27: Une jalousie brûlanteLE POINT DE VUE DE LIVIA L’ambiance du restaurant est feutrée, tamisée par des lumières dorées qui caressent les visages des convives. Les couverts s’entrechoquent doucement, le murmure des conversations emplit l’espace, et je me sens étrangement bien. Alessandro a choisi un établissement raffiné, comme toujours, et l’attention qu’il me porte depuis que je suis enceinte est de plus en plus troublante.J’aime ce moment. J’aime l’idée d’être avec lui, même si tout cela repose sur un contrat.Mais tout change lorsque cet homme s’approche.Il est grand, bien habillé, sûr de lui. Dès qu’il me voit, son regard glisse sur moi avec une appréciation à peine dissimulée.— Vous êtes absolument radieuse. Son sourire est charmeur.Je ris nerveusement, jetant un coup d’œil à Alessandro qui s’est figé.— Merci, je réponds poliment, un peu mal à l’aise sous l’intensité de son regard.— Votre mari a beaucoup de chance. Il penche légèrement la tête. Ou peut-être n’est-ce pas
28: Un aveu irréversibleLes mots sont sortis avant même que je ne puisse les retenir. — Je t’aime trop pour ça. Le silence qui suit est assourdissant. Livia est dans mes bras, encore tremblante après sa chute, et je sens son souffle suspendu contre ma peau. J’ai envie de revenir en arrière, d’effacer ce que je viens de dire, mais c’est trop tard. Je me fige, mes bras toujours serrés autour d’elle, incapable de bouger, incapable de respirer. Je l’ai dit. Je l’ai vraiment dit. Un putain de "je t’aime". Moi. Je recule légèrement, juste assez pour voir son visage. Ses yeux sont grands ouverts, fixés sur moi avec une intensité qui me brûle de l’intérieur. Son expression est illisible, mais je perçois le trouble, le choc. Merde. Je détourne les yeux, mon cœur battant trop fort, trop vite. Depuis quand… ? Depuis quand est-ce que je ressens ça ? Je me repasse chaque instant, chaque regard volé, chaque frisson sur sa peau sous mes doigts. Sa présence est devenue une nécessité, so
29 : Loin de tout, proches de nous LE POINT DE VUE DE Alessandro L’appel vient de tomber. Inattendu. Pressant. L’Italie m’attend, et cette fois, je ne peux pas reporter. J’écoute mon interlocuteur exposer la situation avec un calme apparent, mais mon esprit tourne à toute vitesse. Je ne peux pas partir. Pas maintenant. Pas avec ma mère malade. Pas avec Livia enceinte de mon enfant. Je frotte ma mâchoire d’un geste nerveux, réfléchissant à toutes les solutions possibles. — Je comprends. J’arrive dès que possible, dis-je finalement avant de raccrocher. Je reste immobile un instant, fixant le vide, pesant mes options. — Un problème ? demande Livia derrière moi. Je me tourne vers elle. Elle est là, debout dans le salon, une main posée sur son ventre qui commence à s’arrondir légèrement. Cette simple vision me fait ressentir quelque chose d’inexplicable, un mélange de responsabilité et de possessivité. Je soupire. — Je dois aller en Italie. Son visage se fige un instan
30 : PRISONNIÈRE DANS UN PALAISLE POINT DE VUE DE LIVIA Je suis allongée sur le lit, le regard fixé sur le plafond voûté de cette immense chambre. Le silence est presque oppressant. Je devrais être fatiguée après le voyage, mais quelque chose m’empêche de trouver le sommeil. Alessandro n’est pas venu me voir. Pas un message, pas un signe. Je me redresse lentement, balayant la pièce du regard. Tout ici respire le luxe et l’histoire, du mobilier en bois massif aux draperies épaisses qui encadrent les fenêtres. Pourtant, je me sens… enfermée. Je me lève, décidée à sortir prendre l’air. Je n’ai jamais aimé rester enfermée quelque part, encore moins dans un lieu que je ne connais pas. Mais à peine ai-je ouvert la porte que je tombe sur un homme imposant, posté juste devant. Il se redresse légèrement en me voyant. — Signora, non potete uscire da sola.Je fronce les sourcils. — Pardon ? L’homme me regarde un instant, puis reprend en français avec un léger accent : — Je ne
31 : LE POINT DE VUE DE livia Je me tenais devant la grande fenêtre de notre chambre, observant le jardin illuminé par la lune. J’essayais de me convaincre que ce voyage n’avait rien changé, que ce contrat définissait toujours ce que nous étions l’un pour l’autre. Pourtant, je sentais en moi quelque chose de différent. J’entendis la porte s’ouvrir derrière moi. Je n’eus même pas besoin de me retourner pour savoir qu’il s’agissait d’Alessandro. Sa présence imposante s’infiltra dans la pièce comme une vague brûlante, et un frisson me parcourut. — Tu n’arrives pas à dormir ? Sa voix grave brisa le silence. Je secouai la tête, incapable de répondre. Alessandro s’approcha lentement, jusqu’à ce que je sente la chaleur de son corps contre mon dos. Il glissa une main sur mon bras nu, un contact si léger qu’il en était presque frustrant. — Moi non plus, murmura-t-il contre mon oreille. Sa voix vibra en moi comme une caresse. Il m’encercla doucement de ses bras, ses grandes mains
32: Le Calme Après la Tempête L’écho des voix graves résonnait dans le couloir alors que je marchais en direction du bureau d’Alessandro. Je n’avais pas l’intention d’interrompre quoi que ce soit, mais quelque chose dans le ton tranchant d’Alessandro me fit ralentir. Je m’arrêtais juste devant la porte entrouverte. — Tu crois que tu peux venir ici et dicter tes conditions ? gronda Alessandro. L’autre homme répondit, tout aussi agressif, mais son accent italien était trop prononcé pour que je comprenne tout. Pourtant, je sentais que l’échange était tendu. Mon cœur s’emballa. Qui était cet homme pour lui parler ainsi ? Je poussai doucement la porte, et mes yeux tombèrent sur Alessandro, debout derrière son bureau, le regard noir et les mâchoires crispées. Il était furieux. Le souffle court, je n’avais jamais vu cette facette de lui, du moins pas avec une telle intensité. L’homme en face de lui semblait moins sûr de lui que sa voix ne le laissait croire. Alessandro dominait
33: L'AffrontJe serrai les poings sous mon bureau, les yeux braqués sur l’homme en face de moi. Rien que sa présence ici était une provocation. Un affront. Dario . Un vautour, un homme qui se repaissait du moindre signe de faiblesse. Il avait toujours été là, à rôder dans mon ombre, cherchant le moindre trou dans mon armure pour s’y engouffrer. — Tu as du culot de venir chez moi, Moretti.Ma voix était tranchante, froide. Lui, assis négligemment sur le fauteuil en face de moi, affichait un sourire en coin. Arrogant. Comme toujours.— Allons, Alessandro, pas besoin d’être si hostile. Nous sommes des hommes d’affaires, toi et moi. On peut se parler calmement, non ? Je serrai les mâchoires. Se parler calmement ? Ce fils de chien n’avait jamais eu l’intention de jouer franc jeu. — Coupe court, Dario. Qu’est-ce que tu veux ?Il croisa ses mains sur son genou, prenant un air faussement détendu. — Je viens simplement t’avertir que les choses bougent en Italie. Des places se libèrent
34: Piégée dans l’inconnuLE POINT DE VUE DE livia Quand j’ouvris enfin les yeux, une douleur lancinante martela mon crâne. Mon corps entier était engourdi, comme si j’avais dormi pendant une éternité.Où suis-je ?Je clignai plusieurs fois des paupières, tentant d’ajuster ma vision au faible éclat d’une lampe suspendue. L’odeur de renfermé et de bois moisi m’agressa les narines.Je voulus bouger, mais une lourdeur pesait sur mon ventre. Mon ventre.Ma respiration se bloqua, et dans un réflexe paniqué, mes mains glissèrent sur la courbe arrondie de mon ventre. Mon bébé… Il bougea légèrement sous mes doigts, signe de sa présence. Il allait bien.Un soupir tremblant s’échappa de mes lèvres, mais la peur ne me quitta pas.Je me redressai avec difficulté sur l’épaisse couverture poussiéreuse où j’étais allongée. La pièce autour de moi était lugubre : des murs en pierre brute, un sol en bois abîmé, un lit de fortune. Une cabane ?J’avais soif. Ma gorge était sèche comme du papier.Je tournai
34: Piégée dans l’inconnuLE POINT DE VUE DE livia Quand j’ouvris enfin les yeux, une douleur lancinante martela mon crâne. Mon corps entier était engourdi, comme si j’avais dormi pendant une éternité.Où suis-je ?Je clignai plusieurs fois des paupières, tentant d’ajuster ma vision au faible éclat d’une lampe suspendue. L’odeur de renfermé et de bois moisi m’agressa les narines.Je voulus bouger, mais une lourdeur pesait sur mon ventre. Mon ventre.Ma respiration se bloqua, et dans un réflexe paniqué, mes mains glissèrent sur la courbe arrondie de mon ventre. Mon bébé… Il bougea légèrement sous mes doigts, signe de sa présence. Il allait bien.Un soupir tremblant s’échappa de mes lèvres, mais la peur ne me quitta pas.Je me redressai avec difficulté sur l’épaisse couverture poussiéreuse où j’étais allongée. La pièce autour de moi était lugubre : des murs en pierre brute, un sol en bois abîmé, un lit de fortune. Une cabane ?J’avais soif. Ma gorge était sèche comme du papier.Je tournai
33: L'AffrontJe serrai les poings sous mon bureau, les yeux braqués sur l’homme en face de moi. Rien que sa présence ici était une provocation. Un affront. Dario . Un vautour, un homme qui se repaissait du moindre signe de faiblesse. Il avait toujours été là, à rôder dans mon ombre, cherchant le moindre trou dans mon armure pour s’y engouffrer. — Tu as du culot de venir chez moi, Moretti.Ma voix était tranchante, froide. Lui, assis négligemment sur le fauteuil en face de moi, affichait un sourire en coin. Arrogant. Comme toujours.— Allons, Alessandro, pas besoin d’être si hostile. Nous sommes des hommes d’affaires, toi et moi. On peut se parler calmement, non ? Je serrai les mâchoires. Se parler calmement ? Ce fils de chien n’avait jamais eu l’intention de jouer franc jeu. — Coupe court, Dario. Qu’est-ce que tu veux ?Il croisa ses mains sur son genou, prenant un air faussement détendu. — Je viens simplement t’avertir que les choses bougent en Italie. Des places se libèrent
32: Le Calme Après la Tempête L’écho des voix graves résonnait dans le couloir alors que je marchais en direction du bureau d’Alessandro. Je n’avais pas l’intention d’interrompre quoi que ce soit, mais quelque chose dans le ton tranchant d’Alessandro me fit ralentir. Je m’arrêtais juste devant la porte entrouverte. — Tu crois que tu peux venir ici et dicter tes conditions ? gronda Alessandro. L’autre homme répondit, tout aussi agressif, mais son accent italien était trop prononcé pour que je comprenne tout. Pourtant, je sentais que l’échange était tendu. Mon cœur s’emballa. Qui était cet homme pour lui parler ainsi ? Je poussai doucement la porte, et mes yeux tombèrent sur Alessandro, debout derrière son bureau, le regard noir et les mâchoires crispées. Il était furieux. Le souffle court, je n’avais jamais vu cette facette de lui, du moins pas avec une telle intensité. L’homme en face de lui semblait moins sûr de lui que sa voix ne le laissait croire. Alessandro dominait
31 : LE POINT DE VUE DE livia Je me tenais devant la grande fenêtre de notre chambre, observant le jardin illuminé par la lune. J’essayais de me convaincre que ce voyage n’avait rien changé, que ce contrat définissait toujours ce que nous étions l’un pour l’autre. Pourtant, je sentais en moi quelque chose de différent. J’entendis la porte s’ouvrir derrière moi. Je n’eus même pas besoin de me retourner pour savoir qu’il s’agissait d’Alessandro. Sa présence imposante s’infiltra dans la pièce comme une vague brûlante, et un frisson me parcourut. — Tu n’arrives pas à dormir ? Sa voix grave brisa le silence. Je secouai la tête, incapable de répondre. Alessandro s’approcha lentement, jusqu’à ce que je sente la chaleur de son corps contre mon dos. Il glissa une main sur mon bras nu, un contact si léger qu’il en était presque frustrant. — Moi non plus, murmura-t-il contre mon oreille. Sa voix vibra en moi comme une caresse. Il m’encercla doucement de ses bras, ses grandes mains
30 : PRISONNIÈRE DANS UN PALAISLE POINT DE VUE DE LIVIA Je suis allongée sur le lit, le regard fixé sur le plafond voûté de cette immense chambre. Le silence est presque oppressant. Je devrais être fatiguée après le voyage, mais quelque chose m’empêche de trouver le sommeil. Alessandro n’est pas venu me voir. Pas un message, pas un signe. Je me redresse lentement, balayant la pièce du regard. Tout ici respire le luxe et l’histoire, du mobilier en bois massif aux draperies épaisses qui encadrent les fenêtres. Pourtant, je me sens… enfermée. Je me lève, décidée à sortir prendre l’air. Je n’ai jamais aimé rester enfermée quelque part, encore moins dans un lieu que je ne connais pas. Mais à peine ai-je ouvert la porte que je tombe sur un homme imposant, posté juste devant. Il se redresse légèrement en me voyant. — Signora, non potete uscire da sola.Je fronce les sourcils. — Pardon ? L’homme me regarde un instant, puis reprend en français avec un léger accent : — Je ne
29 : Loin de tout, proches de nous LE POINT DE VUE DE Alessandro L’appel vient de tomber. Inattendu. Pressant. L’Italie m’attend, et cette fois, je ne peux pas reporter. J’écoute mon interlocuteur exposer la situation avec un calme apparent, mais mon esprit tourne à toute vitesse. Je ne peux pas partir. Pas maintenant. Pas avec ma mère malade. Pas avec Livia enceinte de mon enfant. Je frotte ma mâchoire d’un geste nerveux, réfléchissant à toutes les solutions possibles. — Je comprends. J’arrive dès que possible, dis-je finalement avant de raccrocher. Je reste immobile un instant, fixant le vide, pesant mes options. — Un problème ? demande Livia derrière moi. Je me tourne vers elle. Elle est là, debout dans le salon, une main posée sur son ventre qui commence à s’arrondir légèrement. Cette simple vision me fait ressentir quelque chose d’inexplicable, un mélange de responsabilité et de possessivité. Je soupire. — Je dois aller en Italie. Son visage se fige un instan
28: Un aveu irréversibleLes mots sont sortis avant même que je ne puisse les retenir. — Je t’aime trop pour ça. Le silence qui suit est assourdissant. Livia est dans mes bras, encore tremblante après sa chute, et je sens son souffle suspendu contre ma peau. J’ai envie de revenir en arrière, d’effacer ce que je viens de dire, mais c’est trop tard. Je me fige, mes bras toujours serrés autour d’elle, incapable de bouger, incapable de respirer. Je l’ai dit. Je l’ai vraiment dit. Un putain de "je t’aime". Moi. Je recule légèrement, juste assez pour voir son visage. Ses yeux sont grands ouverts, fixés sur moi avec une intensité qui me brûle de l’intérieur. Son expression est illisible, mais je perçois le trouble, le choc. Merde. Je détourne les yeux, mon cœur battant trop fort, trop vite. Depuis quand… ? Depuis quand est-ce que je ressens ça ? Je me repasse chaque instant, chaque regard volé, chaque frisson sur sa peau sous mes doigts. Sa présence est devenue une nécessité, so
27: Une jalousie brûlanteLE POINT DE VUE DE LIVIA L’ambiance du restaurant est feutrée, tamisée par des lumières dorées qui caressent les visages des convives. Les couverts s’entrechoquent doucement, le murmure des conversations emplit l’espace, et je me sens étrangement bien. Alessandro a choisi un établissement raffiné, comme toujours, et l’attention qu’il me porte depuis que je suis enceinte est de plus en plus troublante.J’aime ce moment. J’aime l’idée d’être avec lui, même si tout cela repose sur un contrat.Mais tout change lorsque cet homme s’approche.Il est grand, bien habillé, sûr de lui. Dès qu’il me voit, son regard glisse sur moi avec une appréciation à peine dissimulée.— Vous êtes absolument radieuse. Son sourire est charmeur.Je ris nerveusement, jetant un coup d’œil à Alessandro qui s’est figé.— Merci, je réponds poliment, un peu mal à l’aise sous l’intensité de son regard.— Votre mari a beaucoup de chance. Il penche légèrement la tête. Ou peut-être n’est-ce pas
26 LE POINT DE VUE DE LIVIA Aujourd’hui ne fait pas exception. Je suis dans la cuisine, en train d’organiser les courses avec le personnel, quand je sens une présence derrière moi. Avant même de me retourner, je sais que c’est lui.— Tu fais quoi, là ? Sa voix grave résonne tout près de mon oreille.Je lève les yeux au ciel avant de me tourner vers lui. Il a les bras croisés sur son torse puissant, une expression de mécontentement sur le visage.— Ça se voit, non ? Je travaille.— Tu es enceinte, Livia. Pas question que tu soulèves quoi que ce soit.Je soupire. Ça fait des jours qu’il agit comme ça. À croire que je vais accoucher demain.— Alessandro, je ne suis pas en sucre. Et je suis enceinte, pas invalide.— Tu as besoin de repos.Il s’approche de moi et sans me laisser le temps de reculer, il me soulève dans ses bras. Je pousse un cri surpris, mes bras s’agrippant instinctivement à son cou.— Alessandro ! Repose-moi tout de suite !— Pas avant que tu sois allongée. Son ton est