Sasha— Et alors ? Tu veux qu’on attende qu’il frappe le premier ?— Non. Je veux être certain que, quand on frappera, ce sera définitif.Mon sang bouillonnait. L’attente me rongeait les nerfs.— Alors on le pousse à faire une erreur.Adrian esquissa un sourire en coin, sa main froide venant effleurer ma nuque.— J’aime ta manière de penser.DanteDepuis mon bureau, j’observais les écrans de surveillance d’un air pensif.— Ils bougent.Enzo, appuyé contre le mur, haussa un sourcil.— Comme prévu ?— Presque.Je tournai légèrement la tête vers lui.— Sasha est prévisible quand elle est en colère. Et Adrian veut la protéger, il va donc la suivre.Je me levai et pris mon manteau en cuir noir.— C’est le moment de leur donner un os à ronger.Enzo me suivit tandis que nous sortions du bâtiment.— Où va-t-on ?— Au port. Ils vont s’y rendre en pensant avoir trouvé une faille dans mon plan.Je souris lentement.— Mais c’est moi qui ai creusé cette faille pour eux.AdrianNous étions en embus
SashaLe silence qui suivit le départ de Dante était plus assourdissant que les tirs qui avaient résonné quelques instants plus tôt. Mon cœur battait encore à un rythme effréné, mes muscles tendus par l’adrénaline. J’avais envie de hurler, de courir après ce fils de chien et de lui arracher la gorge, mais Adrian m’attrapa le bras avant que je ne fasse quoi que ce soit d’idiot.— Ne joue pas son jeu, Sasha.Sa voix était rauque, marquée par la douleur. La blessure à son épaule saignait abondamment, et malgré son air impassible, je sentais qu’il souffrait.— Laisse-moi voir ça, murmurai-je.Il grogna mais ne recula pas lorsque je déchirai un morceau de ma chemise pour bander la plaie. Le contact de ma peau contre la sienne m’électrisa. Son sang, si riche et puissant, appelait mon loup d’une manière dérangeante.— On doit bouger, dit-il en serrant les dents.Je hochai la tête, mes sens en alerte. On n’était pas en sécurité ici. Dante ne nous avait pas simplement tendu un piège, il avait
SashaL’odeur du sang me collait à la peau, plus forte encore que l’adrénaline qui martelait mon cœur.L’entrepôt n’était plus qu’un champ de cadavres. Adrian et moi avions avancé sans relâche, fauchant tout sur notre passage.Je me tenais au milieu du carnage, mes mains tremblantes, non pas de peur, mais d’une rage froide et maîtrisée. Dante allait comprendre que je n’étais plus une louve qu’il pouvait dompter.Adrian s’approcha, essuyant la lame de son couteau sur le pantalon d’un des hommes morts à ses pieds.— On doit partir.Je hochai la tête.Nous avions fait ce que nous étions venus faire. Maintenant, il fallait disparaître avant que Dante ne puisse riposter.Mais alors que nous tournions les talons, un son retentit derrière nous. Un gémissement.Mon regard tomba sur un des hommes encore en vie, rampant dans son propre sang. Ses lèvres tremblaient, sa main tendue vers un pistolet qu’il n’atteindrait jamais.Il haletait, son souffle saccadé.— Pitié… murmura-t-il.Je m’agenouill
AdrienNous passâmes les heures suivantes à élaborer notre plan. Chaque détail comptait. Nous devions frapper juste, sans laisser le moindre espace à l’erreur.Quand l’aube commença à poindre, je me levai et étirai mes muscles fatigués.— On devrait dormir un peu.Sasha acquiesça.— Où est ta chambre ?Je la fixai un instant avant de désigner un couloir sur la droite.— Au bout du couloir. Mais tu peux prendre la chambre d’ami si tu veux.Elle ne répondit pas tout de suite. Ses prunelles sombres restèrent accrochées aux miennes.Puis, lentement, elle s’approcha.— Je préfère dormir près de mon allié.Un frisson d’excitation parcourut mon échine.— Très bien.Nous nous dirigâmes vers ma chambre, où une tension invisible flottait entre nous. Il n’était plus seulement question de guerre.Il était question de nous.Et cette nuit, avant d’affronter Dante, nous allions explorer cette frontière qui nous séparait encore.SashaLe silence du manoir était presque oppressant. Un luxe austère, un
SashaAdrian me regarda longuement avant de ranger son arme.— Alors, qu’est-ce que tu proposes ?Je me tournai vers Valerio, qui attendait non loin, les bras croisés.— Emmenez-le. Enfermez-le sous la villa. Qu’il voit son empire lui échapper jour après jour.Le vampire eut un sourire satisfait.— Une prison dorée ? J’aime l’idée.Dante ne broncha pas, mais je vis une lueur d’angoisse traverser son regard. La mort est une fin. L’humiliation est un supplice sans fin.Quand ils l’emmenèrent, je poussai un soupir, sentant enfin la tension me quitter.Mais à cet instant, Adrian m’attrapa par le poignet.— Pourquoi tu as fait ça ?Je le regardai droit dans les yeux.— Parce que tuer un homme, c’est simple. Mais briser un roi, c’est un art.Un sourire passa sur son visage.— Je savais que tu étais cruelle, mais je ne pensais pas que tu l’étais autant.— Et ça te dérange ?Son regard glissa sur moi, lentement, brûlant.— Non. Ça me plaît.Un frisson me parcourut.Il lâcha mon poignet et fit
SashaL’adrénaline coulait encore dans mes veines.J’avais gagné.Mais à quel prix ?Je déambulais dans le couloir, loin des regards, loin des voix qui résonnaient encore dans la salle du conseil. J’avais imposé mon autorité, éliminé mes ennemis et rassemblé mes loups sous ma bannière. Pourtant, une ombre continuait de peser sur mon esprit.Dante.Sa trahison brûlait en moi comme un poison lent. Il n’avait pas seulement défié mon autorité. Il avait détruit une partie de moi.Il m’avait abandonnée.Et je ne pouvais pas le lui pardonner.Un bruit derrière moi me fit tressaillir.Je n’eus même pas besoin de me retourner.— Adrian.— Tu es tendue.Je poussai un soupir et continuai d’avancer, sans lui accorder un regard.— Je suis en train de consolider mon pouvoir, pas de me détendre dans un bain chaud.Il lâcha un rire grave.— Et c’est bien là le problème. Tu crois que tu peux tout porter seule.Je m’arrêtai net et lui fis face.— Parce que ce n’est pas le cas ?Son regard s’assombrit.
SashaL'air était saturé de tension.L'entrepôt se dressait devant moi, une silhouette massive dans la nuit. L'endroit semblait désert, mais je savais que c'était un leurre. Dante ne se laisserait pas prendre aussi facilement.Je me retournai vers mes hommes. Ils attendaient mon signal. Des loups loyaux, prêts à me suivre jusqu'en enfer. Adrian était à mes côtés, son regard écarlate brillant dans l'obscurité.— On ne fait pas d'erreurs, soufflai-je. Dante nous attend. Soyez rapides, frappez fort. Ne laissez personne s’échapper.Un murmure d’assentiment parcourut mes rangs.Adrian, lui, ne disait rien. Il observait l'entrepôt, son expression impénétrable.— Tu as un mauvais pressentiment ? lui demandai-je.— Toujours, quand il s'agit de toi.Je levai un sourcil.— Tu insinues quoi ?— Que tu fonces toujours dans les pièges tête baissée, répondit-il avec un sourire en coin. Et que ça me plaît.Je grognai, mais je n'avais pas le temps de me disputer avec lui.Un simple signe de la main,
SashaJe crus que mon cœur allait éclater.Je regardai Adrian partir sans un mot de plus.Sans un regard en arrière.Un vide immense s’ouvrit en moi.Dante posa une main sur mon bras, son étreinte possessive.— Il ne te méritait pas, murmura-t-il.Je relevai la tête vers lui.Et ce que je vis me figea.Ce n’était pas de l’amour.C’était la victoire.Dante n’avait jamais voulu mon cœur.Seulement le plaisir de me posséder.Je reculai brusquement, arrachant mon bras à son emprise.— Non.Son sourire s’effaça.— Quoi ?Je pris une profonde inspiration.— Je n’ai jamais été un trophée.Il fronça les sourcils.— Sasha…— Tu m’aimes, Dante ? lui demandai-je, la voix tremblante.Il ouvrit la bouche.Mais cette fois, ce fut lui qui resta silencieux.Mon cœur se serra encore plus.J’avais enfin ma réponse.Je fis un pas en arrière.Puis un autre.Et enfin, je courus.Loin de Dante.Loin de cet entrepôt en feu.Loin de tout.La nuit était glaciale.Je courais à perdre haleine, mes jambes me por
AdrianJe serre, et un craquement sinistre résonne avant que son corps ne s’effondre.Autour de moi, la bataille explose. Des crocs s’entrechoquent, des armes fendent l’air, le sol se gorge du sang des traîtres.Sasha est une furie. Elle se bat avec une précision mortelle, ses mouvements rapides et calculés. Chaque coup de griffe, chaque morsure est un avertissement : personne ne touche à ce qui est à nous.Dante combat à ses côtés, sa lame traçant des arcs mortels dans l’air.Mais ils sont nombreux. Plus que prévu.Un vampire me saute dessus, une dague luisante entre les mains. Je l’attrape au vol et le projette au sol avant d’écraser son torse d’un coup de pied.— On les a sous-estimés ! hurle Sasha en repoussant un ennemi.Un sifflement aigu fend l’air. Une flèche.Je me retourne juste à temps pour voir une dague filer droit vers Sasha.— NON !Je me précipite, mais trop tard.Le métal s’enfonce dans son épaule avec un bruit sourd.SashaLa douleur est brûlante, mais je n’ai pas le
SashaLe vent glacial s’engouffre dans la villa, soulevant les rideaux comme des spectres en mouvement. L’aube n’a pas encore percé entièrement l’horizon, et pourtant, je sens l’électricité dans l’air. L’odeur du sang est encore fraîche, poisseuse, collée aux murs invisibles de notre territoire.Adrian et moi échangeons un regard. Ce n’est pas une simple attaque. C’est un avertissement.Je m’agenouille devant le loup blessé, posant une main sur son épaule. Son corps tremble sous l’effort de rester conscient, mais ses yeux brûlent de détermination.— Parle. Qui sont-ils ?Il déglutit, un filet de sang coulant de la commissure de ses lèvres.— D’anciens alliés… Ils disent que le pacte entre loups et vampires est une trahison. Qu’aucun d’entre nous ne devrait plier le genou devant l’autre.Je serre les dents. Cette guerre était censée être terminée. Mais il y a toujours ceux qui refusent d’accepter un nouvel ordre. Ceux qui préfèrent vivre dans le chaos plutôt que d’admettre que nous avo
SashaLe silence de la chambre est à peine troublé par les crépitements du feu qui danse dans l’âtre. Mon corps est encore fiévreux, engourdi par les vagues de plaisir qu’Adrian a déchaînées sur moi. Je suis allongée sur le ventre, ma joue pressée contre l’oreiller, et je sens encore la brûlure douce de ses lèvres sur ma peau.Adrian est assis juste à côté de moi, son regard intense rivé sur moi comme un prédateur veillant sur sa proie. Ses doigts effleurent mon dos, retraçant le chemin invisible de notre union.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix est rauque, vibrante, et je ressens le frisson qu’elle provoque jusque dans mon ventre.— Comme quoi ? demandé-je dans un souffle.Il sourit, et je le vois se pencher lentement, son souffle chaud caressant ma nuque.— Abandonnée. Marquée. Mienne.Ses lèvres effleurent ma colonne vertébrale et un soupir m’échappe. Il me provoque, joue avec moi, teste mes limites comme il aime tant le faire. Et je le laisse faire. Pour l’instant.Je me retour
Sasha La lumière dorée glisse sur le lit, illuminant les draps froissés et les traces invisibles de notre passion.Allongée sur le ventre, je sens la caresse du bout des doigts d’Adrian effleurer ma colonne vertébrale, suivant le tracé de ma peau nue avec une lenteur exquise. Chaque frisson qu’il provoque en moi lui arrache un sourire satisfait.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix grave vibre contre mon oreille alors qu’il se penche sur moi, ses lèvres effleurant ma nuque. Je ferme les yeux, savourant cette sensation, cette tendresse qu’il ne réserve qu’à moi.— Comme ça ? soufflé-je en cambrant légèrement les reins.Il rit doucement, un son rare, presque irréel venant de lui.— Oui.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant une traînée de baisers brûlants sur ma peau. Mon souffle s’accélère sous son toucher, alors qu’il descend lentement, savourant chaque parcelle de mon corps.— Tu as conscience de ce que tu me fais, Sasha ? murmure-t-il contre ma hanche.Je tourne la t
SashaAdrian est au-dessus de moi, ses yeux sombres brillant d’une intensité qui me coupe le souffle. Ses doigts effleurent ma peau avec une lenteur exquise, traçant une ligne brûlante le long de mon bras, de mon épaule, avant de descendre sur ma hanche.— Tu es trop habillée, murmure-t-il contre mes lèvres.Ses doigts glissent sous le tissu léger de ma robe, la remontant lentement. Chaque mouvement est calculé, chaque caresse éveille une onde de frissons qui s’étend dans tout mon corps.Je me cambre légèrement sous son poids, cherchant instinctivement plus de contact. Son sourire est carnassier, satisfait. Il sait exactement l’effet qu’il me fait.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant des baisers ardents sur ma clavicule, puis plus bas, sur la courbe de mes seins. Mes respirations s’accélèrent, mes doigts s’enfoncent dans ses cheveux alors qu’il continue son exploration sensuelle.— Adrian…Son nom est un soupir tremblant sur mes lèvres. Il remonte aussitôt vers mon vi
SashaLes jours passent, et l’écho de la guerre s’estompe lentement. Pourtant, le vide laissé par les pertes est toujours là, pesant sur mes épaules comme une ombre invisible.Je me tiens sur le balcon du manoir des Morvan, observant la ville en contrebas. Elle porte encore les cicatrices des affrontements, mais déjà, la vie reprend son cours. Les loups et les vampires apprennent à coexister, à reconstruire un monde qui ne sera plus gouverné par la peur et la haine.Derrière moi, Adrian s’approche silencieusement. Je sens sa présence avant même qu’il ne touche mon dos du bout des doigts.— Tu penses encore à eux ? demande-t-il doucement.Je ferme les yeux un instant.— Toujours.Dante, Nikolaï, les guerriers tombés, ceux que j’ai laissés derrière moi. Le passé n’est jamais vraiment mort. Il survit dans les cendres, attendant toujours un souffle de vent pour redevenir feu.Adrian m’entoure de ses bras et pose son menton sur mon épaule.— On ne peut pas tout réparer. Mais on peut avance
SashaLe combat est fini.Le silence qui s’installe après la tempête est assourdissant. Autour de nous, le sol est jonché de cadavres, et l’odeur du sang imprègne l’air. Pourtant, c’est Adrian que je ressens avant tout.Il me tient contre lui, son regard inquiet fouillant mon visage. J’essaie de sourire, mais la douleur me vole mon souffle.— Tu es blessée, murmure-t-il.— J’ai connu pire.Ma voix est faible, mais je veux lui montrer que je tiens bon. Il serre la mâchoire, visiblement contrarié, mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, Dante s’agenouille près de nous. Son visage est marqué de coupures et de sang séché, mais ses yeux noirs pétillent d’une lueur dure.— On a gagné.Trois mots. Trois mots qui auraient dû suffire à m’apaiser.Mais la réalité s’impose brutalement.Oui, on a gagné. Mais à quel prix ?Je balaie le champ de bataille du regard. Nos pertes sont lourdes. Les visages familiers qui ne se relèveront plus, les amis tombés au combat. L’excitation de la victo
SashaJe me retourne juste à temps pour voir une lame fondre sur moi. Mon instinct prend le dessus. J’esquive d’un bond et pare l’attaque avec ma propre arme. Le vampire en face de moi, un colosse à la peau d’un gris mortuaire, me fixe avec un sourire carnassier.— La petite louve enragée… Tu vaux mieux que cette bande de chiens errants.Je ne réponds pas. Je me contente d’attaquer. Nos lames s’entrechoquent dans un fracas d’acier, chaque mouvement dicté par une rage froide et une détermination sans faille.Derrière moi, Dante se bat comme un démon, ses coups d’une brutalité terrifiante. Adrian, lui, est une ombre mortelle, ses gestes précis et calculés.Et moi ?Je suis leur équilibre.Mon adversaire tente un coup traître, mais je le devine à l’avance. Je pivote sur moi-même et plante ma lame dans sa poitrine avant d’enfoncer mes griffes dans son cou. Il s’effondre sans un bruit.Puis, soudain, un cri transperce la nuit.Un cri de douleur.Je me retourne violemment.Adrian est au sol
SashaJe tourne la tête vers lui. En effet, Adrian vient de lever une main, et ses vampires se mettent en position d’attaque. Je serre les dents.— Alors on y va.Je lève mon propre bras, et mes loups avancent d’un même mouvement, leur discipline forgée dans les batailles passées.La nuit s’illumine d’éclats d’argent et de rouge lorsque les deux forces entrent en collision.Le premier cri de douleur retentit, suivi d’un autre. Puis, la mêlée devient un chaos total.AdrianLes premières secondes du combat sont toujours les plus décisives.Je me fraye un chemin à travers la mêlée, mon épée traçant des arcs de lumière cruelle sous la lueur de la lune. Chaque coup porté est calculé, chaque mouvement précis. Autour de moi, mes guerriers se battent avec une fureur née de siècles de guerre.Mais mon regard ne cherche qu’une seule personne.Sasha.Je la repère enfin, son corps en mouvement rapide, sa lame tranchant la nuit comme une ombre mortelle.Et c’est là que je le vois.Dante.Il s’appr