Dans l'obscurité timide d'une vidéo à peine éclairée, Sophie s'est effondrée dans le siège de sa voiture, ses larmes s'entremêlant avec ses mots bafouillés :« Mon fils a disparu, j'étais tellement angoissée, j'ai mal jugé Lyne, je suis sincèrement navrée. S'il vous plaît, comprenez la nervosité d'une mère. »Ce n'était qu'un court fragment de vidéo, mais cela lui a suffi pour atterrir rapidement parmi les tendances.Dans les commentaires, les réactions étaient :« Encore un épisode dans le feuilleton quotidien de cette maîtresse ! »« Je ne vois pas sa sincérité… »« Elle se sert de son statut de mère pour manipuler les autres, c'est scandaleux ! »…Sophie, toujours dans sa voiture, reluquait amèrement la vidéo qu'elle venait de poster, subissant une pluie de critiques acerbes.Elle ne pouvait s'empêcher de lancer un regard implorant vers Julien :« Lyne reste en retrait, ne dit rien, et tout le monde me blâme… »La réponse de Julien est tombée, cinglante et glaciale :« Tu dois t'ex
« Dis-le ! »À ces mots, Ronnie a enfin réagi, bercée par la voix de son enfant. Ses larmes ont coulé doucement, trahissant une douleur silencieuse. Xavier, craignant que Sophie ne fasse du mal à son enfant, s’est déplacé instinctivement pour intervenir. Mais Ronnie l’a stoppé net, avec un rire désespéré, moins alarmé qu'il n'y paraissait.« Vas-y, fais-le, je t'en prie, laisse-le tomber ! » s'est-elle exclamée, son cri déchirant le silence et faisant sursauter l'assistance. Xavier a blêmi soudainement, stupéfait.Ignorant les appels de son bébé, Ronnie s'est assise brusquement sur le sol, oscillant entre rires hystériques et larmes douloureuses : « J'aurais préféré ne jamais l'avoir… Pourquoi ai-je donné naissance à un enfant pour mon ennemi ? »Sur ces mots, Xavier, stupéfait, a froncé les sourcils : « Ronnie, qu'est-ce que tu racontes ? »Sophie s’est raidie aussi, la panique la gagnant en essayant de faire taire Ronnie : « Tais-toi, tu n'as aucun droit de parler ainsi. Il est ton
La seconde suivante, Sophie, ne pouvant plus contenir sa fureur, a saisi la tasse à sa portée et l’a lancée avec véhémence vers Ronnie, son visage déformé par une grimace de colère :« Elle délire, c'est une menteuse, elle nous a volé notre enfant ! Ah, Julien, ne te laisse pas tromper par ses mensonges ! Tu ne voulais que me piéger, garce, va au diable ! »L'angoisse la consumait ; comment le secret qu'elle avait choisi de garder au prix de la vie de sa propre mère pouvait-il être divulgué si aisément par quelqu'un qu'elle méprisait tant ? Pour protéger ce secret, elle avait orchestré la mort tragique de Benoit et de Marie, déterminée à éliminer quiconque était au courant.Elle s'était trompée en sous-estimant cette femme.Xavier, dont le visage s’est durci davantage, ne regardait plus Sophie avec la même culpabilité ni la même tendresse. Il avait longtemps cru que son sauvetage par Sophie n'était qu'une heureuse coïncidence et, par gratitude, il l'avait chérie, allant même jusqu'à br
Au cœur d’une soirée voilée de mystères, Julien a découvert auprès de Ronnie non pas le lieu où se cachait Ernest, mais une vérité bien plus sombre.Avec une sérénité glaciale, dépourvue de toute colère ou de frémissement, il manifestait une froideur jusqu'au bout des doigts, sinistre et terrifiante.Dans l’isolement cruel du sanatorium, il a emprisonné Sophie, lui interdisant de faire le moindre mouvement sans son consentement explicite. Malgré les larmes et les cris déchirants de cette femme, Julien restait de marbre.La disparition d'Ernest se dissolvait comme une pierre lancée dans l’abysse de la mer, sans laisser de trace. Julien multipliait les démarches, les contacts, mais tout effort semblait vain.Au bureau du groupe Alber, l’atmosphère était lourde. Gabriel, après avoir frappé à la porte, est entré timidement, ne quittant pas Julien du regard, qui paraissait épuisé et transi depuis plusieurs jours.« Monsieur, nous avons examiné toutes les caméras de surveillance du quartier.
Dans la pénombre du bureau, Julien s'est arrêté net, son visage fermé et sévère trahissant une urgence palpable. Il a pris la parole, sa voix portant un poids lourd de révélations :« Je sais que c'est Sophie qui est derrière tout ça. Elle est la responsable du récent accident de voiture et celui d’il y a trois ans. Mais ce jour-là, c’est Xavier qui est monté dans la voiture et il a fini par être la victime. Sophie est rusée, manipulatrice… tout ce qu'elle t'a fait, c'était calculé. Je regrette de ne pas avoir vu clair plus tôt. »Ses yeux, sombres et intenses, se fixaient sur Lyne. Ses lèvres pincées, son visage exprimait une appréhension croissante.Lyne a soutenu brièvement son regard, son expression impénétrable et détachée. Les mots de Julien semblaient peser lourd dans l'air, provoquant un frémissement chez tous les présents. On pouvait presque sentir la tension qui s'échappait peu à peu de la pièce.Le cœur de Julien semblait s'alourdir à chaque seconde qui passait. Lyne s’est l
Elle était innocente, pourtant les accusations pleuvaient. La famille Alber avait une dette envers elle, une dette oubliée.Julie, le visage marqué par le ressentiment, se remémorait les événements récents avec une froideur palpable :« Quand tu étais à Eurostar, mon amie a croisé Ernest, ce muet a disparu ? Ce n’est pas grave. On ne devrait pas perdre notre temps à le chercher. Et tu devrais aussi couper tous contacts avec cette Sophie. Elle rêve si elle pense pouvoir entrer dans notre famille avec son statut. C'est ridicule ! »La simple idée qu'un enfant supplémentaire puisse partager l'héritage de la famille suffisait à rendre Julie furieuse. Alors pour elle, la disparition d’Ernest était comme une bénédiction des cieux.Julien, la tête baissée puis relevée, lui a répondu d'une voix à peine audible :« Il y a autre chose ? »Annie s’est approchée avec un sourire conciliateur et a dit :« Nous sommes venus discuter avec toi, mon frère. L'anniversaire de papa approche, nous devons or
Annie, le cœur alourdi de déception, a raconté ses tentatives répétées pour rencontrer Adrian : « Je suis allée voir Adrian et il n'a même pas voulu me recevoir. J'ai parcouru maintes fois l'étage de son entreprise, l'attendant pendant des heures, mais il a fait la sourde oreille à mes appels. » Sa voix trahissait un mélange de frustration et de désespoir. « J'ai tout essayé, je lui ai parlé avec toute la douceur possible, mais rien n'y fait. Il refuse obstinément de m'accorder la moindre attention. Mon frère, il faut que tu m'aides, je suis au bout du rouleau ! »Agitée, Annie arpentait la pièce, chaque pas résonnant de son impatience grandissante.Julien, l'observant avec une légère contraction des sourcils, a interrogé d'un ton calme mais perplexe : « Pourquoi cet acharnement ? »Elle s’est arrêtée net, le regard flamboyant’ puis a dit : « Si je baisse les bras, il ne me remarquera plus jamais. Imagine, une femme qui se démène pour attirer l'attention d'un homme ! Et puis, Adrian e
« Mlle Gauthier, permettez-moi de vous présenter ma fille Félicia. Elle est pianiste », a déclaré un monsieur avec une pointe de fierté.Lyne leur a offert un sourire radieux et a répondu avec une politesse teintée d'admiration : « J’ai souvent aperçu les affiches de Mlle Petit lors de mes voyages. Mais je n’ai jamais eu l’opportunité de m’y arrêter pour assister à une représentation. Quel dommage ! »Félicia, élégante et gracieuse, lui a renvoyé un sourire chaleureux et s'est empressée de l'inviter : « Mlle Gauthier, ce serait un honneur de vous avoir parmi nous à ma prochaine représentation. Si vous êtes disponible, j'aimerais beaucoup vous y voir. »Peut-être était-ce une affinité propre aux artistes, mais Félicia rappelait étrangement Sophie par certains traits. Toutes deux dégageaient une aura de douceur et de délicatesse, bien que Félicia ne partage pas la malice parfois perceptible chez Sophie.Durant le repas, les regards de Félicia se posaient fréquemment sur Lyne, ce que cett