[Quelques jours plus tard...]Mon téléphone posé sur mon ventre ne cesse de vibrer. J'ouvre délicatement les yeux et découvre que c'est un numéro masqué. Je le jette de l'autre coté de lit en croyant que ce n'était qu'un canular, bien trop fatiguée pour cela.Je me lève soudainement en sursaut, me rappelant que cet appel était peut-être de Hassan et le moment où je saisis mon téléphone, l'appel se termine.-Merde ! Putain ! dis-je en comprenant mon erreurEt si c'était Hassan ? Quelle conne bordel, je viens peut-être de passer devant l'opportunité de m'expliquer avec lui.Je prend mon téléphone en main avant de balayer la couverture d'un geste brusque. Je sors de mon lit et abaisse mon short.Je me dirige vers la salle de bain, mon téléphone bien à côté de moi et me brosse les
JadeJe franchis le seuil de la porte d'entrée en boitant. J'appuie fort sur ma blessure pour éviter de perdre plus de sang, ça me dégoute. Je lève les yeux pour m'empêcher de regarder la plaie, je pourrais réellement en vomir.Je me réfugie dans la salle de bain et m'assois sur le bord de la baignoire. Je retire mon jogging et prend un gantmouillé pour débarasser ma cuisse de tout ce sang.Je me désinfecte et prend une compresse que je fixe sur ma blessure. Une fois soignée, j'ouvre le robinet et applique de l'eau sur mon visage. Ça va c'était pas très profond, je trouvais pas nécessaire d'aller à l'hôpital. Je relève la tête et m'observe dans le miroir.-Qu'est-ce que tu as foutu Jade ? me demandais-jeQu'est-ce que j'ai foutu ? Bonne question, moi-même je ne peux pas y répondre. De jour e
Ça y'est j'y suis, je ne peux plus reculer. Pendant une durée indeterminée, je vais me faire passer pour ce que je ne suis pas, au milieu de criminels. Je vais devoir me cacher de Hassan mais aussi de ses amies. Mais surtout, chercher le moyen de retrouver ma fille.Plus facile à dire qu'à faire.Nous montons à bord des camions qui nous conduirons jusqu'au camp. Le silence est maître dans mon esprit. J'essaye simplement de faire le vide et de me mettre en condition. Je suis totalement paniqué et y'a de quoi. J'ignore comment va être ma vie à présent et je ne partage pas du tout les mêmes convictions, ça va être dur de le cacher.Le camion s'arrête finalement au bout de quelques heures. Nous sommes au beau milieu du désert, le décor me donne des frissons. Pas parce qu'il est laid, loin de là mais pour la simple et bonne raison que tous ces camps cach
Jade9h00Aujourd'hui, nous sommes samedi, c'est mon premier jour de repos et j'avoue que me lever à neuf heures me fait du bien. Il n'y a aucun programme les week-ends donc je vais profiter de ces deux jours pour reprendre des forces. Heureusement d'ailleurs parce que j'en pouvais plus.Je remarque que la moitié des femmes est déjà partit. Je pars prendre une douche et me réfugie dans le réféctoire des femmes.-Hanima ?Je me tourne et découvre l'un des responsables, au même grade que Ismael. Il se pose à côté de moi après m'avoir dit un "salam aleykûm" auquel j'ai répondu.-Vous allez où avec Ismael aujourd'hui ?-Je sais pas, il ne m'a pas dit.-Je pense que vous allez aller dans un autre camp, pas dans le désert.-Ce serait cool.Ouais super cool, je vais voir des fous qui ont pour seul but de tuer la mo
Environ deux heures plus tard, nous arrivons au camp. Nous étions les derniers à rejoindre nos tentes ce qui n'a pas plu au chef qui nous a immédiatement convoqués.La discussion était en arabe pour éviter que je comprenne. Ce qu'ils ignoraient, c'était que grâce à Hassan j'avais une très bonne maîtrise de la langue. Il a ramené des points positifs dans ma vie, je l'admet. Peu, mais c'est déjà ça.-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'interrogea le chef, 17 heures c'est 17 heures ! Pas 20 heures !-On a eu un soucis vers les camps adverses, rétorqua Ismael-Pourquoi vous êtes partis là-bas ?-Je voulais lui montrer les différents camps, ça peut l'aider pour sa formation.-Et qu'est-ce qui s'est passé ?-On nous a attaqués.Le chef fronce les sourcils en détournant son regard vers moi. J
Jade-Je la garde.Toute la pression est redescendue d'un coup, un long soupire de soulagement s'échappe de mes lèvres. J'ai vraiment cru qu'il n'allait pas me garder après l'entraînement minable que j'ai fais aujourd'hui. Je me demande même comment il a fait pour me garder d'ailleurs. En tout cas je le remercie du plus profond de mon cœur.Les femmes qui ne sont pas admises retournent dans le dortoir afin de récuperer tous leurs affaires. Nous sommes que dix à rester au camp. Le chef nous demande de nous assoir avec les responsables puis il nous explique comment vont se dérouler les prochains mois.-Bon, je pense que si les responsables vous ont gardées vous et pas les autres c'est pour une bonne raison. Les Fahid veulent détruire notre camp à cause des Kafirouns et comme on est alliés à eux on se retrouve nous aussi ennemis des Fahid.-...-Le
Vaut mieux garder en tête qu'il restera toujours le monstre qu'il est en venant ici, ça m'épargnera bien des soucis.Et pourtant, quelque part dans mon cœur, j'espère pouvoir le faire changer...Qu'est-ce que tu dis Jade ? Reviens sur Terre, cet homme est déterminé à combattre auprès de tous ces meurtriers. Je ne le ferais jamais changer tout simplement parce que je ne gagnerais jamais sa confiance."Le sang règne toujours plus que l'amour." Comment puis-je faire aimer quelqu'un qui pense comme ça ?Je chasse toutes ces idées de ma tête et me lève de mon lit. Nous sommes mercredi, voilà quelques jours maintenant que Ismael est sortit de l'hôpital et il est déjà sur pieds. Les docteurs ont précisés que ce n'était rien de grave, le scorpion qu'il l'a piqué n'est pas dangereux.J'ai fais ma douche, ainsi que
Jade06h30-Allez réveillez vous ! Six mois que vous êtes ici et on doit encore vous réveiller !Comme chaque matin depuis six mois, c'est Abderahmane, un des responsables qui se charge de nous réveiller. Pour ma part, c'était déjà fait. La vérité c'est que je n'ai même pas fermé l'œil de la nuit. La petite lettre de Ismael me trotte encore dans la tête. Je ne savais pas sur quel pied danser avec lui. Un jour ça allait et l'autre non. Un jour il se rapproche de moi, l'autre jour il s'éloigne.Ce matin-là, je me suis réveillé la boule au ventre. La fin de cette semaine s'annonce mouvementée, l'ultime combat approche et je stresse rien qu'à l'idée de devoir mettre ma vie entre les mains de ces monstres. C'est eux qui décideront si j'ai le droit ou non de mourir. Est-ce humain ? Bien sûr que non. Mais comme je vo