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Chapitre 4

Auteur: Contre-Courant
Lorsque mon père avait reçu l’appel, il était en pleine réunion au travail. Il n’avait même pas pris la peine de la terminer et s’était précipité en voiture pour rentrer à la maison.

En arrivant, il avait serré Chloé dans ses bras, la tenant contre lui alors qu’elle sortait du débarras, le visage légèrement pâle. Furieux, il avait crié : « Chloé, tu es ma fille ! Personne n’a le droit de t’éloigner de moi ! »

À ce moment-là, j’avais cru qu’un grave incident s’était produit. Mais quand j’étais sortie de ma chambre, et la scène devant moi m’avait paru d’une ironie cruelle. Chloé n’était pas un bébé, elle n’avait même pas peur du noir, et pourtant, après seulement quelques minutes dans le débarras, elle réagissait comme ça.

Cela étant, j’ai entendu que mon frère avait crié du bas : « C’est Camille ! C’est elle qui a enfermé Chloé dans le débarras ! Si je n’étais pas rentré, elle y serait encore ! »

Puis, mon père était monté les escaliers en furie, m’avait saisie par les cheveux et traînée de force jusqu’au débarras avant de me ligoter. Ce n’était qu’à cet instant que j’avais compris ce qui se passait réellement.

« Comment peux-tu être aussi cruelle ?! Tu as enfermé Chloé ! Tu n’es pas ma sœur, je ne veux pas d’une sœur aussi méchante ! »

« Bruce a raison. »

Mon père m’avait fusillée du regard avec une colère et m’avait crié : « Camille, tu es déjà si jeune et pourtant si vicieuse ! Je vois bien que tu es irrécupérable. Dans notre famille, c’est moi qui décide tout, et tu n’as aucun droit d’imposer ta volonté à qui que ce soit. Aujourd’hui, tu dois apprendre une leçon, reste ici dans le débarras et réfléchis bien. Si tu ne changes pas d’attitude, tu n’en sortiras jamais. »

Jusqu’à maintenant, mon père pensait encore que tout cela était ma faute. Il s’attendait à ce que je supplie à genoux, que j’implore son pardon. Mais il n’aurait pas cette opportunité.

Puis, j’ai entendu la voix tremblante du majordome : « Monsieur… Mlle Camille semble morte ! »

Mon père, qui caressait tendrement les cheveux de Chloé pour la rassurer, s’était figé un instant en entendant ces mots. Je l’ai observé attentivement, cherchant le moindre signe de culpabilité, d’inquiétude ou de regret sur son visage.

Peut-être espérais-je voir une lueur d’émotion, mais il n’y avait rien. Il s’était contenté de sourire légèrement, agacé, avant de répondre : « Elle ? Morte ? Impossible. Je connais ma fille. Tant qu’il lui reste une chance de s’en sortir, elle s’accrochera toujours pour en tirer profit. Dis-lui que ces petits jeux ne servent plus à rien. Si elle ne sort pas, alors contacte le crématorium. »

Le majordome était resté figé sur place, il hésitait, ne sachant comment réagir.

« Qu’est-ce que tu attends encore ? » a lancé mon père d’un ton glacial. « Si dans une demi-heure elle ne s’excuse pas auprès de Chloé, tu vas sortir avec elle. »

« Monsieur… »

Le majordome, malgré la peur et l’hésitation, a tenté de dire quelque chose de plus, mais mon père a crié : « Dégage ! »

Sur ce, il a lui jeté la pâtisserie qu’il s’apprêtait à donner à Chloé.

N’ayant pas d’autre choix, le majordome s’est retourné et a quitté la pièce.

Mon père s’est ensuite tourné vers Chloé avec un sourire chaleureux, lui essuyant doucement la bouche : « La pâtisserie est fichue, prends autre chose. Quand cette sale gamine viendra s’excuser, ne sois pas trop clémente avec elle. »

Chloé a laissé échapper un sourire narquois à peine perceptible, mais lorsqu’elle a levé la tête, son expression était celle d’une fille douce, pleine de bienveillance : « Papa, je suis sûre que Camille a compris son erreur… Elle serait très triste si on fait ça… »

Mon frère l’a entourée de ses bras et ajouté : « Chloé, tu es vraiment trop gentille. »

Je les ai regardés, jouant leur comédie parfaite, et un rire incontrôlable m’a échappé, mais j’avais envie de pleurer.

Voilà donc mon père et mon frère… Mes soi-disant proches liés par le sang.

Un sourire moqueur est apparu sur mon visage tandis que je m’apprêtais à partir.

Mais c’était alors que j’ai réalisé que je ne pouvais pas. J’étais piégée ici, forcée d’assister à leur mascarade, sans pouvoir m’en échapper.

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