Revenons un peu en arrière pendant que Jung-Hwa est complètement absorbé par la nouvelle venue. Comme je l’ai dit précédemment, Jung-Hwa avait volé pour la première fois à l’âge de 16 ans. C‘était une période pleine d’émotions pour lui. En effet ce fut l’année où il décida de devenir policier. L’année où il avait découvert sa répulsion profonde envers sa propre espèce et l’année où il avait trouvé son nouveau métier.
Jung-Hwa venait d’une famille aimante et il n’avait jamais manqué de rien en grandissant. Ce pourquoi découvrir à 16 ans que ses parents étaient des mauvaises personnes brisa sans ménagement son petit cocon. Détourner de l’argent pour être riche et ensuite accuser des innocents n’était pas jolie mais Jung-Hwa n’avait jamais réussi à leur en vouloir. Peut-être était-ce en partie pourquoi il se détestait aussi.
Dans tous les cas cet événement le décida à devenir policier. Il voulait combattre le mal et faire de notre société un véritable paradis sur Terre dans lequel il attraperait toutes les mauvaises personnes et les empêcheraient de faire plus de mal à qui que ce soit. Boosté par sa motivation ainsi qu’aidé de son génie, il ne lui fallut pas longtemps à Jung-Hwa afin de préparer le concours qu’il réussit sans problème.
Le pauvre était tout excité son premier jour sur son nouveau lieu de travail mais bien vite il se rendit compte que le mal était plus présent que ce qu’il ne pensait et changea vite d’avis sur l’idolâtrassions aveugle qu’il ressentait envers ses supérieurs. Tous les policiers n’étaient sûrement pas comme cela mais ceux sur qui tomba Jung-Hwa n’étaient autres que racistes, sexistes et simplement dégoutants. Il n’attendit pas longtemps avant de s’enfuir son rêve s’écroulant devant ses yeux ainsi que toutes ses convictions.
Mais sa journée était loin d’être finie et la seconde où il sortit du poste de police, Jung-Hwa tomba sur un sans-abri aveugle qui était en train de se faire voler son argent par en homme en costume. Aveuglé par la haine Jung-Hwa le suivit et décida de rendre la justice à sa façon. Il vola l’argent volée et la rendit au plus vite au SDF qui n’avait même pas remarqué sa disparition. Mais en ayant fait cette bonne action Jung-Hwa ne ressentit rien d’autre que de la frustration. Comme s’il avait enfin fait disparaitre une tâche sur un rideau complètement ruiné. Il se rendait compte de l’ampleur du mal et de son impuissance face à celui-ci.
Il continua donc à voler. Seulement aux hommes en costume et seulement à ceux qui paraissaient riches et ne pas le mériter. Cet argent il alla la distribuer aux sans-abris du coin mais petit à petit il commença à en mettre de côté pour lui aussi.
Jung-Hwa devenait de plus en plus bon et avec son expérience il se lança dans des plans de plus en plus imposants. Petit génie qu’il était, il prit de nombreux cours divers. Ses préférés étaient ceux de psychologie et sociologie qui lui permettaient de lire les langages corporels avec plus de précision et afin de lui permettre de refléter ce que ces personnes voulaient voir et ainsi de gagner leur confiance plus facilement. Les études s’accumulaient ainsi que son argent mais très vite Jung-Hwa ne pouvait plus mentir à ses parents.
Il ne savait quoi dire quand ils lui demandaient d’où venait tout son argent mais surtout, il n’osait plus les regarder dans les yeux après tout ce qu’il avait fait. Il ne se sentait pas mal de voler. Au contraire. Il contribuait à la justice en prenant aux riches ce que les pauvres ne pouvaient jamais avoir. Jung-Hwa aurait voulu tout leur prendre alors il n’arrêta pas et se contenta de déménager à ses 18 ans.
Il détestait l’humanité et se détestait aussi car au fond il contribuait à cette société à sa manière. Plus rien n’avait de sens et plus rien n’était mal. Comment est-ce que cela pouvait l’être ? Ce qui était considéré mal par la société le laissait de marbre. Après tout la société était le plus grand mal de notre monde et Jung-Hwa n’avait aucune morale à recevoir d’un tel monstre.
A force de faire les poches dans les rues, Jung-Hwa fit la connaissance de Maé et pendant un moment ils opérèrent en duo. Jung-Hwa se débrouillait merveilleusement bien seul. Il avait un cerveau remarquable mais il dut avouer qu’être plusieurs était un avantage non négligeable. Ils firent donc très vite équipe avec Maé et petit à petit d’autres personnes vinrent s’ajouter dans leurs rangs pour réaliser des plans plus fous les uns que les autres. Sans jamais se faire prendre évidemment.
A présent, leur équipe comptait : Jung-Hwa Ro le noyau de l’équipe, Maé Moyle la personne la plus agile de ses mains et la moins distinguable, Pihi Waaka à qui aucune serrure ou coffre ne résistait, Avram Borisov le responsable hacking dans le groupe et Violina Platon celle capable de se glisser avec n’importe quel déguisement à n’importe quel endroit.
Une très belle équipe je dirais. Pas très soudée du côté de Jung-Hwa mais très efficace du moins. Avec le temps ils ont monté une véritable organisation et en plus de vol d’argent, volèrent et revendirent des biens dont ils partageaient les bénéfices équitablement. La maison de Jung-Hwa s’était encore plus agrandie et il continuait à faire au moins un vol tous les trois mois pour garder le rythme.
Oh mais j’oubliais. Je ne vous ai pas parlé de la personne qu’a tué Jung-Hwa. L’événement avait été assez récent et avait traumatisé les autres sans exagérer mais ils avaient fait de leur mieux pour le mettre de côté dans leurs esprits. Ils n’avaient jamais été très proches de Jung-Hwa mais à présent ils étaient vraiment effrayés par leur chef quelque part. Un homme capable de tuer n’était pas des plus rassurants mais son génie les gardait tout de même à ses côtés.
Mais alors qu’avait pu pousser Jung-Hwa à tuer de sang-froid ? Sa haine envers l’humanité comme toujours. Je suis persuadée que si nous avions mis entre ses mains le choix de sauver l’humanité ou la laisser périr, il aurait choisi de tous nous tuer sans une once d’hésitation. Et il ressentit pleinement son choix le jour où il croisa la route de la pire ordure qu’il n’avait encore jamais rencontrée.
Tout aurait dû se dérouler comme un énième vol. Tout comme maintenant en fait. Violina se faisait passer pour un médecin pour venir soigner le pauvre maitre de maison et Jung-Hwa arriva peu après pour se faire passer pour un acheteur du tableau qu’ils allaient voler. Grâce à ses nombreuses heures à observer des inconnus, Jung-Hwa sut exactement comment se comporter pour qu’on le trouve sympathique. Il fit de nombreux compliments et sourit constamment sans pour autant paraitre forcé. Il trouva très vite des sujets de conversation intéressants au sujet de peinture quand son interlocuteur le surprit. Jung-Hwa devait avouer que c’était la première fois qu’il avait sous-estimé quelqu’un.
Une fois Violina sortie de la pièce avec les autres habitants de la demeure, Jung-Hwa se retrouva seul avec le maitre de maison et n’en crut pas ses oreilles quand ce dernier lui révéla pourquoi il aimait autant les peintures de jeunes enfants. Devant son air troublé le maitre se mit à rire et lui dit de ne pas faire les timides donnant de plus en plus de détails et insistant sur le fait que c’était naturel.
Jung-Hwa dut retenir un vomissement et aveuglé par la colère il ne remarqua même pas le vase qu’il venait d’agripper. Ce qui le fit revenir à ses esprits fut le bruit du crâne brisé de l’homme et de son corps qui s’étalait par terre. Malheureusement Jung-Hwa ne fut pas le seul à entendre le bruit et bien vite toute la maison fut au courant des faits.
Violina n’avait pas réussi à retenir sa nausée et s’enfuit aux toilettes tandis que les hommes cherchaient le pou de la personne qui les a embauchés. Heureusement Jung-Hwa se reprit bien vite et se souvint parfaitement de tout ce que l’ordure lui avait dit. Avant même que les hommes eurent le temps d’appeler la police, Jung-Hwa brandit la clef avec toutes les images douteuses et ils choisirent donc de ne rien dire. La mort de l’homme fut annoncée quelques jours après par cause d’accident et Jung-Hwa laissa toute l’argent de la peinture aux autres ne voulant plus jamais en entendre parler.
Après tout ce qu’il venait de voir et d’entendre, Jung-Hwa ne réussit pas à manger pendant plusieurs jours et même une fois calmé, il ne put oublier malgré tous ses essais. Les autres non plus ne purent oublier la main maculée de sang de Jung-Hwa mais surtout le visage impassible qu’il avait arboré au moment des faits.
Ils découvrirent plus tard la raison de cet emportement et pour une raison que Jung-Hwa ne comprit pas, ses coéquipiers devinrent quelque peu plus sympathiques avec lui. Cela ne lui fit pas plaisir du tout.
Pour résumer où nous en étions avant: Jung-Hwa, Maé, Avram et Simon se dirigeaient vers l’acheteur dans le bâtiment des clubs mais sur le chemin sont tombés sur Satya et un inconnu que Jung-Hwa n’a pas remarqué bouleversé par la beauté de Satya. Pas vraiment la beauté au sens physique du terme mais plutôt celle de son âme. En effet comme nous le disons souvent: les yeux sont le reflet de l’âme. Jusqu’à présent Jung-Hwa avait trouvé tous les humains fades et hypocrites et tous en moyenne abjectes. S’il était parfaitement honnête, il trouvait aussi que ses coéquipiers ne méritaient pas de respirer. Tous les humains avaient une obscurité écœurante en eux et Jung-Hwa n’avait ainsi pas forcément envie de nouer des liens avec son espèce. Il ne fallait pas être un génie pour cerner Satya. Ses sourires étaient sincères et envoutants et elle faisait sincèrement tout son possible pour rendre son entourage heureux. Du moins c’était l’image que Jung-Hwa avait après l
Et si nous regardions comment avait vécu Satya cette rencontre? Juste un peu. Allez.Satya avait deux heures de trou avant son prochain cours alors elle décida de se poser dans le bâtiment le plus proche d’elle. Etant d’humeur à manger seule elle sortit son plat de pâtes et se trouva un coin calme pour lire. Les personnes parlaient autour d’elle mais cela ne la dérangeait pas du tout. Satya n’avait aucun problème avec le bruit. Au contraire. Elle ne supportait pas le silence. Elle n’aurait jamais pu lire s’il y avait eu un silence de mort et aurait sorti son téléphone pour regarder une vidéo.Ses oreilles étaient donc libres et elle entendit parfaitement Simon l’appeler. Elle posa son marque page dans son livre irritée à l’idée d’être dérangée en plein milieu de son chapitre mais sourit doucement
Jung-Hwa n’arrêtait pas de penser à Satya. Il ne se reconnaissait pas et maintenant qu’il avait pris du recul il essaya de se convaincre qu’il s’était emporté et essaya à tout prix de retourner à son quotidien. Il chercha un nouveau plan pour s’occuper et il finit par trouver un vol satisfaisant à faire. Il n’attendit pas et réunit toute l’équipe le plan déjà limpide dans son esprit.Avram sembla surexcité en arrivant et parla plus que d’accoutumée ce qui mit immédiatement Jung-Hwa dans une humeur fracassante. La présence de Maé n’aidait pas car iel encourageait Avram à s’exprimer. Heureusement Violina et Pihi étaient nettement plus calmes mais elles ne pouvaient pas non plus cacher leur excitation à l’idée d’un nouveau vol.Jung-Hwa n’attendit pas que le
Satya reconnut immédiatement Jung-Hwa et sourit de toutes ses dents en s’approchant de lui s’arrêtant néanmoins à distance raisonnable:«Coucou!-Satya n’est-ce pas?-Exactement. Et Jung-Hwa? Serait-ce coréen?-En effet. Comment as-tu deviné?-J’ai fait du taekwondo pendant 15 ans alors j’ai commencé à apprendre un peu le coréen.-Impressionnant.-C’est gentil mais c’est rien.-Non, non. C’est vraiment impressionnant. Tu es arrivée ceinture noire j’imagine?-Oui, deuxième Dan.-Encore mieux! Félicitations.-Merci c’est super gentil. Et toi? Tu pratiques un sport en particulier?-J’ai fait quelques années de boxe et de karaté mais c’est surtout la musculation qui e
Jung-Hwa avait totalement perdu espoir de recevoir un message de Satya. Il commençait même à se demander pourquoi est-ce que c’était lui qui attendait un message. Il pouvait très bien lui écrire après tout. Mais ce fut exactement à ce moment que son téléphone se mit à vibrer. Jung-Hwa sauta à une vitesse fulgurante sur son téléphone et regarda immédiatement ce qu’elle avait écrit:En ouvrant le message Jung-Hwa vit une photo d’une série coréenne que regardait Satya et il vit grâce aux sous-titres que l’un des personnages s’appelait Jung-Hwa. En voyant cela notre Jung-Hwa sourit bêtement surtout en voyant le message avec: décidément on se croise partout.Jung-Hwa répondit tout de suite relisant encore et encore son message pour être sûr qu’il ne disait rie
Jung-Hwa passa des heures dans les cuisines et regarda toutes les émissions de cuisine imaginables. Il s’inscrit pour des cours de nutritionniste en ligne et faillit complètement en oublier le monde extérieur. Personne n’osa venir le déranger car à tout moment il était capable de lancer une poêle ou encore pire un couteau. Les seuls moments où il s’apaisait c’était pour répondre à Satya quand elle lui envoyait un message.Ce fut justement ce moment que choisi son majordome afin de venir annoncer une visite à Jung-Hwa. Ce dernier eut un frisson rien qu’en imaginant Avram mais il était bien obligé de les voir. Le jour du vol était arrivé.Violina était déjà vêtue d’une tenue de serveuse d’un raffinement admirable mais nous sentions à sa grimace qu’elle n’était pas vrai
Après de deux bonnes heures de discussion au sujet des colliers, les invités furent enfin dirigés vers la salle à manger. Jung-Hwa et Maé prirent place à leur table et ils eurent à peine le temps de commencer l’entrée qu’un invité se mit à hurler:«Mais c’est pas possible ça!»Toutes les têtes se tournèrent vers l’origine du cri et ils virent un homme en costume se lever la chemise complètement tâchée de vin. La serveuse s’excusa des centaines de fois et son supérieur vola à la rescousse:«Je suis vraiment navré monsieur. Laissez-moi vous accompagner aux toilettes.»L’invité continua à se plaindre et exigea qu’on vire la serveuse ce que l’homme promit. Le reste des invités rigole devant cette s
«Les colliers ont été volés!»Cette phrase fut répétée en boucle parmi les chuchotements des invités tandis que la sécurité courait dans tous les sens afin de boucler les lieux. Les rideaux ne tardèrent pas à tomber et tout le monde sembla indigné à l’idée d’être enfermé.«Non mais on est où?-Ils ne vont pas nous garder ici toute la nuit quand même.-Je suis sûre que c’était Morgan. Fouillez ses poches qu’on en finisse.-Ne me dites pas qu’ils n’ont pas l’argent pour se racheter dix colliers. N’en faisons pas tout un plat.»On dit aux invités de garder leur calme et la famille s’excusa expliquant que personne ne pouvait quitter les lieux temps que la police n’était pas arriv