La réaction de Rachelle avait laissé Alicia complètement déstabilisée. Elle n’en croyait pas ses yeux. Était-ce bien la même femme qui se montrait si froide et distante au bureau ?— Mais je rêve, là… murmura-t-elle intérieurement, le regard figé sur sa patronne.Elle échangea un regard incrédule avec Stacy, comme pour confirmer qu’elle ne délirait pas. Finalement, après une brève hésitation, elle répondit d’un ton hésitant et déconcerté :— Euh, oui, Madame.Rachelle secoua doucement la tête et esquissa un léger sourire qui adoucit immédiatement les traits de son visage.— Rachelle, tout simplement, corrigea-t-elle d’une voix posée. Nous ne sommes pas au travail.Alicia, surprise, ne sut que répondre. Ce sourire, cette chaleur dans sa voix… tout semblait si intimidant. Rachelle se tourna ensuite vers Stacy, qui observait la scène avec curiosité.— Enchantée également de vous rencontrer, ajouta Rachelle.Stacy, toujours prête à répondre avec enthousiasme, tendit légèrement la main :—
Le lundi matin, une tension palpable flottait dans l’air des locaux de Levis Global. Les visages des employés étaient fermés, les murmures furtifs fusaient dans les couloirs. Alicia, comme à son habitude, franchit les grandes portes vitrées avec un sourire discret. Pourtant, ce matin-là, une étrange atmosphère attira immédiatement son attention.Elle remarqua des petits groupes d’employés rassemblés, échangeant des regards inquiets tout en baissant la voix dès qu’elle approchait. Cela piqua sa curiosité.« Que se passe-t-il ce matin ? » pensa-t-elle tout en se dirigeant vers le comptoir de la réception. Une réceptionniste, habituellement joviale, semblait préoccupée.— Bonjour, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tout le monde chuchote ? demanda Alicia d’un ton curieux.— Tu n&rsq
Alicia resta debout dans le bureau d'Andrew, ses doigts légèrement tremblants derrière son dos. Le poids des paroles de Mathias lui pesait encore, et l’idée même de voir des collègues perdre leur emploi la révoltait. Prenant une profonde inspiration, elle se lança.— Monsieur, ça serait très injuste…Andrew releva les yeux de ses documents et la fixa, un mélange de surprise et d’épuisement dans le regard.— Qu’est-ce qui serait injuste, Mademoiselle Alicia ?Alicia fit un pas en avant, serrant les poings pour se donner du courage.— Toutes ces personnes, Monsieur. Celles qui travaillent sans relâche chaque jour pour faire tourner cette entreprise. Licencier ces gens… c’est… c’est inimaginable.Andrew posa lentement son stylo, ses traits marqués par une profonde fatigue. Il soupir
Le matin s’était levé sur Levis Global, et l’atmosphère au sein des locaux était plus lourde que jamais. Alicia entra dans le bâtiment avec une sensation d’appréhension qu’elle n’arrivait pas à expliquer. Dès qu’elle franchit le hall, elle sentit une tension palpable. Les visages étaient fermés, les murmures se faisaient plus insistants, et certains regards se détournaient à son passage. Une froideur inhabituelle semblait envelopper tout le monde. Elle perçut alors son nom glisser dans les conversations chuchotées autour d’elle.— Comment ça se fait que Jane a été renvoyée juste après qu’elle ait parlé avec Alicia hier ? murmura une employée d’un ton méfiant.— Je parie qu’elle est l’espionne de la direction. Ça ne m’étonnerait pas qu’elle fasse tout pour garder son poste, répondit une autre en jetant un regard glacial vers Alicia.Ces paroles frappèrent Alicia de plein fouet. Elle ralentit le pas, hésitant entre confronter ces insinuations ou les ignorer. Mais l’accusation d’être une
Andrew arriva plus tard que d’habitude aux locaux de l’entreprise. À peine eut-il franchi les portes qu’il perçut une atmosphère pesante, presque suffocante. Les employés semblaient tendus, échangeant des regards inquiets tout en évitant soigneusement de croiser celui de leur patron. Certains chuchotaient, d’autres se pressaient à leurs tâches avec un empressement inhabituel. Andrew prit le temps d’observer la scène. Il n’aimait pas cette ambiance. Une entreprise prospère devait être dynamique, pleine de vie et d’énergie, non pas plongée dans un silence fébrile, empreint de crainte et de résignation.Un soupir las s’échappa de ses lèvres alors qu’il monta d’un pas lourd vers son bureau. Son regard, d’ordinaire perçant et déterminé, était aujourd’hui voilé par des pensées profondes et troublantes.Alors qu’il atteignait l’étage de la direction, Alicia sortit de son bureau et croisa son chemin.— Bonjour, Monsieur, dit-elle avec politesse, un léger sourire aux lèvres.Andrew ne répondit
Dans le bureau de Rachelle, Andrew s’installa dans l’un des fauteuils en face d'elle, son beau-fils, les sourcils légèrement froncés, le regard perdu dans le vide. Rachelle, qui observait ses traits tendus, comprit immédiatement qu’il n’était pas venu pour une simple discussion de routine.— Je voulais te parler de quelque chose qui m’inquiète, commença-t-il d’une voix grave.Rachelle haussa légèrement un sourcil, croisant les bras sur son bureau.— Je t’écoute, répondit-elle, intriguée.Andrew prit une inspiration profonde avant d’expliquer :— Ce matin, en arrivant, j’ai remarqué une atmosphère étrange parmi les employés. De la tension, des regards fuyants, des chuchotements. On aurait dit qu’ils avaient appris une nouvelle troublante.Rachelle réfléchit un instant, son regard parcourant distraitement son bureau avant de se poser à nouveau sur Andrew.— Tu crois qu’ils sont au courant pour la situation de l’entreprise ?Andrew acquiesça lentement.— Ça expliquerait tout… mais commen
La mise en garde de Jacques résonnait toujours dans l’esprit d’Andrew. Il sentait qu’il devait impérativement reprendre le contrôle de son entreprise avant que la situation ne lui échappe complètement.— Qui a bien pu renvoyer Jane sans m’en parler ? murmura-t-il intérieurement, serrant les poings.Les visages de Mathias et d’Alicia lui traversèrent l’esprit. Mathias, avec son attitude de plus en plus indépendante, semblait prêt à prendre des décisions sans son aval. Mais Alicia… Il avait du mal à croire qu’elle puisse être impliquée dans une manœuvre aussi sournoise.Ses pensées furent interrompues par une légère frappe à la porte de son bureau. Il inspira profondément avant de répondre.— Oui, entrez.La porte s’ouvrit doucement et Alicia fit son apparition. Elle portait son éternel sourire poli, mais Andrew ne put s’empêcher de remarquer une lueur d’hésitation dans son regard.— Bonsoir, Monsieur, salua-t-elle d’une voix douce.— Bonsoir, Alicia, vous avez fait vite, répondit Andre
Le lendemain matin, Andrew arriva plus tôt que d’habitude au bureau. La nuit avait été courte, son esprit hanté par des pensées contradictoires. Sa conversation de la veille avec Alicia l’avait troublé plus qu’il ne voulait l’admettre. Il s’était surpris à revoir encore et encore son regard hésitant, sa voix douce, presque fragile. Mais il devait se recentrer. Son entreprise passait par une période délicate et il ne pouvait pas se permettre d’être distrait.Il s’installa à son bureau, une tasse de café fumante à la main, espérant que la chaleur du liquide l’aiderait à dissiper la fatigue qui pesait sur ses épaules. Son regard se perdit sur les documents éparpillés devant lui, lorsqu’un bruit discret à la porte le tira de ses pensées.Alicia entra, son habituel profes
La journée venait à peine de commencer. Violette, levée de bon matin, apprêta comme à son habitude le petit-déjeuner pour la famille. Une fois terminée, elle dressa la table et s’occupa du reste de la maison. Habituée à ces tâches depuis plusieurs années, elle perdait peu à peu l’enthousiasme qui l’animait autrefois.Après avoir terminé, elle se rendit au réfectoire qui leur était destiné, au chauffeur et à elle. Elle lui servit son petit-déjeuner, l’air pensive, ce qui interpella le chauffeur.— Violette ? Mais que t’arrive-t-il ? demanda-t-il.Aucune réaction.— Violette ? As-tu un souci ? Tu ne te sens pas bien ? insista-t-il, mais elle ne répondit toujours pas.Elle se leva de son siège et retourna à ses fourneaux. Intrigué par son comporte
Andrew déposa Alicia en bas de son immeuble, sous le regard de Stacy qui les observait depuis la fenêtre de son appartement.— Merci pour cette journée, Andrew. J’ai passé un superbe moment, déclara Alicia avec un sourire radieux.— Ça m’a fait énormément de bien de retrouver oncle Claude et tante Mathilde… et de passer du temps avec toi, répondit-il en lui adressant un sourire tendre.Il la prit dans ses bras quelques instants, puis déposa un baiser doux sur son front avant de la laisser partir.— Repose-toi bien… et passe mes salutations à Stacy, dit-il.— D’accord, mais elle doit sûrement déjà être couchée à cette heure-ci, supposa-t-elle.— J’en doute, rétorqua Andrew en levant les yeux vers la fenêtre illuminée.— Oh, ce serait une surprise. Sûrement qu’elle s’est endormie… une vraie marmotte, Stacy ! dit-elle en riant.— Toi aussi, repose-toi bien, ajouta-t-il.Alicia lui fit un dernier signe avant de monter les marches menant à son appartement. En arrivant à l’étage, elle cherc
Le chauffeur les conduisit au parc Wishtree, réputé pour sa quiétude et son côté magique.— Alicia ? interpella Andrew.— Oui ? murmura-t-elle doucement, presque endormie sur le torse d'Andrew.— Nous sommes arrivés au parc, ajouta Andrew en la relevant.— Et il est encore plus magnifique que d'habitude, dit-il, enthousiaste.— Alicia ? On y va ? insista-t-il.— Oui... oui, répondit-elle doucement, avec une once de fatigue.Andrew l'aida à se relever, et ils sortirent de la voiture garée juste en face du parc. Lorsqu'ils s'approchèrent de l'entrée, les lampadaires illuminant l'allée les éblouirent.— Andrew, comme c'est magnifique ! s'exclama-t-elle en le regardant, avant de parcourir le parc du regard.Andrew sourit et hocha la tête, acquiesçant face à la splendeur des lieux.— Andrew, viens, on y va ! s'exclama Alicia, visiblement plus en forme que jamais.— Mais Alicia, attends-moi ! s’écria-t-il, étonné par son élan d'énergie."Elle est incroyable, cette fille... Il y a quelques m
Dans la voiture, Andrew et Alicia profitèrent de cette fin de journée tranquille pour se blottir l’un contre l’autre. Toujours émue par ces rencontres, Alicia ne tarda pas à l’exprimer :— Andrew, je suis très heureuse que tu m’aies fait rencontrer tante Mathilde et oncle Claude. Et le restaurant, c’était tellement bien… Merci pour tout ça, lui confia-t-elle.Andrew la releva doucement et plongea son regard tendre dans le sien avant de lui répondre d’une voix calme et douce :— Tu n’as pas à me remercier pour ça… Au contraire, c’est moi qui devrais te remercier.Alicia, étonnée, le fixa, attendant la suite.— Oui, Alicia. Je te remercie d’être toujours restée à mes côtés. Le restaurant Hope avait une grande valeur pour mon père, et oncle Clau
Après ce moment de partage, l'heure était venue pour les deux de se séparer de leur hôte.— Il est temps pour nous de partir, dit Andrew, souriant, reconnaissant de sa journée.— Merci pour cette visite, mon grand, répondit tante Mathilde, émue.Ils les accompagnèrent à l'extérieur. Le chauffeur vint à leur niveau.— Mes salutations à vous, Monsieur et Madame Wilson, s'exclama le chauffeur en souriant.— Oh ! Le chauffeur indéniable de Frédéric ! Ça fait très longtemps, acquiesça Claude en le saluant.— Comment vas-tu ? Et la famille ? ajouta-t-il.— Dieu merci, tout le monde va bien, répondit-il en souriant.— Cet endroit me rappelle beaucoup de souvenirs heureux avec mon patron, et je suis ravi de vous revoir, ajouta-t-il.— Oui, nous également. Te revoir a fait resurgir beaucoup de souvenirs heureux en compagnie de mon cher ami, répondit Claude.— Merci pour cet accueil si chaleureux. Je me suis vraiment sentie comme un membre à part entière. Venir ici et vous écouter aujourd’hui m
Après leur étreinte riche en émotions, Andrew se précipita pour présenter sa partenaire.— Oncle Claude, Tante Mathilde, je vous présente ma bien-aimée, Alicia, dit-il en la tenant par la main, tout en la regardant et en esquissant un sourire tendre.Les deux se retournèrent vers cette dernière avec un regard bienveillant.— Enchantée, ma petite Alicia, répondit Claude, qui la considérait déjà au même titre qu’Andrew.Tante Mathilde, quant à elle, se rapprocha d’Alicia, toujours avec un regard rempli de tendresse, et lui fit un baiser sur le front, ce qui surprit la jeune femme.— Je suis ravie de vous rencontrer, mon enfant, dit-elle avant de se redresser et de lui tenir les mains.— Frédéric aurait été ravi de faire votre connaissance. Enfin, mon petit a pu s'ouvrir &
Après l'annonce des résultats, Andrew se sentit bouleversé. Prenant le couloir menant à la sortie, le visage fermé et l'esprit confus par les révélations, il resta silencieux tout du long, ce qu'Alicia ne manqua pas de remarquer.— Andrew ? l’arrêta-t-elle en lui prenant la main.Andrew se retourna, toujours aussi inquiet.— Je sais que c'est très difficile pour toi en ce moment. Et crois-moi, je te fais confiance quand tu me dis que tu n'en prenais pas intentionnellement. On va mettre tout ça de côté et avancer, d'accord, mon amour ?Andrew lui regarda longuement dans les yeux, ses yeux brillants laissaient entrevoir tout l'amour et le respect qu'il lui dévouait. Puis, il s'enlacèrent l'un contre l'autre tendrement pendant un long moment.— Merci de toujours être là pour moi, de me soutenir… Je t'aime, Alicia, répondit-il avec un léger sourire avant de la prendre dans ses bras.Andrew resta quelques secondes silencieux, soudainement il se rappella d'un moyen d'egayer sa journée, d'ou
Du balcon de sa chambre, Andrew vit la voiture approcher de la résidence. Il appela aussitôt Violette.— Violette ? L'interpella-t-il de façon audible.— Oui, monsieur ? Comment puis-je vous aider ? arriva-t-elle vers lui à l'écoute.— S’il te plaît, va prévenir le vigile qu’ils sont en chemin. Si ça se trouve, il est en train de somnoler comme à son habitude, dit-il en riant.Violette acquiesça et s’exécuta.— Les voici enfin ! s’exclama Andrew en se levant pour aller les accueillir.Alicia arriva, et comme toujours, le chauffeur vint lui ouvrir la portière avec une courtoisie presque cérémoniale.— Mais que faites-vous encore ? s’écria-t-elle, gênée.— Ce n’était pas la peine, vous n’auriez pas dû. Je me croirais dans un film, ajouta-t-elle.— Mais mademoiselle, je ne fais que mon travail, répondit le chauffeur.— J’ai dit : plus de "mademoiselle", ce sera tout simplement Alicia, s’il vous plaît, insista-t-elle en souriant.Le chauffeur acquiesça malgré lui et l’accompagna jusqu’à l
— Mon amour, on te dépose d'abord à la maison, ensuite il reviendra te chercher pour aller à l'entreprise, et après il viendra te déposer chez moi, annonça Andrew.Alicia acquiesça, mais elle était soucieuse, car elle savait qu'elle pourrait croiser Rachelle, qui ne la portait pas vraiment dans son cœur.— Y'a-t-il un souci ? demanda Andrew en constatant sa mine.— Euh, Andrew... Tu penses réellement que c'est une bonne idée de venir chez toi ? Je ne veux absolument pas déranger.Andrew lui caressa le visage tout en lui murmurant ces paroles :— Ne t'ai-je pas dit que tu ne me dérangeais absolument pas ? dit-il en esquissant un sourire chaleureux.— Mais... mais Andrew, Rachelle, qu'en dira-t-elle ? Je ne veux pas la mettre de nouveau mal à l’aise, révéla Alicia en détournant son regard de celui d’Andrew.— Alicia, regarde-moi, s'il te plaît, insista-t-il.Elle se redressa de nouveau vers lui.— Rachelle, j’en fais mon affaire. Je te protégerai de ses frustrations. J’insiste, tu viend