Home / Romance / "La bague ne veut rien dire" / IV. Un nouvel ami (2).

Share

IV. Un nouvel ami (2).

Author: TessE_MGH
last update Last Updated: 2025-03-12 03:06:14

Le jour se lève et les cousines se séparent, prêtes à affronter une journée de plus sous l'écrasante chaleur de la ville de Brazzaville. C'est surtout le cas pour Blévie qui va errer pendant des heures dans les quartiers de la capitale, soumettant par-ci par-là ses documents. Véronique quand à elle, par son nouvel emploi sera bien à l'abri pendant un bon moment avant de retourner à son ancien lieu de travail.

***

**

Les heures passent, il est 10 heures et à l'ESSET, les techniciens de surface en pause vont s'alimenter dans le réfectoire situé au rez-de-chaussée. Pendant le goûter, leur superviseure les rejoint pour leur annoncer que la salle de réunion du 5ème niveau aurait besoin de rangement et d'un coup de serpillière.

« J'aimerais que le premier d'entre vous à finir s'y rende pour s'en charger, d'accord ? »

« Je peux y aller maintenant ! » s'écrie la benjamine du groupe.

Les regards se posent sur Véronique qui a sa maitoujours levée. Vaillante et confiante, elle demande à l'assemblée si quelqu'un y trouve un inconvénient et c'est bien le cas.

« Eh bien, les nouveaux se limitent au 4ème niveau. » argumente un ancien.

Et la superviseure est de son avis. Cependant, pense-t-elle que le mieux serait de s'y mettre le plus tôt possible car ne sait-on jamais. Alors, elle fait une exception et permet à Véronique de préparer le matériel pour aller nettoyer la salle.

Dans le réfectoire, à une table précisément, celle d'où l'ancien a fait son objection se lèvent des murmures. Avec ses collègues, ils soutiennent que la nouvelle veut faire son intéressante et croit qu'elle sera définitivement engagée (car cette information a bien évidemment fuité). 

...

Véronique arrive dans la fameuse salle de réunion et admire la beauté des lieux. Elle touche les chaises, s'assoit sur l'une d'entre elles, pose ses mains sur la table en chêne massif,... Elle a juste envie de glisser dessus tellement elle est lisse.

Alors qu'elle pèse le pour et le contre devant son nouveau fantasme, la jeune femme n'entend pas la porte s'ouvrir puis se fermer, laissant entrer quelqu'un. Cet homme a un léger rictus en voyant de dos une technicienne de surface en train de caresser le meuble.

« Heureusement que nous n'avons pas opté pour la baie vitrée. » dit-il d'un air amusé.

~ VÉRONIQUE ~

Je sursaute et me retourne, gênée. J'ai reconnu la voix mais lorsque j'ai posé sur le monsieur mon regard, je n'ai pas immédiatement su de qui il s'agissait. 

« Ah, c'est vous madame Chouchou. »

Eh bien ! Le loup est passé chez le coiffeur, on dirait.

Je me lève puis remets le siège à sa place. Lui, il reste là à m'observer. Je me demande ce qu'il fait là mais me sent trop gênée pour lui poser la question. De plus en le voyant, c'est évident qu'il est "quelqu'un". Alors comment aurai-je le courage et même l'audace de lui demander des comptes.

« Bonjour monsieur. » je murmure.

« Bonjour. J'espère que vous allez bien. »

Je réponds par la positive et nous échangeons quelques banalités. Il est sympathique et essaie de me mettre à l'aise. De mon côté, je n'y suis pas contre, cependant il faudrait qu'il me laisse travailler car à tout moment la superviseure pourrait arriver ou pire. J'aime beaucoup mon emploi même si je n'en suis qu'au deuxième jour ; alors je ne souhaiterais pas faire de faux pas et risquer un avertissement ou une mise à pied de si tôt. J'aimerais rester concentrée et lui, ne semble pas le comprendre.

« Sinon, je suis content pour toi, du fait que le DRH t'ait retenue. »

Je n'ose lui parler du risque que j'ai de perdre mon poste au cas où l'autre Véronique se présenterait. Ma seule réaction suite à ses paroles est d'esquisser un sourire forcé.

« Tu as de belles dents pour une villageoise. »

Sa réflexion m'agace au plus haut point et ce que j'en tire c'est que les villageois sont censés avoir de vilaines dents. Je ne sais pas avec qui je parle alors, j'évite de m'emporter. À la place, il m'est préférable d'aller chercher ma serpillière pour me mettre au travail. Lorsqu'il va remarquer que je ne le "gère" plus, il va me lâcher.

Sa tête on dirait un oiseau mouillé !

Nous sommes dans une grande salle climatisée aux murs gris, illuminée par un grand lustre, les ampoules annexes ainsi que la baie vitrée qui laisse pénétrer la lumière du jour. Il est assis sur la chaise situé en tête de table, me faisant la conversation. Quant à moi, je poursuis mon travail en répondant passivement à ses questions. 

« Tu as quel âge ? » me sort-il au bout d'un moment.

Ah, il ne me vouvoie plus ?

« Je trouve que vous en savez déjà trop sur moi. »

Je me suis arrêtée pour le fixer.

« Qu'est-ce que tu veux savoir ? »

En vrai, je n'en sais rien. Je le reluque, analyse chaque centimètre de son visage comme pour  déceler des indices et lui me fait un petit sourire. La situation devenant trop gênante à mon goût, je préfère reprendre mon boulot.

« Alors ? »

« Laissez tomber. »

« Okay, je vais t'aider. Je m'appelle Dominique EBARA, j'ai 32 ans et... Je pense que c'est tout. »

« Qu'est-ce que vous faites ici, exactement ? »

Soudainement, la porte s'ouvre et le DRH fait une sorte de réprimande à Dominique quant à sa "disparition". Ceci sous-entend qu'ils travaillent ensemble. Mais en repensant à ma convocation de la veille, je me dis qu'ils sont égaux. Ou presque.

« Excuse-moi de prendre le temps de respirer, Vianney. » 

« Je te comprends mais ta façon de t'y prendre laisse à désirer. Allez viens, ils t'attendent dans ton bureau. »

Le pauvre arbore une mine boudeuse et se lève à contrecoeur pour rejoindre le DRH à la sortie. Mais avant de partir, il me dit : « Au revoir, mon amie. »

Je ne comprends pas ce qui se passe. J'ai l'impression de ressentir de la peine pour lui. J'aimerais l'aider et lui accorder le repos. Je pense qu'il fait le clown avec moi pour décompresser après un long travail acharné. J'aimerais tant lui être utile.

Bref, il faut que je termine ma tâche. Plus que 3 heures avant la fin du service puis le début d'un autre.

Continue to read this book for free
Scan code to download App

Related chapters

  • "La bague ne veut rien dire"   V. Non-dits et frustration.

    ~ VÉRONIQUE ~Des jours sont passés, des semaines à vrai dire, et me voici en train de toucher mon premier salaire. Enfin ! Je suis devant Madame Liliane qui me tend une enveloppe assez bombée. Ô mon Dieu, combien de billets violets y a-t-il à l'intérieur ?Vous l'aurez compris, la Véronique qui avait postulé pour le travail n'est jamais venue pour la raison de son décès le jour suivant le dépôt de ses dossiers. Paix à son âme ! J'ai donc été retenue à son poste, j'ai aussi eu un badge et mon emploi du temps a été ajusté selon mes aptitudes physiques. Dans l'ensemble, je me plais bien à l'ESSET et la plupart de mes collègues de travail sont très aimables.Il est 14 heures et le temps est beau. Je quitte mon lieu de travail pour rentrer à la maison. Depuis deux semaines, je ne travaille plus chez les MONKA et j'avoue que je m'ennuie beaucoup. Blévie qui s'est récemment trouvée un stage dans une entreprise de logistique et transport ne rentre qu'à 17 heures et la seule chose qui me rend

    Last Updated : 2025-03-13
  • "La bague ne veut rien dire"   VI. Le gala.

    Au cours de la semaine précédant le jour-j, l'ambiance festive se fait déjà ressentir à l'ESSET. Des groupes se forment peu à peu pour ce qui est du shopping et certains employés mettent en pratique leur talent de vendeur : ce qui est sûr c'est que tous attendent impatiemment la soirée du gala. Tous exceptée Véronique. Peu à l'aise dans les fêtes, la jeune femme reste sur son idée de prétendre d'être malade pour excuser son absence. Ayant finalement oublié son nouvel ami, sa frustration s'est estompée, la laissant profiter de ses journées. Plus que deux jours avant l'évènement. Veronique qui a travaillé de 14 à 22 heures rentre chez elle fatiguée. Aussitôt arrivée, la pauvre se jette sur son lit. Heureusement Blévie par bonne foi lui prépare un sceau pour qu'elle aille se doucher. Bien que ses paupières s'alourdissent de plus en plus avec le temps, Véronique troque ses vêtements contre sa serviette pour aller se rafraichir et faire sa toilette. À son retour, son plat est servi et sa

    Last Updated : 2025-03-15
  • "La bague ne veut rien dire"   VII. Fantasmes refoulés.

    ~ VÉRONIQUE ~Tout le monde se mettra donc à la tâche et j'imagine que chacun va juste gérer son département. En y réfléchissant justement, je pense qu'on sera trop nombreux. Mais je n'ose pas demander comment se fera le travail, car de toute façon il n'y aura pas assez de matériel pour 70 personnes.Pourtant, la superviseure prend à ma grande satisfaction le soin de préciser que les tâches restantes étant encore nombreuses, on se divisera en deux groupes : le premier pour le ménage ainsi que le second pour les courses. Cette dernière équipe est sous-groupée par ceux qui se chargeront des achats pour la restauration et d'autres pour la décoration. Là dessus, elle nous présente une feuille sur laquelle est dessiné un tableau et nous demande de faire correspondre nos noms par rapport au groupe que nous voulons intégrer.Un stylo pour vingt-deux individus, la cause d'un tumulte. Étant donné que la majorité ne souhaite pas faire le ménage, ils sautent sur l'occasion pour vaquer à d'autres

    Last Updated : 2025-03-15
  • "La bague ne veut rien dire"   VIII. Relation asymétrique.

    Après avoir fait leurs achats, les jeunes gens reprennent la route pour rejoindre les autres et c'est à ce moment que Dominique demande à son accompagnatrice ce qu'elle porterait le lendemain soir.« À vrai dire, je ne sais pas encore. À la base, je ne voulais même pas y participer. »« Pourquoi ça ? Tu n'aimes pas les fêtes ? »« Disons que je n'aime pas être entourée de plusieurs personnes, surtout si je ne les connais pas. »« Pourquoi avoir changé d'avis ? »« Ma cousine va m'accompagner. Elle est stagiaire chez RENO Transit. »Il hoche la tête en guise de réponse puis se reconcentre sur le chemin. Ils arrivent à l'ESSET et rejoignent les autres dans le jardin. C'est un beau picnic et pendant un instant, on oublie qu'ils n'appartiennent pas tous au même département. Le bonheur se lit dans le visage de tout le monde. Et pendant que certains ne regrettent plus leur choix de groupe, d'autres se disent qu'il vont devoir ranger juste après.Une bonne heure passe et les coursiers rentre

    Last Updated : 2025-03-19
  • "La bague ne veut rien dire"   IX. Le plein d'émotions.

    Le soleil se lève, Véronique fait sa petite prière avant d'aller se doucher et faire sa toilette. Blévie de son côté aussi s'éveille mais reste allongée sur son lit ; elle est plutôt rêveuse et ne compte pas se lever de si tôt. La nuit leur ayant porté conseil, les deux cousines pensent que nul est le besoin de rester fâchée l'une contre l'autre. Seulement aucune d'elles n'est prête à faire le premier pas. Ainsi des heures passent et la matinée touche bientôt à sa fin.Il est 11 heures et l'ambiance dans le studio reste toujours aussi froide. Personne ne parle, chacune est dans son coin et attend juste un mot de la part de l'autre. Finalement, Véronique lâche l'affaire. Le mobile de son geste réside dans la conversation qu'elles ont eu il y a deux jours. Elle sait combien sa cousine a besoin de saisir l'occasion de participer à ce gala et surtout que celle-ci ne pourra y aller toute seule. La jeune femme se dit qu'elle ne devrait pas l'empêcher d'y aller à cause d'une divergence d'op

    Last Updated : 2025-03-25
  • "La bague ne veut rien dire"   X. Complexe d'infériorité.

    ~ BLÉVIE ~ Ayant passé quasiment toute ma vie au village, je me suis promise une fois en ville que je saisirais toutes les opportunités favorables qui pourraient se présenter devant moi pour pouvoir réaliser tous mes rêves. Même si la vie en ville s'est avérée difficile, même si j'ai été tentée de baisser les bras, jamais je n'ai renoncé. C'est surtout grâce à Véro qui, en arrivant à son tour, m'a soutenu et même fini par abandonner ses études — comme moi avant elle — pour subvenir à nos besoins à toutes les deux à l'aide d'un travail. J'ai beaucoup d'estime pour elle et la considère comme ma sœur. J'apprécie le fait qu'elle ait accepté de m'accompagner à cette fête malgré son aversion pour ce genre d'événement. Je peux sentir son stress mais il est pour moi hors de question de me laisser contaminer. Au contraire, j'essaie de la faire rire, de lui raconter des ragots pour qu'elle oublie un peu les gens qui l'entourent. Je croyais qu'en prenant place auprès de ses collègues elle sera

    Last Updated : 2025-03-27
  • "La bague ne veut rien dire"   XI. Le paradoxe.

    ~ VÉRONIQUE ~« Je t'aime, Chouchou. »À cet instant précis, j'ai l'impression que le temps s'est arrêté. Je ne sais pas s'il s'agit juste de mon imagination ou de la réalité. Il a toujours sa tête posé sur le volant et je préfère garder le silence. Seulement, il n'en a pas terminé.« Tu ne dis rien ? » ajoute-t-il en guettant ma réaction.Comment veut-il que je réagisse, lui aussi ? Je suis surprise. Tellement que je sens mon visage se froisser légèrement.« C'est comme ça que tu réagis à un "je t'aime" ? » Bah oui tonton. C'est surtout évident à cause du grand fossé entre nous et que nous n'avons pas vraiment créé de liens. Je choisis cependant de lui dire qu'il faudrait que je retourne dans le jardin car ma cousine doit sûrement me chercher partout.« Pas de soucis. »Et il me laisse m'en aller. J'aurais préféré qu'il me retienne quand même !*****22 heures :Blévie quitte ses nouvelles connaissances pour enfin rejoindre sa cousine qui est restée assise seule dans son coin penda

    Last Updated : 2025-03-29
  • "La bague ne veut rien dire"   XII. Mille et un baisers.

    Trois semaines se sont écoulées depuis le gala, semaines au cours desquelles Véronique n'a plus revu Dominique ni même le jour suivant la fête lors des travaux de ménage. La jeune femme est déprimée mais continue à garder espoir. Avec les conseils avisés, parfois crus de sa cousine, elle a pu comprendre les sentiments qu'elle éprouve réellement pour Dominique. Même si elle refuse de l'admettre à haute voix, elle sait qu'elle est complètement éprise de son PDG. Alors qu'elle est en train de nettoyer le sol du troisième niveau, sa superviseure l'appelle sur son téléphone. Elle lui dit qu'elle est convoquée dans le bureau du DRH. Véronique s'inquiète, elle a peur de recevoir une notification de licenciement. Nerveusement, elle range son matériel avant de se rendre au dixième étage. Elle emprunte un ascenseur et ses pensées retombent sur Dominique. Elle se remémore très bien son premier jour de travail, au moment où ils avaient pris ensemble l'escalator, la façon dont elle s'était ac

    Last Updated : 2025-03-31

Latest chapter

  • "La bague ne veut rien dire"   XVIII. Entre dette et amour.

    Dominique a du mal à dormir et son agitation réveille Valérie qui est à ses côtés. Celle-ci semble exaspérée mais aussi inquiète. Après une longue journée de travail, elle a besoin de se recharger par un très long sommeil réparateur.« Dis, ça te dérangerais de me laisser dormir tranquillement ? »« Excuse-moi. »Sur-ce, il quitte le lit conjugal.~ DOMINIQUE ~Je vais m'asseoir sur le sofa et au moment où j'attrape la télécommande que je sens Valérie près de moi.« Je ne voulais pas... »« T'inquiète. Allez, va te coucher ! »« Je peux rester là, avec toi ? »« N-non ! J'imagine que tu as beaucoup travaillé. Va dormir, allez ! "« D'accord. »Là-dessus, elle retourne dans le lit. De mon côté, j'allume la télé avant de mettre un animé pioché au hasard. Mon attention est cependant loin de se concentrer sur l'écran. Je me mords la lèvre en repensant pour la énième fois à ce que j'ai failli faire avec Véronique. Je me passe nerveusement les mains sur le visage en réalisant à quel point j

  • "La bague ne veut rien dire"   XVII. Écho de l'ironie.

    ~ VÉRONIQUE ~"Demande-moi de mendier ou d'aller coucher avec lui tant que t'y es !" : c'est exactement ce que je lui avais dit à la maison. Et même en y repensant, ça n'avait pas vraiment de rapport avec le sujet principal.Bref, le temps était passé vite et je ressentais le besoin de rentrer et lui demander pardon. Comme elle occupe une grande place dans mon cœur, il m'était impossible d'attendre demain. Ce qui me faisait le plus mal n'était pas la façon dont je lui avais parlé mais son silence et son regard. Il y avait beaucoup de peine mais je ne sais pas comment j'ai pu y être insensible.J'ai demandé à Dominique de me raccompagner à la maison sous prétexte que j'étais fatiguée en vue d'écourter notre balade. Et en bon gentleman, il a accepté. Nous avons parcouru les 500-600 mètres qui nous séparaient de sa voiture en discutant, en se disant qu'on se manquait déjà. De mon côté, j'avoue que plus nos pas se rapprochaient du parking, moins j'avais envie de le quitter. Mais il fallai

  • "La bague ne veut rien dire"   XVI. Idéalisation, pragmatisme et... geste de trop ?

    Noël approche et comme à l'accoutumé, l'ESSET se prépare pour une journée portes ouvertes organisée en son sein dans le but de guider des étudiants désireux de côtoyer des professionnels mais aussi d'apprendre et voir ce que le monde du travail leur réserve au bout de leur cursus universitaire. Lorsque Véronique l'apprend, ses sentiments pour son cher PDG s'accroissent considérablement. Et elle est sûre d'avoir fait le bon choix en l'acceptant dans sa vie. Cet homme est, comme le dit-elle si bien, une bonne personne, c'est un sucre ! À son retour à la maison, elle trouve sa cousine révisant des cours de marketing. Des minutes après, Blévie range son fascicule et va s'allonger dans son lit auprès de Véronique qui manipule son téléphone. Les filles échangent quelques banalités et Blévie est très vite agacée par les réponses lentes de sa cousine ainsi que ses suspensions de phrases. Mais comment l'en vouloir si elle est en train de discuter avec son chéri. Il est bientôt quinze he

  • "La bague ne veut rien dire"   XV. Introspection.

    ~ VÉRONIQUE ~Je me réveille en sursaut à cause d'un cauchemar. Sur l'horloge, il est huit heures et je suis assez révoltée puisque mon service ne commencera pas avant six heures. Alors à quoi bon réveiller aussi tôt ! Tout ça à cause de ce maudit rêve ! J'aimerais au moins me souvenir de ce que j'ai vu mais peine beaucoup. Au final, je fais une brève prière avant de rejoindre Blévie qui est à l'extérieur.Nous vivons dans un studio et partageons la cour avec sept voisins de trois maisons différentes. L'espace est tapissé de pavés et orné de fleurs. Les douche et toilette se trouvent hors des maisons et la cour représente d'un côté — pour nous autres qui utilisons le charbon — une très vaste cuisine ; et d'un autre, notre lieu de rencontre entre voisins pendant les temps de coupure d'électricité, lorsque la chaleur nous écrase dans nos maisons respectives. Bref, levée à l'encadrement de notre porte, j'observe ma cousine assise sur sa chaise en lianes en train de préparer le petit déj

  • "La bague ne veut rien dire"   XIV. Confrontations.

    Les deux hommes sortent à peine du bureau que Christophe confronte son cousin.« C'était quoi ça ? » dit-il.« Je ne vois pas de quoi tu parles. »« Qu'est-ce qui se passe entre cette fille et toi ? » « Ben, il se passe ce qui se passe. » rétorque Dominique en accélérant ses pas vers l'ascenseur.« Et Valérie ? »« Lâche-moi un peu, tu veux ? »Il ne veut rien entendre et Christophe déclare forfait. Malgré cela, celui-ci reste tout de même préoccupée par cette relation. Serait-ce une relation extra-conjugale ? Pourquoi appeler cette technicienne de surface sa confidente, si non ? Ils sortent de l'ascenseur et se séparent à la sortie de l'ESSET, chacun ayant une destination différente.*****Du côté de Blévie, la peine s'estompe progressivement et elle décide enfin de se lever de son lit. Les yeux rougis et bouffis, le corps lourd, la migraine plein la tête, elle reprend courage et sort s'acheter de quoi manger. Elle se fiche de ce que les gens penseront ; sa seule préoccupation rés

  • "La bague ne veut rien dire"   XIII. Doux-amer

    C'est à 17 heures que Véronique rentre chez elle, accompagnée par Dominique. Un sourire illumine son visage et ce n'est sûrement pas à cause son paquet plein de viennoiseries. Le couple se dit au-revoir dans une petite étreinte. Véronique passe le portail et se dépêche d'aller vers sa maison. Les chaussures de sa cousine se trouvant à l'entrée, elle devine que celle-ci est déjà de retour. Elle a hâte de lui annoncer ce qui s'est passé. Hélas, une fois à l'intérieur, la tension se fait assez lourde. Devant Blévie qui semble anéantie, elle ne peut exprimer sa joie. Sa cousine est assise sur le sol carrelé, dos contre le lit. Elle est vêtue de sa tenue de travail — un t-shirt sur lequel est marqué : Reno Transit —, il y a d'un côté sa perruque ébouriffée et de l'autre, son sac à main. Elle a une jambe tendue et l'autre pliée. Son regard vide laisse entrevoir une grande détresse. Elle reste muette et immobile. Ses yeux témoignent qu'elle s'est vidée de toutes ses larmes.Véronique la re

  • "La bague ne veut rien dire"   XII. Mille et un baisers.

    Trois semaines se sont écoulées depuis le gala, semaines au cours desquelles Véronique n'a plus revu Dominique ni même le jour suivant la fête lors des travaux de ménage. La jeune femme est déprimée mais continue à garder espoir. Avec les conseils avisés, parfois crus de sa cousine, elle a pu comprendre les sentiments qu'elle éprouve réellement pour Dominique. Même si elle refuse de l'admettre à haute voix, elle sait qu'elle est complètement éprise de son PDG. Alors qu'elle est en train de nettoyer le sol du troisième niveau, sa superviseure l'appelle sur son téléphone. Elle lui dit qu'elle est convoquée dans le bureau du DRH. Véronique s'inquiète, elle a peur de recevoir une notification de licenciement. Nerveusement, elle range son matériel avant de se rendre au dixième étage. Elle emprunte un ascenseur et ses pensées retombent sur Dominique. Elle se remémore très bien son premier jour de travail, au moment où ils avaient pris ensemble l'escalator, la façon dont elle s'était ac

  • "La bague ne veut rien dire"   XI. Le paradoxe.

    ~ VÉRONIQUE ~« Je t'aime, Chouchou. »À cet instant précis, j'ai l'impression que le temps s'est arrêté. Je ne sais pas s'il s'agit juste de mon imagination ou de la réalité. Il a toujours sa tête posé sur le volant et je préfère garder le silence. Seulement, il n'en a pas terminé.« Tu ne dis rien ? » ajoute-t-il en guettant ma réaction.Comment veut-il que je réagisse, lui aussi ? Je suis surprise. Tellement que je sens mon visage se froisser légèrement.« C'est comme ça que tu réagis à un "je t'aime" ? » Bah oui tonton. C'est surtout évident à cause du grand fossé entre nous et que nous n'avons pas vraiment créé de liens. Je choisis cependant de lui dire qu'il faudrait que je retourne dans le jardin car ma cousine doit sûrement me chercher partout.« Pas de soucis. »Et il me laisse m'en aller. J'aurais préféré qu'il me retienne quand même !*****22 heures :Blévie quitte ses nouvelles connaissances pour enfin rejoindre sa cousine qui est restée assise seule dans son coin penda

  • "La bague ne veut rien dire"   X. Complexe d'infériorité.

    ~ BLÉVIE ~ Ayant passé quasiment toute ma vie au village, je me suis promise une fois en ville que je saisirais toutes les opportunités favorables qui pourraient se présenter devant moi pour pouvoir réaliser tous mes rêves. Même si la vie en ville s'est avérée difficile, même si j'ai été tentée de baisser les bras, jamais je n'ai renoncé. C'est surtout grâce à Véro qui, en arrivant à son tour, m'a soutenu et même fini par abandonner ses études — comme moi avant elle — pour subvenir à nos besoins à toutes les deux à l'aide d'un travail. J'ai beaucoup d'estime pour elle et la considère comme ma sœur. J'apprécie le fait qu'elle ait accepté de m'accompagner à cette fête malgré son aversion pour ce genre d'événement. Je peux sentir son stress mais il est pour moi hors de question de me laisser contaminer. Au contraire, j'essaie de la faire rire, de lui raconter des ragots pour qu'elle oublie un peu les gens qui l'entourent. Je croyais qu'en prenant place auprès de ses collègues elle sera

Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status