À cet instant précis, Romane se tenait devant la porte, actionnant la sonnette à répétition, mais aucune âme qui vive n’est venue lui ouvrir. Elle observait la villa, plongée dans l'obscurité la plus totale, ce qui lui laissait présager que Vincent n'était probablement pas encore rentré. Le vent froid de la nuit mordait sa peau, s'insinuant sous ses vêtements avec une intensité glaçante.Tremblante, elle a sorti son téléphone et a composé le numéro de Vincent. Le son strident du téléphone résonnait dans le silence, jusqu'à ce qu'il se coupe brusquement, signe que personne n'avait décroché.Enveloppée dans ses pensées, Romane a senti soudain un poids réconfortant sur ses épaules. C'était Roland, qui, sans dire un mot, a drapé son trench noir autour d'elle, murmurant seulement : « Il fait froid. » Avec une simplicité touchante, Romane a acquiescé silencieusement, trop engourdie par le froid pour protester.La fraîcheur de l'air semblait encore plus mordante en raison de sa grossesse, ex
« J’ai compris ! » Roland a acquiescé solennellement en prenant note des informations cruciales que Romane venait de lui fournir. Déjà bien équipé des ressources nécessaires, il se tenait prêt à agir.Alors qu’il se retournait pour sortir, un coup frappé à la porte du bureau a retenti abruptement.« Qui est là ? », a-t-il interrogé d'une voix ferme.« C'est moi ! » La voix du majordome, légèrement étouffée par l'épaisseur de la porte, s’est faite entendre de l'extérieur.Romane, qui rangeait méticuleusement des documents dans un tiroir, a levé les yeux et a donné un coup d’œil significatif à Roland : « Oui, qu’est-ce qui ne va pas ? »« Madame, quelques personnes vous attendent en bas, ils prétendent venir pour l'incident survenu sur le chantier de la banlieue Est. »Romane a marqué une pause, un frisson de présage traversant son échine. Ils étaient venus pour l'incident survenu sur le chantier de la banlieue Est ?Après une courte hésitation, elle a descendu les escaliers d'un pas ré
Défaire l'emprise de l'amour d'Arthur pour Romane était une entreprise complexe. Depuis le divorce difficile de Romane, une Lina plus implacable s'est rangée du côté d'Arthur, rendant toute lueur d'espoir quasiment invisible pour Lucie. À cette pensée, son cœur se contractait douloureusement.Durant toutes ces années, elle avait lutté sans soutien. Sa grand-mère avait toujours maintenu que personne n'était à la hauteur de son petit-fils. Quant à Zoé, elle semblait convaincue qu'aucune âme dans ce monde n'était digne d'Arthur. Depuis que l'identité véritable de Romane avait été divulguée, révélant qu'elle était l'héritière du prestigieux groupe Roi Inter, Zoé s'était encore plus obstinée à les voir réunis, espérant une réconciliation entre son fils et Romane.Même en face des révélations choquantes qui secouaient leur entourage, elle trouvait quelque réconfort en se convaincant que cela relevait simplement de querelles internes au groupe, qui ne remettaient pas en question l'estime qu'e
La voix intérieure d’Arthur résonnait comme un écho persistant dans les méandres de son âme, une fois discrète, maintenant impossible à ignorer. Pourquoi cette voix surgissait-elle sans cesse en lui ? Il ne pouvait dire combien de fois elle avait perturbé son esprit. Romane, cette femme qui le tourmentait, méritait un châtiment pour ses actes, elle méritait le pire, pensait-il. Pourtant, chaque fois qu'il envisageait de lui faire face, cette voix interne émergeait, le perturbant profondément, le poussant au bord de l'exaspération.« Va la voir », a-t-il ordonné d’une voix glaciale.Patrick, légèrement surpris, a demandé : « Vous parlez de Mme Olivier ? » « Oui », a répondu Arthur en fouillant dans son étui à cigarettes. Il en a sorti une, l'a allumée et a tiré deux longues bouffées, essayant de soulager le poids oppressant de ses pensées et l’irritation accumulée par son labeur.Patrick a exécuté un demi-tour habile, et la voiture a pris la direction du commissariat.« Buzz buzz buzz.
Dans la pénombre du commissariat, le médecin et Roland échangeaient des regards lourds en observant Romane. Roland, d'un pas décidé, s'est approché et a murmuré à l'oreille de Romane : « Tout devra attendre votre sortie d'ici. »Vincent ayant quitté la ville Q et Richard étant injoignable, elle était seule ici pour avoir affronté Arthur qui nourrissait une haine mortelle à son égard. L'unique espoir de Romane de se libérer de ce piège était désormais cet enfant qu'elle portait, un enfant devenu inopinément précieux.Comment pouvait-elle négliger l'importance vitale de cette naissance ? Pourtant, ni dans cette vie ni dans la précédente, elle n'avait jamais envisagé d'exploiter quiconque, encore moins son propre enfant à naître.« Roland, tu ne comprends pas », Romane l’a regardé, son expression sereine dissimulant une détermination farouche. « Pour une mère, être incapable de protéger son enfant est déjà une punition immense. Comment pourrais-je utiliser mon enfant comme un pion ? » E
Dans la semi-obscurité de la pièce, Roland lui a jeté un coup d’œil : ses yeux, empreints d'un silence profond, trahissaient une résilience stoïque et une détermination inébranlable. Il comprenait alors que, malgré l'abandon du monde entier, Romane ne fléchirait pas. Elle persisterait dans sa quête de vérité, coûte que coûte.Arthur, par ses machinations visant à protéger Lina et Lucie, avait condamné Romane à une vie derrière les barreaux, mais elle refusait de se soumettre à cette fatalité. « Que comptez-vous faire ? Je le ferai pour vous », lui a proposé Roland, sans attendre de réponse directe à sa question. Le contexte actuel lui interdisait tout contact avec l'extérieur, et pourtant, étrangement, Roland demeurait une exception, un mystère que même Romane ne pouvait élucider.D'une voix ferme, elle lui a donné ses instructions : « Appelle Joe. Dis-lui que tous les dossiers doivent être réexaminés et comparés minutieusement. »« Entendu. »« Et demande-lui de se rendre à l'agenc
Arthur s'est emparé du verre d'eau qui trônait devant lui et en a bu une gorgée lente, avant de fixer Patrick de ses yeux devenus glacials et perçants. « Sais-tu ce qu’il convient de faire ? », a-t-il lancé d'une voix où perçait un timbre impérieux.« Oui, je sais. » La réponse de Patrick, empreinte de compréhension immédiate face à l'urgence exprimée par Arthur, était ferme. Il s’est retourné et est sorti promptement, laissant Arthur seul dans son bureau, les yeux plongés dans une contemplation troublée. Se pouvait-il que Richard soit totalement indifférent à Romane ? Cette indifférence, pourtant, ne semblait guère banale. « Romane… », a murmuré Arthur, reconnaissant seulement à présent combien leur séparation avait révélé des différences abyssales entre leurs caractères. Mais une chose restait certaine : qu’elle l’avoue ou non, elle devait se trouver à présent dans les filets de la police....Le temps, comme suspendu, nous transporte alors à la fête d'anniversaire de Lucie. Ces m
Dans l’atmosphère confinée du commissariat, Romane venait de terminer un énième interrogatoire épuisant. Elle a ensuite été reconduite à sa cellule austère du centre de détention, lieu qui, malgré sa sévérité, était devenu un refuge temporaire dans l'attente de nouvelles cruciales. Roland, malgré les restrictions évidentes, ne pouvait rester physiquement à ses côtés mais son soutien se manifestait par ses visites quotidiennes, moments fugaces mais intenses de réconfort pour Romane.À la tombée de la nuit, alors qu’elle reposait sur son lit étroit, les bruits de pas des gardiens ont résonné dans le couloir. L'annonce de la visite de Roland l’a fait se lever avec une hâte frénétique. Elle a suivi les gardiens à travers les couloirs sombres jusqu’à l’entrée, où Roland l’attendait, son visage empreint d’une gravité pesante. Cette semaine particulièrement, elle avait vécu dans l’attente angoissante des nouvelles de Joe, car l'examen des preuves par le service de police apporterait enfin son