Amber me regarde,terrifiée tandis qu'on la force à s'agenouiller, les chaînes la retenant, tintant dans un atroce bruit.Aiden vient se placer derrière elle, un poignard à la main. Une impression de déjà-vu me parcourt l'esprit.« Tu croyais vraiment t'en tirer comme ça? »Le visage ensanglanté d'Aiden se tord en un rictus horrifique. Ses mains sous le menton d'Amber, il nous dévisage avec l'air d'un fou. Amber ne pleure pas, ou en tout cas elle ne pleure plus, trahie par les rougeurs de ses yeux.Je me tourne vers Liam, l'implorant du regard mais la réaction n'est pas celle espérée. D'un air résigné il hoche la tête de droite à gauche. Je le fixe avec une émotion nouvelle, encore jamais ressentie au début, un sentiment amer de déception m'envahit la bouche tandis qu'il me souffle:« On ne peut plus rien pour elle Swan, allez viens... » Prenant ma main, il commence à avancer vers son territoire, tournant définitivement le dos à Aiden et par conséquent à Amber. Sous le choc, je me la
"Attention Emma ! Tu vas te faire mal...-Mais non papa, je suis grande !"J'esquisse un sourire en écoutant la réponse de ma fille. Elle se relève, époussète sa robe et repart de plus belle courir dans la prairie.-Quelle impétuosité...On dirait sa mère. , soupire Liam.Je m'approche de mon grincheux de mari et l'entoure de mes bras.- Tu es pire qu'un papa poule, le sais-tu ?Liam secoue la tête avant de planter son regard dans le mien.- Un père poule et un mari poule pour deux créatures bien trop agitées.Je lève les yeux au ciel.-Moi, une créature ?-Complètement Madame...Une créature incroyablement séduisante mais aussi terriblement enquiquinante, répond Liam.Il embrasse mon nez avant de partir rejoindre sa fille, impatiente de lui montrer les papillons qu'elle capture. Je pose un regard tendre sur cette scène avant de m'allonger dans l'herbe verdoyante. Je ferme les yeux, me laissant emporter par un flot de souvenirs incommensurable.Neuf ans que je mène une vie remplie de bo
Bip! Bip!J'émerge difficilement de mon sommeil et jette un coup d'œil rapide au cadran du réveil.8:00Je manque de hurler en voyant l'heure aussi avancéeJe sors du lit en trombe,me précipite dans mon armoire et enfile les premiers vêtements que je trouve, tâchant tout de même d'être un minimum présentable . L'idée de rater le petit-déjeuner m'effleure l'esprit une fraction de seconde avant que l'odeur sucrée de cuisine ne vienne chatouiller mes narines.Je dévale les marches en trombe et manque de percuter mon père.Je l'embrasse rapidement et continue ma course jusqu'à pénétrer dans l'enceinte du lieu saint qu'est la cuisine.Ma mère est face à la cuisinière et fait cuire des crêpes.Je m'apprête à en piquer une mais reçois une tape sur la main.-Aïe!-On ne touche pas ! me dit ma mère.-Mais Maman!-Y'a pas de mais ! C'est pas pour toi. Ton repas à toi est sur la table.Je me retourne et grimace en voyant le maigre bout de fromage qui m'attend.-Maman! C'est pas parce que tu fais
-Salut chaton.Ringard. Et peu amusant.J'essaye de le contourner mais il attrape mon bras et me bloque.Je siffle entre mes dents :-Laisse moi passer ...-Tu ne m'as pas dit bonjour je crois.-Je ne me souviens pas en avoir eu l'envie, vois-tu? Maintenant si tu pouvais avoir la gentillesse de dégager, ça serait fort...hum...sympathique.Il me plaque brusquement contre le casier me pressant sous son corps. Je manque de rigoler devant l'absurdité de cette scène mais le ton de sa voix me fait sursauter:-Ne me parle plus jamais comme ça ... Je suis un Alpha !Tu me dois le respect sale chienne d'Oméga!Je te donne dix secondes pour baisser les yeux et implorer mon pardon.Sérieusement? Il faut vraiment que les Alpha calment leurs pulsions dominantes. C'est extrêmement ridicule et ce genre de chose arriverait moins souvent... Néanmoins, un dilemme s'impose à moi. Mon corps entier me crie de lui tenir tête et pourtant baisser les yeux me paraît la solution la plus évidente. Un secret à p
Delta ...Ce nom sonne comme une fausse note aux oreilles des autres loups.À leurs yeux,ce ne sont que des erreurs de la nature,des créatures ratées...Voilà pourquoi je dois faire attention à ce que personne ne le découvre.Mes parents étaient eux aussi des Delta.Toute leur vie,ils ont vécu avec ce secret sur le dos et vivent encore avec.Ce sont eux qui m'ont transmis ces gènes.Mon enfance à été bercée par des conseils nécessaires à ma survie, on m'a répété d'obéir aux Alpha,de me comporter comme une Oméga même si mon instinct m'ordonnait le contraire.Pour m'aider dans cette épreuve très difficile,ils m'ont raconté des mensonges sur ce qui arrivait aux Delta qui étaient découverts.Même si ce n'était pas honnête,je ne leur en ai jamais voulu car grâce à eux je suis invisible parmi les autres loups.Je n'avais jamais eu l'idée de faire des recherches sur le réel sort des gens comme moi jusqu'à ce que Maeva le découvre.J'avais 13 ans et je venais d'être scolarisée dans un nouveau
Ça fait une semaine que je n'ai pas quitté ma maison.Mes yeux sont rouges et gonflés à force de pleurer.Je ressemble à un cadavre.Les filles sont venues me voir plusieurs fois et Maeva est restée dormir.Par tous les moyens elles ont essayé de me réconforter.Mais comment voulez-vous donner le sourire à quelqu'un qui vient de perdre ses parents?Accident de voiture m'a t-on dit...Je suis restée stoïque en l'apprenant.Je ne pouvais rien dire,rien faire.L'Alpha est parti et je me suis effondrée.J'ai hurlé sans pouvoir pleurer.Et après quand ma voix s'est tue j'ai senti les larmes couler sur mes joues.Nous sommes samedi et mes parents sont décédés lundi.Leur enterrement a eu lieu hier.J'étais comparable à un zombie avec mon teint pale comme une morte.Assise sur mon lit, je contemple le plafond comme si c'était la seule chose que je pouvais faire. Mes yeux se promènent lentement sur la peinture blanche. Des sanglots commencent à me secouer mais petit à petit je sens une nouvell
Le lendemain,Maeva me réveille en sautant sur le lit,vite rejointe par le duo Kelly-Amber qui vient de débouler en trombe dans la maison sur ordre de Maeva. Alors qu'elles préparent le petit déjeuner, je m'habille, souriant à la perspective d'une belle journée.Tout en croquant dans une tartine, Kelly marmonne qu'elle a quelque chose d'important à nous dire. Je tente par tous les moyens de lui soutire d'autres informations mais sans succès. Le verdict final? Nous saurons dans la journée.Afin de profiter un maximum de la journée, nous arrivons au centre commercial dès son ouverture.Instinctivement, je vais vers des magasin de chaussures mais les filles me tirent en arrière et me conduisent vers une boutique de lingerie féminine.-Ne bouge pas !, m'ordonne Amber avant de partir dans les rayons suivie de Kelly et Maeva.Deux minutes après,je les vois revenir avec une montagne de sous-vêtements.-Mais les filles je vais pas...Je suis coupée par Kelly qui me pousse dans une cabine et
Un mois est passé. Je suis retournée au cimetière pour la première fois depuis l'enterrement. Et étrangement, cela m'a fait plus de bien que de mal. J'ai passé près d'une heure, face à la tombe de mes parents, leur parlant comme si ils étaient encore en vie.Étrangement, Aiden ne se préoccupe plus de moi. Plus d'intrusion intempestive dans ma vie et c'est très bien comme cela même si je soupçonne son père de l'y avoir implicitement obligé à compatir à ma peine. Pfff...Aiden? Compatir? Non décidément ces deux mots ne vont pas ensemble.Seules quelques bribes du discours de mon professeur me parviennent. Et pour cause...Ma fin de journée s'annonce plutôt magique. J'ai décidé d'aller visiter l'autre extrémité de la forêt. Cette dernière se répartit sur deux territoires, celui où je vis et un autre qui m'est complètement étranger.Lorsque la sonnerie retentit, je pousse un long soupir avant de quitter prestement le lycée. Je ne prends pas la peine d'attendre le bus scolaire et me transfo
"Attention Emma ! Tu vas te faire mal...-Mais non papa, je suis grande !"J'esquisse un sourire en écoutant la réponse de ma fille. Elle se relève, époussète sa robe et repart de plus belle courir dans la prairie.-Quelle impétuosité...On dirait sa mère. , soupire Liam.Je m'approche de mon grincheux de mari et l'entoure de mes bras.- Tu es pire qu'un papa poule, le sais-tu ?Liam secoue la tête avant de planter son regard dans le mien.- Un père poule et un mari poule pour deux créatures bien trop agitées.Je lève les yeux au ciel.-Moi, une créature ?-Complètement Madame...Une créature incroyablement séduisante mais aussi terriblement enquiquinante, répond Liam.Il embrasse mon nez avant de partir rejoindre sa fille, impatiente de lui montrer les papillons qu'elle capture. Je pose un regard tendre sur cette scène avant de m'allonger dans l'herbe verdoyante. Je ferme les yeux, me laissant emporter par un flot de souvenirs incommensurable.Neuf ans que je mène une vie remplie de bo
Amber me regarde,terrifiée tandis qu'on la force à s'agenouiller, les chaînes la retenant, tintant dans un atroce bruit.Aiden vient se placer derrière elle, un poignard à la main. Une impression de déjà-vu me parcourt l'esprit.« Tu croyais vraiment t'en tirer comme ça? »Le visage ensanglanté d'Aiden se tord en un rictus horrifique. Ses mains sous le menton d'Amber, il nous dévisage avec l'air d'un fou. Amber ne pleure pas, ou en tout cas elle ne pleure plus, trahie par les rougeurs de ses yeux.Je me tourne vers Liam, l'implorant du regard mais la réaction n'est pas celle espérée. D'un air résigné il hoche la tête de droite à gauche. Je le fixe avec une émotion nouvelle, encore jamais ressentie au début, un sentiment amer de déception m'envahit la bouche tandis qu'il me souffle:« On ne peut plus rien pour elle Swan, allez viens... » Prenant ma main, il commence à avancer vers son territoire, tournant définitivement le dos à Aiden et par conséquent à Amber. Sous le choc, je me la
L'air frais me fait frissonner, claquant sur ma peau. Je jette un coup d'œil derrière moi et grimace en voyant la tribu de guerriers qui me suit, animés par la même passion. Défendre leur Alpha.Ce dernier marche à mes côtés, sa main dans la mienne, le regard dur fixant l'horizon, sourcils froncés.Il doit sentir que je l'observe puisqu'il pose ses yeux sur moi.« Tu n'es pas obligée d'y aller tu le sais...,souffle-t-il.Je me mords les lèvres en murmurant :- Ne t'inquiète pas pour moi.-Justement si. Je m'inquiète pour toi et...Du regard il pointe mon ventre et je soupire. Je porte ma main à sa joue et vient tendrement caresser sa joue.-Tout ira bien Liam...Absolument tout.Il hoche la tête mais je sais très bien que mes quelques mots ne l'ont absolument pas persuadés.D'un seul coup, il se stoppe le bras en l'air, la meute se stoppant également.-Transformez-vous, ordonne-t-il.Je regarde la trentaine d'hommes et femmes se muer en beaux et puissants loups sous le regard sombre de
Depuis ma chambre, j'observe Liam gronder ses ordres, organiser les combats. Je vois certains loups tenter d'enseigner aux plus jeunes l'art de faire la guerre . Un haut-le-cœur me monte à la gorge et je vomis pour la seconde fois mon déjeuner. Lorsque je cesse de recracher mon estomac, je saisis mon téléphone et appelle Amber. Depuis l'hôpital, aucune nouvelle et je ne parle même pas de Kelly qui a littéralement disparu de la circulation. Le bip sonore caractéristique retentit cinq fois avant que la voix enregistrée d'Amber se fasse entendre. Je raccroche rageusement avant de retaper le numéro de Kelly. Je soupire d'avance prédisant l'apparition de sa boîte vocale.« Allo Swan? » Je sursaute lorsque la voix aiguë me parvient.-Kelly??! Tu vas bien?, je demande, paniquée.-...Euh oui très bien et toi?, répond mon amie surprise par le ton de ma voix.-Ok. Alors écoute -moi bien. Dans deux jours une guerre va éclater entre Aiden et Liam. Je n'ai pas le temps de te donner les déta
-Allez chaton...Arrête un peu de bouder, c'était pas si...Le claquement sonore de ma main sur sa joue l'interrompt brusquement. Il écarquille les yeux, surpris.- Quoique tu dises Liam, saches que j'en ai rien à faire. Tu n'avais pas à faire ça. Peu importe tes raisons. C'est encore mon corps à ce que ...Cette fois-ci, c'est à moi de m'interrompre, comprenant mon erreur. Debout au milieu de la chambre, je vois Liam se mordre la lèvre en abaissant le regard sur mon ventre. Je porte son enfant, faisant de mon corps sa propriété au même titre que le sien m'appartient.Je souffle un grand coup avant de reprendre.-Je sais que la grossesse nous lie davantage mais je reste un humain, une femme.-Ma femme, ajoute-t-il moqueur.-ET ALORS ?! Tu n'as pas à m'exposer comme un trophée ! Je ne suis pas un objet!Tout en disant cela, je claque la porte de la salle de bains avec violence, m'enfermant dans cette dernière. J'enlève rageusement ma robe et allume la douche. Je ne prends même pas la pe
Je plonge la tige dans la substance jaune et compte nerveusement jusqu'à dix avant d'en retirer le petit objet et le poser sur le bord de la table. Je me mets alors à tourner en rond, faisant les cent pas en rongeant mes ongles. Lorsque mon téléphone sonne, signifiant que le résultat est désormais lisible, je me fige, à quelques mètres de l'étrange bâton. J'inspire un bon coup et m'avance en me répétant les consignes lues dans la notice:"Si l'embout de la tige se colore en bleu, le test est donc positif, vous attendez un enfant. Cependant si aucun changement ne se manifeste, le test est négatif et vous n'êtes pas enceinte."Bleu, bébé. Blanc, pas de bébé.Bleu bébé, blanc pas de bé...Bleu.Je suis enceinte. Bordel de merde.-Swan? Je peux entrer maintenant?, crie Liam de l'autre côté de la porte.Je ne relève même pas la pointe d'amusement dans sa voix. La bouche béante, le test à la main, je m'assois sur le lit. J'entends le verrou de la chambre tourner et Liam s'approcher silencieu
-Arrête de bouger Swan! J'ai presque fini, râle Maeva en désinfectant la plaie.L'horrible marque zèbre ma joue toute entière et même si Maeva dit que cela me donne un côté aventurier, je reste toujours d'avis que ça me défigure complètement. Alors qu'elle continue de tamponner le coton imbibé d'alcool sur ma blessure, je ne cesse de jeter d'incessants coups d'œil à la porte sur ma gauche. Lorsque mon amie referme enfin la trousse de soins, je me lève et impatiente et stressée, commence à faire les cent pas dans la pièce, attendant désespérément l'ouverture de cette fichue porte. Puis une nausée me prend et je plonge la tête dans une poubelle. Lorsque cinq minutes plus tard, j'ai enfin vidé le contenu de mon estomac, je me tourne vers Maeva qui m'observe sans rien dire.-Comment-il va?, je demande pour la énième fois, ma voix se perdant dans un murmure rauque.Maeva secoue la tête avant de soupirer: -Je te l'ai déjà dit Swan...Il est sacrément amoché mais il respire. C'est le principa
Au moment où je pose le pied dehors, un vent glacial vient fouetter mon visage. Je m'empresse de reprendre ma forme animale et m'éloigne pas à pas de l'hôpital. Je grimace en sentant mes muscles me tirer violemment et peine à faire abstraction de la douleur. Malgré cela, je continue de marcher en direction de la forêt.Sur le chemin, je reste sur mes gardes. L'hôpital est assez éloigné de la maison d'Aiden mais techniquement, toute la région lui appartient et savoir qu'il était ici il y a à peine une demi heure ne me rassure pas tellement. Un nouveau mouvement me fait grimacer mais je ne ralentis pas ma cadence. Pas avant d'être à couvert sous les arbres.Lorsque je m'estime assez loin de l'hôpital, je réduis considérablement mon rythme, luttant pour ne pas m'effondrer sur la mousse verte de la forêt.Je lève le museau et hume l'air en quête de repères. La première chose que j'identifie est ma propre maison. A seulement quelques kilomètres de là. Un coup d'œil autour renforce ma décis
Mes paupières sont lourdes, terriblement pesantes. Lorsque la lumière du jour parvient jusqu'à ma rétine, je les referme aussitôt. Les yeux larmoyants, complètement éblouie,je détourne la tête de ce qui me semble être la source lumineuse .Soudain, une voix, aussi surprise que moi, résonne dans la pièce. Une voix dont le timbre commençait à me manquer:"Swan?"Je réponds d'un gémissement plaintif, les yeux encore clos."Swan, ma belle, c'est moi..."Tout en chuchotant doucement ces paroles, Amber vient prendre ma main dans la sienne, ses doigts caressant circulairement mes phalanges.J'ouvre les yeux, tombe nez à nez avec les siens. Mais pas aussi beaux et chaleureux que dans mon souvenir. Pas aussi pétillants et joyeux. D'autres sentiments les abritent. De la peur,de la fatigue,...Et c'est alors que je prends conscience des larges cernes qui viennent briser net l'harmonie coutumière de ses traits. Des cernes violacées associées à des joues creusées, des cheveux gras et sales, des ye