Le cobra Le poids de l’incertitude se fait lourd sur mes épaules, comme une ombre qui refuse de se dissiper. Chaque pas que je fais dans la maison de Freya, chaque mouvement qui brise le silence, semble amplifier la tension qui se cache sous la surface. Elle est là, quelque part, prête à me défier encore une fois. Mais cette fois, elle va en payer le prix.Je n’ai pas l’intention de rester passif face à ses manipulations. Je dois agir rapidement, avant qu’elle ne devienne un problème que je ne pourrai plus contrôler.Je m’éloigne de la pièce principale, les mains serrées autour de mon téléphone. J’ai besoin de parler à quelqu'un d’autre, quelqu'un qui pourra m’aider à comprendre où Freya veut en venir. C'est le moment de prendre les devants et d'alerter celui qui pourrait encore avoir une influence sur elle, même si je sais qu’il n’est pas homme à accepter facilement de perdre le contrôle.Je compose le numéro de son père, un homme que j'ai toujours respecté malgré notre rivalité pas
Freya Le téléphone vibre dans mes mains, me tirant de mes pensées sombres. C’est un appel que je connais bien, celui de mon père. Marek. Son nom me fait souvent frissonner, mais aujourd’hui, je ressens une montée d’anxiété. L’heure des comptes est arrivée.Je laisse l’appareil vibrer un instant, mes yeux fixés sur l’écran, hésitant. Je sais qu’il va me donner un ultimatum. Je sais qu’il va tenter de me manipuler à sa manière, en me disant ce que je dois faire. Mais aujourd'hui, il ne m'intimidera pas. Je n'ai plus peur de lui. Plus maintenant.Je décroche finalement, le son de sa voix me frappant directement, dur et sans détour, comme toujours.— Freya, il faut que nous parlions.Sa voix ne laisse aucune place à la discussion, comme un ordre caché sous des mots mesurés.— Qu'est-ce qu'il y a, père ? répondis-je, essayant de dissimuler la colère qui gronde en moi. J’ai déjà assez de choses à gérer.— Je viens d’apprendre ce que tu prépares, dit-il sans détour. Et je te le dis tout de
Freya Je viens à peine de poser le téléphone, le bruit du bip résonnant encore dans mes oreilles, que déjà, une nouvelle vibration me fait sursauter. Je n'ai même pas besoin de regarder l'écran pour savoir qui c'est. Marek. Encore lui. Cette fois, je ne réponds pas immédiatement. Mon cœur bat plus fort, une vague de colère m'envahit, mais je sais que je ne peux pas l'ignorer éternellement.Je prends une profonde inspiration et décroche enfin, le son de sa voix me frappant comme un coup de poing.— Freya, je te préviens une dernière fois, commence-t-il, son ton aussi dur que du marbre. Si tu continues sur cette voie, tu risques de te retrouver seule. Complètement seule. Et tout ça, c’est à cause de ton obstination.Je serre les dents, mes mains tremblantes de frustration. Qu’est-ce qu’il attend de moi ? Pourquoi insiste-t-il à ce point ? Il ne comprend rien, ou alors il fait semblant. Il sait très bien que je suis déjà bien au-delà de son contrôle.— Ne me menace pas, père , lui dis-j
CobraJe passe une main sur mon visage, respirant profondément pour tenter de dominer la colère qui me ronge. Je n’ai pas encore pris ma décision, mais je sais que la confrontation ne peut plus être évitée. Si elle persiste à défier l'ordre, je n’aurai pas d’autre choix que de faire ce qui est nécessaire pour éviter que tout ne parte en éclats.Il est trop tard pour reculer. Je prends mon téléphone, hésitant quelques secondes. Puis je compose un numéro que je connais bien, un numéro dont la sonnerie me glace à chaque fois. Il faut que j'agisse maintenant, avant qu'il ne soit trop tard.La tonalité de la sonnerie résonne dans le silence de la pièce. Mon regard se fixe sur la fenêtre, le paysage nocturne flou par la réflexion de la lumière de l’intérieur. La voix du père de Freya me parvient enfin, calme et impassible, comme toujours. Il ne comprend pas encore la gravité de la situation, mais je vais le faire comprendre.— Juan, j’ai écouté tes inquiétudes, commence-t-il d'une voix posé
Je savais que j'avais à faire à une adversaire redoutable. Freya, avec son intelligence aiguë et son habileté à réagir, était toujours un pas en avant. Pourtant, cette fois, j’étais déterminé à renverser la vapeur. Une confiance croissante en moi-même se mêlait à une prudence extrême alors que je commençais à élaborer ce plan qui, je l’espérais, serait infaillible.Des heures se sont transformées en jours de réflexion. Chaque détail, chaque angle d’attaque a été peaufiné avec une précision qui m’étonnait moi-même. Mon esprit était en ébullition, analysant chaque possibilité, chaque faille potentielle que Freya pourrait exploiter. Je ne pouvais pas me permettre l’erreur. L’enjeu était bien trop élevé.Le point de départ fut l’attestation. J’ai fait rédiger un document officiel en trompe-l’œil par des hommes de confiance, des loyaux qui savaient que leur propre sécurité dépendait de mon succès. Je l’ai voulu solide, une pièce qui ferait tomber le château de cartes de Freya. Les mots de
Le cobra Je laissai le téléphone retomber sur mon bureau, les doigts crispés autour du combiné. Freya. Même en cage, elle trouvait un moyen d’exister, de défier, de menacer. Son appel avait éveillé quelque chose en moi. Une fascination morbide, un respect involontaire pour son intelligence, et surtout, une méfiance profonde. Elle prétendait avoir des informations cruciales sur mes affaires, des documents compromettants. Était-ce une ruse, un leurre pour me faire plonger ? Ou disait-elle la vérité ?Je fermai les yeux un instant, laissant mes pensées s’entremêler dans un chaos organisé. Si Freya avait réellement en sa possession des preuves de mes alliances, alors elle détenait une arme redoutable. Mais elle savait aussi que sa seule issue passait par moi. Elle voulait sa liberté, et elle était prête à me livrer quelque chose en échange.Je composai un numéro rapidement. Une voix rauque me répondit presque aussitôt.— Cobra, murmura Juan, l’avocat corrompu avec qui je traitais depuis
Cobra Les lumières de la maison sont tamisées, et je sais qu’elle m’attend. Je sais aussi que, quoi qu’il arrive, elle sera là pour me donner ce dont j’ai besoin : un peu de paix.Je monte les escaliers, chaque pas m'éloignant un peu plus des dilemmes et des trahisons. Quand je pousse la porte, je la vois, assise dans le canapé, un livre abandonné entre ses mains. Ses yeux se lèvent vers moi, et ce simple geste me réchauffe plus que tout. Un sourire discret se dessine sur ses lèvres, un sourire qui me rappelle que, même dans ce monde de manipulation et de noirceur, il existe encore quelque chose d’authentique, de pur.— Tu as l'air préoccupé, Cobra, dit-elle d'une voix calme, presque trop calme, comme si elle savait exactement ce qui se passait dans ma tête.Elle n’a même pas besoin de me poser la question pour que je comprenne qu'elle perçoit mon état d'esprit. Elle voit tout, comme elle a toujours su le faire. Ses yeux sont comme un miroir dans lequel je vois mes faiblesses, mais
Les secondes s'étirent, lentes et magnifiques. La lumière tamisée de la chambre, les draps froids sous nos corps enflammés, tout est empreint d'une sensualité délicate et d’une vérité profonde : cette nuit, nous nous donnons l’un à l’autre sans réserve, sans masque. Ce n'est plus une question de pouvoir, de manipulation ou de tromperie. C’est juste nous, dans cette simplicité crue, dans cette vulnérabilité qu’il est difficile d’accepter dans un monde comme le nôtre.Elle se cambre sous mes mains, ses lèvres quittant les miennes pour se poser sur mon cou, ma mâchoire, avec une sensualité qui me fait frémir. Je laisse échapper un soupir, mon corps réagissant à chaque caresse. Il n'y a que cette pulsion animale, ce désir irrésistible qui nous lie. Je me perds dans la douceur de ses gestes, dans la manière dont elle m'envahit, comme si elle voulait m'effacer pour ne laisser que la pureté de notre union.Elle m’attire plus près d’elle, ses jambes s'enroulant autour de moi, me forçant à m'e
KenJe suis seul dans le silence de cette pièce, les bras croisés, le regard perdu dans le vide. Le même vide qui semble envahir mon esprit depuis des jours. Je me déteste. Je me déteste d’avoir laissé les choses en arriver là, d’avoir permis à la situation de m’échapper, d’avoir perdu Jade.Elle m’a trahi, oui. Mais c’est moi qui ai été aveugle. C’est moi qui ai ignoré les signes. Depuis le début, je n’ai pas vu la distance grandir entre nous. J’étais trop concentré sur mon pouvoir, mes ambitions, mes désirs. Trop absorbé par mon contrôle sur elle. Et maintenant, je me retrouve à la regarder d’un autre œil, comme si tout venait de m’éclater au visage.Elle n’est plus celle que je croyais qu’elle était. Mais est-ce qu’elle ne serait pas plutôt celle que j’ai laissée devenir ?Je ferme les yeux, et le souvenir de ses yeux pleins de confusion me hante. Je vois ses gestes hésitants, sa manière de me regarder, comme si elle attendait quelque chose de moi, mais je n’ai pas été capable de r
JadeJe me sens démunie, comme si mes mots n’avaient plus de poids, comme si tout ce que je pouvais dire ne faisait que creuser l'écart entre nous. J’avais cru, un instant, qu’il accepterait de me laisser un peu d’espace, un peu de liberté. Mais je vois maintenant que je me suis trompée.Je baisse les yeux, hésitant. Une part de moi me dit de continuer à me battre, de ne pas céder, mais une autre, plus faible, me pousse à chercher la paix, à réparer ce qui semble brisé entre nous.— Pardon, Ken, murmuré-je, ma voix tremblante. Je… je ne voulais pas te contrarier. C’est juste que ça fait trop longtemps, et Mia et Alba… elles sont importantes pour moi.Je le regarde enfin, espérant qu’il verra la sincérité dans mes yeux. Mais je connais cet homme. Il est implacable, et la douceur ne semble jamais être de mise avec lui.Il se tourne lentement vers moi, son visage toujours aussi fermé, ses bras croisés sur sa poitrine. Il prend une profonde inspiration, comme s’il cherchait à se contenir.
MiaLe souvenir de ce qui s’est passé au restaurant me hante encore. La façon dont Ken a humilié Alba, l’ayant trimbalée comme un simple accessoire, me serre encore la poitrine. Loin de la classe et de l’élégance que l’on s’attend à voir dans le monde des puissants, c’était une scène de pouvoir, de domination crue.Alba a voulu faire bonne figure, mais je l’ai vue. Je l’ai vue se tenir droite, faire semblant de ne pas être affectée, tandis que son mari, sans scrupules, l’abaissait devant tout le monde. Un frisson me parcourt rien qu’en y repensant. Je me tourne vers elle, qui, cette fois, est plongée dans ses pensées, un peu plus distante.— Tu penses à ce qui s’est passé, hein ? demandai-je doucement, même si je connais déjà la réponse.Alba soupire et regarde ses doigts jouer avec la coupe vide devant elle.— Comment pourrait-on l’oublier ? Ça m’a marquée, Mia. Je n’arrive même pas à comprendre comment il a pu agir comme ça, devant tout le monde.Je secoue la tête, en colère contre
MiaAlba repose son verre sur la table et me fixe avec un sourire en coin.— Tu te rends compte qu’on parle de divorces et de prisons comme si c’était normal ?Je lâche un petit rire, secouant la tête.— C’est notre réalité, Alba. On s’est habituées à tout ça.— Oui, mais… et si les choses changeaient vraiment ?Je fronce légèrement les sourcils, intriguée.— Qu’est-ce que tu veux dire ?Elle se redresse légèrement, jouant avec la chaîne autour de son cou.— Je veux dire… et si un jour, ils pouvaient nous épouser ?Je la regarde un instant, pensive. C’est une idée que je n’ai jamais vraiment laissée m’effleurer, une possibilité trop lointaine, presque irréaliste. Et pourtant…— Tu crois que c’est possible ? murmuré-je.— Pourquoi pas ? répond Alba en haussant les épaules. Mon chéri divorce, la femme de Juan est en prison… Peut-être que le destin est en train de nous ouvrir une porte.Je soupire, jouant avec le bord de mon verre.— J’aimerais y croire, Alba. Mais tu sais aussi bien que
MiaJe l’observe en silence, comprenant parfaitement ce qu’elle veut dire.— Tu regrettes ?Elle secoue la tête avec un sourire doux.— Non. Je l’aime, et je sais qu’il m’aime aussi. Mais il y a des jours où je me demande… où est passée l’Alba d’avant ?Son regard se perd un instant dans le vide, puis elle soupire avant de reprendre une bouchée de son beignet.— Et toi ? Ça te fait quoi d’être mariée à un homme comme Cobra ?Je ris doucement, secouant la tête.— Je ne sais même pas si "mariée" est le bon mot, soufflé-je. Ce n’est pas un mariage conventionnel, Alba. C’est intense, imprévisible… et parfois, j’ai l’impression de marcher sur une corde raide.— Mais tu l’aimes.Je baisse les yeux sur mon assiette, réfléchissant à ses mots. L’amour que j’éprouve pour Cobra est loin d’être simple. Il est viscéral, brûlant, parfois douloureux.— Oui, dis-je finalement dans un souffle.Alba hoche la tête, comme si elle s’y attendait.Un silence confortable s’installe entre nous alors que nous
MiaLa porte s’ouvre sur Alba, et dès qu’elle me voit, son visage s’illumine d’un sourire éclatant.— Mia !Elle se précipite vers moi, et sans réfléchir, je la serre fort dans mes bras. Son parfum familier m’enveloppe, et une vague d’émotions me submerge. Trop de temps s’est écoulé. Trop de choses ont changé.— Tu m’as manqué, souffle-t-elle contre mon épaule.Je ferme les yeux un instant avant de me reculer pour mieux la regarder. Ses longs cheveux bruns encadrent son visage radieux, et malgré l’inquiétude que je devine dans son regard, elle tente de garder son énergie positive.— Toi aussi, Alba.Elle prend mes mains dans les siennes et scrute mon visage.— Tu vas bien ? Je veux dire… vraiment bien ?Je hoche la tête, bien que la réponse soit plus complexe que ça.— J’essaie, dis-je avec un sourire doux.Alba pince les lèvres, comme si elle hésitait à insister. Puis, elle baisse les yeux sur mon ventre.— Et… le bébé ?Un étrange frisson me traverse. L’entendre dire ce mot rend les
MiaJe suis debout devant la fenêtre, le regard perdu dans la nuit. L’air frais caresse ma peau, mais je n’y prête pas attention. Mon esprit est ailleurs, englué dans des pensées qui me torturent. L’inquiétude pour Jade ne me quitte pas, et maintenant, une autre réalité s’impose à moi.Je pose instinctivement une main sur mon ventre, comme pour me rappeler que je ne suis pas seule. Depuis quelques semaines, mon corps me le rappelle chaque jour un peu plus. Mais ai-je seulement le temps de me préoccuper de moi-même alors que Jade est peut-être en danger ?Une porte s’ouvre derrière moi. Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir que c’est le Cobra. Son pas est reconnaissable entre mille : lent, assuré, mais toujours chargé de cette tension contenue qui le caractérise. Il s’approche, et je sens la chaleur de sa présence avant même qu’il ne parle.— Mia, souffle-t-il doucement.Je ferme les yeux un instant, savourant la douceur rare de sa voix. Puis, je me retourne lentement. Il est
MiaJe suis assise dans le salon, les yeux fixés sur le téléphone posé sur la table basse. L'écran éteint semble symboliser tout ce qui me tracasse en ce moment. Jade. Elle est dans une situation délicate, et je ne peux m’empêcher de m’interroger sur ce qui se passe avec elle. Depuis que tout a basculé, il n’y a eu aucune nouvelle claire. Juste des rumeurs, des murmures. Mais rien de concret.Le Cobra entre dans la pièce, les épaules détendues, comme s'il n’avait rien d’urgent à me dire. Mais je vois au fond de ses yeux qu’il cache quelque chose. Il y a des tensions, et j’ai l’intuition que tout ça est lié à Jade.Je le regarde intensément, et je sens ma voix s’échapper, presque malgré moi, tremblante d’anxiété.— Cobra, je commence, ma voix un peu plus douce que d’habitude. Qu’est-ce qui se passe avec Jade ?Il me regarde un instant, ses lèvres se pinçant. Je le connais assez bien pour savoir qu’il n’aime pas aborder ces sujets-là. Mais aujourd’hui, je n’ai pas l’intention de me con
La BêteJe me suis installé derrière mon bureau, la pièce plongée dans une semi-obscurité, seule la lumière de l’écran de mon téléphone m’éclairant. Le message de Ken m’a bien secoué. Il croit vraiment que je vais accepter ses conditions, mais il n’a aucune idée de ce qu’il vient de déclencher. Ce n’est pas lui qui mène le jeu. C’est moi.Je décroche, composant le numéro du Cougar. Je connais son rythme : il répond vite, toujours attentif aux détails. Après quelques brefs bips, sa voix grave résonne dans l’appareil.— La Bête, commence-t-il, toujours direct, comme s'il sentait déjà la gravité de la situation. Qu’est-ce qui se passe ?Je laisse un soupir léger échapper de mes lèvres, et je lui annonce la nouvelle avec calme.— Ken a décidé de jouer gros. Il veut cinquante pourcent de l’affaire.Il y a un long silence de l’autre côté du fil, puis une explosion de rires secs, teintée de mépris.— Il pense vraiment pouvoir nous dicter les règles ? dit-il. Il a des couilles, c’est certain.