David, abasourdi mais déterminé, fit entrer Lorcan, Elara et le scientifique dans sa modeste demeure. La pièce unique était un mélange de bureau de journaliste et d'abri de montagnard, remplie de livres, de cartes, de journaux et d'équipements de camping.« C'est… c'est incroyable », bafouilla David, passant une main dans ses cheveux ébouriffés. « Je ne peux pas croire que quelque chose comme ça se passe ici, sous notre nez. »« Nous avons besoin de votre aide, David », dit Lorcan, sa voix empreinte d'urgence. « Nous devons alerter les autorités, exposer ces criminels et empêcher la fabrication de cette arme. »David hocha la tête, retrouvant son professionnalisme. « Vous avez raison », dit-il. « Nous n'avons pas de temps à perdre. »Il se dirigea vers son bureau et alluma son ordinateur. « Je vais contacter mes sources », dit-il. « Je connais des journalistes, des politiciens, des policiers… des gens qui peuvent nous aider. »Il commença à taper frénétiquement sur son clavier, rédige
La lune, cachée derrière d'épais nuages, laissait planer une obscurité presque totale sur la forêt. Seul le bruissement des feuilles et le craquement des branches sous leurs pas troublaient le silence oppressant. Lorcan, en tête, guidait Elara et David à travers les sentiers qu'il connaissait comme sa propre poche, chaque sens en alerte, prêt à détecter le moindre danger.L'appréhension était palpable. Chacun savait que le plan était risqué, frôlant l'inconscience. Mais l'image de cette arme potentielle, la menace qu'elle représentait pour le monde entier, les poussait à ignorer leur peur et à se concentrer sur leur objectif.« On y est presque », murmura Lorcan, s'arrêtant à l'orée d'une clairière. La mine, plongée dans l'obscurité, se dressait devant eux, sinistre et silencieuse. Seuls quelques projecteurs illuminaient sporadiquement les bâtiments en ruine, conférant au paysage un aspect fantomatique.« On dirait une forteresse », dit David, avalant sa salive difficilement. L'excita
Une fois à l'intérieur de la mine, Lorcan et Elara se déplacèrent avec une prudence redoublée. Ils connaissaient le risque : une erreur, un bruit trop fort, et ils seraient découverts, leur mission compromise et leur vie en jeu.Le plan était simple, mais nécessitait une exécution parfaite. Ils devaient atteindre la salle des machines principale, là où se trouvait le cœur de l'activité minière, et saboter tout ce qu'ils pouvaient : les foreuses, les générateurs, les câbles, tout ce qui permettait l'extraction du béryllium.Ils progressaient dans un labyrinthe de tunnels sombres et étroits, guidés par la lueur de leurs lampes torches et le bruit des machines au loin. L'air était lourd, chargé de poussière et d'une odeur âcre de métal et de produits chimiques.Soudain, un bruit de pas se fit entendre devant eux. Ils se cachèrent derrière un pilier de soutènement, retenant leur souffle.Un groupe de gardes passa devant eux, leurs voix rauques brisant le silence. Ils étaient lourdement ar
L'explosion secoua la salle des machines, plongeant l'espace dans un chaos total. Des débris volèrent dans tous les sens, des câbles tombèrent du plafond, et la lumière s'éteignit, laissant place à l'obscurité et à la panique.Profitant de la confusion, Lorcan et Elara se jetèrent au sol, se protégeant des débris. Ils entendirent les cris des ouvriers, le fracas des machines et les ordres hurlés des gardes.Soudain, une voix féminine forte et claire se fit entendre par-dessus le tumulte. « Par ici ! », cria la voix. « Vite, suivez-moi ! »Lorcan et Elara se relevèrent et suivirent la voix, se frayant un chemin à travers les débris. Ils virent une femme, vêtue d'une combinaison de travail, qui leur faisait signe de la suivre.« Qui êtes-vous ? », demanda Elara, méfiante.« Ça n'a pas d'importance », répondit la femme. « Ce qui compte, c'est que je suis ici pour vous aider. »Elle les conduisit à travers un labyrinthe de couloirs sombres, connaissant parfaitement les lieux. Elle semblai
L'écho de l'explosion résonnait encore dans la nuit, un rappel sinistre de la situation désespérée de leur alliée piégée dans la mine. Lorcan et Elara se tenaient à l'orée de la forêt, déchirés entre la nécessité de poursuivre leur mission et l'impératif de porter secours à celle qui leur avait sauvé la vie.Elara, les yeux rougis par les larmes, implorait Lorcan d'un regard. « Nous ne pouvons pas la laisser, Lorcan. Elle nous a aidés, elle a risqué sa vie pour nous. Nous devons faire quelque chose ! »Lorcan sentait son cœur se briser face à la détresse d'Elara. Il partageait son sentiment de culpabilité, son besoin impérieux d'agir. Mais il savait que céder à cette impulsion impulsive serait une erreur. Retourner à la mine était un suicide. Ils étaient recherchés, la sécurité avait été renforcée, et ils n'avaient aucune chance de la retrouver vivante.Il prit le visage d'Elara entre ses mains, ses pouces essuyant délicatement ses larmes. « Je sais », dit-il, sa voix grave et douce.
L'urgence de la situation pesait lourdement sur le trio. Chaque heure qui passait donnait à Thompson, le chef de la société minière, une avance supplémentaire dans son plan machiavélique. Lorcan, Elara et David savaient qu'ils devaient agir vite, mais prudemment. Chaque faux pas pouvait leur être fatal.« Nous devons diviser le travail », dit David, étalant des cartes et des dossiers sur la table du campement. L'espace exigu était devenu leur quartier général improvisé, un lieu où ils pouvaient étudier des documents, élaborer des stratégies et se soutenir mutuellement.« Elara, tu es la plus douée pour les recherches », poursuivit David. « Tu vas éplucher les archives, les journaux, les registres publics. Cherche tout ce qui pourrait lier Thompson à des activités criminelles. »Elara hocha la tête, acceptant la mission. Elle avait toujours eu un don pour les recherches, une capacité à dénicher des informations cachées et à assembler les pièces du puzzle.« Lorcan, tu es notre atout su
L'irruption imminente des hommes de Thompson dans leur campement de fortune les plaça face à une réalité brutale : leur couverture était grillée, leur enquête compromise, et leur vie en danger immédiat. L'adrénaline monta en flèche, aiguisant leurs sens et les forçant à agir instinctivement."Il faut se séparer !", murmura Lorcan, les yeux rivés sur la porte d'entrée qui menaçait à tout moment de céder sous les coups. "On a plus de chance de les semer si on se divise."Elara, malgré la peur qui lui tordait les entrailles, acquiesça. Elle savait que Lorcan avait raison. Rester ensemble ne ferait qu'augmenter leurs chances d'être capturés."David, tu prends la carte et tu rejoins les agents fédéraux", continua Lorcan, s'adressant au journaliste. "Tu leur donneras les preuves qu'Elara a trouvées. C'est notre seule chance de les convaincre d'intervenir."David, pâle mais déterminé, serra la main de Lorcan. "Faites attention à vous", dit-il, sa voix tremblante. "Et merci… pour tout.""Nous
La transformation de Lorcan en loup-garou complet se fit dans un éclair de rage et de détermination. Ses os craquèrent, sa peau se déchira, ses muscles se gonflèrent, et en quelques secondes, il ne fut plus qu'une bête sauvage, un prédateur implacable, prêt à défendre sa vie et à protéger ceux qu'il aimait.Les hommes de Thompson, pris de court par la transformation soudaine, reculèrent d'un pas, leurs armes tremblant entre leurs mains. Ils avaient entendu parler des loups-garous, de leur force et de leur férocité, mais ils n'avaient jamais imaginé assister à une telle scène.Lorcan grogna, ses crocs acérés dévoilés dans un rictus menaçant. Ses yeux, d'un jaune incandescent, fixaient ses proies avec une intensité hypnotique. La peur, un parfum qu'il connaissait bien, flottait dans l'air.Sans attendre, il se jeta sur ses assaillants, sa vitesse et son agilité surprenant les hommes. Il esquiva les balles qui fusaient dans sa direction, bondissant d'arbre en arbre, se fondant dans l'omb
Le silence pesant de la pièce, brisé seulement par le souffle haletant de Lorcan et les incantations murmurées de Bran, semblait retenir le temps, comme si l'univers entier retenait son souffle face à l'imminence du sacrifice. Elara, agenouillée près de Lorcan, lui caressait doucement le visage, gravant chaque trait, chaque cicatrice, chaque expression dans sa mémoire, comme si elle craignait de ne plus jamais pouvoir le revoir.« Je t'aime, Lorcan », murmura-t-elle, sa voix à peine audible. « Je t'ai toujours aimé… et je t'aimerai toujours. »Lorcan tenta de répondre, mais sa voix était trop faible, sa gorge trop serrée. Il lui prit la main, la serrant fort, essayant de lui transmettre tout l'amour et la gratitude qu'il ressentait.Bran acheva ses préparatifs, disposant des bougies autour d'eux, traçant des symboles complexes sur le sol, et préparant un mélange d'herbes et de potions. Il leva les yeux vers Elara, son visage empreint de tristesse et de détermination.« Es-tu prête ? »
Un cri strident, un appel déchirant qui fendit l'air comme un coup de tonnerre, arracha Elara à la furie du combat. Un frisson glacial lui parcourut l'échine, un pressentiment funeste qui lui tordit les entrailles. Elle connaissait ce cri, elle le portait gravé au plus profond de son âme : c'était le hurlement de Lorcan, un appel à l'aide désespéré, étouffé par la distance mais amplifié par le lien indéfectible qui les unissait.Sans hésitation, elle se retourna, laissant Anya et le reste de la meute achever le nettoyage des derniers gardes. Son cœur, martelant sa poitrine à un rythme effréné, la guidait à travers le labyrinthe de couloirs luxueux, les images de Lorcan en danger se superposant à la réalité de la bataille.Elle défonça des portes, esquiva des pièges, ignorant la douleur des blessures superficielles, son seul objectif étant de rejoindre Lorcan, de le protéger, de le sauver. Elle sentait sa présence s'affaiblir, son énergie vitale décliner, et la panique la menaçait de l
La voix d'Elara, cristalline et emplie d'un amour inébranlable, agissant comme un phare dans l'océan de ténèbres qui menaçait de l'engloutir, fit renaître la flamme vacillante de la volonté en Lorcan. Ses membres engourdis, son esprit embrumé par la toxine, il lutta contre l'emprise paralysante, puisant dans les réserves insoupçonnées de sa nature lycanthrope.Il se releva, chancelant, les yeux injectés de sang, la respiration saccadée. Thorne, à l'autre bout de la pièce, se figea, son triomphe affiché sur son visage s'effritant sous le regard déterminé de Lorcan.« Impossible… », balbutia Thorne, sa voix tremblant d'incompréhension. « La toxine… elle est infaillible… »Lorcan ignora ses paroles, concentrant toute son énergie sur un seul objectif : atteindre Thorne. Chaque pas était une épreuve, une lutte acharnée contre le poison qui tentait de le terrasser. Ses muscles brûlaient, sa tête palpitait, mais il avançait, implacable, porté par l'amour d'Elara et par la certitude qu'il dev
L'annonce de la présence de loups aux abords du manoir glaça l'atmosphère déjà tendue de la pièce. Lorcan sentit le regard perçant de Thorne se poser sur lui, une accusation silencieuse et implacable. Il savait que son temps était compté, que son rôle d'infiltré était sur le point de prendre fin, laissant place à un affrontement inévitable.« Vous avez sous-estimé ma prudence, Lorcan », dit Thorne, sa voix résonnant d'une froideur inquiétante. « Je savais que vous ne viendriez pas seul. J'étais préparé. »Il claqua des doigts, et instantanément, des gardes armés surgirent de l'ombre, encerclant Lorcan et le professeur Armitage. Le piège s'était refermé.Lorcan esquissa un sourire, un mélange de défi et de résignation. « Je vous ai sous-estimé également, Thorne », dit-il. « J'ai cru pouvoir vous raisonner, vous faire changer d'avis. J'avais tort. »Il se tourna vers le professeur Armitage, lui adressant un regard chargé de regrets. « Je suis désolé, professeur. Je vous ai entraîné dans
L'échange entre Lorcan et Thorne prit une tournure plus philosophique, les deux hommes sondant leurs convictions et testant leurs limites. Lorcan, malgré le danger omniprésent, était fasciné par Thorne. Il reconnaissait en lui une intelligence hors du commun, une ambition démesurée et une foi inébranlable en ses idéaux. Mais il sentait également une part d'ombre, une froideur implacable, une absence totale de compassion.« Vous parlez de progrès, d'élévation », dit Lorcan, sa voix soigneusement modulée. « Mais à quel prix ? Êtes-vous prêt à sacrifier des vies, à détruire des civilisations, pour atteindre vos objectifs ? »Thorne hésita un instant, son visage se crispant légèrement. « Les fins justifient les moyens », dit-il enfin. « Le sacrifice est parfois nécessaire pour le bien commun. »Lorcan sentit son estomac se nouer. Il comprit que Thorne était prêt à tout, qu'il ne reculerait devant rien pour réaliser sa vision du monde.« Et cette tablette ? », demanda Lorcan, revenant au s
La porte s'ouvrit en grinçant, dévoilant une pièce immense baignée d'une lumière tamisée. Lorcan pénétra dans ce qui semblait être un bureau, mais dont l'atmosphère évoquait davantage un sanctuaire occulte qu'un lieu de travail. Des étagères chargées de grimoires anciens côtoyaient des reliques étranges et des artefacts énigmatiques, créant un mélange troublant de savoir et de superstition.Au centre de la pièce, assis derrière un bureau massif en bois sombre, se tenait Marcus Thorne. L'homme, d'une élégance froide et sophistiquée, dégageait une aura de pouvoir et de contrôle. Son regard perçant, d'un bleu glacial, semblait vous transpercer l'âme, révélant vos secrets les plus profonds.« Monsieur Lorcan », dit Thorne, sa voix douce et mélodieuse dissimulant une froideur implacable. « Quel plaisir de vous rencontrer enfin. »Lorcan s'avança, gardant son masque de courtoisie et étudiant son adversaire avec une attention aiguisée. Il sentait la puissance qui émanait de Thorne, une force
Les paroles d'Anya frappèrent Elara comme un coup de poing, la laissant sans voix et le souffle coupé. Le lien télépathique qui unissait les membres de la meute, un murmure subtil habituellement imperceptible, avait hurlé une alerte stridente, un cri de détresse qui glaçait le sang. Lorcan était en danger, et elle le sentait au plus profond de son être.« Que s'est-il passé ? », demanda Elara, sa voix à peine audible, ses yeux scrutant le visage d'Anya à la recherche de réponses. « Qu'est-ce que tu as vu ? »Anya prit une inspiration profonde, essayant de reprendre contenance. « Il… il est avec Thorne », dit Anya, sa voix tremblant légèrement. « Ils sont dans le manoir… et il y a des gardes… des pièges… Je ne sais pas ce qui va se passer, mais j'ai peur… très peur. »Elara sentit la panique monter en elle, une vague de terreur qui menaçait de la submerger. Elle pensa à Lorcan, seul face à un ennemi aussi puissant et impitoyable. Elle savait qu'il était courageux et compétent, mais ell
Le regard du professeur Armitage se perdit dans le vague, comme s'il revivait les expériences extraordinaires qu'il avait vécues en Égypte. Lorcan comprit que cet homme, malgré son esprit scientifique, était ouvert à l'inexplicable, qu'il avait entrevu la possibilité d'un monde au-delà de la compréhension rationnelle.Lorcan saisit cette opportunité. Il savait qu'il devait agir vite, avant que Thorne ne puisse influencer le professeur et s'emparer de la tablette. Il devait le convaincre du danger qu'il courait, de la nécessité de protéger sa découverte et de la révéler au monde.« Professeur », dit Lorcan, sa voix basse et intense. « Je dois vous avertir. Marcus Thorne est un homme dangereux. Il ne s'intéresse pas à la science, ni à l'histoire. Il est obsédé par le pouvoir, par le contrôle. Il utilisera votre découverte pour des fins maléfiques. »Le professeur Armitage fronça les sourcils, visiblement troublé. « Que voulez-vous dire ? », demanda-t-il. « Je connais Thorne depuis des a
Il semblait sincèrement flatté de rencontrer un admirateur aussi passionné.« C'est un plaisir de vous rencontrer, jeune homme », dit le professeur Armitage, lui serrant la main avec chaleur. « Je suis toujours ravi de rencontrer des personnes intéressées par l'archéologie et l'histoire. »Lorcan se présenta et entama une conversation avec le professeur, l'interrogeant sur ses découvertes en Égypte, sur les artefacts qu'il avait trouvés, sur les mystères qu'il avait résolus.Le professeur Armitage se révéla être un homme passionné et érudit, capable de parler pendant des heures de l'Égypte ancienne, de ses pharaons, de ses dieux, de ses pyramides et de ses trésors. Il raconta des histoires fascinantes, des anecdotes incroyables, des expériences inoubliables.Lorcan écoutait attentivement, se laissant captiver par ses paroles. Il comprit que le professeur Armitage était bien plus qu'un simple archéologue. Il était un explorateur, un aventurier, un chercheur de vérité.Il remarqua que l