Il fallait admettre que la performance de Martin dans la vidéo était très touchante. Même les étrangers qui ne comprenaient pas la langue pouvaient ressentir son désespoir à travers ses expressions et les sous-titres.« Non, ce n'est pas possible », a murmuré Sophie en tenant le chaton dans ses bras, les yeux baissés. « Chacun est un individu indépendant, personne ne doit vivre en dépendant des autres. S'il choisit d'abandonner à cause de ça, c'est son choix. On ne peut pas sacrifier quelqu'un pour en satisfaire un autre. »Elle avait pris sa décision. Même si Martin venait pleurer devant elle, elle ne reviendrait pas en arrière.Lisa a esquissé un sourire : « C'est bien. Tu peux rester ici tranquillement. Ces derniers temps, il y a eu de fortes chutes de neige dans la forêt, les routes vers les villes voisines sont temporairement bloquées. Même si quelqu'un te confondait, il n'aurait aucune chance d'entrer en contact avec eux pour provoquer un malentendu. »Sophie a senti une chaleur
C'était son plan pour l'avenir.Elle allait définitivement quitter cet endroit.Sophie a demandé : « Puis-je aller changer mon nom sur mon passeport maintenant ? »« Oui, voici votre récépissé de changement de nom. Vous pouvez descendre au guichet avec ce document pour modifier votre passeport. »Sophie a fait modifier son passeport le plus rapidement possible.Mais pour le reste - son diplôme, son livret de famille - elle n'a rien changé.De toute façon, dans une semaine elle partirait avec son nouveau passeport. Son ancienne identité resterait ici, elle n'en aurait plus besoin.En sortant du bureau administratif avec son nouveau passeport, elle a aperçu le bâtiment emblématique de la ville de Hidan.Sur l'écran géant de l'immeuble, une interview de Martin Dubois, PDG du Groupe Prospérité, était diffusée.La présentatrice, perspicace, a remarqué son petit geste et lui a demandé en souriant : « Monsieur Dubois, je vois que vous ne cessez de toucher votre alliance, mais... elle semble ê
« Je l'ai enlevée. »« Mais c'est moi qui l'ai faite, c'est la preuve de notre amour, pourquoi l'enlever ? »Sophie a répondu évasivement : « J'ai grossi récemment, elle n'est plus à ma taille. »Le visage de Martin Dubois s'est alors détendu, retrouvant son sourire : « Je l'apporterai à la bijouterie pour la faire ajuster. »« On verra. »« Au fait, qu'est-ce que c'est sur la table ? »Martin Dubois a pointé du doigt le délicat écrin posé sur la table, l'air ravi : « Sophie, c'est un cadeau pour moi ? »Sophie acquiesçait : « Oui. »À l'intérieur se trouvait un petit lingot d'argent. Elle avait fait fondre leurs alliances pour en faire cela.Martin était tout content : « Quelle est l’occasion aujourd'hui pour que tu me prépares un cadeau ? »Le cœur de Sophie s’est glacé t à nouveau.« Aujourd'hui... c'est notre anniversaire de mariage. »Le visage de Martin s'est immédiatement assombri.Il a tenté de l'amadouer : « Pardon Sophie, j'ai vraiment été débordé au travail ces derniers temp
Martin s'est précipité vers elle, inquiet : « Sophie, qu'est-ce qui ne va pas ? »Sophie a vomi sans arrêt, incapable de reprendre ses esprits pendant un long moment.Elle ne comprenait pas.Comment Martin, qui l'aimait tant, pouvait-il la tromper ?N'avait-il pas peur qu'elle le découvre ?Ou pensait-il être suffisamment discret pour pouvoir le lui cacher éternellement ?La brise du soir l'a aidée à retrouver ses esprits.Martin lui a demandé : « Ça va, Sophie ? Si tu ne te sens pas bien, je peux t'emmener à l'hôpital tout de suite. »« Non, j'ai dû manger quelque chose qui ne passait pas au dîner. »« Alors viens me voir au bureau demain, on déjeunera ensemble. »Sophie a laissé échapper un rire amer.Pour assister à vos ébats avec Camille dans ton bureau ?Une idée malicieuse lui est venue à l'esprit.« D'accord, je viendrai avec toi au bureau demain matin. Je te tiendrai compagnie pendant que tu travailles, on déjeunera ensemble, et on rentrera ensemble le soir. »Martin ne s'atten
Après le petit-déjeuner, ils sont partis ensemble au bureau.Sophie, mal à l’aise à l’idée d’être assise à l’avant, a insisté pour s’installer à l’arrière. « J’ai le mal des transports, je me sens mieux à l’arrière, je peux sentir l’air frais. » Martin n’a pas insisté : « D’accord, je vais essayer de conduire le plus fluide possible. »Arrivés devant l’entreprise, Martin s’est précipité pour lui ouvrir la portière. Quand Sophie est descendue, elle a de nouveau attiré l’attention des employés qui arrivaient en masse pour commencer leur journée.Quelques cadres sont accourus vers eux avec empressement : « Madame est là ? Martin ne cesse de nous dire que vous aimez le bubble tea, je vais tout de suite vous en chercher un. » Un autre a ajouté : « Je m’occupe des snacks, Madame aime les petits gâteaux. »Martin les a gentiment réprimandés : « Arrêtez de la gâter, Sophie a un peu grossi, elle n’arrive même plus à mettre son alliance. »« Là, vous avez tort, Monsieur ! Madame est très mince.
Sophie a dit : « C'est une amie, elle a perdu son passeport et me demande comment en obtenir un nouveau. »Martin a fait quelques pas rapides et l'a serrée fort dans ses bras : « Tu m'as fait peur, j'ai cru que tu allais partir à l'étranger sans moi. »Sophie s'est tournée et a de nouveau vomi.Il dégageait une forte odeur douceâtre.Un mélange de sueur et de parfum féminin. Martin lui tapotait doucement le dos avec inquiétude : « Qu'est-ce qu'ils t'ont encore donné à manger ? Je venais pourtant de leur dire que tu avais des problèmes digestifs ces derniers jours et qu'il fallait bien s'occuper de toi... Attends un peu, je vais tous les virer ! »Cette fois, Sophie l'a repoussé de toutes ses forces.« Tu peux virer qui tu veux, mais arrête d'utiliser mon bien-être comme excuse ! »Martin, déstabilisé par son explosion soudaine : « Sophie, tu es en colère contre moi ? Parce que j'ai travaillé toute la journée sans être avec toi ? »Il a ajouté : « Dans ce cas, demain je repousse tout m
Les messages de Camille continuaient d'affluer sans interruption.« Au fait, regarde ça. [Photo] C'est mon échographie, je suis enceinte. »Sophie a zoomé sur l'image et a finalement pu lire clairement la première ligne du rapport.« Embryon de 8 semaines, menace de fausse couche. »« Hier, sur le toit, on l'a fait des dizaines de fois, dans toutes les positions possibles. C'était peut-être trop intense, le bébé risque de faire une fausse couche. Ah là là, c'est de sa faute, il disait qu'avec toi à la maison c'était comme avec un poisson mort, sans intérêt. Mais avec moi, il voulait quelque chose de plus excitant. »« Le médecin a dit que, ce soit pour garder le bébé ou avorter, il faut la signature du père. J'ai dû l'appeler pour qu'il descende. Après tout, entre une gastro-entérite et son enfant, l'enfant est plus important, tu ne crois pas ? »Sophie a quitté l'hôpital seule, en taxi.Elle s'est rendue dans un cabinet d'avocats.« Bonjour, je voudrais que vous m'aidiez à rédiger une
Il restait trois jours avant le décollage de l'avion.Camille avait envoyé une photo de Martin Dubois faisant un barbecue au bord de la mer. [Camille : Pour célébrer le fait que je porte son enfant, il m'a offert des vacances aux Maldives~ Il dit que je dois me reposer pendant ma grossesse, et que je n'ai qu'à me détendre en attendant qu'il me serve.] Sophie n'avait pas répondu. Elle avait simplement organisé une dernière réunion avec ses amies les plus proches. Après tout, elle ne pourrait probablement plus les revoir. Cette réunion, Sophie s'était beaucoup amusée.Il restait deux jours avant le décollage. Camille avait de nouveau envoyé une photo de Martin en train de lire un livre intitulé « Guide d'Éveil pour Bébé ».[Camille : Le nouveau papa s'intéresse beaucoup à l'éducation du bébé. Même s'il n'est encore qu'un petit pois dans mon ventre, son papa lui parle déjà tous les jours à travers mon ventre.] Sophie n'avait toujours pas répondu. Elle était allée à la banque, avait conv
Il fallait admettre que la performance de Martin dans la vidéo était très touchante. Même les étrangers qui ne comprenaient pas la langue pouvaient ressentir son désespoir à travers ses expressions et les sous-titres.« Non, ce n'est pas possible », a murmuré Sophie en tenant le chaton dans ses bras, les yeux baissés. « Chacun est un individu indépendant, personne ne doit vivre en dépendant des autres. S'il choisit d'abandonner à cause de ça, c'est son choix. On ne peut pas sacrifier quelqu'un pour en satisfaire un autre. »Elle avait pris sa décision. Même si Martin venait pleurer devant elle, elle ne reviendrait pas en arrière.Lisa a esquissé un sourire : « C'est bien. Tu peux rester ici tranquillement. Ces derniers temps, il y a eu de fortes chutes de neige dans la forêt, les routes vers les villes voisines sont temporairement bloquées. Même si quelqu'un te confondait, il n'aurait aucune chance d'entrer en contact avec eux pour provoquer un malentendu. »Sophie a senti une chaleur
Sa raison avait été submergée par un désespoir sans fin. Ce n'est qu’au moment où son interlocuteur lui avait vaguement donné une adresse qu'il avait raccroché avec un rire amer.Sans surprise, cette personne lui avait menti.Mais il n'avait pas cherché à en savoir plus, n'en ayant plus la force.Après ce jour, les appels similaires n'avaient pas cessé.Chacun prétendait avoir aperçu Sophie quelque part, avant de lui réclamer une récompense plus ou moins conséquente.Bien qu'il sache que la plupart d'entre eux étaient des escrocs, il continuait à leur envoyer de l'argent, s'accrochant au plus infime espoir.Les soi-disant récompenses finissaient toutes par tomber dans l'oubli, sans laisser la moindre trace.Mais Martin n'en avait cure. Il ne vivait plus que pour ces maigres espoirs, acceptant même les rendez-vous en personne quand certains lui proposaient de lui fournir des indices.Parmi ceux qui le contactaient, il y avait aussi des femmes, vêtues de tenues aguichantes et aux intenti
Les feuilles sur le sol étaient du même papier que celui de la lettre que Sophie lui avait laissée. Il avait déménagé le carnet qu'elle n'avait pas fini d'utiliser du bureau à la chambre, et avait passé plusieurs jours et nuits à écrire sans relâche.Le temps avait perdu tout son sens à cet instant.« Sophie ne veut même pas te voir », avait sangloté la mère de Martin. « À quoi bon remplir toute une pièce de lettres d'excuses ? Tu devrais lui dire ces mots en personne. »Martin avait réfléchi sérieusement et admis que sa mère avait raison, mais il s'était déjà enfermé dans une impasse dont il ne pouvait plus sortir. Levant ses yeux rougis par la fatigue, il avait insisté : « Elle comprendra. Dès que j'aurai fini d'écrire tout ça, elle me pardonnera. Oui, je dois être sincère... »Sa voix était rauque, mais son ton était inhabituellement fébrile, son regard brillait d'une lueur anormale. Au milieu de sa phrase, il s'était brusquement levé pour reprendre le carnet et avait continué à écr
Martin était fou d'inquiétude, mais obtenir un visa et un billet d'avion n'était pas une procédure immédiate.Ce n'était que trois jours plus tard qu'il a enfin pu mettre les pieds sur le sol norvégien et localiser Sophie avec l'aide de l'ambassade et de la police locale.Martin a frappé à la porte de l'appartement et s'est précipité à l'intérieur en criant « Sophie », mais il a été immédiatement arrêté par la propriétaire qui faisait le ménage. Elle lui a demandé avec méfiance : « Qui êtes-vous ? »« Je cherche Sophie », a-t-il dit, puis réalisant qu'elle utilisait probablement son nom anglais ici, il s'est empressé d'expliquer : « C'est ma femme, il y a eu un malentendu entre nous, je veux juste mettre les choses au clair avec elle. »La propriétaire a fait un geste de la main : « Il n'y a personne ici qui correspond à votre description. »« Elle s'appelle Sophie, son nom anglais est Ning. »La propriétaire a insisté : « Ma locataire s'appelle Céleste, ce n'est pas la personne que vo
Une dame qui venait de divorcer de son mari infidèle, reportant sa colère sur tout ce qui lui rappelait sa propre histoire, s’est avancée pour bloquer le passage de Camille et s'est mise à lui crier dessus : « Comment peux-tu faire ça à ton âge ? Devenir une briseuse de ménages ! Pouah, espèce de garce ! »Camille, voyant cette inconnue l'insulter, n'a pas hésité à riposter : « Ma pauvre dame, avec votre tête, même si vous vouliez jouer les séductrices, vous n'y arriveriez pas. Si vous m'insultez, c'est peut-être parce que vous n'avez pas su garder votre homme, non ? »« Je préfère encore ça plutôt que d'être à moitié nue et jetée dehors comme toi ! » a crié la dame en essayant de l'agripper.La situation est rapidement devenue chaotique.La dame habitait dans le quartier et a vite rassemblé un groupe d'amies pour traiter Camille de garce sans vergogne. D’autres passants, voyant la scène, ont appelé d'autres personnes pour venir regarder, et bientôt une foule s'est formée.Le vacarme é
« Tu n'as pas le droit de juger Sophie. D'ailleurs, c'était ce que tu voulais, que ces photos soient diffusées, n'est-ce pas ? Tu m'as photographié très clairement tout en évitant soigneusement d'apparaître dans le cadre. Ne me prends pas pour un idiot, tu avais déjà prévu d'utiliser cette méthode pour forcer la situation. »Il avait maintenant les idées parfaitement claires, mais c'était déjà trop tard.Camille essayait encore de se justifier, mais il la détestait tellement qu'il ne voulait plus lui laisser la moindre chance. Il a sorti alors son téléphone pour appeler les agents de sécurité de la villa : « Escortez dehors la personne qui n'a rien à faire ici. »Les agents de sécurité étaient disponibles 24 heures sur 24 et sont arrivés immédiatement après avoir reçu l'ordre.Camille refusait de les suivre et se débattait : « Martin, c'est toi qui m'as fait venir. Si tu veux que je parte, je partirai tout de suite, mais tu ne peux pas me traiter comme ça... »Martin lui a tourné le do
Camille n'avait pas du tout compris son intention. Elle s'était jetée dans ses bras en riant : « C'est encore plus excitant comme ça, non ? Martin, nous... Ah ! Qu'est-ce que tu fais ! »Elle n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que Martin, ne pouvant plus se contenir, lui avait brutalement arraché sa nuisette.Il était resté sourd à ses cris stridents et ne s'était arrêté qu'après avoir jeté la robe par terre. Pendant tout ce temps, il n'avait même pas daigné la regarder.Les domestiques, qui ne venaient là que pour gagner leur vie, n'avaient aucune envie d'assister à ce genre de scène. Ils s'étaient tous précipités dans le jardin le plus vite possible.Le visage de Camille avait d'abord pâli, mais quand elle avait remarqué qu'ils étaient seuls, elle s'était mise à glousser d'un air entendu : « Oh, je comprends parfaitement ce que tu veux, pourquoi être si brutal ? »Sur ces mots, elle s'était blottie contre lui sans la moindre pudeur.Leur relation n'avait toujours été que phys
[ Sophie, tu connais bien Martin. Il est fidèle à ses souvenirs et ne peut pas se résoudre à rompre les liens. Si tu le veux, il peut continuer à t'entretenir. Mais je pense qu'il vaut mieux mettre les choses au clair. ][ En amour, il n'y a pas d'ordre de priorité. Mais je pense que s'il m'avait rencontrée en premier, vous ne seriez maintenant guère plus que d'anciens camarades de classe. Une femme doit savoir se mettre en valeur. Sinon, quel homme aurait envie de rentrer chez lui pour voir un visage sans maquillage ? ][ Bien sûr, la jeunesse n'a rien d'extraordinaire. Mais c'est toujours mieux que de se comparer aux jeunes filles quand on est une femme d'âge mûr. Martin m'a encore dit aujourd'hui que j'étais belle. ][ Tadam ! C'est le collier que Martin m'a offert, il l'a dessiné lui-même. ][ Sophie, tu peux me comprendre, n'est-ce pas ? Notre amour est sincère. Si tu acceptes, tu peux garder la maison comme compensation, car Martin va m'en offrir une nouvelle. ]......Les messag
Face à l'intransigeance de l'avocat, Martin s'est assombri et a réaffirmé sa position : « Nous n'avons plus rien à dire dans ce cas. Peu importe le nombre d'exemplaires que vous imprimez, je ne signerai jamais. Quant à aller en justice, faites comme bon vous semble. »Il ne croyait pas que Sophie avait refusé de se présenter au tribunal. D'ici là, il ferait tout son possible pour obtenir son pardon.Ils avaient tant d'années d'amour partagé et d'innombrables souvenirs communs. Il suffisait de se revoir pour que les sentiments resurgissent. S'il persistait à refuser le divorce, elle finirait forcément par changer d'avis.L'avocat s'y était préparé et a commencé à lui expliquer les aspects juridiques.« Monsieur, en réalité, Mademoiselle Sophie n'a même pas besoin de vous poursuivre en justice. Ce n'est qu'un dernier recours. Si possible, elle préfère une séparation à l'amiable. Par exemple, après deux ans de séparation, la procédure légale peut être engagée et le tribunal prononcera le