émue.Ils les accompagnèrent à l'extérieur. Le chauffeur vint à leur niveau.— Mes salutations à vous, Monsieur et Madame Wilson, s'exclama le chauffeur en souriant.— Oh ! Le chauffeur indéniable de Frédéric ! Ça fait très longtemps, acquiesça Claude en le saluant.— Comment vas-tu ? Et la famille ? ajouta-t-il.— Dieu merci, tout le monde va bien, répondit-il en souriant.— Cet endroit me rappelle beaucoup de souvenirs heureux avec mon patron, et je suis ravi de vous revoir, ajouta-t-il.— Oui, nous également. Te revoir a fait resurgir beaucoup de souvenirs heureux en compagnie de mon cher ami, répondit Claude.— Merci pour cet accueil si chaleureux. Je me suis vraiment sentie comme un membre à part entière. Venir ici et vous écouter aujourd’hui m
Après leur étreinte riche en émotions, Andrew se précipita pour présenter sa partenaire.— Oncle Claude, Tante Mathilde, je vous présente ma bien-aimée, Alicia, dit-il en la tenant par la main, tout en la regardant et en esquissant un sourire tendre.Les deux se retournèrent vers cette dernière avec un regard bienveillant.— Enchantée, ma petite Alicia, répondit Claude, qui la considérait déjà au même titre qu’Andrew.Tante Mathilde, quant à elle, se rapprocha d’Alicia, toujours avec un regard rempli de tendresse, et lui fit un baiser sur le front, ce qui surprit la jeune femme.— Je suis ravie de vous rencontrer, mon enfant, dit-elle avant de se redresser et de lui tenir les mains.— Frédéric aurait été ravi de faire votre connaissance. Enfin, mon petit a pu s'ouvrir &
Après l'annonce des résultats, Andrew se sentit bouleversé. Prenant le couloir menant à la sortie, le visage fermé et l'esprit confus par les révélations, il resta silencieux tout du long, ce qu'Alicia ne manqua pas de remarquer.— Andrew ? l’arrêta-t-elle en lui prenant la main.Andrew se retourna, toujours aussi inquiet.— Je sais que c'est très difficile pour toi en ce moment. Et crois-moi, je te fais confiance quand tu me dis que tu n'en prenais pas intentionnellement. On va mettre tout ça de côté et avancer, d'accord, mon amour ?Andrew lui regarda longuement dans les yeux, ses yeux brillants laissaient entrevoir tout l'amour et le respect qu'il lui dévouait. Puis, il s'enlacèrent l'un contre l'autre tendrement pendant un long moment.— Merci de toujours être là pour moi, de me soutenir… Je t'aime, Alicia, répondit-il avec un léger sourire avant de la prendre dans ses bras.Andrew resta quelques secondes silencieux, soudainement il se rappella d'un moyen d'egayer sa journée, d'ou
Du balcon de sa chambre, Andrew vit la voiture approcher de la résidence. Il appela aussitôt Violette.— Violette ? L'interpella-t-il de façon audible.— Oui, monsieur ? Comment puis-je vous aider ? arriva-t-elle vers lui à l'écoute.— S’il te plaît, va prévenir le vigile qu’ils sont en chemin. Si ça se trouve, il est en train de somnoler comme à son habitude, dit-il en riant.Violette acquiesça et s’exécuta.— Les voici enfin ! s’exclama Andrew en se levant pour aller les accueillir.Alicia arriva, et comme toujours, le chauffeur vint lui ouvrir la portière avec une courtoisie presque cérémoniale.— Mais que faites-vous encore ? s’écria-t-elle, gênée.— Ce n’était pas la peine, vous n’auriez pas dû. Je me croirais dans un film, ajouta-t-elle.— Mais mademoiselle, je ne fais que mon travail, répondit le chauffeur.— J’ai dit : plus de "mademoiselle", ce sera tout simplement Alicia, s’il vous plaît, insista-t-elle en souriant.Le chauffeur acquiesça malgré lui et l’accompagna jusqu’à l
— Mon amour, on te dépose d'abord à la maison, ensuite il reviendra te chercher pour aller à l'entreprise, et après il viendra te déposer chez moi, annonça Andrew.Alicia acquiesça, mais elle était soucieuse, car elle savait qu'elle pourrait croiser Rachelle, qui ne la portait pas vraiment dans son cœur.— Y'a-t-il un souci ? demanda Andrew en constatant sa mine.— Euh, Andrew... Tu penses réellement que c'est une bonne idée de venir chez toi ? Je ne veux absolument pas déranger.Andrew lui caressa le visage tout en lui murmurant ces paroles :— Ne t'ai-je pas dit que tu ne me dérangeais absolument pas ? dit-il en esquissant un sourire chaleureux.— Mais... mais Andrew, Rachelle, qu'en dira-t-elle ? Je ne veux pas la mettre de nouveau mal à l’aise, révéla Alicia en détournant son regard de celui d’Andrew.— Alicia, regarde-moi, s'il te plaît, insista-t-il.Elle se redressa de nouveau vers lui.— Rachelle, j’en fais mon affaire. Je te protégerai de ses frustrations. J’insiste, tu viend