Il a resserré son étreinte sur les poignets de Romane, augmentant légèrement la pression. Elle a cessé de se débattre, plongeant son regard droit dans celui de l’homme, et lui a posé la question : « Dis-moi, quelle signification cet endroit conserve-t-il pour moi encore ? »Les pupilles de l’homme se sont contractés, puis il a articulé d’un ton ferme : « Tu dois comprendre que je ne divorcerai pas. »Ces paroles étaient chargées de détermination, laissant entrevoir un sous-entendu implicite : « Tu le sais bien, alors pourquoi cette audace ? »Romane a réalisé alors que mettre un terme à la discussion était peut-être la meilleure option à ce moment-là. Par le passé, face à une telle attitude d’Arthur, elle aurait généralement reculé, mais ce jour-là, les choses semblaient avoir évolué.Elle a pris une profonde inspiration et a poursuivi : « Alors, donne-moi une raison de rester aux côtés d’un homme qui m’a demandé de faire don de mes cornées pour une autre femme. »Le souffle d’Arthur a
Il fallait dire que depuis le mariage d’Arthur et de Romane, à l’exception des six derniers mois, il avait toujours été un époux accompli. Il revenait tôt le soir, à moins d’avoir des obligations sociales, et même lorsqu’il avait des engagements, il ne tardait jamais au-delà de onze heures. Ainsi, Romane n’avait jamais pris l’habitude de se coucher tard. Cette soudaine transition lui était donc étrangère.Dans le salon.Romane s’est installée dans le vaste fauteuil, enveloppant son corps de son manteau. Julie et elle étaient complices, et elle a perçu distinctement les mots de Julie : « Peut-être devrais-tu déménager de la maison de Claire. »« Je suis au courant. »Même si Julie ne l’exprimait pas, Romane savait ce qu’il fallait faire. Le fait de résider chez Claire avait déjà placé cette dernière dans une situation délicate. C’est pourquoi Romane avait hésité à déménager du côté de Claire il y a trois mois. Elle ne s’attendait pas à ce qu’une stratégie aussi vengeresse refasse surfac
Entrée à nouveau dans le bureau de M. Mathias, Romane était encore un peu nerveuse au fond d’elle car l’expression de M. Mathias était très froide et elle n’avait pas beaucoup de certitudes.Elle avait déjà vu Arthur réprimander ses subordonnés, et même si elle n’était pas la subordonnée de M. Mathias, il s’agissait tout de même d’un partenariat. Si ses esquisses mécontentaient l’autre partie, elle se sentirait également gênée.Les doigts fins de l’homme se sont posés sur l’esquisse, les sourcils légèrement froncés.Romane avait l’impression que son souffle s’échappait de son corps, ce n’était pas bon !Cependant, l’instant d’après, l’homme a hoché la tête et dit : « Il semble que j’ai été un peu trop sévère avec toi hier, ce plan est meilleur que je ne l’espérais. »« Vraiment, vraiment ? » Romane a poussé un soupir de soulagement, mais ses nerfs ne se sont pas complètement dissipés.Avait-elle donné à Vincent un si mauvais pressentiment hier ? Pensait-il même que ses dessins seraient
Au cours des deux jours suivants, dans une quête effrénée de productivité, Romane et son équipe ont élu domicile dans le café en face de l’édifice du Centre financier de Ville Q. Julie, déterminée, a pris l’initiative de réserver l’intégralité du café, aspirant ainsi à créer un havre de quiétude propice au travail pour l’équipe. Romane, envisageant d’expédier le plan à M. Mathias pour révision immédiate dès achèvement des ajustements ici, restait en alerte pour un éventuel retour précipité au café en cas de nécessité.Au début, Romane pensait que M. Mathias était plutôt agréable à aborder, mais après quelques discussions, elle se rendait compte qu’elle avait tort, car il était extrêmement strict et rigoureux.« Comment peut-il être pire qu’avant ? Ce sont toujours les mêmes passages, va les modifier ! » L’homme lui a rendu l’esquisse. Une panique latente s’est emparée de Romane. Cette nuit constituait la dernière opportunité ! Si elle échouait à réviser le tout demain matin, la collabo
Le refus de Romane d’assister à l’anniversaire de grand-mère a contrarié profondément Arthur. Aujourd’hui, malgré le fait d’avoir enfin réussi à recevoir un plan satisfaisant, les querelles avec Romane l’ont encore une fois détourné de sa concentration.« Philippe ! », a appelé Arthur, sa voix empreinte d’une autorité mesurée.« Oui, monsieur, qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ? », a demandé Philippe, se tenant droit devant Arthur.Déjà plusieurs fois, Philippe a tourné en rond depuis leur départ du café, sans pour autant deviner la destination d’Arthur. Ces derniers temps, chaque retour à la Villa des Feuilles Rouges plongeait Arthur dans une humeur sombre, l’atmosphère même de cet endroit semblant peser sur lui de manière oppressante.Le chauffeur et Philippe souhaitaient ardemment un retour rapide afin de soulager leurs cœurs, menacés par le stress croissant. « Nous allons à l’hôpital », a annoncé Arthur après une pause calculée, faisant à nouveau battre les cœurs de Phili
Philippe a suivi Arthur, une sensation d’oppression s’est installée en lui.L’homme a avancé progressivement vers Romane, réduisant l’espace entre eux.Le café qui avait maculé Arthur s’est retrouvé maintenant éclaboussé sur la robe immaculée de Romane.Déjà obsédée par la propreté, elle a explosé de fureur : « Arthur, tu es insensé ! »« Aïe ! »La douleur a surgi brusquement !Le baiser de l’homme a surgi de nulle part, impérieux et tranchant, dépourvu de toute douceur antérieure.Son geste soudain a fait baisser précipitamment les têtes de tous, simulant l’ignorance !Elle a goûté le fer de son propre sang s’échappant de ses lèvres.Romane a tenté de le repousser, mais elle était impuissante face à la force de cet homme semblable à une montagne.Le souffle chaud de l’homme caressait ses oreilles, son ton empreint de séduction : « Romane, sois sage, d’accord ? »L’amadouer ?Autrefois, lorsqu’elle était en colère, il commençait par lui demander de se calmer, puis la charmait comme un
Elle n’avait pas envie de tisser des liens à nouveau avec cet homme pour l’instant.Le visage d’Arthur s’est figé instantanément dans une expression de réserve. Il s’est retrouvé interpellé par cette mention soudaine de divorce, perplexe quant aux motivations de cette femme, peu importe le lieu ou le moment !Malgré l’indifférence de Romane à son égard, Arthur s’est retrouvé scruté dans l’attente de sa décision, un moment de vérité suspendu dans l’air. Le regard de Romane, teinté de provocation et de détermination, semblait défier toute échappatoire.Dès qu’il acceptait le divorce, elle allait s’excuser auprès de Lina.« Nous divorçons et je m’excuse », a-t-elle lancé à Arthur, brisant le silence tendu qui les entoure.Les deux protagonistes se sont faits face, figés dans une joute verbale où le temps semble suspendu.Enfin, un sourire énigmatique s’est dessiné sur les lèvres d’Arthur, laissant Romane perplexe face à cette réaction inattendue.« Pourquoi souris-tu ? », a-t-elle demandé
Romane a pivoté pour contempler Arthur. Ce dernier tenait toujours Lina dans ses bras, et pourtant, Lina semblait totalement imperturbable par la révélation, reposant avec une sérénité désarmante contre Arthur. Lorsqu’elle s’était précipitée vers lui, Arthur l’avait déjà déposée, ne la retenant que d’une main. Une ironie palpable émanant de la manière dont il la protégeait.À cet instant, Arthur a figé également son mouvement, observant sa propre main, puis Romane. Tout soupçon de culpabilité dans son regard était habilement dissimulé, ne laissant transparaître qu’un mélange subtil d’avertissement et de déception envers sa femme.Comment Romane pourrait-elle ne pas être saisie par le même état d’esprit ?« Combien de fois ? », a-t-elle demandé.L’homme lui a répondu d’un ton tranchant : « Tu deviens vraiment de plus en plus sans foi ni loi. »« Heh ! »Sans foi ni loi ?À ce moment précis, l’attitude d’Arthur rappelait étrangement les manières de son père envers sa mère. Il incarnait
La conversation téléphonique était marquée par une tension palpable, alors que la respiration de Javier s'accélérait, témoignant de sa colère montante. Claire, attentivement à l’écoute de ces indices sonores, comprenait parfaitement l'état d'esprit de l'homme à l'autre bout du fil. Ce n'est pas seulement l'amour de celui-ci qui permet de connaître quelqu'un profondément, pensait-elle, mais plutôt le temps passé à ses côtés. Et du temps avec Javier, elle en avait passé assez pour le cerner parfaitement.« Si tu n’as rien d’important à dire, je vais raccrocher ! » Sa voix était ferme, un rappel à Javier qu’elle, Claire, n'était plus un simple objet à sa disposition mais désormais la femme de son petit frère. Les conventions sociales l’obligeaient à revoir son traitement envers elle.Javier, déjà en proie à une furieuse tempête intérieure, a senti sa colère décupler lorsque Claire a mis fin à l'appel sans hésitation. L’image obsédante de Claire et Joe dansant ensemble lors de la fête de
La pochette contenait une série de photos, abîmées par le temps, évoquant des souvenirs flous et empreints de mystère. Leur simple vue a fait blanchir le visage de Romane, une lueur de méfiance et de colère se dessinant dans ses yeux, alors qu'elle dévisageait Arthur avec une intensité renouvelée. Dans un élan de rage incontrôlable, elle a saisi le cendrier, ses intentions clairement affichées par le geste brusque et déterminé de son bras.Cependant, alors que sa main s'est élevée, prête à exécuter son acte de rébellion spectaculaire, le regard sombre d'Arthur l’a transpercée, silencieux mais lourd de menace implicite. Romane, emportée par une colère qui ébranlait son être tout entier, a suspendu son geste. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait frénétiquement, témoin de sa lutte pour retrouver un semblant de maîtrise d'elle-même.Dans un geste soudain et presque de désespoir, le cendrier a échappé à sa main, tombant sur le sol avec un fracas qui a résonné dans le silence glacé. Pourt
L'intervention orchestrée par Vincent, qui avait permis l'apparition de Lina, a accéléré inexorablement l'effondrement du mariage entre Romane et Arthur. Quand Richard a appris cette nouvelle, son visage s’est rembruni. Même si Romane avait beaucoup souffert, la responsabilité en incombait en partie à Vincent. Cependant, il fallait reconnaître que ce dernier avait révélé une réalité incontournable. Vu l'attitude d'Arthur à l'égard de Lina à ce moment-là, même sans elle, quelqu'un d'autre serait probablement intervenu en raison de son passé tumultueux....Après la fête, une effervescence a régné à la Villa Vitry, chacun s'affairant à remettre de l'ordre et à nettoyer. Romane a alors demandé à son chauffeur de la conduire aux Monts Cabanne, consciente que Camille l'attendait avec impatience.À peine l’avait-elle vue que la petite fille a éclaté de rire, élevant ses bras potelés vers le ciel et se précipitant vers elle dans une robe adorable. Ses petites jambes dodues séduisaient tous
« Mais tu n'as pas le charme du cochon de la Villa des feuilles rouges ! » a-t-elle insinuée, maudissant Arthur avec une véhémence qui cachait ironiquement une certaine tendresse, bien que comparé à un cochon, il lui manquait le charme de ce dernier.Lorsque Romane a évoqué le cochon de compagnie, les yeux d'Arthur se sont écarquillés, et son esprit était emporté dans un tourbillon de souvenirs, revisitant les instants précieux passés ensemble à la Ville Q. Le cochon, cadeau d'anniversaire qu'il avait offert à Romane, restait dans une taille perpétuellement douce, tout comme l'étaient alors leurs plaisirs partagés. À cette époque, c'était le plus grand bonheur de Romane, et à ses côtés, elle vivait sans jamais désirer plus que cette sincérité et cette simplicité…Après leur confrontation, Arthur est sorti de la villa, désorienté par une tempête émotionnelle, juste à temps pour croiser Richard dans le grand hall d'entrée, occupé à saluer ses derniers invités. Richard, en le voyant, avai
Le grand banquet de la famille Brunet avait plongé Sienne dans un émoi sans précédent, captivant l’attention de tous les grands médias, qui se sont empressés de le couvrir. Les photos de Romane et Cyril, main dans la main, circulaient sur toutes les plateformes. À les voir, avec leurs visages presque identiques, il était évident pour tous qu’ils étaient jumeaux.Richard, Léna, Romane et Cyril ont posé pour une photo de famille qui a fait le tour de Sienne, devenant une véritable sensation.À la fin de la soirée, Claire est sortie de la fête, drapée dans le trench-coat de Joe, une image d’élégance accompagnant un homme réservé. Ce tableau ne pouvait qu’enflammer davantage l’imaginaire médiatique. Joe, figure mystérieuse au parcours difficile à retracer, avait refait surface en public après tant d’années, et ce, en présence de sa femme.Claire était prête à s'installer dans la voiture et a croisé le regard de Javier, dont l’agitation était palpable. Il avait une nouvelle compagne à ses c
Dans la salle illuminée, le champagne s'est épanoui dans les flûtes scintillantes, tandis que la lumière s’est réfractée en mille éclats colorés. Les rires se sont élevés, enveloppant l'atmosphère d'une légèreté contagieuse.La musique a résonné, et Romane, telle une apparition éthérée, s’est tenue à côté de Cyril, sa petite main délicate dans la large paume de l'homme. Ensemble, ils se dressaient, captivant instantanément les regards envieux de la foule qui les entouraient.« Ils… », s'est exclamé quelqu'un, incapable de prononcer une phrase complète, alors que Romane, menue, se tenait aux côtés de Cyril, qui l’a surplombée. Ils sont descendus lentement, et la foule, abasourdie, s'est écarté inconsciemment pour laisser passer ce couple flamboyant, main dans la main, jusqu'au cœur de la piste de danse.Lorsque la musique a changé, ils ont commencé à danser. Romane a avancé sur ses talons hauts avec une grâce inouïe, suivant le rythme imposé par Cyril. Leurs visages, des œuvres d'art pa
Trois jours s'étaient écoulés en un clin d'œil. Romane avait reçu une multitude de robes sur mesure, accompagnées de bijoux exquis de sa propre maison, AthéNa. Les stylistes et tous les autres préparatifs avaient également été soigneusement orchestrés.Face à un tel tumulte, Romane se sentait légèrement gênée. « Maman, tu n'es vraiment pas obligée de faire tout cela », a-t-elle proposé.« Pourquoi pas ? C'est toi et Cyril qui allez ouvrir le bal demain. Tu es ma princesse, et tu dois être la plus belle », a insisté Léna avec une tendresse palpable.Romane, hésitante, lui a répondu : « Mais c'est trop… Tous ces vêtements, ces bijoux, tout cela est excessif. » Depuis son retour chez les Brunet, Léna s’évertuait à lui offrir ce qu'il y avait de meilleur dans le monde. Auparavant, cette attention démesurée l’avait laissée perplexe, ne comprenant pas pourquoi Léna avait été si généreuse, si bienveillante envers elle, dépassant même l'affection qu'elle avait eu pour Rosé.Ces deux dernière
Dans la chambre d’hôpital, Cyril observait l’enfant endormi sur le lit, un petit être à la fièvre tenace, dont le visage paisible contrastait avec l’inquiétude ambiante. Camille, depuis leur arrivée à l’hôpital, avait semblé plongée dans un sommeil profond, luttant contre la chaleur de son corps.Cyril a plissé les sourcils, une pensée s’immisçant dans son esprit. « Elle a ce petit nez et cette petite bouche qui ressemblent tant à cet homme ! », a-t-il murmuré, la voix empreinte de frustration.Romane, mal à l’aise, n’avait pas l’intention de répondre. Heureusement qu’Yves l’avait abordée en premier pour s’enquérir de la situation, car si cela avait été à Arthur de le découvrir, les conséquences auraient pu être désastreuses. Après tout, qui pouvait prédire les réactions irrationnelles et blessantes d’un homme en proie à ses démons ?« Il ne faut rien dire », a-t-elle fini par dire, la voix tremblante.« Arthur vient d’appeler cet homme du Pays C », a répondu Cyril, soucieux.Sur ces
L'atmosphère de la scène a explosé instantanément !« Cyril, emmène d'abord Camille à… », au moment où Cyril s'apprêtait à serrer les poings, prêt à s'en prendre à Arthur, Romane a pris la parole, sa voix empreinte d'une autorité soudaine.Lorsque les regards des deux hommes se sont croisés, c’était comme si des années de rancœur et de tension s'étaient condensées en un instant, les rendant aussi menaçants que des loups en furie, prêts à se jeter l'un sur l'autre.« Allez-y », a ordonné Romane, lançant à Cyril un regard ferme et déterminé. Elle savait qu'il devait agir.Finalement, Cyril, le visage crispé, a jeté un dernier regard chargé de défi à Arthur avant de se détourner, emmenant Camille vers le service.Yves, qui venait d’entrer après avoir garé sa voiture, a assisté à cette scène troublante. Inconsciemment, il a détourné le regard, ses yeux se posant sur Cyril, qui est passé à côté de lui.La silhouette de Cyril marquée par une colère sourde. L'inquiétude était palpable sur son